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Les images de l’incident raciste en Espagne, un Français visé

Mauvaise publicité pour LaLiga, le championnat espagnol. Déjà confronté régulièrement à des actes de racisme honteux dans ses tribunes, rebelote ce samedi. Alors que le Real Madrid se déplaçait sur la pelouse de Majorque, dans le cadre de la 31e journée.

Le leader du championnat espagnol est allé chercher une victoire importante (0-1) en vu du titre. Surtout dans un match coincé entre deux rencontres capitales de quart de finale de Ligue des Champions face à Manchester City. L’entraîneur Carlo Ancelotti avait donc fait tourner son effectif, mais titularisé son taulier, le Français Aurélien Tchouaméni.

Seul et unique buteur du jour, l’ancien bordelais et monégasque est allé célébrer devant les tribunes. Comme le font tous les footballeurs. C’est là qu’un énergumène présent en tribunes a jeté une bouteille puis l’a moqué via des cris de singe.

Les images de la Movistar sont sans équivoque. Et ce n’est pas le jeune âge de ce pseudo supporter qui en fera une circonstance atténuante. De même, personne ne bouge en tribunes. Situation normale ? Situation aberrante.

Déjà, il y a un an, toujours à Majorque, le Brésilien du Real Madrid, Vinicius, avait aussi été victime de racisme. Un fléau que les instances peine visiblement à endiguer avec des mesures fortes.

Hier soir, via un communiqué, le club majorquin annonce avoir activé le protocole contre la violence dans le football et collabore avec la police nationale pour identifier le fautif. Sans convaincre, le RCD Majorque écrit « ne tolérer aucune manifestation de racisme et participer activement à toutes les campagnes visant à éradiquer ce fléau qui dépasse le sport. »

Racisme envers Aya Nakamura : enquête ouverte

Les publications à caractère raciste envers la chanteuse Aya Nakamura sont depuis aujourd’hui l’objet d’une enquête, a annoncé le parquet de Paris. La justice va faire son travail.

Suite à un signalement de la Licra, dénonçant les messages racistes à répétition sur les réseaux sociaux envers la chanteuse franco-malienne, Aya Nakamura, le sujet a pris une tournure judiciaire. Le nom de la chanteuse revient avec insistance en tête de liste pour chanter lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques à Paris, cet été.

À 28 ans, c’est actuellement la Française la plus écoutée dans le monde. Mais elle fait l’objet de virulentes attaques. Sous couvert de liberté d’expression, le sujet a vite dévié sur les réseaux sociaux sur sa couleur de peau et ses origines.

Sacrée artiste féminine aux Victoires de la musique, Aya Nakamura suscite un débat national depuis que l’on a appris fin février dans L’Express qu’elle pourrait lancer les JO, le soir du 26 juillet, en interprétant du Edith Piaf.

Un groupuscule de l’ultradroite, Les Natifs, avait posté sur leurs réseaux une photo d’une banderole tendue par une dizaine de ses membres, bien cachés derrière celle-ci. On pouvait lire l’inscription : « Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ! ».

Prenant sa défense, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a mis en garde contre les « prétextes pour s’attaquer à quelqu’un par pur racisme ». « S’attaquer à une artiste pour ce qu’elle est, est inacceptable, c’est un délit », avait-elle ajouté lors d’une audition au Sénat.

Sur BFM TV, Patrick Bruel a lui volé au secours de la chanteuse si populaire : « Quand Jessye Norman a chanté la Marseillaise en 1989 pour le bicentenaire de la révolution, elle représentait la France ? Ce type de débat amène sur un mauvais terrain qu’on n’aimerait pas entendre. Je n’aimerais pas imaginer les raisons pour lesquelles il y a cette polémique… En tout cas, moi je serais ravi de l’entendre chanter Édith Piaf. »