Telegram : Pavel Durov reconnaît des failles de modération

Entrevue 1

Le fondateur de Telegram, Pavel Durov, mis en examen en août dernier pour complicité d’activités criminelles, a reconnu devant les juges parisiens avoir sous-estimé la gravité des faits reprochés à sa plateforme. Interrogé en décembre, il a promis d’améliorer les processus de modération, notamment en réponse aux nombreuses infractions signalées, telles que la pédocriminalité, le trafic de drogue et la vente d’armes.

Les juges ont notamment pointé un groupe public intitulé “Livraison shit beuh Paris”, utilisé pour vendre des stupéfiants. Pavel Durov a expliqué que ses modérateurs, bien qu’“respectueux de la loi”, manquaient de connaissance sur les termes liés au trafic de drogue en français. Selon lui, les algorithmes d’intelligence artificielle de Telegram n’étaient pas encore adaptés à ces spécificités, mais des progrès récents auraient été réalisés.

Face aux accusations de laxisme, Durov a défendu Telegram, affirmant que la plateforme supprime chaque mois 15 à 20 millions de comptes et jusqu’à deux millions de chaînes illicites. Il a également souligné une coopération accrue avec les autorités françaises, répondant à 673 demandes judiciaires au dernier trimestre 2024, contre seulement 4 au premier trimestre.

Malgré ces efforts, les juges ont mis en doute l’efficacité de Telegram, rappelant que la simplicité d’utilisation de l’application facilite l’accès à des contenus illicites. Durov, visiblement affecté, a déclaré être “dégoûté” par ces infractions, qui nuisent à la fois à la société et à son entreprise, aujourd’hui endettée à hauteur de deux milliards de dollars.

Telegram s’engage désormais à renforcer ses algorithmes et à intensifier ses collaborations avec les autorités et associations pour mieux lutter contre ces activités criminelles. Un nouvel interrogatoire de Pavel Durov est prévu, où il devra fournir des documents justificatifs.

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