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L’OM attire Adrien Rabiot, l’improbable transfert de dernière minute

L’Olympique de Marseille vient de faire fuiter ce soir une énorme information mercato, relayée par le grand manitou des infos transfert, l’Italien Fabrizio Romano. Adrien Rabiot serait tout proche de s’engager avec le club phocéen. Un deal confirmé aussi par le patron des South Winners, Rachid Zeroual.

À 29 ans, après 5 saisons en Italie à la Juventus Turin, le milieu international français n’a plus de club. Malgré sa fin de contrat et son statut de joueur libre, aucun club de « Ligue des Champions » ou jouant la future « Coupe du monde des clubs » en juin, n’a daigné s’intéresser vraiment à lui cet été. Ces deux critères étaient ceux du clan Rabiot, soucieux de voir évoluer le joueur encore une fois chez un grand d’Europe. Une certaine logique vu le niveau du joueur.

Rembarré par la Juventus après un rendez-vous infructueux selon la Vieille Dame, comme Entrevue l’avait dévoilé en exclusivité en juin, Adrien Rabiot a attendu tranquillement la fin de l’Euro pour se soucier de son avenir. Sauf que les soucis financiers de beaucoup de clubs, qui doivent réduire la voilure, n’ont pas permis de folie cet été.

Quand un joueur international devient libre, son camp espère toujours obtenir un très beau contrat : prime à la signature conséquente et salaire adéquat. Adrien Rabiot a attendu, en vain. Au point de ne pas être convié par Didier Deschamps lors du dernier rassemblement.

Justement, c’est pendant la trêve internationale que l’OM se serait penché sur le « cas Adrien Rabiot ». Fervent supporter de l’Olympique de Marseille quand il était adolescent, malgré sa formation au Paris-Saint Germain, le joueur aurait été très à l’écoute des arguments marseillais.

Un duo Pierre-Emile Højbjerg-Adrien Rabiot au milieu de terrain fait déjà rêver les supporters marseillais. Un duo d’internationaux que l’OM n’aurait jamais pu faire signer avant l’été 2021, date à laquelle le club a pris un étonnant virage économique et sportif. Avec des investissements massifs sur le marché des transferts.

L’arrivée possible d’un tel joueur finit par ne plus trop étonner certains supporters, qui ne se souviennent plus des saisons difficiles, entre 2016 et 2021 par exemple, avec si peu de talents sur la pelouse.

Qui dit Adrien Rabiot, dit grosses primes et gros salaire. Pour une grosse place dans le vestiaire. Du côté de l’OM, on laisse entendre que le joueur aurait fait des « efforts énormes » pour venir. Pas vraiment le style de la maison. Mais pour jouer pour Roberto De Zerbi et devant un Orange Vélodrome incandescent, certains joueurs seraient prêts à jouer gratuitement. Ou presque. Jolie histoire.

La réalité, c’est que son salaire restera conséquent et assez surprenant si on se réfère à la situation globale de la L1, les droits TV et le fait que l’OM ne joue aucune Coupe d’Europe. Mais depuis 2021, l’OM n’est plus à une bizarrerie économique près. Et ne parlons pas de sa prime à la signature, un sujet qui devrait rester mystérieux quelques temps. Mais une prime qui généralement en décide plus d’un…

À vrai dire, peu importe le mic-mac financier. Avec le rapatriement en L1 d’un titulaire de l’équipe de France, on ne peut que se réjouir.

Et aussi parce que petit à petit, malgré la triste saison dernière, l’OM grandit et semble redevenir un concurrent direct au PSG. Enfin.

Qu’est-ce que ce sera quand le club officialisera les tractations chaotiques au sujet de l’officialisation de sa cession à un consortium mené par l’Arabie Saoudite ? Des informations encore confirmées récemment à Marseille et dans le camp des repreneurs. Une histoire rocambolesque et interminable. À ce moment-là, on pourra parler d’un nouveau départ pour la Ligue 1.

EDIT 22h10 : L’Olympique de Marseille confirme avoir trouvé un accord de principe avec Adrien Rabiot.

LFP, Labrune-Linette : vote anti-démocratique, pourquoi la Ligue doit tout changer

J-4 avant l’élection du nouveau président de la Ligue de Football Professionnel (LFP). La lutte fait rage dans les coulisses du football français pour départager les deux candidats. Pour l’instant, avantage Vincent Labrune ?

Après de nombreux rebondissements dans l’attribution des parrainages, révélés par Entrevue, le vote doit s’effectuer mardi 10 septembre. Une campagne express pour les deux candidats, Vincent Labrune, président sortant, et Cyril Linette, outsider au profil plus rassembleur.

Dans son émission quotidienne Le Dèj Foot, le journaliste d’Entrevue Thibaud Vézirian explique pendant une dizaine de minutes pourquoi l’élection de Vincent Labrune, en 2020, était déjà sujette à discussions. En effet, la LFP permet dans ses statuts qu’un président « soit élu sans même obtenir une majorité de voix en sa faveur« , détaille le journaliste.

C’est ce qui est arrivé avec Vincent Labrune, élu alors qu’il était crédité de 52,6% de voix contre en 2020. Drôle de conception de la démocratie à la LFP. Le ministère des sports devrait là-aussi faire pression pour faire rapidement évoluer les choses. Cette nébuleuse permanente autour de la Ligue ne lui rend pas hommage et fracasse l’image du football français vis-à-vis du grand public.

À la différence de la ligue de rugby, de basket ou de handball, le vote final d’attribution du poste de président ne sert donc presque à rien, il s’agit juste d’entériner le nom du dernier candidat sortant.

Peu importe qui sera l’heureux élu, là pour sortir le football français du trou dans lequel il s’est mis petit à petit, il s’agira aussi pour le futur président de réformer les statuts, en finir avec l’entre-soi et les petits accords entre amis, se rapprocher du peuple du football et des supporters.

Le Parc des princes transformé en terrain de padel : plongée dans les coulisses

À moins d’un mois du Greenweez Paris Major Premier Padel 2024 (28 septembre-6 octobre) à Roland Garros, le Parc des princes s’est transformé l’espace d’un soir en un fantastique fief du padel.

Sport en pleine explosion en France, le padel réunit toujours plus de passionnés chaque mois. Venus du tennis, du football, du handball ou simples novices, son côté addictif et ludique séduit vite le plus grand nombre. Alors forcément, quand Qatar Airways, Premier Padel et le Paris-Saint Germain ont eu l’idée d’installer un terrain de padel du côté de la tribune Auteuil, le succès était garanti.

Journalistes, influenceurs, freestylers, artistes, ex-sportifs professionnels et autres invités spéciaux étaient de la partie, lundi soir, au Parc des princes, pour découvrir les lieux. Entrée dans les coulisses du stade, visite des vestiaires (voir vidéos), passage par le couloir des joueurs, arrivée en bord pelouse… Et découverte de ce terrain de padel unique, installé devant la tribune Auteuil.

Voilà les invités près à échanger quelques balles pour un moment unique et éphémère. À ce jeu-là, Clément Chantome et Christophe Jallet (ex-PSG) s’en sortent très bien, on voit qu’ils jouent régulièrement. Tout comme Thierry Omeyer (ex-PSG handball), très concentré et pas là pour blaguer ! L’esprit de compétition des grands champions. Mais forcément, venant du tennis, les ex-professionnels Arnaud di Pasquale et Arnaud Clément régalent.

Sur le terrain ou aux abords, les organisateurs ont aussi pu compter sur Florent Sinama-Pongolle (ex-Liverpool), Zoumana Camara (ex-PSG, Inter Milan) ou le chef Pierre Sang.

À noter dans les agendas des fans de padel et pour tous ceux qui voudraient découvrir ce sport en vogue : pour la 3e fois, à Roland Garros, place au Greenweez Paris Major Premier Padel 2024 du 28 septembre au 6 octobre 2024.

@thibaudvezirian

@Premier Padel x #QatarAirways installe un terrain du #PadelPremierTour au #ParcdesPrinces ! Brillante idée, à organiser dans tous les grands stades. Et toi, t’as déjà joué au #padel ? C’est tellement kiffant et addictif ! Prochain rdv à #RolandGarros pour le #Greenweez #Paris Major Premier Padel 2024 du 28 septembre au 6 octobre. #padelvideos

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Telegram, IPTV, DAZN, LFP : La solution d’avenir pour voir du football à prix raisonnable sur tous nos écrans

Après le cataclysme des droits TV français au rabais cet été, c’est toute l’économie du football qui doit se mettre à table et revoir son système de diffusion des matchs. Alors que les audiences s’érodent un peu partout, que les jeunes générations se désintéressent des matchs de 90 minutes, le football est à tournant. Quelles solutions sont possibles ?

400M€ de droits TV en moyenne chaque année pour diffuser 8 matchs de Ligue 1 sur 9, voilà le deal obtenu par DAZN, la plateforme de diffusion de contenus sport détenue par Len Blavatnik, l’homme d’affaires (citoyen américain et anglais, né en Ukraine) à la tête d’une fortune d’environ 30 milliards de dollars.

Le hic, c’est que les fans de football en France ne sont pas prêts du tout financièrement et psychologiquement à payer un abonnement de 29,99€ (minimum) sur 12 mois pour voir un tel spectacle, sans émission d’avant, ni d’après match, sans 4K, sans concurrence au PSG, sans star, etc.

Alors quand Shay Segev, le PDG du « Netflix du sport », annonce à L’Equipe dernièrement vouloir « atteindre en 6 mois 1,5M d’abonnés« , désolé mais il rêve. Objectif strictement inatteignable. Un peu comme le milliard de droits TV annoncé par Vincent Labrune, boss de la Ligue de Football Professionnel (LFP) l’an dernier.

Il faut être factuel et connaître le marché français. L’objectif de DAZN n’a rien de réel, en tout cas pas à court terme et en proposant uniquement L1, Ligue des Champions féminine, basket français (Betclic Elite) et sports de combat (MMA-PFL, Kickboxing-Glory).

« J’aimerais pouvoir proposer un prix inférieur si je le pouvais« , poursuit-il, « mais si vous le comparez à un billet de match, combien coûte-t-il aujourd’hui ? Entre 50 et 80 euros en moyenne pour les moins chers« . Les supporters lui répondent volontiers, d’eux-mêmes, via les réseaux sociaux, qu’en s’abonnant à leur club favori de L1, ils payent moins cher à aller directement au stade toute l’année que l’abonnement DAZN sur 12 mois… Difficile de rapprocher les points de vue des deux camps.

Ce qui inquiète, c’est la suite : « Atteindre en six mois 1,5 million d’abonnés, au minimum un million. En prenant en compte les différentes formules, nous avons besoin de 1,5 million d’abonnés, ne serait-ce que couvrir nos dépenses. » DAZN ne rentrera donc jamais dans ses dépenses en un an. Qu’on se le dise. Entre les appels massifs au boycott, la grogne des supporters dans les stades et le triste spectacle proposé, ce n’est pas gagné…

Sans Mbappé, sans Neymar, sans Messi, la L1 ne fait plus rêver. Sans un grand OM pour concurrencer le PSG, aucune histoire à raconter au monde entier. Les droits TV à l’étranger sont d’ailleurs toujours en suspens, non vendus au cas par cas à des diffuseurs. Un cas similaire à la Serie A, le championnat d’Italie a repris samedi mais n’est plus disponible en France. Bein Sport n’ayant pas prolongé le deal. Une aubaine pour étoffer les droits de DAZN en France, mais la plateforme va-t-elle foncer ?

C’est bien de crier contre les pirates, c’est mieux de répondre aux évolutions sociétales

En attendant, les fans de football trouvent des combines illégales pour regarder du football. Où ils veulent, quand ils veulent. C’est le crédo des nouvelles générations. Ces Français, qui s’informent au plus vite, via des notifications et puis c’est tout, veulent faire simple et peu coûteux. Et le plus simple, aujourd’hui, ça s’appelle l’IPTV ou Telegram.

Le football y est disponible dans toutes les langues, à toute heure, en bonne qualité. Et tout est limpide, via un seul compte. Libre à chacun ensuite de regarder sur son smartphone, sa tablette ou sa télé.

Quand on voit dans quelle crise était l’industrie de la musique aux débuts des années 2000, on ne peut y voir que des similitudes avec celle, actuelle, de la télévision. Les majors hurlaient dans les médias contre les pirates, contre le piratage, contre la consommation gratuite de musique. C’est bien de crier, c’est mieux de s’organiser pour répondre aux évolutions sociétales.

Cela ne sert à rien de poursuivre les pirates, ils auront toujours un temps d’avance. La majorité des gens qui regardent actuellement le football français via IPTV ou les canaux Telegram ne sont pas contre le fait de payer un abonnement. Le souci, c’est le prix, et la simplicité pour s’abonner, se connecter. Beaucoup de sexagénaires (et plus) ne comprennent actuellement absolument rien à la façon de faire pour regarder la L1. DAZN (DaZone), ils appellent ça « Dazne » ou ne connaissent absolument pas.

Alors quelle est la solution ? Si l’industrie de la musique a réussi à prendre ce tournant il y a 15 ans, via Spotify ou Deezer par exemple, pourquoi la télévision n’y arriverait pas ? La FIFA et l’UEFA doivent mettre tout le monde à table et stopper la course en avant des droits TV. Une course qui va droit dans le mur. Les diffuseurs n’ont plus les reins assez solides pour suivre. Les audiences ne sont pas assez bonnes pour amener un niveau suffisant de revenus publicitaires. Et les téléspectateurs sont lessivés, financièrement et moralement.

Comme expliqué dans mon émission quotidienne, Le Dèj Foot, en direct, il faudrait donc réunir tous ces acteurs. Les Ligues ont la possibilité de créer leur « Spotify/Deezer » du football, certains grands médias aussi. Il faut réunir les droits, simplifier l’accès, ouvrir à des comptes « famille ». Et ce ne sera pas 1,5 millions d’abonnés à viser mais le double. Deux fois moins chers mais deux fois plus d’abonnés, voilà un deal rentable pour tous. Car, oui, les Français sont prêts à payer 15€-20€ par mois pour la L1 (et d’autres contenus sportifs). Une offre pas forcément facile à mettre en place pour un nouvel entrant sur un marché, comme l’est DAZN. Mais en étant accompagné par la Ligue, par l’UEFA et la FIFA, tout est possible.

Le football n’appartiendra jamais à une élite, c’est un sport populaire et ce sont les Ultras qui mettent l’ambiance dans les stades. Aux dirigeants du football de les choyer. Car sans ambiance, pas d’émotion, pas de football.

Mal engagé, le PSG sauvé par ses 3 Bleus, l’OM démarre à Brest cet après-midi

Ça y est, la Ligue 1 est lancée. Le champion de France en titre démarrait au stade Océane du Havre, vendredi soir, sous les yeux des téléspectateurs (peu nombreux encore, d’après certains journalistes) du nouveau diffuseur DAZN.

29,99€ par mois pour visionner 8 matchs de L1 sur 9… Voilà de quoi rebuter beaucoup de fans de football français. Surtout quand on sait que les tarifs annuels d’abonnements dans les stades de clubs professionnels sont souvent bien moins chers que l’abonnement annuel à DAZN.

Mais peu importe si l’éco-système est chahuté par les pirates sur Telegram ou l’IPTV, qui diffusent gratuitement ou pour bien moins cher toutes les chaînes et VOD du monde (et auront toujours une longueur d’avance), le football reprend ses droits. Sur les terrains.

Et malgré un match forcément poussif, le PSG new look, sans Kylian Mbappé mais avec Joao Neves (entré à la mi-temps) ou Willian Pacho (défenseur central équatorien) titulaire, s’en est sorti chez un des deux plus petits budgets de Ligue 1 (1-4).

Rapidement, Paris prend le contrôle du jeu, mais un peu comme la saison dernière, cela ressemble à une possession de balle stérile. Les Havrais sont dans le match. Le PSG tente de faire bouger les lignes adverses.

Première incursion parisienne, premier but, 100% d’efficacité, ça aide à lancer une équipe sur les bons rails. Magnifiquement décalé par Gonçalo Ramos, Kang-in Lee ouvre le score d’un délicieux tir intérieur du pied hors de portée du gardien havrais (0-1, 3e).

Les Parisiens peuvent dérouler leur jeu. Mais pas tant que ça, vu le nombre infime d’occasions de buts qu’ils se procurent… D’autant qu’une mauvaise nouvelle vient de tomber : le très intéressant attaquant portugais Gonçalo Ramos, taclé par derrière, vient de sortir, blessé à la cheville. Il quittera le stade en béquilles et muni d’une botte de protection…

Juste après la pause, les Havrais reviennent avec de belles intentions : sur coup franc, Gautier Lloris, le frère cadet d’Hugo Lloris, est trouvé au second poteau, sa reprise file devant le but et se faufile entre les bras de Gianluigi Donnarumma, impuissant et gêné par une foule de joueurs (1-1, 49e).

Quelques minutes plus tard, sur un contre, Josué Casimir pense même donner l’avantage aux locaux, mais une main est signalée au départ de l’action.

Paris doit réagir pour assumer son statut. Le jeu de possession finit par fatiguer ses adversaires. Mais ce sont surtout les entrées combinées des internationaux français, Randal Kolo Muani puis Ousmane Dembélé et Bradley Barcola, détonateurs, qui vont tout changer.

En attendant les premiers pas de Désiré Doué, le Paris-SG possède les dribbleurs aptes à déstabiliser toutes les défenses. Au moins en L1.

En quatre petites minutes, Ousmane Dembélé de la tête (85e), Bradley Barcola d’un slalom somptueux (86e) et Randal Kolo Muani sur penalty (89e) font exploser la défense adverse, trois buts ! Une fin de match fatales aux Havrais (1-4).

Paris peut avoir le sourire, Luis Enrique aussi, les Parisiens retrouveront leur Parc des Princes face à Montpellier, vendredi 20h45, toujours sur DAZN.

Suite de cette première journée de Ligue 1 ce samedi, avec le choc Brest-OM à 17h sur Bein Sport, puis une belle affiche au stade Louis II, l’AS Monaco reçoit l’AS Saint-Etienne, pour son grand retour en première division.

INTERVIEW – JACKSON RICHARDSON : « Les bruits de singes, ça me transformait »

C’est la première fois qu’en France que l’on désigne un ancien sportif en tant que capitaine de l’équipe de France des Jeux Olympiques. L’ex-légende du handball Jackson Richardson sera auprès des athlètes pendant toute la durée des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Rencontre avec l’ancien meilleur joueur de handball de la planète (1995), désormais grand-père et père d’un champion olympique (Melvyn Richardson).

Il se confie à Entrevue le lendemain de ses 55 ans, un anniversaire fêté chez lui, sur l’île de la Réunion, quelques jours après avoir été porteur de la flamme olympique. Tout un symbole.

L’intégralité de l’interview est à retrouver dans le numéro d’Entrevue de juillet-août, actuellement en vente.

Thibaud Vézirian. Être capitaine de l’équipe de France Olympique et chef de mission Olympique, ça consiste en quoi ?

Jackson Richardson. J’ai un objectif avec le CNOSF, le Comité National Olympique des Sportifs Français, c’est de mettre les athlètes en conditions idéales pour pouvoir performer. Faire ce qu’ils savent faire du mieux possible et récupérer le maximum de médailles. Je m’occupe de tout ce qui est logistique, les accréditations, l’hébergement, les transports, tout ce qui doit les mettre dans les bonnes conditions. Mon rôle est d’être proche des athlètes, de pouvoir apporter aussi mon expérience et surtout de créer une unité. Je dois accompagner ces personnes-là, même dans les moments difficiles. Un rôle de grand frère. Et leur premier supporter.

Quatre participations aux Jeux, une médaille de bronze à Barcelone, meilleur joueur du monde en 1995, double champion du monde, un style unique avec des dreads légendaires, porte-drapeau à Athènes 2004. Vous avez une bonne étoile ?

Bien sûr. Un grand oui. Là, justement, quand je viens ici, je suis chez moi à La Réunion, à Saint-Pierre, dans ma famille. C’est une force. Quand je vais dans la rue, je vois des personnes avec qui j’étais à l’école qui vivent aujourd’hui dans la rue. Ne jamais oublier d’où je viens. C’est ce que me dit toujours mon père, ces valeurs-là. Un arbre qui n’a pas de racine n’a pas d’intérieur.

Vous avez raconté avoir été moqué en arrivant de la Réunion. On vous disait d’articuler, de descendre de votre cocotier, du racisme pur des années 80-90. Vous n’étiez pas le bienvenu ?

Je n’avais pas vraiment de problème de racisme. On me faisait juste comprendre que je n’étais pas forcément à ma place. Je n’avais pas cette facilité à m’exprimer en Français. J’étais jeune, j’avais peur de faire des fautes de Français et l’habitude de parler uniquement le Créole.

Sur fond de racisme, vous aviez pris une claque en politique, en 1994…

Je jouais à l’OM-Vitrolles. Le maire de Vitrolles m’a donné l’opportunité de pratiquer mon sport et de gagner ma vie. En fait, le président Jean-Claude Tapie et le maire de Vitrolles avaient comme opposition le Front National. On m’a demandé de faire un discours pour parler de ma ville. Si le FN passait, fin de la subvention pour le handball. J’ai parlé mais je ne me suis pas rendu compte de l’impact que ça allait avoir. Je rentre chez moi, je vois Jean-Marie Le Pen dans les JT de 20 heures déclarer : « ce noir américain depuis pas très longtemps naturalisé ne devrait s’occuper que de son sport au lieu de la politique »… Pendant deux ou trois mois, je ne répondais plus au téléphone car je recevais des menaces de mort. J’étais obligé de changer de chemin car j’avais peur d’être suivi entre Vitrolles et chez moi. La politique, j’ai compris… Il y a des choses avec lesquelles il ne faut pas jouer.

C’est terrible…

J’en parle parce que c’est ce que j’ai vécu. Quand je jouais en Allemagne, j’étais le joueur de couleur. Vous partez en déplacement et on vous fait des bruits de singes pendant le match. Ça me transformait, j’avais envie de faire plus à cause de ça. A la fin du match, ces gens-là demandaient des autographes. J’en rigolais.

Vous voulez en savoir plus ? Retrouvez dès maintenant l’intégralité de cette interview exceptionnelle dans le nouveau numéro d’Entrevue juillet-août, actuellement en vente.

Après l’Accor Arena, Redouane Bougheraba fonce vers l’Orange Vélodrome

Interview – Des surprises en pagaille, notamment la présence sur scène du combattant Cédric Doumbé. Redouane Bougheraba esr l’humoriste numéro 1 en France actuellement. Il vient de remplir mercredi et jeudi l’Accor Arena, avec un spectacle rebaptisé « On m’appelle Bercy ».

Plus de 1,4 millions d’abonnés sur Instagram, des vidéos qui totalisent plusieurs millions de vues, des salles pleines… Un engouement rare pour un artiste français. Pour Entrevue, le Marseillais revendiqué se livre, quelques minutes après être sorti de scène. À retrouver en intégralité dans le nouveau numéro d’Entrevue, actuellement en vente.

Thibaud Vézirian : Redouane, tu seras le samedi 22 juin au milieu de l’Orange Vélodrome, pour une représentation unique de ton spectacle. Un rêve de gosse ?

Redouane Bougheraba : C’est exceptionnel ! À Marseille, ma ville, réunir tous ces gens… J’ai fait une réunion aujourd’hui avec la production, on a 27 000 billets vendus. On devrait être à plus de 30 000 quand le magazine va sortir. Et on table sur 40 à 50 000 spectateurs. Je pensais pouvoir faire venir tous ces gens en deux ou trois ans de spectacle mais pas en un soir.

Beaucoup t’ont déjà vu en tournée, sachant qu’avant l’Orange Vélodrome, tu auras déjà rempli l’Accor Arena (Paris) deux fois et la LDLC Arena (Lyon). Marseille sera un show unique ?

Plus de 350 000 spectateurs sont déjà venus sur la tournée. Donc oui, à Marseille, ce sera un nouveau spectacle. Il va y avoir des guests (NDLR : des invités), ça va être un événement unique et historique. Pour faire un stade, tenir les gens, il faut vraiment réaliser un spectacle visuel. Avec beaucoup d’émotions. Il y aura toute ma famille et aussi toute la famille artistique. On va faire un truc de malade ! De grande envergure. À la maison, avec des invités marseillais, voire internationaux. Je ne peux pas en dire plus mais il va y avoir de la musique aussi. On va essayer de choquer les gens ! Coachella, tu connais ? Mais à Marseille !

Thibaud Vézirian : Tu as pris une ampleur énorme sur les réseaux sociaux et dans l’univers médiatique. Sur scène, ça paraît très sportif. Tu as une préparation spécifique ? Tu as embauché un staff ? Préparateur physique, mental ? Comme un footballeur…

Redouane Bougheraba : Je reviens d’Inde, pour le tournage d’un film. J’allais tous les jours à la salle de sport. Je fais attention à la nutrition. J’ai perdu 8 kilos ! J’essaie d’arriver fit pour cet événement, comme un grand match. Je me prépare comme une finale de la Champions League ou un match de la Coupe du Monde. Je te jure, je me dis qu’il faut que je sois au top physiquement et psychologiquement. Mais ça va, j’ai plein de potes coachs, je connais plein d’anciens pros, plein de gars qui me suivent et m’envoient de la force, des conseils. L’Orange Vélodrome, c’est un gros événement, on ne va pas se rater. Tu ne peux pas arriver en surpoids. C’est une finale.

Une finale, ça se gagne…

Il faut qu’on mette l’impact physique. Après, je sais que les blagues seront là, le spectacle va être rôdé, il va être exceptionnel. Mais on ne laisse rien au hasard. On ne laisse rien passer. Je dois arriver physiquement au top.

Interview à retrouver en intégralité dans le nouveau numéro d’Entrevue, actuellement en vente.

« Nous ne sommes pas tous des Teddy Riner ou des Zinedine Zidane mais on peut accéder à ses rêves » : Yann Rayepin, le livre de sa vie (INTERVIEW)

Le petit garçon qui rêvait d’être un champion a écrit le livre de sa vie. À 37 ans, Yann Rayepin est en pleine promotion de son premier livre, qui raconte son parcours. Celui d’un ex-champion de gymnastique. Il s’est confié à Entrevue.

Détenteur de 14 titres nationaux, individuels et par équipe, Yann Rayepin vit désormais près de Genève (Suisse), du côté français. D’abord chargé d’affaires pour de grosses entreprises, puis ingénieur d’affaires, il s’est ensuite consacré entièrement à son projet de livre. Afin de livrer sa vérité sur son parcours et aider les nouvelles générations de sportifs.

Thibaud Vézirian. Bonjour Yann, vous avez eu l’envie d’écrire ce livre, « Déraciné », qui raconte l’histoire vraie d’un petit garçon qui voulait devenir un champion. Comme beaucoup d’ailleurs. Qu’est-ce qui vous a poussé à le faire ?

Yann Rayepin. Je suis parti très tôt de l’île de la Réunion, vers 9 ou 10 ans. Sans mes parents. Je suis d’abord arrivé en internat pour 3 ans à Avignon, ça a été un choc. Mes parents sont restés vivre à 10 000 kilomètres, à Saint-André, je suis donc devenu autonome et indépendant très tôt. Si j’ai eu une belle carrière de gymnaste, je souhaitais en raconter les péripéties, les difficultés. Et surtout parler de l’impréparation à l’après-carrière de sportif de haut niveau. Il n’y avait pas d’accompagnement pour ça. J’ai donc eu cette envie de transmettre quelque chose. À mes enfants, de 5 et 9 ans, à mes parents aussi, car à l’époque, on ne se disait pas grand chose de ce qui se passait au quotidien.

Thibaud Vézirian. Il n’y avait ni téléphone, ni visio, ni tablette. Un tout petit peu Internet dans cette fin des années 90 que vous décrivez dans votre livre. Vous vous sentiez seul ?

Yann Rayepin. J’étais seul. Sans papa, sans maman. Mais j’ai été ensuite le premier sportif de haut niveau à intégrer l’EDHEC, une école de commerce à Antibes, sans horaire aménagé pour les sportifs de haut niveau. Je bénéficie alors de la gratuité de l’école et c’est tout. Mais l’idée de ce livre n’est pas de parler de la solitude en internat. J’ai eu l’envie profonde de partager la partie immergée de l’iceberg : la reconversion professionnelle et les sport-études, dont le terme est galvaudé. Les entraineurs et fédérations ne sont pas très contents quand on veut faire des études secondaires. Ce n’est pas leur objectif du tout.

T.V. Votre reconversion professionnelle vous est rapidement apparue comme primordiale ? C’est une preuve de grande maturité quand on est adolescent ou jeune adulte.

Yann Rayepin. Préparer ma reconversion professionnelle était le plus important. Et parler de ce chemin difficile aussi. On ne parle jamais de cette zone d’ombre, ce manque d’accompagnement, on est mis sur un piédestal en tant que sportif de haut niveau mais l’accompagnement ne suit pas. Je suis allé toquer à la porte de l’EDHEC : c’était la seule école à ne pas faire d’horaires aménagées pour les sportifs de haut niveau. Ils m’ont dit d’aller d’abord passer mon concours. Je l’ai fait. Avec la deuxième meilleure note à l’oral. J’étais le premier sportif de haut niveau à intégrer l’école. J’ai été exempté d’assiduité mais pas des examens. Je devais rattraper les cours en plus de mes deux entraînements par jour.

« Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui sont là, aux commandes. »

Yann Rayepin, au sujet de la Fédération de gymnastique

T.V. Avec cet emploi du temps hyper chargé, on se dit qu’être sportif de haut niveau, en dehors du football et certains salaires mirobolants, peut-être, c’est un monde infernal si on veut viser une aussi belle carrière professionnelle derrière, non ?

Yann Rayepin. J’étais le patient zéro ! Le petit garçon que j’étais s’est bien vite rendu compte que la marche allait être assez élevée. Heureusement, tout s’est accéléré ensuite : après avoir eu mon diplôme d’entraîneur, vers 19-20 ans, l’EDHEC va me suivre jusqu’à l’INSEP en ouvrant un cursus de e-learning pour sportifs de haut niveau. J’étais le défricheur. Mais ça a été très difficile comme période, ce manque d’accompagnement. Il a fallu redoubler d’efforts. Aujourd’hui, être sportif de haut niveau ne vous garantit pas de carrière professionnelle par la suite. Les entreprises sont peu au fait du sport de haut niveau, on nous caricature de « bourrin ».

T.V. Écrire a été aussi un moyen de dénoncer de toutes les sombres affaires qui tournent autour de la Fédération de gymnastique ?

Y.R. Écrire, au début, je l’ai fait pour mes enfants. Comment ça se fait que la famille de papa est à la Réunion ? Comment ça se fait que papa était en équipe de France ? Ce sera intéressant pour eux de le lire un jour. Laisser une trace. Raconter tout ça à ma famille, mes parents. Ils ne savaient pas ce qui se passait à l’époque, comment étaient les entraineurs, comment c’était à l’entraînement. Il ne fallait pas communiquer. La Fédération a connu beaucoup d’histoires très limites. Ce partage d’expériences permet de faire évoluer les choses. Je n’ai pas été confronté à ces problèmes-là, même si c’était à mon époque. Ça correspondait à une façon de faire, où ce n’était pas grave s’il y avait de la casse. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui sont là, aux commandes. C’est très compliqué pour un ancien sportif de haut niveau de rester ami avec cette Fédération. Je n’ai pas eu de rancœur en écrivant mais ce livre, c’était une main tendue pour mettre des choses en place, changer, évoluer. Et accepter les erreurs. Je ne peux pas dire que ça en prenne le chemin.

T.V. On peut tout de même dire que certaines affaires ont éclaté, notamment via des témoignages de femmes.

Y.R. Côté masculin, il y a eu beaucoup moins de courage que du côté féminin pour dévoiler des choses, dénoncer, tenir ensemble. L’omerta est plus présente chez les garçons. Mais mon combat, comme je n’ai pas été confronté à des violences physiques, c’est autre chose. Des violences morales, oui, j’en ai connu. Un manque d’accompagnement au niveau de la Fédération, oui, c’est clair. Une personne en charge de la formation me disait ne pas connaître l’EDHEC et que ça ne me servirait à rien d’intégrer cette école. Et maintenant cette personne est chargée de la reconversion professionnelle des athlètes depuis la Fédération, c’est absurde…

T.V. Avec autant de bâtons dans les roues, comment vous vous en êtes sorti ?

Y.R. J’ai eu la chance d’avoir un mental. Et on le renforce au fur et à mesure des expériences. Beaucoup de jeunes se cassent la gueule parce qu’ils ne peuvent pas suivre mentalement. On n’avait pas de téléphone à l’époque, à la fin des années 1990. Dans le froid, sans papa, sans maman. Même s’il y a pire qu’Avignon. Le choc était déjà là. C’est un livre qui s’appuie sur le fait de vouloir vivre ses rêves. Je me suis accroché, j’ai passé outre, j’ai franchi ces barrières, je suis venu pour ça. Et je vais réussir. Nous ne sommes pas tous des Teddy Riner ou des Zinedine Zidane mais on peut accéder à ses rêves. Je raconte ce parcours-là, ce déracinement-là. Quand on quitte le cocon familial.

T.V. Hormis les titres, quelle a été votre plus grande satisfaction ?

Y.R. Tout ! 14 titres nationaux, une médaille européenne, un diplôme de l’EDHEC, être élève à Sciences Po Paris, travailler avec les Nations Unis pour lutter contre le décrochage scolaire à Madagascar… Tout, tout ! Ce livre, c’est une nouvelle aventure. J’ai rencontré l’écrivain et enseignant Alain Mabanckou, au salon du livre à Genève, il m’a félicité. C’est génial. Et réussir à attirer l’attention des médias, c’est beau aussi.


Yann Rayepin, auteur de « Déraciné » (en auto-édition), 200 pages, 22 euros. Pour commander.