La présidente de la communauté juive de Rouen, Natacha Ben Haïm, a déposé plainte lundi 6 janvier pour “provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale” après la découverte de tags antisémites sur les murs de la synagogue et à proximité de la résidence du rabbin. Ces inscriptions, réalisées entre fin décembre et début janvier, ont été révélées alors que l’on commémore cette semaine les dix ans des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher.
Ces actes de vandalisme interviennent sept mois après l’incendie criminel ayant touché la même synagogue en mai 2024. Cet événement, perpétré par un homme en situation irrégulière, avait déjà profondément marqué la communauté. Depuis, selon Mme Ben Haïm, les menaces et actes de haine se multiplient, notamment sur les réseaux sociaux de la synagogue, soulignant un climat de tension croissante.
Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a fermement condamné ces inscriptions sur son compte X, les qualifiant d’“intolérables”. Il a appelé à des sanctions exemplaires contre les responsables, tandis que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a assuré que des pistes étaient déjà étudiées par les forces de l’ordre.
Le président du Crif, Yonathan Arfi, a également réagi en dénonçant un “double symbole”, rappelant à la fois l’incendie de la synagogue et les événements tragiques liés à l’Hyper Cacher en 2015. Pour lui, ces actes démontrent que “la bataille contre l’islamisme antisémite reste d’actualité”.
Ces inscriptions ont suscité une vive émotion dans toute la République, alors que les tensions liées au contexte international et aux dates symboliques semblent nourrir un climat délétère. Les autorités locales et nationales promettent une réponse ferme face à cette montée des actes antisémites.