Et si c’était ça la solution à la fameuse « pause numérique » demandée par la ministre Nicole Beloubet sur France Inter il y a un mois ? Voilà une idée originale et efficace. Un professeur d’économie-gestion a transformé ses élèves : les voilà concentrés et aptes à participer. Une révolution.
« Je me demande s’il ne faut pas que nous procédions comme en Conseil des ministres : on dépose son téléphone à l’entrée des collèges. » Les propos de la ministre de l’Education sur France Inter il y a un mois ont trouvé un bel écho chez Thierry Tourriere, professeur d’économie-gestion au lycée professionnel Pierre Mendès France à Montpellier.
Ce professeur a trouvé la solution pour confisquer intelligemment les smartphones de ses élèves. Une astuce mais quelle astuce ?
Il la confie au Figaro Etudiant : « Cela fait quelques années que j’ai le sentiment que les difficultés des élèves, au niveau de l’expression écrite, de la lecture ou encore en termes de concentration se sont nettement accélérées… » Il a donc cherché comment inverser la fâcheuse tendance. Ainsi, depuis fin mars, il a créé le « casier à portables ».
Une boîte équipée de 36 rangements pour les téléphones. Les idées les plus ingénieuses sont les plus simples. Cela a coûté « une cinquantaine d’euros ». Les étudiants l’auraient alors très vite acceptée. Concrètement, le casier vitré reste visible de tous pendant tout le cours, sur le bureau du professeur, afin d’éviter de possibles vols.
Effets immédiats selon lui : « Un mois après son lancement, la différence en termes de qualité de concentration est impressionnante. Les élèves posent plus de questions, c’est plus facile de les interpeller et ils comprennent mieux les notions ». Retour à l’école des années 90, voire 2000 ?
Car si le Code de l’éducation précise bien que les « smartphones des élèves doivent être éteints et rangés dans les cartables et sacs à dos », en pratique, ce n’est pas le cas. Et beaucoup d’enseignants peinent à se faire respecter sur ce sujet.
« Les élèves sortent constamment leur téléphone, ils n’arrivent plus à rester concentrés sur les notions importantes et on perd beaucoup de temps. J’en ai eu ras-le-bol ». Un ras-le-bol qui a généré une solution. Une solution qui pourrait faire boule de neige.
Thierry Tourriere a même parlé de sa technique novatrice sur LinkedIn, évoquant « un véritable sujet de société ». Son post comptabilise aujourd’hui plus de 40 000 likes, 1140 commentaires et 2400 partages.