Tensions croissantes à Marseille entre Sébastien Delogu et Benoît Payan

24 juillet, 2024 / Entrevue

À Marseille, la scène politique de la gauche locale est actuellement marquée par une querelle ouverte entre le député des quartiers nord, Sébastien Delogu, et le maire Benoît Payan. Les deux figures politiques multiplient les attaques verbales à travers les médias, suscitant des inquiétudes parmi les autres forces de gauche, à l’approche des élections municipales de 2026.

Critiques et accusations

Sébastien Delogu, figure de La France Insoumise (LFI), a vivement critiqué Benoît Payan, l’accusant d’avoir « abandonné l’idée de transformer en profondeur la ville de Marseille ». Delogu reproche également au maire d’avoir orchestré des « magouilles politiciennes » en vue des prochaines municipales. Ces déclarations ont été publiées dans le journal La Provence, où Delogu a exclu toute possibilité d’alliance avec Payan pour les élections de 2026.

Le député insoumis reproche au maire de l’avoir exclu des négociations pour la répartition des circonscriptions lors des législatives, préférant soutenir d’autres candidats. Delogu souligne l’importance de l’union à gauche, mais doute de la capacité de Payan à respecter les accords politiques.

Réactions au sein de la gauche

Cette escalade verbale a suscité des réactions au sein de la gauche marseillaise. Hassen Hammou, porte-parole d’Europe Écologie Les Verts (EELV) en région PACA, a exprimé ses regrets concernant les tensions entre Payan et Delogu. Il craint que le maire de Marseille ne soit perçu comme un apparatchik plutôt qu’un unificateur.

Laurent Lhardit, adjoint au maire, a également critiqué la stratégie de Delogu, estimant que sa posture de contestation ne servait pas les intérêts de LFI à Marseille. Pour lui, l’interview de Delogu était « l’interview de trop », frôlant la diffamation et cherchant davantage à créer le buzz qu’à construire une véritable alliance politique.

Appel à l’union

Dans un contexte national où le Nouveau Front populaire tente de maintenir l’unité de la gauche malgré des désaccords profonds, les tensions entre Delogu et Payan sont perçues comme un frein à l’unité locale. Jérémy Bacchi, chef de file départemental des communistes, appelle au rassemblement des forces de gauche, exhortant les deux protagonistes à se réconcilier pour éviter de mettre en péril les chances de la gauche aux municipales.

Hassen Hammou espère que la formation d’un gouvernement de l’union de la gauche au niveau national pourrait faciliter la réconciliation entre Delogu et Payan, permettant ainsi de présenter un front uni face à une droite marseillaise désorganisée.

Les enjeux de cette confrontation sont cruciaux pour l’avenir politique de Marseille et la capacité de la gauche à maintenir son influence dans la région.