Il n’y a pas qu’en France que DAZN (« DaZone ») suscite l’interrogation. Le « Netflix du sport », crée il y a un peu moins de 10 ans, est en proie à des difficultés financières. Pour continuer à se développer, la plateforme devrait faire appel à l’Arabie Saoudite. Une information confirmée cette semaine par Reuters, ainsi que plusieurs journalistes.
Le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite (Public Investment Fund ou PIF) est un mastodonte qui pèse environ 925 milliards de dollars d’actifs. Une toile d’araignée géante qui s’étend dans le monde entier. Comme révélé par le journaliste d’Entrevue Thibaud Vézirian en 2020 puis 2021, Len Blavatnik, riche propriétaire de DAZN, s’est petit à petit rapproché du Royaume saoudien via l’un de ses conseillers.
Ainsi, le fonds souverain d’Arabie saoudite envisagerait d’acheter 10% de l’entreprise britannique, ce qui équivaut à environ un milliard de dollars. Len Blavatnik, 40e fortune mondiale (environ 40 milliards de dollars), verrait cette association d’un bon oeil pour permettre à DAZN de terminer son processus de développement et devenir viable. Et pourquoi pas devenir le Spotify/Deezer du sport ?
Les fans de football n’attendent que ça, une plateforme de diffusion avec des tarifs d’abonnement abordables pour un maximum de contenus.
En France, le souci, c’est que DAZN ne propose qu’une (grande) partie de la Ligue 1 : 8 matchs sur 9. Et la Betclic Elite, le basket français, pas vraiment apte à susciter une envie folle de s’abonner chez les passionnés de sport en France. Ils possèdent déjà beIN et donc la NBA, ça leur semble leur suffire. Quant aux sports de combat diffusés sur DAZN France, cela reste épisodique et ce n’est pas un atout particulier pour générer des abonnements massifs.
Avec l’entrée au capital de DAZN du PIF saoudien, l’entreprise dirigée par Shay Segev prendrait alors une toute autre ampleur. Et posséderait de nouvelles ramifications. Déjà diffuseur de nombreux shows de sport de combat organisés au Royaume, DAZN pourrait voir plus loin.
En injectant environ un milliards de dollars dans le service de streaming, cela permettrait aussi d’asseoir la crédibilité de l’entreprise dans le monde du sport. Ce serait désormais un acteur puissant, fiable et reconnu. Loin des sarcasmes dont ce nom pouvait encore faire l’objet il y a quelques mois quand la firme est entrée dans la danse des droits TV du football français. Certains décisionnaires français se demandaient alors en privé ce qu’était « Daz-ne ».
Aujourd’hui, c’est pourtant le football français qui est à l’agonie financièrement, pas DAZN. Entreprise évaluée actuellement entre 10 et 12 milliards de dollars.
Reste à savoir si ces négociations, déjà entamées de longue date, sont prêtes à aboutir et si cela est encore un coup de communication pour attirer de nouveaux investisseurs. L’agence de presse Reuters s’en fait en tout cas l’écho cette semaine, confirmant les informations de Thibaud Vézirian.
Après le cataclysme des droits TV français au rabais cet été, c’est toute l’économie du football qui doit se mettre à table et revoir son système de diffusion des matchs. Alors que les audiences s’érodent un peu partout, que les jeunes générations se désintéressent des matchs de 90 minutes, le football est à tournant. Quelles solutions sont possibles ?
400M€ de droits TV en moyenne chaque année pour diffuser 8 matchs de Ligue 1 sur 9, voilà le deal obtenu par DAZN, la plateforme de diffusion de contenus sport détenue par Len Blavatnik, l’homme d’affaires (citoyen américain et anglais, né en Ukraine) à la tête d’une fortune d’environ 30 milliards de dollars.
Le hic, c’est que les fans de football en France ne sont pas prêts du tout financièrement et psychologiquement à payer un abonnement de 29,99€ (minimum) sur 12 mois pour voir un tel spectacle, sans émission d’avant, ni d’après match, sans 4K, sans concurrence au PSG, sans star, etc.
Alors quand Shay Segev, le PDG du « Netflix du sport », annonce à L’Equipe dernièrement vouloir « atteindre en 6 mois 1,5M d’abonnés« , désolé mais il rêve. Objectif strictement inatteignable. Un peu comme le milliard de droits TV annoncé par Vincent Labrune, boss de la Ligue de Football Professionnel (LFP) l’an dernier.
Il faut être factuel et connaître le marché français. L’objectif de DAZN n’a rien de réel, en tout cas pas à court terme et en proposant uniquement L1, Ligue des Champions féminine, basket français (Betclic Elite) et sports de combat (MMA-PFL, Kickboxing-Glory).
« J’aimerais pouvoir proposer un prix inférieur si je le pouvais« , poursuit-il, « mais si vous le comparez à un billet de match, combien coûte-t-il aujourd’hui ? Entre 50 et 80 euros en moyenne pour les moins chers« . Les supporters lui répondent volontiers, d’eux-mêmes, via les réseaux sociaux, qu’en s’abonnant à leur club favori de L1, ils payent moins cher à aller directement au stade toute l’année que l’abonnement DAZN sur 12 mois… Difficile de rapprocher les points de vue des deux camps.
Ce qui inquiète, c’est la suite : « Atteindre en six mois 1,5 million d’abonnés, au minimum un million. En prenant en compte les différentes formules, nous avons besoin de 1,5 million d’abonnés, ne serait-ce que couvrir nos dépenses. » DAZN ne rentrera donc jamais dans ses dépenses en un an. Qu’on se le dise. Entre les appels massifs au boycott, la grogne des supporters dans les stades et le triste spectacle proposé, ce n’est pas gagné…
Sans Mbappé, sans Neymar, sans Messi, la L1 ne fait plus rêver. Sans un grand OM pour concurrencer le PSG, aucune histoire à raconter au monde entier. Les droits TV à l’étranger sont d’ailleurs toujours en suspens, non vendus au cas par cas à des diffuseurs. Un cas similaire à la Serie A, le championnat d’Italie a repris samedi mais n’est plus disponible en France. Bein Sport n’ayant pas prolongé le deal. Une aubaine pour étoffer les droits de DAZN en France, mais la plateforme va-t-elle foncer ?
C’est bien de crier contre les pirates, c’est mieux de répondre aux évolutions sociétales
En attendant, les fans de football trouvent des combines illégales pour regarder du football. Où ils veulent, quand ils veulent. C’est le crédo des nouvelles générations. Ces Français, qui s’informent au plus vite, via des notifications et puis c’est tout, veulent faire simple et peu coûteux. Et le plus simple, aujourd’hui, ça s’appelle l’IPTV ou Telegram.
Le football y est disponible dans toutes les langues, à toute heure, en bonne qualité. Et tout est limpide, via un seul compte. Libre à chacun ensuite de regarder sur son smartphone, sa tablette ou sa télé.
Quand on voit dans quelle crise était l’industrie de la musique aux débuts des années 2000, on ne peut y voir que des similitudes avec celle, actuelle, de la télévision. Les majors hurlaient dans les médias contre les pirates, contre le piratage, contre la consommation gratuite de musique. C’est bien de crier, c’est mieux de s’organiser pour répondre aux évolutions sociétales.
Cela ne sert à rien de poursuivre les pirates, ils auront toujours un temps d’avance. La majorité des gens qui regardent actuellement le football français via IPTV ou les canaux Telegram ne sont pas contre le fait de payer un abonnement. Le souci, c’est le prix, et la simplicité pour s’abonner, se connecter. Beaucoup de sexagénaires (et plus) ne comprennent actuellement absolument rien à la façon de faire pour regarder la L1. DAZN (DaZone), ils appellent ça « Dazne » ou ne connaissent absolument pas.
Alors quelle est la solution ? Si l’industrie de la musique a réussi à prendre ce tournant il y a 15 ans, via Spotify ou Deezer par exemple, pourquoi la télévision n’y arriverait pas ? La FIFA et l’UEFA doivent mettre tout le monde à table et stopper la course en avant des droits TV. Une course qui va droit dans le mur. Les diffuseurs n’ont plus les reins assez solides pour suivre. Les audiences ne sont pas assez bonnes pour amener un niveau suffisant de revenus publicitaires. Et les téléspectateurs sont lessivés, financièrement et moralement.
Comme expliqué dans mon émission quotidienne, Le Dèj Foot, en direct, il faudrait donc réunir tous ces acteurs. Les Ligues ont la possibilité de créer leur « Spotify/Deezer » du football, certains grands médias aussi. Il faut réunir les droits, simplifier l’accès, ouvrir à des comptes « famille ». Et ce ne sera pas 1,5 millions d’abonnés à viser mais le double. Deux fois moins chers mais deux fois plus d’abonnés, voilà un deal rentable pour tous. Car, oui, les Français sont prêts à payer 15€-20€ par mois pour la L1 (et d’autres contenus sportifs). Une offre pas forcément facile à mettre en place pour un nouvel entrant sur un marché, comme l’est DAZN. Mais en étant accompagné par la Ligue, par l’UEFA et la FIFA, tout est possible.
Le football n’appartiendra jamais à une élite, c’est un sport populaire et ce sont les Ultras qui mettent l’ambiance dans les stades. Aux dirigeants du football de les choyer. Car sans ambiance, pas d’émotion, pas de football.
L’ouragan Taylor Swift. À 34 ans, c’est la première artiste à devenir milliardaire grâce aux seuls revenus tirés de sa musique. Une mega-star capable d’influencer les élections américaines. C’est dire son influence. Alors ce matin, pour la sortie de son nouvel album, forcément la chanteuse était particulièrement attendue.
Depuis l’annonce de ce 11e album, en février, lors de la cérémonie des Grammy Awards, ses millions de fans trépignent d’impatience. Les « Swifties » peuvent désormais écouter ses nouveaux morceaux en boucle depuis aujourd’hui. Et les fans semblent déjà conquis.
Au menu de « The Tortured Poets Department », des collaborations avec le groupe de rock britannique Florence + The Machine et le rappeur américain Post Malone (« Fortnight »).
En pleine promo, la chanteuse country avait d’ailleurs mis en avant cette collab avec Post Malone dans un post Instagram, jeudi : « Je suis une très grande admiratrice de Post de par sa qualité d’auteur, ses expérimentations musicales et les mélodies qu’il compose et qui restent dans votre tête pour toujours ». Leur clip commun devrait sortir dans la journée.
Déjà, leur duo s’impose déjà à mi-journée comme le numéro 1 des écoutes sur Spotify. Les quinze autres morceaux devraient petit à petit également connaître le chemin du succès…
La tournée mondiale de Taylor Swift, « Eras Tour » passera par Paris et Lyon dans les prochaines semaines. Elle devrait engranger un total de 2 milliards de dollars de recettes. Des performances historiques.