Après des semaines de tensions et d’attaques à peine voilées contre la France, le président Algérien Abdelmadjid Tebboune semble vouloir infléchir le ton. Dans un entretien au journal L’Opinion, le président algérien se plaint d’un « climat délétère » entre Alger et Paris et affirme vouloir éviter une « séparation irréparable ». Pourtant, ce revirement soudain contraste avec les nombreuses provocations de l’Algérie ces derniers mois, qui ont contribué à tendre un peu plus encore les relations bilatérales.
Depuis le soutien français au plan d’autonomie marocain au Sahara occidental en juillet dernier, l’Algérie ne cesse de multiplier les attaques, oscillant entre menaces diplomatiques, instrumentalisation des questions migratoires et déclarations incendiaires à l’encontre de la France. Le gouvernement algérien a notamment accusé Paris d’« humiliations » envers ses ressortissants, convoquant l’ambassadeur français à plusieurs reprises. Cette crispation a aussi été entretenue par la surenchère médiatique du régime algérien, entre dénonciations théâtrales et tentatives de diabolisation de la France auprès de son opinion publique.
Alors que le dialogue politique est à l’arrêt, Tebboune pose désormais ses conditions à une reprise des échanges. Selon lui, c’est à Emmanuel Macron de faire « des déclarations politiques fortes » pour normaliser la situation. En d’autres termes, l’Algérie attend une forme d’excuses ou d’engagements, sans pour autant faire le moindre pas en avant. Une posture qui s’apparente davantage à une tentative de pression qu’à une véritable volonté d’apaisement.
Autre point sensible abordé par le président algérien : le cas de l’écrivain Boualem Sansal, incarcéré depuis novembre pour ses critiques du régime. Plutôt que d’admettre la nature politique de cette détention, Tebboune balaie le sujet d’un revers de main, qualifiant cette affaire de « scabreuse » et de tentative d’instrumentalisation contre l’Algérie. Un mépris affiché qui en dit long sur la volonté réelle d’Alger de respecter les principes de liberté d’expression et de justice.
Ce double jeu algérien illustre une stratégie bien rodée : se poser en victime tout en soufflant sur les braises de la tension diplomatique. Pendant que Paris tente de préserver un dialogue constructif, Alger joue la surenchère et cherche à faire pression sur la France, en attisant un discours anti-français sur son territoire. Si le président Tebboune veut réellement éviter une rupture durable, il serait peut-être temps que l’Algérie cesse les provocations et assume ses responsabilités dans la détérioration des relations entre les deux pays.