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Racisme lors d’Espagne-France (Eleven All Stars 2) : les mots forts de Brawks, les larmes de Koko

Des cris de singe en plein match de football-divertissement. La rencontre Espagne-France, entre streamers des deux pays, a tourné au désastre. À cause de quelques énergumènes incapables de se tenir, ni de regarder un match de football sans se laisser aller à des pulsions racistes.

Alors que l’équipe de France d’Amine M’a Tué concédait une défaite rageante (2-0), dans un match arbitré à l’envers, la soirée a été ternie par des incidents racistes honteux.

Le match a même dû être arrêté tant les joueurs ont été choqués d’entendre cris de singe et insultes. Un joueur espagnol, Koko, a même fondu en larmes face à la bêtise humaine.

De son côté, Brawks, le joueur français visé par les cris de singe, a su tenir un discours intelligent en fin de match. Ce joueur de e-sport professionnel a réussi à dompter ses émotions pour délivrer un message plein de bon sens.

Il a d’abord rappelé les faits : « Je m’amusais à faire des cœurs à tout le monde, et d’un coup un Espagnol m’a fait un doigt. Je lui ai rendu un cœur, et il m’a fait un geste raciste de singe.« 

Brawks dégoupille logiquement : « Pourquoi tu fais des signes du singe ? Je t’ai vu !« .

Cela s’est produit quasiment à l’heure de jeu, samedi soir. Certains coéquipiers rentrent alors au vestiaire en signe de protestation, d’autres font face à l’imbécile concerné. « Je me suis énervé en lui demandant de refaire son geste, mais il s’est rassis et il n’a fait comme s’il n’avait rien fait mais il savait très bien ce qu’il a fait », a précisé Brawks.

L’homme en question, rapidement identifié sur les réseaux sociaux et pointé du doigt, a été ensuite sorti du stade. D’autres fautifs n’ont pas forcément été retrouvés parmi les 30 000 spectateurs présents au Civitas Metropolitano, l’habituel stade de l’Atlético de Madrid. Des supporters ont témoigné s’être fait jeter des cacahuètes sur eux depuis les tribunes…

Le streamer Brawks réclame des sanctions (logiques), même si le match n’avait rien d’une rencontre professionnelle sous calendrier FIFA : « Le racisme c’est quelque chose qui n’a rien à faire dans le sport et dans la vie de tous les jours. Il faut montrer l’exemple donc j’espère que la personne qui a fait ça va écoper au moins d’un an de suspension de stade ou quelque chose comme ça« .

En plus de ces graves incidents racistes, les Français se sont faits clairement voler par l’arbitrage… Une soirée à oublier. Et forcément, les fans attendent déjà la belle entre les deux équipes, puisqu’il y a deux ans, les Bleus l’avaient emporté eux-aussi 2-0, à Paris.

Si Amine M’a Tué pensait l’emporter facilement après la victoire initiale de 2022, les Français sont tombés dans un traquenard. Un traquenard qui a mis en avant certaines lacunes de son équipe : manque de technique, difficultés à se positionner sur un terrain à 11, etc. Ce n’est pas un match de professionnels, certes, mais il y a mieux à faire.

Des ajustements dans l’effectif pourraient intervenir afin d’assurer une victoire totale lors du prochain match. Beaucoup de streamers foot (Today is football, Pitch Addict, Le Dèj Foot) et créateurs de contenus exclusivement football postulent déjà pour renforcer le groupe. Seront-ils entendus par le sélectionneur ?

EXCLU – Allô FFF, où est passé le fichier des interdits de stade ?

Faut-il vraiment attendre qu’un nouveau drame survienne dans le football français pour que les instances réagissent ? Après les nouveaux affrontements violents entre Lyonnais et Parisiens samedi en marge de la finale de la Coupe de France, ce sont des actes de racisme au Groupama Stadium qui choquent le monde entier. Cerise sur le gâteau, Entrevue est aujourd’hui en mesure de vous révéler que le fichier des interdits de stade n’est plus alimenté. Et chacun se renvoie la balle.

Impossible d’avoir une réponse à ce sujet auprès des instances du football français, ce n’est de la responsabilité de personne. « En tout cas, pas de nous », répondent en cœur FFF, LFP ou certains ministères questionnés. Philippe Diallo, président de la Fédération française de football, ou Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, ne semblent pas concernés par cette disparition. Ce fichier national des interdits de stade (FNIS) permettait pourtant depuis 2007 de centraliser les supporters les plus excessifs. Un garde-fou intéressant.

Entrevue a pu accéder à plusieurs mails éloquents concernant la situation des supporters de football interdits de stade. À deux mois des Jeux Olympiques, cet état des lieux inquiète particulièrement. Quand allons-nous régler le problème de la sécurité aux abords et dans les stades français ? Il est aujourd’hui si facile d’y faire entrer un peu n’importe quoi. Et surtout un peu n’importe qui.

À titre d’exemple, un billet pour la finale de Ligue des Champions Liverpool-Real Madrid au Stade de France en mai 2022 a été revendu jusqu’à 1875 fois… Fraude organisée, violence permanente. À qui profite le crime ? Pourquoi personne ne bouge ?

Selon nos sources, auprès de préfets notamment, il n’y a plus « aucune centralisation du fichier des interdits de stade depuis 2017 ». Pour certaines sources, il aurait même été « supprimé en catimini ».

Cela dérangeait visiblement certains clubs, soucieux de ne surtout pas embêter leurs ultras. Jean-Michel Aulas n’aurait pas été contre le fait d’enterrer ce moyen de contrôle embarrassant pour les supporters les plus virulents. Un moyen de s’acheter la paix en tribunes ? Quitte à avoir quelques hors-la-loi à gérer dans ses propres gradins ?

D’après nos informations, c’est en 2017 que l’ancien patron de l’Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas serait allé rencontrer à ce sujet le ministre de l’Intérieur, Gérard Colomb, par ailleurs ancien maire de Lyon et grand supporter de l’OL. Le fichier disparaît des radars et ne semble alors plus d’aucune utilité. Une décision qui aurait été prise avec l’assentiment de Philippe Diallo, alors président de l’Union Patronale des Clubs Professionnels, et de Noël Le Graet, alors président de la FFF.

Ces dernières semaines, la LFP avançait fort pour finaliser un accord sur la sécurité avec les ministres de l’Intérieur, des sports et de la justice. Cela patine encore. Preuve des bisbilles entre hauts dirigeants du football français ?

Après de multiples coups de téléphone, une source nous indique finalement que le fichier serait en possession de la Direction générale de la police nationale (DGPN). Qui l’aurait enfoui bien au fond d’une pile de dossiers. Et son accès serait hyper « contrôlé ».

Que fait Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et ancien arbitre de très bon niveau, pour aider le football français à soigner ses maux (ici en photo avec les arbitres Stéphanie Frappart et Benoît Millot, à droite) ? Pourquoi ne pas remettre de l’ordre alors que le football français semble confronter à des faits de violence à répétition ?

Aucune information n’est disponible sur la date la dernière mise à jour du Fichier des interdits de stade. Combien de supporters pointent encore dans un commissaria ? Personne n’est en mesure de nous répondre. Alors faut-il s’inquiéter de la situation ? Moue dubitative…