Tensions à l’Assemblée : Gabriel Attal dénonce les « méthodes écœurantes » de Laurent Wauquiez

Entrevue 1

L’élection surprise d’Aurélie Trouvé, députée de La France insoumise (LFI), à la présidence de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, a provoqué un vif malaise au sein de la majorité parlementaire. Lors d’une réunion avec les députés de son groupe, Ensemble pour la République (EPR), Gabriel Attal n’a pas caché son indignation. Il a qualifié de « méthodes écœurantes » l’attitude de Laurent Wauquiez, le leader du groupe Droite Républicaine (ex-Les Républicains), qui est accusé d’avoir contribué à cette élection en rompant un accord politique établi depuis plusieurs mois.

L’accord en question, conclu en juillet entre les macronistes et la Droite Républicaine, devait garantir la répartition de plusieurs postes à responsabilité au sein de l’Assemblée nationale. Cet arrangement visait à renforcer les alliances nécessaires à la bonne marche du gouvernement Barnier et à l’organisation des travaux parlementaires. Jusqu’à récemment, cet accord était respecté, selon Gabriel Attal, qui a souligné qu’il était encore en vigueur il y a trois semaines. Cependant, à quelques jours de l’élection à la présidence de la commission des Affaires économiques, Laurent Wauquiez aurait brusquement remis en cause cet engagement. « Il a voulu aller au bout pour faire gagner LFI, on est tous écœurés de ces méthodes », a déploré Gabriel Attal devant ses collègues, selon un participant à la réunion.

Cette rupture de confiance a eu des conséquences immédiates, notamment avec l’élection d’Aurélie Trouvé, figure de la gauche radicale, à un poste stratégique au sein de l’Assemblée. Cela renforce l’influence de LFI et fragilise la majorité macroniste. Attal a également exprimé son inquiétude quant à l’impact que cette trahison pourrait avoir sur la cohésion entre les différentes forces de la majorité. Il a fustigé une manœuvre perçue comme un coup monté, affirmant que la majorité devait résister aux tentatives de division. « Collectivement, en réunion de groupe, on a décidé de ne pas céder », a-t-il ajouté, déterminé à maintenir le cap malgré cette déconvenue.

Michel Barnier, le Premier ministre, a également pris la parole pour déplorer la situation. Il a fait part de sa « préoccupation concernant la solidarité des différentes entités du socle majoritaire », soulignant que cette crise interne pourrait fragiliser l’action du gouvernement. Barnier a mis en garde les députés contre toute désolidarisation du gouvernement, expliquant qu’il était crucial de ne pas laisser les divisions internes affaiblir la majorité et offrir une opportunité à l’opposition, notamment à gauche. « Beaucoup espèrent qu’on faute et qu’on n’ait pas la maturité de faire passer le pays avant ces coups montés. Ne leur donnons pas cette opportunité », a-t-il insisté, appelant à la retenue et à l’unité.

Cette séquence politique met en lumière les tensions croissantes entre les macronistes et la Droite Républicaine, alors que Laurent Wauquiez semble vouloir repositionner son groupe au centre de l’échiquier politique, quitte à brouiller les cartes avec ses anciens alliés. Une stratégie qui, selon certains observateurs, pourrait compliquer les négociations futures au sein de l’Assemblée nationale et réduire la marge de manœuvre du gouvernement.

Thumbnail