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Vente de l’AS Monaco : Luis Campos visé ? Le point sur tout le processus

C’est devenu un feuilleton depuis la fin du mois de janvier et la venue d’un prince saoudien en Principauté pour participer à un match caritatif. L’AS Monaco est à vendre. Plusieurs dossiers ont été déposés sur le bureau du Prince Albert II. Dont l’un d’entre eux, d’après L’Equipe, ferait de l’actuel conseiller sportif du PSG, Luis Campos, le futur président du club.

Il est venu pour la bonne cause, la lutte contre le SIDA. Il est reparti en homme providentiel du rachat de l’AS Monaco. Le lundi 22 janvier 2024, le Prince Abdullah bin Saad bin Abdulazziz al Saud fait partie des invités de prestige présents pour l’événement Fight Aids de la Principauté de Monaco. Après avoir chaussé les crampons, il s’est livré au micro de Raphaël Domenach pour le Media Carré.

« Il y a une rumeur à Marseille, ils rêvent de la venue de l’Arabie Saoudite… », interroge le journaliste. « Je pense que c’est bien d’investir en France, à Marseille ou Monaco… Ce sont des équipes importantes. Peut-être que dans un second temps, l’Arabie Saoudite investira dans une bonne équipe. Ils pourront devenir champions et forts », répond alors le prince saoudien.

L’information fait son petit effet, reprise par tous les sites sportifs d’information, toutes les pages communautaires. D’autant que quelques jours plus tard, le Prince Albert confirme à l’ancien joueur rouge et blanc, Jérôme Rothen, désormais animateur de « Rothen s’enflamme » sur RMC, que le club est bien à vendre. Le milliardaire Dimitry Rybolovlev, arrivé fin 2011, souhaite s’en séparer. Mais le deal est très particulier. Le Russe possède 66% des parts, la Principauté, le reste.

Pour faire simple, tout ne peut se régler qu’en parfait accord avec le Prince Albert II. Mieux que ça, quand vous achetez l’AS Monaco, vous avez une sorte de gentleman agreement : vous développez l’ASM, vous faites prospérer le club, vous remettez au pot pour équilibrer les comptes de ce club difficilement rentable, et en échange, vous bénéficiez des avantages du Rocher. Deal ?

Après 13 ans de succès sportifs (un titre de champion de France au nez et à la barbe du PSG), d’équipes composées de magnifiques stars du football (Falcao, James Rodriguez, Mbappé, etc.), Dimitry Rybolovlev écoute donc les offres. De trois, posées sur la table du Prince, il y a quelques semaines, il y en aurait désormais un peu plus. D’après L’Equipe, sept investisseurs ont eu accès aux données privées du club. Pour combien d’offres de rachat ?

Le quotidien sportif nous informe ce matin que l’un de ces projets est saoudien (on le savait déjà) et que Luis Campos aurait donné son accord pour devenir le président du club. L’actuel conseiller sportif du PSG reviendrait donc là où il s’est fait un nom, faisant éclore notamment Kylian Mbappé.

Qu’en est-il réellement ? Une officialisation de rachat de l’AS Monaco est-elle imminente ? Difficile à estimer. Mais courant mai, le Prince Albert II n’avait encore ouvert aucun dossier de rachat du club. Les candidatures s’empilaient petit à petit sur son bureau. Jusqu’à atteindre actuellement le chiffre de sept.

Ainsi, les dernières informations au sujet de cette vente de club laissent entendre que Dimitry Rybolovlev ne se montrerait absolument pas pressé de passer la main. Avec la qualification en Ligue des Champions, une rayonnante saison s’annonce. De quoi profiter encore quelques mois des plaisirs du Rocher, en tant que patron du club.

Droits TV Ligue 1 : Droit dans le mur ? Les détails de la chaîne L1 de la LFP

Le football français coule-t-il ? Alors que le calendrier de la Ligue 1 vient d’être dévoilé, reprise le 17 août, aucun diffuseur n’a obtenu les droits TV. La Ligue de Football Professionnel (LFP) a détaillé aujourd’hui son plan de secours. Alarmant.

Le président du FC Nantes, Valdemar Kita, ne comprend pas. « Comment on va faire au niveau de la trésorerie ? Les abonnement vont venir petit à petit, il n’y aura pas 2 millions d’un coup, comment on va faire ? » Vincent Labrune, le président de la LFP, ne sait quoi dire : « Je n’ai pas de réponse précise à vous faire. On verra d’ici la fin du mois. »

On verra. C’est la réponse que l’on entend dans les couloirs de la Ligue depuis environ un an. La décision concernant le prochain diffuseur de la Ligue 1 en France est sans cesse repoussée. Jusqu’à en arriver à cette fin juin, la fin de l’entonnoir. Une L1 prise en étau.

La première journée de L1 se tiendra le week-end du 17 août, avec un choc Rennes-Olympique lyonnais. Les matchs auront bien lieu, mais sur quelle(s) chaîne(s) ? Tour à tour, DAZN (« Dazone »), Canal+ et BeIn Sports ont été sondés. Sans succès. Des négociations de gré à gré infructueuses, démarrées sur des bases élevés (800M€). Personne ne souhaite payer plus de 500M d’euros pour un tel spectacle. Avec un PSG qui caracole en tête et qui écrase tout depuis plus de 10 ans.

Alors, en attendant une meilleure solution, la LFP, réunie en Conseil d’administration, a décidé de détailler aujourd’hui « son Plan B ». Rien que le nom, ça ne sent pas bon. Ce plan, c’est une chaîne 100% Ligue 1, produite par la Ligue. Et distribuée par sept diffuseurs : « Free, Orange, Bouygues, Amazon Prime Video, SFR, Molotov et Google TV ». Sans exclusivité. Et sans Canal+, donc. L’habituel sauveur des droits TV du football français.

Le fiasco de Mediapro (Téléfoot la chaîne) est passé par-là. Pour faire simple, Vincent Labrune et Maxime Saada (patron de Canal+) n’ont pas fait cause commune, Maxime Saada se sentant trahi lorsque la LFP a revendu/bradé les droits de Mediapro à Amazon Prime Vidéo…

Alors à quoi ressemble le deal posé actuellement sur la table ? Un abonnement à 30 euros par mois (TTC), disponible à peu près partout. Pour voir la Ligue 1. Oui, c’est énorme. Il était possible de la regarder pour bien moins cher la saison dernière. Bonne remarque. Drôle d’inflation. D’autant que le départ de l’immense star Kylian Mbappé au Real Madrid justifierait plutôt une baisse du prix de l’abonnement…

Avec un tel tarif, comment penser que les fans de football vont affluer ? Les estimations de la LFP sont surprenantes, pour ne pas dire plus : « De plus de 2 millions d’abonnés en année 1 à 3,37 millions en 2028-29 », détaille Sacha Nokovitch, le journaliste spécialiste médias du journal L’Equipe.

Alors qu’Amazon Prime Video (dernier détenteur des droits en date, avec BeIn, qui avait rétrocédé ses 2 matchs à Canal+) ne communiquait même pas ses audiences, ni son nombre d’abonnés football, comment espérer 2 millions d’abonnés la première saison ? Sans star du foot dans notre championnat, on le rappelle. C’est ubuesque et dangereux de faire de telles projections et de vouloir imposer cela à des présidents de clubs stupéfaits. Ou tout du moins dubitatifs.

Des droits TV dépendent les budgets des clubs professionnels. Parfois, comme à Montpellier, les sommes perçues via les droits TV représentent 60% du budget total du club ! Alors imaginez une baisse de 20-30-40% de ceux-ci à partir du mois d’août… Le Titanic. Une catastrophe pour bon nombre d’entreprises. Voire même la clé sous la porte, à terme. Avec des milliers d’emplois perdus.

Le football français court-il à sa perte si personne ne raisonne Canal+ ? Ici, chez Entrevue, on n’ose y croire. Déjà parce que la LFP est sous délégation de service public. Et sous une sorte de tutelle de la FFF (Fédération française de football). Comprenez, l’Etat n’a aucun intérêt à laisser le football français couler. Emmanuel Macron a multiplié les rendez-vous et discussions dans ce sens. Egalement parce que plusieurs grands clubs amorcent leur renouveau pour concurrencer le PSG dans un avenir proche.

Si l’AS Monaco prend le chemin d’une cession à court ou moyen terme, les derniers éléments financiers et juridiques autour de l’Olympique de Marseille montrent aussi qu’une officialisation de cession devrait finir par arriver. Enfin. Et malgré les (obligatoires) démentis de la direction. Avec un richissime consortium d’entreprises mené par l’Arabie Saoudite à sa tête, information confirmée directement au Royaume, Marseille pourrait retrouver bien vite les sommets. Et la Ligue 1 retrouver du grand spectacle. En attendant, on s’ennuie ferme. Et on a très peur pour l’avenir du football français.