Ils ne s’attendaient pas à un pareil traquenard. L’équipe réserve de l’AS Homenetmen Bourg-les-Valence se déplaçait dimanche sur la pelouse du FC Turquoise, en 5e division de district, le plus bas échelon. C’était là le premier match officiel de l’histoire de cette équipe B, ils s’en souviendront tristement longtemps.
Alors que l’équipe de Français d’origine arménienne menait 0-2 à l’extérieur, une horde de dégénérés s’en est pris aux joueurs et aux dirigeants. Des scènes de violence intolérables. Des attaques à l’arme blanche qui ont conduit deux joueurs à l’hôpital pour des blessures mineures.
Sur fond de racisme et de tensions entre la communauté turque et la communauté arménienne, des Français d’origine turque, parfois venus des abords du terrain, s’en sont pris violemment à deux joueurs en particulier.
Ces derniers ont été obligés d’être pris en charge par l’hôpital le plus proche. Des actes irresponsables et inadmissibles qui doivent être durement sanctionnés prochainement en justice et par la FFF (Fédération Français de Football).
Contacté par Entrevue dimanche soir très tard, le club de l’AS Homenetmen Bourg-les-Valence menait les procédures réglementaires afin de porter plainte dans les prochaines heures. Les deux joueurs blessés légèrement ont pu rentrer chez eux dimanche soir.
Première réaction politique (qui en attend d’autres) du maire de Valence, Nicolas Daragon, via un communiqué : « Je condamne avec fermeté les actes de violence survenus ce jour pendant le match de football entre le FC Turquoise de Valence à l’AS Homenetmen de Bourg-lès-Valence« .
Après cette rencontre sous haute tension au stade Jean-Germain à Valence, hier, le match retour devra être pris très au sérieux par les autorités. Et ce, alors que l’on parle d’un match de 5e division de district…
C’est une nouvelle affaire de violences et aggressions qui secoue le milieu du catch français. Et fait froid dans le dos. L’ex-catcheuse de la WWE, Amale Dib (« French Hope ») vide son sac concernant des faits de harcèlement et de violences à son encontre. Elle vise nommément l’Amiénois Tristan Archer, preuves à l’appui.
Une longue lettre poignante, qui laisse sans voix. En français et en anglais. Amale Dib ne pouvait plus garder tout ça pour elle. La catcheuse française, passée par la mythique WWE, alerte les autorités plusieurs années après les faits.
La jeune femme de 31 ans parle de « misogynie, menaces, harcèlement, racisme, intimidations, homophobie… » Une plongée terrible dans les coulisses du catch français.
Si ce sport-spectacle est en partie scénarisé, tout ce qui est raconté ici est bien un témoignage réel. Malheureusement.
C’est le catcheur de 38 ans, Tristan Archer, de son vrai nom Clément Petiot, qui est visé par Amale pour ces faits gravissimes.
Amale commence en expliquant que « trop de choses sont restées dans l’ombre, car noyées dans l’incertitude, l’absence de témoignages,et aussi la protection aveugle des workers mal informés ou choisissant de fermer les yeux. Je tiens à jurer que je ne parlerai que de mon expérience. Ces faits dépassent les intérêts directs à court terme du catch français et doivent servir à assainir ce milieu quitte à faire tomber ses figures de proue. »
Elle ajoute : « Je prends la parole, acculée par l’anxiété, la pression, la colère et aussi la peur. Je sais que mon témoignage sera entendu et que les choses pourront enfin changer.«
Amale rentre dans les détails très vite : « J’ai été la victime du comportement extrêmement abusif et décomplexé du catcheur français TRISTAN ARCHER.«
Poursuivant : « Mon seul tort a été de rester silencieuse pendant tout ce temps. Je ne m’exprimais pas par honte, par peur de ne pas être entendue, par peur des représailles, mais j’agis aujourd’hui en ayant accepté que l’ensemble des acteurs de ce milieu sauront résolument se ranger derrière ce qui est juste (…) Cette histoire dépasse de loin le catch et relève de la justice, de la morale et de la conscience humaine.«
Amale Dib espère « que (son) témoignage permettra de libérer les dernières langues qui sont restées liées par la peur ou manipulées par cet homme. »
Le reste de sa lettre relate des moments effroyables.
« Tristan et moi avons eu une relation passée. Celle-ci fut marquée par des abus physiques, psychologiques et émotionnels. Il m’a humiliée, rabaissée, trompée, fait perdre confiance en moi, forcée à arrêter mes études, menacée, menacé ma famille. Il a menacé de dévoiler des photos intimes à ma famille si je ne lui obéissais pas. Quand j’ai eu des pensées suicidaires, il m’a expliqué vouloir que je fasse tout ce qu’il demandait avant, et qu’après je pourrais mourir en paix. Depuis, je vis avec la peur constante qu’il mette ses menaces à exécution. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.«
Elle détaille des souvenirs de violence ultime : « Il a frappé et poussé sur la route une amie proche qui essayait de me défendre et de me prévenir de son comportement malsain. Il m’a ensuite immobilisée afin que la femme avec qui il entretenait une liaison me frappe, laissant des marques pendant plusieurs mois sur mon visage. J’ai dissuadé mon amie de porter plainte à cette époque, aveuglée par son emprise. Il a accumulé des comportements violents envers moi, envers d’autres femmes, envers des collègues de travail, envers des fans.«
Autre extrait : « J’ai tourné la page lorsque j’ai été signée à la WWE. Pendant toute cette période, il a toujours été aimable avec moi, mais il continuait de m’envoyer des messages pour avoir des nouvelles, même si je ne lui répondais quasiment plus (…) Cependant, son comportement à mon égard s’est intensifié récemment, menant à du harcèlement, des menaces, de l’intimidation, des propos racistes et misogynes, de la diffamation auprès de mes collègues et des promoteurs de catch, ainsi que des tentatives de sabotage de ma carrière. »
« J’ai décidé de rester loin de lui. J’ai commencé à entendre ses diffamations, son obsession, son acharnement sur moi, son désir de m’écarter des shows et de monter les gens contre moi, jusqu’au jour où tout a éclaté sur le chemin d’un show alors que je ne lui adressais plus la parole. Je l’ai entendu dire que sa vie était dure en tant qu’homme blanc et qu’il n’avait jamais eu de privilèges, que la vie était plus facile pour les femmes racisées. Cela m’a fait sortir de mon silence, moi qui ai réellement vécu de la discrimination à cause de mes origines.«
« Il a créé un faux compte pour masquer le fait qu’il avait dit à sa compagne de l’époque qu’il n’allait plus me contacter, et m’a bloquée de son compte principal. Ce compte a été utilisé pour me stalker, stalker mes proches (plusieurs personnes l’ont retrouvé dans leurs stories) et pour perpétuer du harcèlement, des messages insistants non sollicités, et toute sa manipulation pour faire passer pour le gentil ensuite.«
« Il a ensuite découvert que j’étais en relation avec quelqu’un. Il nous a traqués, a tenu des propos insultants à mon égard auprès de mon partenaire dans l’espoir de provoquer une rupture et de saboter jusqu’à ma vie privée. Il a tenu des paroles très violentes, diffamatoires, misogynes.«
« Les menaces et intimidations constantes de sa part ont eu un impact terrible sur ma santé mentale et émotionnelle, me conduisant à chercher de l’aide professionnelle et à organiser ma vie professionnelle et personnelle pour l’éviter à tout prix. J’ai perdu énormément de poids, comme à l’époque où j’étais sous son emprise (45 kg) et traverse quotidiennement des épisodes sévères d’anxiété, de stress, de troubles alimentaires impactant l’intégralité des aspects de ma vie : ma santé physique, mentale, mes relations, mes activités. Je me vois mourir à petit feu alors que je ne souhaitais qu’une chose : qu’on me laisse tranquille. (Photos à l’appui.) Il a osé me diffamer même sur mon physique en disant partout que si j’avais maigri, c’était parce que je prenais de la cocaïne, alors qu’il est le seul responsable de mon état. Tout cela doit cesser, ma vie en dépend. »
Les mots et les preuves en photos semblent accabler Clément Petiot, alias Tristan Archer.
Tristan Archer dépeint comme un « hommenocif » au plus haut point. « Aujourd’hui, je prends la parole en public pour essayer de faire bouger les choses, malgré la peur des représailles. En France plus qu’ailleurs, je pense qu’il est plus qu’important que ces affaires soient ébruitées et révélées au grand public, qui mérite de voir le vrai visage de ses catcheurs et de protéger les femmes et les futures générations. Je sais qu’il essaiera de diffamer et de discréditer mon discours comme il l’a toujours fait. Mais cette fois-ci, les choses seront différentes.«
Amale Dib a rapidement reçu de nombreux soutiens sur les réseaux sociaux. Mais également d’anciens catcheurs. Lui aussi passé par la WWE, bien avant Amale, Tom La Ruffa a posté une vidéo sur son compte X pour témoigner à la jeune femme de son total soutien.
En attendant les avancées des procédures judiciaires, Entrevue rappelle que Tristan Archer bénéficie tout de même de la présomption d’innocence.
Déjà condamné pour violence à plusieurs reprises, l’ex-rappeur et comédien Joey Starr, de son vrai nom Didier Morville, est visé par une enquête pour des violences sur son plus jeune fils. La plainte a été déposée par la mère de l’enfant.
Joey Starr rattrapé par la justice, une nouvelle fois. Celle de trop ? L’enquête est en cours, Didier Morville est soupçonné de violences envers son plus jeune fils de 9 ans, informe l’AFP, ce vendredi 12 juillet, confirmant une information du Parisien.
La Brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris s’est saisie du dossier. Le comédien de 56 ans aurait commis ces faits graves à son domicile parisien. La plainte a été déposée le mercredi 10 juillet au commissariat de Nogent-sur-Marne. Des faits de violence consécutifs à un mauvais « apprentissage d’un geste hygiénique ».
Didier Morville a déjà été condamné plusieurs fois par la justice par le passé. Il avait notamment publiquement commis déjà des actes de violence, reconnu coupable de « mauvais traitement » envers un singe appartenant à une espèce protégée, en 2002. Plus tard, en 2009, il a été condamné à trois mois de prison ferme et à 2000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris. Il avait brutalisé son ancienne compagne et mère de deux de ses enfants.
L’ex-rappeur du duo NTM est père de trois garçons : Matisse, 18 ans, et Khalil, 16 ans, puis Marcello, 9 ans, né d’une autre union. Sans gêne, il déclare encore la semaine dernière « avoir peur » pour ses enfants si l’extrême droite passe au pouvoir.
Les deux rugbymen du XV de France Hugo Auradou et Oscar Jegou, âgés de 20 et 21 ans, sont actuellement en détention dans la prison de Mendoza, en Argentine, suite à la plainte pour agression sexuelle déposée dimanche à leur encontre.
Une vague de soutiens envers la victime présumée… Mais aussi le rappel de la présomption d’innocence. Impossible de se positionner totalement dans cette affaire d’agression sexuelle avec violence commise par deux joueurs de l’équipe de France de rugby dans la nuit de samedi à dimanche. Hugo Auradou et Oscar Jegou ont été transférés à Mendoza (Argentine), dans une des prisons les plus difficiles du monde.
« Je suis innocent, je n’ai rien fait. J’ai gâché ma vie », a écrit Oscar Jegou à son frère, par sms, selon RMC Sport. L’entourage du rugbyman de 21 ans a peur des conditions difficiles de détention.
La plainte pour agression sexuelle a été déposée le dimanche 7 juillet. La victime a fait une déclaration longue et détaillée, relayée par son avocate : « Les lésions sont compatibles avec le récit de la victime, mais pas nécessairement exclusivement issues d’une agression sexuelle. Elle a été immédiatement examinée par une médecin légiste et, selon les premiers éléments, les blessures semblent correspondre à son récit. La déposition est assez longue, complète, détaillée et correspond, pour l’heure, aux conclusions médico-légales. »
L’ancien président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte, estime sur BFM TV qu’« il faut d’abord avoir un mot pour la victime présumée mais il faut aussi respecter la présomption d’innocence. J’ai des contacts et il se dit tout et son contraire sur cette affaire. Si les faits sont avérés, c’est très grave, inqualifiable, intolérable. Mais laissons faire l’enquête et on saura ce qu’il s’est passé. Je pense aussi aux mamans de ces deux joueurs, qui doivent être terrifiées. Mais laissons faire l’enquête. »
Actuellement incarcérés dans la prison de Mendoza, la procureure générale indique que les deux joueurs « doivent être accompagnés d’un traducteur, ces deux jeunes ne parlent pas espagnol ».
C’est un fait divers qui a choqué les téléspectateurs de La Chaîne L’Equipe ainsi que l’univers médiatique. Olivier Ménard, le présentateur de l’émission L’Equipe du Soir, a été violemment attaqué dans son hall d’immeuble par un inconnu. Après 10 jours d’ITT, il raconte tout.
Cela aurait pu finir encore plus mal. Olivier Ménard aurait pu mourir. C’est ce que l’on apprend en lisant le témoignage du journaliste de L’Equipe, quelques jours après cette agression, dans son hall d’immeuble à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), banlieue parisienne pas du tout réputée pour son côté dangereux.
Pour son retour à l’antenne, il raconte les détails de cette attaque surprise, par derrière. Heureusement, il estime ne pas avoir de séquelles psychologiques. Nul doute qu’il regardera désormais derrière lui avant de rentrer chez lui.
« J’ai une petite routine quotidienne. Le matin, je vais au sport, ensuite je fais le déjeuner pour mes filles. Ce lundi-là, après avoir fait mes courses, j’arrive devant mon immeuble, je tape le code de mon premier digicode, je rentre dans le hall et je ne touche pas à la porte qui se referme toute seule. Je me dirige vers le deuxième digicode et là, je sens une ombre qui se rue sur moi et m’enchaîne des gauches et des droites en pleine gueule. Bim, bam boum. Ensuite, on tombe par terre et là, c’est la sidération. Je me dis : « Je suis en train de me faire agresser, c’est bizarre. Défends-toi ! ».
Une scène de film d’action, surréaliste. Olivier Ménard, dit « Mémé » à l’antenne, n’a pas le temps cogiter, ni de vraiment réagir. En se protégeant, il lui dit quand même : « Mais qui t’es ? Je ne te connais pas ». Il se souvient aussi lui avoir hurlé : « Mais t’es fou ! ». L’assaillant lui répond : « Non, je ne suis pas fou, tu as mal parlé à ma mère ou de ma mère ». Olivier Ménard n’a pas d’explications à cela.
Le moment d’extrêmes tensions a duré « environ trois minutes », Olivier Ménard «sentait les coups mais ils ne faisaient pas mal. J’étais un peu comme spectateur de la scène. Mais mon agresseur voulait me tuer. À un moment, il passe un peu derrière moi et veut me faire des guillotines, me rompre les vertèbres cervicales. Là, le fait de faire du sport tous les jours m’a beaucoup aidé. J’arrive à maîtriser sa force, à le contrer. »
Qu’est-ce qui a donc sauvé le journaliste ? « Au bout de ce temps-là, un voisin sort de son appartement et arrive dans le sas, les badauds dans la rue s’arrêtent devant la porte sans pouvoir entrer, et c’est là qu’il décide de repartir, en marchant…»
Aucune animosité, jamais, à l’antenne. Aucun mot plus haut que l’autre. Olivier Ménard est le gendre idéal. Comment quelqu’un aurait-il pu lui en vouloir à ce point ? L’agresseur l’a-t-il confondu avec quelqu’un d’autre ? L’enquête suit son cours. « Du coup, j’aimerais revoir ce monsieur, être confronté à lui : « Maintenant, explique-moi ! » Depuis l’agression, j’ai le petit vélo qui tourne dans la tête. »
Stupeur chez les salariés de L’Equipe. Le présentateur vedette de L’Equipe du Soir Olivier Ménard a été violemment agressé, hier, dans le hall de l’immeuble où il habite, à Issy-les-Moulineaux (Hauts de Seine). Quelques heures avant, la façade de la chaîne L’Equipe avait été vandalisée.
Enquête ouverte suite à l’agression du journaliste Olivier Ménard. Peu habitué aux sarcasmes, au buzz ou aux mots plus que les autres, le présentateur de L’Equipe du Soir a été la cible d’une attaque immonde. Chez lui, il a été roué de coups par un individu, qui l’attendait dans son hall d’immeuble. Un choc traumatique immense pour le journaliste et la rédaction.
Il est déjà établi que le présentateur va rater le début de l’Euro, ce vendredi. Les médecins lui ont donné plusieurs jours d’incapacité totale de travail (ITT). Les services de police sont intervenus sur place, lundi, en milieu de matinée. Puis Olivier Ménard a porté plainte pour tentative d’homicide. La police cherche à arrêter l’auteur des faits et comprendre ses motivations.
Le plus surprenant pour les enquêteurs, c’est que cette agression fait suite à une visite également violente devant les locaux de L’Equipe, quelques heures auparavant. Dans la nuit de dimanche à lundi, « un individu muni d’un marteau a causé différents impacts sur plusieurs vitrages » du siège du groupe ASO, provoquant « une dégradation de la façade de l’immeuble », a communiqué la direction dans un mail envoyé à tous les salariés. La sécurité a depuis été renforcée devant cet immeuble de Boulogne Billancourt.
Faut-il vraiment attendre qu’un nouveau drame survienne dans le football français pour que les instances réagissent ? Après les nouveaux affrontements violents entre Lyonnais et Parisiens samedi en marge de la finale de la Coupe de France, ce sont des actes de racisme au Groupama Stadium qui choquent le monde entier. Cerise sur le gâteau, Entrevue est aujourd’hui en mesure de vous révéler que le fichier des interdits de stade n’est plus alimenté. Et chacun se renvoie la balle.
Impossible d’avoir une réponse à ce sujet auprès des instances du football français, ce n’est de la responsabilité de personne. « En tout cas, pas de nous », répondent en cœur FFF, LFP ou certains ministères questionnés. Philippe Diallo, président de la Fédération française de football, ou Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, ne semblent pas concernés par cette disparition. Ce fichier national des interdits de stade (FNIS) permettait pourtant depuis 2007 de centraliser les supporters les plus excessifs. Un garde-fou intéressant.
Entrevue a pu accéder à plusieurs mails éloquents concernant la situation des supporters de football interdits de stade. À deux mois des Jeux Olympiques, cet état des lieux inquiète particulièrement. Quand allons-nous régler le problème de la sécurité aux abords et dans les stades français ? Il est aujourd’hui si facile d’y faire entrer un peu n’importe quoi. Et surtout un peu n’importe qui.
À titre d’exemple, un billet pour la finale de Ligue des Champions Liverpool-Real Madrid au Stade de France en mai 2022 a été revendu jusqu’à 1875 fois… Fraude organisée, violence permanente. À qui profite le crime ? Pourquoi personne ne bouge ?
Selon nos sources, auprès de préfets notamment, il n’y a plus « aucune centralisation du fichier des interdits de stade depuis 2017 ». Pour certaines sources, il aurait même été « supprimé en catimini ».
Cela dérangeait visiblement certains clubs, soucieux de ne surtout pas embêter leurs ultras. Jean-Michel Aulas n’aurait pas été contre le fait d’enterrer ce moyen de contrôle embarrassant pour les supporters les plus virulents. Un moyen de s’acheter la paix en tribunes ? Quitte à avoir quelques hors-la-loi à gérer dans ses propres gradins ?
D’après nos informations, c’est en 2017 que l’ancien patron de l’Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas serait allé rencontrer à ce sujet le ministre de l’Intérieur, Gérard Colomb, par ailleurs ancien maire de Lyon et grand supporter de l’OL. Le fichier disparaît des radars et ne semble alors plus d’aucune utilité. Une décision qui aurait été prise avec l’assentiment de Philippe Diallo, alors président de l’Union Patronale des Clubs Professionnels, et de Noël Le Graet, alors président de la FFF.
Ces dernières semaines, la LFP avançait fort pour finaliser un accord sur la sécurité avec les ministres de l’Intérieur, des sports et de la justice. Cela patine encore. Preuve des bisbilles entre hauts dirigeants du football français ?
Après de multiples coups de téléphone, une source nous indique finalement que le fichier serait en possession de la Direction générale de la police nationale (DGPN). Qui l’aurait enfoui bien au fond d’une pile de dossiers. Et son accès serait hyper « contrôlé ».
Que fait Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et ancien arbitre de très bon niveau, pour aider le football français à soigner ses maux (ici en photo avec les arbitres Stéphanie Frappart et Benoît Millot, à droite) ? Pourquoi ne pas remettre de l’ordre alors que le football français semble confronter à des faits de violence à répétition ?
Aucune information n’est disponible sur la date la dernière mise à jour du Fichier des interdits de stade. Combien de supporters pointent encore dans un commissaria ? Personne n’est en mesure de nous répondre. Alors faut-il s’inquiéter de la situation ? Moue dubitative…
La fête du football a encore une fois été gâchée par quelques individus.Samedi, à quelques heures de la finale de Coupe de France remportée par le PSG (1-2), des affrontements ont eu lieu entre supporters lyonnais et parisiens, sur l’autoroute A1.
Plus de 24 heures après les faits, l’heure est au bilan. La Préfecture du Nord fait le point sur la situation : « Les forces de sécurité ont procédé à 10 interpellations, dressé 8 amendes forfaitaires délictuelles et sont intervenus pour 1 ivresse publique et manifeste ».
On apprend ensuite dans le communiqué que « 8 policiers ont été légèrement blessés. 14 supporters ont nécessité une prise en charge médicale. Un bus a été incendié et 2 autres endommagés ». Si l’enquête policière est en cours pour connaître les causes des incidents, L’Equipe a déjà remonté le fil de ces tristes bagarres.
Selon le média sportif, le car de supporters lyonnais n’avait rien à faire là, en face de ceux des Parisiens, à hauteur du péage. C’est une erreur manifeste des autorités. Les responsabilités seraient donc partagées, ce qui n’enlèverait en rien la bêtise de ces individus. «Le cabinet du ministère de l’Intérieur a donc (encore une fois) transformé la réalité dans sa communication : il y avait bien une escorte policière avec les cars lyonnais, et elle les a emmenés au mauvais endroit, au mauvais moment », insiste le journaliste Hugo Guillemet sur X.
Chaque camp se renvoie ainsi la balle. «L’OL a toujours un énorme problème à régler sur les déplacements avec des mecs bourrés/racistes/violents», poursuit le journaliste qui suit l’Olympique lyonnais.
Autre grave problème concernant l’OL : de graves incidents racistes ont eu lieu en marge de cette finale. « Ils disaient « on va taper du noir » et ils faisaient des cris de singe, ça a duré tout le trajet, toujours les mêmes gars. Moi qui ne suis pas raciste pour un sou, ça me saoule d’être affilié à ces gens-là. Ils étaient alcoolisés dès le matin… », ajoute L’Equipe, concernant le déplacement de supporters lyonnais jusqu’à Lille, samedi.
Sans parler des actes racistes filmés lors de la diffusion du match au Groupama Stadium, samedi soir. Deux individus au premier rang sont pris en flagrant délit de violence envers deux jeunes femmes, dont l’un apparaît voilée. Selon les témoins de la scène, les coups portés font suite à plusieurs mots déplacés. Sous couvert de l’explosion de joie au moment du but lyonnais, un homme violente sciemment une jeune femme.
Et plusieurs témoignages évoquent aussi des insultes racistes lorsque Ousmane Dembélé (PSG) apparaissait sur les écrans géants… Un fléau que le club va devoir vite réprimander. Car cela fait des années que ça dure. L’OL a promis via un message sur X de faire la lumière sur cette affaire.
Autre témoin ayant vécu la même scène de racisme et de violence samedi soir :