Tensions au sein de l’alliance LR-RN : divergences sur l’abrogation de la réforme des retraites

La réforme des retraites agite les coalitions formées pour les élections législatives. Dans des déclarations séparées, Jordan Bardella et Éric Ciotti, qui ont conclu ensemble une alliance de « rassemblement des droites » la semaine dernière, se sont montrés en désaccord concernant la temporalité et les modalités de révision de cette réforme, qui avait suscité une grande polémique lors de son adoption.

Le camp du Rassemblement national, tout d’abord, revient sur ses anciennes déclarations. Dans les heures qui ont suivi la dissolution, le parti avait par la voix de ses représentants estimé que la réforme des retraites devait être immédiatement abolie. Jordan Bardella a donc tenté de clarifier la situation lors d’une interview accordée au Parisien lundi 17 juin. Dans cette dernière, il confirme sa volonté d’abroger la réforme des retraites, mais explique que cette dernière ne viendra que dans un « deuxième temps ». « La réforme des retraites sera abrogée à partir de l’automne parce qu’elle est inefficace économiquement et injuste socialement », a-t-il déclaré. Le président du Rassemblement national a également précisé les dispositions qu’il prendra dans cette révision : « Nous permettrons aux carrières longues, ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, de partir à la retraite avec 40 annuités à un âge légal de départ de 60 ans ».


De son côté, Éric Ciotti semble avoir donné une position différente. Invité du 20h de France 2 lundi 17 juin, le président controversé des Républicains a expliqué que l’incertitude planait toujours sur le traitement de cette réforme : « Il n’est pas dit que la réforme des retraites sera abrogée ». De plus, Éric Ciotti a expliqué que des « interrogations » existent toujours à propos des « carrières longues ».
Ces différences entre les déclarations de Jordan Bardella et Éric Ciotti marquent une fragilité au cœur de l’alliance LR-RN. Cependant, le président du Rassemblement national a tenu à affirmer la supériorité de son parti : « C’est le RN qui conduit cette coalition ».

Simon Bradane