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INTERVIEW – Romain Molina : après la fête, la face cachée des Jeux Olympiques Paris 2024

Après la joie des Jeux Olympiques à domicile, la crise de plusieurs fédérations sportives françaises ? C’est ce que l’on apprend dans le « Livre noir des Jeux Olympiques », écrit par Romain Molina (Éditions Exuvie). Depuis le sud de l’Espagne, où il réside, le journaliste d’investigation a accordé à Entrevue un long entretien sur les dessous du plus grand événement sportif mondial. Glaçant.

Thibaud Vézirian : Bonjour Romain, tu as sorti juste avant Paris 2024 un livre retraçant les dérives des Jeux et du Comité Olympique… tu arrives encore à apprécier ce type de grand événement malgré tout le négatif que tu décris en coulisses ?

Romain Molina ­: Il y a des athlètes que je connais, donc forcément, le rapport est un peu différent. Le problème n’a jamais été les Jeux Olympiques, c’est quelque chose de magnifique. Le problème, c’est la manière dont ils sont réalisés. Tout ce qu’il y a derrière. En espérant qu’un jour, les athlètes soient remis au centre de l’équation. C’est quand même la seule compétition sportive au monde où les athlètes reçoivent zéro euro à la fin de la part du CIO (NDLR : Comité International Olympique), les organisateurs. C’est quand même un concept… Pendant ce temps-là, le directeur de la communication institutionnelle du CIO, Monsieur Christian Klaue, prend 540 000 dollars par an. Une aberration.

À force de dénoncer toutes les histoires sombres du sport mondial, on te reproche parfois d’être uniquement négatif. Tu as pris du plaisir en regardant Paris 2024 ?

Bien sûr, forcément ! Notamment en regardant le basket, mon sport. Quand tu vois l’excellente arène de Lille, c’est fort. Et puis il y a aussi des sports moins médiatisés : c’est magnifique pour tous ces athlètes-là, ainsi que les staffs, d’exister un peu. Par exemple, le tir à l’arc, c’est un art. La posture, la patience, la respiration, etc. Il y a plein de sports qu’on connaît mal.

Et cette cérémonie d’ouverture ? Réussie ? Pas réussie ? Les commentaires ont été globalement dithyrambiques, sauf chez quelques Français ronchons…

Je n’ai jamais regardé en direct une cérémonie d’ouverture de ma vie. Mais j’ai deux choses à dire. La première, c’est que Play the Game, une association très importante dans le milieu du journalisme sportif, explique que toutes les cérémonies d’ouverture servent à donner une bonne image des régimes en place, à montrer sa légitimité. De tout temps. Ensuite, mettre de l’idéologie dans une cérémonie d’ouverture, tous le font. Ça fait partie de la politisation acceptée par le CIO. Je ne pense pas que ce soit ça la véritable essence du sport… Dans une cérémonie, les gens attendent du grandiose. La course au gigantisme me gêne. Après la cérémonie de Paris, tu sais déjà qu’aux États-Unis, ils se sont dits : il va falloir qu’on fasse mieux à Los Angeles ! Et le CIO fait monter ça, ce qui fait dépenser de plus en plus de sommes folles. Le Canard Enchaîné a dévoilé que le coût global de la cérémonie d’ouverture était de 122 millions d’euros. Avec autant d’argent investi, heureusement que c’est un minimum joli ! Mais d’un autre côté, on ne va pas faire les rabat-joie. Il faut vivre… On parle quand même de la France, de la francophonie. Il n’empêche, on a fait courir un risque insensé à la population sur place, avec un gros problème sécuritaire. Les services de renseignement l’ont dit. Tant mieux, il n’y a pas eu d’attentat. C’est génial. Bravo à tous les services.

Tu retombes dans le négatif (sourire)…

D’ailleurs, on n’en parlait plus mais ils ont réussi une prouesse exceptionnelle : cacher les SDF et les migrants ! Notamment au gymnase des Vignoles, dans le XXe arrondissement de Paris. Il y a 162 SDF et migrants qui ont été calfeutrés toute la journée de la cérémonie d’ouverture, avec interdiction de sortir. Ça, c’est l’autre face de la cérémonie d’ouverture. Ils ont même mis des grandes bandes de papier sur les baies vitrées pour éviter qu’on voie qui il y avait à l’intérieur… Une épuration de Paris. Comme l’Égypte l’a fait lors de la dernière CAN (Coupe d’Afrique des Nations), comme le Yémen l’avait fait lors de la Coupe du Golfe, et on avait accusé la Russie de faire pareil.

Avec une telle enquête sur les Jeux Olympiques et donc forcément sur Paris 2024, tu n’as reçu de menaces ? On a cherché à te faire taire ?

Non, ce sont des grands muets. Des organisations qui ne répondent pas. Le CIO adore faire son petit numéro de promotion et puis c’est tout. Ils sont au-dessus et laissent filer les remarques négatives. On peut voir à l’arrivée de Thomas Bach, le président du CIO, à Paris, il avait brandi des banderoles d’appel à la paix, accompagné de réfugiés, c’est exceptionnel. Il vise le prix Nobel de la paix. Ça, cela fait partie du culte de la personnalité des grands leaders. Par rapport à mon livre, le seul truc qui m’a surpris, ce sont les athlètes français. Ils viennent tous me contacter en privé, dont certains médaillés olympiques, mais ensuite, personne n’ose parler. Ou très peu. Il y a une énorme peur. Au canoé-kayak, notamment. En lutte, en escrime, aussi. Ça m’a impressionné.

D’où vient cette peur de parler ?

Ils ne veulent pas parler avant une compétition, car sinon, ils ne seront pas sélectionnés. Tu te rends compte qu’en fait, les athlètes sont terrorisés par leur fédération. Tout cela fait écho à la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les différences entre les fédérations sportives. Une omerta.

Après les JO, les scandales vont éclater ?

Oui, et la faillite du sport français va arriver. La fameuse ANS (Agence Nationale du Sport) a beaucoup dopé financièrement les fédérations françaises. 2,5 millions ou 2,6 millions d’argent public dans la lutte cette année sur un budget de 4,5 millions pour 23 000 licenciés. Ils disent 28 000, peu importe. C’est énorme, sachant qu’en plus, il y a des plaintes pour emploi fictif ou usage de faux. Pas grave. On passe. Un plan de sauvegarde et des dettes faramineuses ? On passe. L’escrime ? Un trou d’un million. Qu’est-ce qu’on en fait après les Jeux ? Pourquoi on a autant de fédérations olympiques en déficit, alors qu’elles sont dopées d’argent public ? Les subventions vont baisser, on va assister lors de l’après Paris 2024 à la faillite de plusieurs fédérations où l’argent a été très mal géré. Avant les Jeux, la politique, c’était de ne surtout pas regarder ce qui se passait vraiment. L’argent public a servi à engraisser les dirigeants de fédérations, à aucun moment, on leur a demandé des comptes. La Fédération française d’escrime est sous inspection générale depuis 16 mois. 16 mois ! Évidemment, il ne fallait rien sortir avant les Jeux. C’est l’inspection la plus longue du monde… Ridicule. Vu que c’est le premier pourvoyeur historique de médailles françaises, on ferme le couvercle… Pour la Fédération française de football (FFF), quand il y a eu la volonté politique d’écarter M. Le Graet du sommet, l’audit a duré quatre-cinq mois. La Fédération française de foot, des centaines de salariés, face à celle d’escrime… C’est un manque de volonté.

Ça me fait penser à tous les Jeux Olympiques en fait : au Brésil, en Russie, au Japon… Souvent pire qu’en France, avec des stades déserts pour toujours, dès la fin des JO.

On appelle ça les éléphants blancs. Les stades mais aussi les pistes, aux Jeux d’hiver, de bobsleigh ou autre, le tremplin de saut à ski près de Grenoble, à l’époque, en friche depuis 30 ans… Sarajevo, Turin… Tokyo ? Le grand dôme de gymnastique, vide. Pour Paris 2024, on s’est loupés sur le budget, surtout. Parce qu’à la base, la piscine de Saint-Denis devait faire 15 000 places, pour englober tous les sports aquatiques. Il y a eu un dépassement de 91 millions d’euros, environ. Et elle fait seulement 5 000 places. Or, World Aquatics, ils te font comprendre que pour la natation libre, il faut 15 000. Donc, en fait, on a créé ce centre aquatique en Seine-Saint-Denis pour du water-polo, de la natation synchronisée et du plongeon. Je n’ai rien contre ces sports. Ce sont des disciplines intéressantes. Mais ce ne sont pas les natations phares. On a créé ce centre-là avec un surplus de 90 millions par rapport à ce qui a été planifié. Et les moments phares se sont joués à Nanterre.

Les budgets ont donc été sous-estimés ?

Totalement sous-estimés. Je n’ai pas bossé dans le BTP, mais une erreur de 90 millions pour 3 fois moins de capacité, il y a un problème quelque part. Sachant qu’on savait dès le départ que ce n’était pas viable d’avoir une piscine de 15 000 places en France. Mais le plus exceptionnel, c’est l’ancien dépôt militaire de la Courneuve qu’ils ont rénové pour le tir…

Un énorme couac ?

10 ou 15 millions d’euros investis. Ils se sont rendus compte qu’en fait, ce lieu ne pouvait pas accueillir le public, ­trop petit. Direction Châteauroux, au centre national du tir. On n’a pas créé tellement de nouvelles structures, c’est le point positif. À Tahiti, il y a quand même le couac de cette fameuse tour d’arbitrage, en aluminium, ça a pété des coraux à 10 endroits différents. Irrémédiable. Pour des jeux écolos, c’est quand même assez beau…

Tu abordes souvent la question de ces budgets mal tenus. Quel sera le fameux coût pour les Français ?

La vraie question, en fait, c’est pourquoi on n’arrête pas de mentir aux gens en disant les Jeux payent les Jeux ? Ça n’a jamais existé. Les Américains ne l’ont pas fait, les Russes non plus. Personne. La France n’avait pas réussi à Albertville, ni à Grenoble. Donc, je ne vois pas comment en 2024, ça y est, on va réussir ce coup-là ! C’est la faute du CIO, grand gagnant. Parce qu’il ne faut pas oublier que le gagnant, c’est le CIO. Tu as uniquement le droit d’afficher les sponsors du CIO lors des Jeux. C’est noté dans le contrat de ville hôte. Et le deuxième grand gagnant, ce sont peut-être les grandes entreprises de BTP qui vont récupérer des appels d’offres. Mais en aucun cas, le citoyen français.

Mais c’est un boost colossal en termes d’image.

Les rentrées d’argent espérées ne sont pas là. L’aspect marketing est un désastre. Pour m’être renseigné, ça a été validé par plein de commissions : ils espéraient plein de rentrées via l’afflux de touristes asiatiques. On les a pris pour des imbéciles en voulant leur vendre n’importe quoi à des prix trop élevés. Le ruissellement économique, c’est une connerie sans nom parce que Paris est déjà une ville touristique. Comme Londres, et tant d’autres. Londres 2012, Boris Johnson, en plein milieu des Jeux, a demandé aux Londoniens de revenir parce que c’était vide. Une ville comme Paris n’a pas besoin des Jeux pour attirer les touristes. Bunkerisation de la ville, prix complètement exubérants ici et là, tu te retrouves avec une baisse de la visite touristique. Londres avait déjà expérimenté ça. On pensait être plus malin que les Londoniens ? En fait, les JO peuvent te servir dans une ville où, naturellement, tu n’irais pas… Ils ont voulu faire du made in France. En fait, ils ont vendu les licences. Le problème, c’est de les vendre aux copains. Tu as le Coq sportif. La marque a demandé un prêt au comité olympique de 2,5 millions d’euros. Les kimonos invalidés par les judokas à deux jours des épreuves, on en parle ? Heureusement, le déficit ne sera pas aussi abyssal qu’à Sotchi (Russie) ou Athènes (Grèce). De toute façon, l’État a signé une garantie financière là-dessus. Et tu ne peux pas avoir les JO si tu n’as pas cette signature qui implique que les États sont garants.

Au sujet du CIO, tu le présentes comme une « monstruosité » et même une « mafia ». Ça veut dire quoi ?

Certains disent que c’est une secte parce qu’ils sont 105 membres, dont plusieurs d’un même pays, cooptés les uns les autres sans aucune transparence. Contrairement à la FIFA, où une fédération égale un vote. Au CIO, tu as un peu de tout : l’émir du Qatar, la princesse Nora de Liechtenstein, le prince de Monaco… Sans aucune transparence. Ils viennent de donner les Jeux d’hiver 2030 aux Alpes françaises et 2034 à Salt Lake City (Etats-Unis). Déjà, ça contredit toute charte olympique parce que l’article 5 indique que l’élection des Jeux olympiques ne peut pas se dérouler dans le pays où se passent actuellement les Jeux. Bref… Article 4, il faut une garantie de l’État. La France ne l’a toujours pas donné. Pas grave. Mais pour Salt Lake, là, c’est très grave. Ils ont conditionné l’obtention des Jeux au fait que la politique américaine change en matière de dopage. Les USA ont ouvert des enquêtes liées à l’Agence mondiale anti-dopage, le CIO ne veut surtout pas. Ils disent que c’est un règlement de compte politique ! Tu as le patron de l’Agence mondiale anti-dopage qui a refusé de se rendre aux USA pour témoigner. Thomas Bach, le président du CIO, a déclaré à Paris qu’il allait s’entretenir avec le prochain président des États-Unis afin que ce dernier dissipe les craintes du CIO. Il se place au-dessus de tout… Aucun homme politique n’est plus important que les Jeux.

Si tu veux les Jeux, tu dois donc accepter toutes leurs conditions ?

Les Russes l’ont fait, les Chinois l’ont fait, tous l’ont fait… Évidemment, le CIO va te faire ta promotion. C’est un outil de lobbying. On l’a vu récemment avec l’attribution pour les prochains jeux eSport. En Arabie Saoudite. Pendant deux heures, ils ont dit à quel point l’Arabie Saoudite est un pays exceptionnel. Vu le coût des Jeux, plus aucun pays ne peut se permettre un tel plan com, sauf les nouveaux géants. Pour les JO 2036, le Qatar et l’Inde sont en train de se livrer une bataille. Aujourd’hui, les villes moyennes ne peuvent plus y aller. Budapest avait essayé, la population avait dit non. Hambourg, pareil. Mais pourtant, les gens attendent du spectaculaire, du gigantisme… Les télés attendent ça, les annonceurs aussi. Ça va devenir des compétitions nationales.

Les nouvelles puissances font du soft-power, ou du sportswashing, car les historiques grandes nations sont à la peine…

J’ai posé la question à plein de gens, ils m’ont dit « Ah, mais les politiciens, ils aiment trop ça, parce que pendant trois semaines, ils sont au centre du monde. » Donc, tu as l’ego qui rentre en ligne de compte. Pourquoi les Alpes françaises n’ont pas été recalées en 2030 ? M.Wauquiez et M.Muselier les voulaient pour leurs régions. La soupe est tellement bonne. Dans ces cas-là, même le droit du travail est retoqué !

Comment faire pour changer tout ça ?

Il faut arrêter de donner un blanc-seing politique à ces gens-là. Ils doivent être jugés à la même enseigne que nous. Le problème, c’est que tu as des organisations qui fuient complètement les juridictions civiles. Le CIO fait la com’ de certains États. Ils sont par exemple allés voir Aliyev en Azerbaïdjan, pour dire à quel point il était exceptionnel. Une honte. À l’époque, c’était l’Ouzbékistan aussi, avec le président Karimov, un boucher sans nom. Et rappelle-toi la Chine, c’était exceptionnel. La Russie, c’était exceptionnel. Maintenant, la Russie, ils sont méchants. Ça y est… Après avoir mangé pendant 20 ans dans la gamelle russe, Thomas Bach, décoré par Poutine, a retourné sa veste. Et pour la petite anecdote, le CIO a même son bureau de lobbying à Bruxelles… Donc, la clé pour arrêter tout cela, c’est de dire non au CIO. Mais tu auras toujours des États et des présidents pour dire oui.


Le Livre Noir des Jeux Olympiques – Romain Molina (éditions Exuvie).

Le Parc des princes transformé en terrain de padel : plongée dans les coulisses

À moins d’un mois du Greenweez Paris Major Premier Padel 2024 (28 septembre-6 octobre) à Roland Garros, le Parc des princes s’est transformé l’espace d’un soir en un fantastique fief du padel.

Sport en pleine explosion en France, le padel réunit toujours plus de passionnés chaque mois. Venus du tennis, du football, du handball ou simples novices, son côté addictif et ludique séduit vite le plus grand nombre. Alors forcément, quand Qatar Airways, Premier Padel et le Paris-Saint Germain ont eu l’idée d’installer un terrain de padel du côté de la tribune Auteuil, le succès était garanti.

Journalistes, influenceurs, freestylers, artistes, ex-sportifs professionnels et autres invités spéciaux étaient de la partie, lundi soir, au Parc des princes, pour découvrir les lieux. Entrée dans les coulisses du stade, visite des vestiaires (voir vidéos), passage par le couloir des joueurs, arrivée en bord pelouse… Et découverte de ce terrain de padel unique, installé devant la tribune Auteuil.

Voilà les invités près à échanger quelques balles pour un moment unique et éphémère. À ce jeu-là, Clément Chantome et Christophe Jallet (ex-PSG) s’en sortent très bien, on voit qu’ils jouent régulièrement. Tout comme Thierry Omeyer (ex-PSG handball), très concentré et pas là pour blaguer ! L’esprit de compétition des grands champions. Mais forcément, venant du tennis, les ex-professionnels Arnaud di Pasquale et Arnaud Clément régalent.

Sur le terrain ou aux abords, les organisateurs ont aussi pu compter sur Florent Sinama-Pongolle (ex-Liverpool), Zoumana Camara (ex-PSG, Inter Milan) ou le chef Pierre Sang.

À noter dans les agendas des fans de padel et pour tous ceux qui voudraient découvrir ce sport en vogue : pour la 3e fois, à Roland Garros, place au Greenweez Paris Major Premier Padel 2024 du 28 septembre au 6 octobre 2024.

@thibaudvezirian

@Premier Padel x #QatarAirways installe un terrain du #PadelPremierTour au #ParcdesPrinces ! Brillante idée, à organiser dans tous les grands stades. Et toi, t’as déjà joué au #padel ? C’est tellement kiffant et addictif ! Prochain rdv à #RolandGarros pour le #Greenweez #Paris Major Premier Padel 2024 du 28 septembre au 6 octobre. #padelvideos

♬ son original – TV

« beIN tue la L2 », match arrêté, balles de tennis : la Ligue 2 va-t-elle perdre son diffuseur ?

Les supporters de clubs de Ligue 2 sont fous de rage depuis le changement de programmation des matchs de 2e division de football, avec un multiplex le vendredi soir. Grève des chants, banderoles hostiles à beIN Sports, tags des cars de production AMP Visual TV, actes de violence, nouveau week-end tristement animé sur les pelouses de L2.

26 minutes d’arrêts de jeu lors de Lorient-Grenoble, ce samedi après-midi… Les téléspectateurs qui se connectaient furtivement sur beIN Sport à cette heure-là n’ont pas dû bien comprendre le pourquoi du comment d’autant de minutes supplémentaires.

Alors que le coup d’envoi du match Lorient-Grenoble devait avoir lieu à 14h30, ce samedi, deux cars de production audiovisuelle aux abords du stade ont été pris pour cible : actes de violence, tags et injures. Le prestataire a donc décidé de réduire la production à la portion congrue, 2 caméras sur 8 et pas de direct d’avant-match.

Par la suite, de façon coordonnée, les supporters des deux clubs se sont mis à jeter des balles de tennis sur la pelouse. Des actes identiques à ceux de la 1ère journée de championnat, comme ici lors de Metz-Bastia.

Déjà vu sur d’autres matchs, des banderoles demandent « le foot, le week-end, à des horaires décents« . Certains supporters ont aussi utilisé des lasers pour viser en permanence les caméras de beIN. La guerre est déclarée entre les supporters des clubs et le duo LFP+beIN.

Mais on se demande aussi comment autant de balles de tennis ont pu passer le seuil des fouilles de sécurité à l’entrée du stade… Le match a donc été arrêté momentanément à la 25e minute de jeu. Triste spectacle.

La LFP et beIN Sports ont rapidement communiqué au sujet de ces incidents. « Bein Sports condamne avec la plus grande fermeté les actes de violence perpétrées ce matin à Lorient , dont ont été victimes notre partenaire de production et nos collaborateurs et qui n’ont aucune place dans le football et dans une société civilisée. beIN Sports soutient les clubs et les communautés à toutes les échelles du football français depuis plus d’une décennie, en fournissant une qualité de diffusion de premier plan et des investissements considérables pour aider à promouvoir et à développer les ligues françaises – souvent lorsqu’il n’y avait aucun autre soutien », estime le diffuseur qatari, qui a investi 40M€ annuels pour toute la L2 (contre 30M€ pour les deux premiers choix précédemment), un montant bien supérieur au dernier appel d’offres.

BeIN poursuit avec une importante mise en garde« belN SPORTS travaille avec les autorités compétentes pour s’assurer que des mesures appropriées seront prises à la suite de ces attaques, tout en étudiant pleinement sa position en ce qui concerne son partenariat de diffusion en cours ».

De son côté, la Ligue a axé sa communication sur la nécessaire sécurité aux abords des stades : « La LFP et Bein Sports ont confirmé vendredi la tenue d’une réunion avec les représentants de l’ANS pour faire le point de la situation. La LFP et Bein Sports sont convaincus que les clubs font le maximum pour veiller à la sécurisation des personnes et des biens afin que les équipes de production puissent travailler dans de bonnes conditions ».

Les bonnes relations de Marine Le Pen avec le Moyen Orient

Pour certains, c’est un paradoxe. Pour d’autres, tout s’explique. Georges Malbrunot est catégorique. Marine Le Pen entretient de bonnes relations avec une majeure partie des pays du Moyen Orient.

Le grand reporter, expert de la diplomatie au Moyen Orient pour Le Figaro, dévoile un état des lieux intéressant des relations entre les pays du Moyen Orient et Marine Le Pen. La représentante numéro 1 du Rassemblement National aurait des alliés parmi les dirigeants des pays les plus influents de cette région du monde.

Dans un tweet explicatif, Georges Malbrunot apporte « Quelques éléments de background pour comprendre cet apparent paradoxe ».

« Au Moyen-Orient, Marine Le Pen et son parti entretiennent de bonnes relations avec les régimes autoritaires d’Egypte et des Emirats arabes unis, et de mauvaises avec le Qatar, en raison de son soutien à l’islam politique au Moyen-Orient et au-delà. » Georges Malbrunot fait ici référence au soutien affirmé du Qatar aux Frères Musulmans, organisation considérée comme terroriste en France.

« Avec l’Arabie, ses relations se sont améliorées depuis une dizaine d’années », estime le journaliste, « probablement sous l’influence précisément des alliés émiriens de Mme Le Pen, qui ont pu lui conseiller d’adoucir à un moment donné ses critiques contre l’Arabie. Comme par hasard, le parti de Mme Le Pen fut plutôt discret dans ses critiques contre MBS au moment de l’horrible assassinat du dissident saoudien Jamal Khashoggi par des hommes de Riyad, fin 2018. Ce qui constituait une réelle surprise. »

« D’autre part, les réformes sociétales menées par l’Arabie de MBS – plus de droits aux femmes, mise à l’écart de la police religieuse et plus largement marginalisation de l’establishment religieux – couplées à la volonté saoudienne de normaliser ses relations avec Israël – nouvel allié du RN au MO – ne peuvent que satisfaire Mme Le Pen, qui ne se prive probablement pas de le dire à Mohamed Abdelkarim al-Issa, le patron de la Ligue islamique mondiale, lors de leurs rencontres en France, comme vient de le révéler ce dernier. »

En effet, le patron saoudien de la Ligue islamique mondiale (LIM) assume désormais sa « bonne relation » avec Marine Le Pen.

« Nous avons une bonne relation avec elle. Chaque fois que nous allons en France, nous rencontrons Mme Le Pen », a déclaré lundi Mohammad bin Abdul Karim Issa dans une intervention devant un think-tank à Londres, selon des propos rapportés par le site Middleeasteye.

« Nous dialoguons en amis. Nous partageons une amitié fondée sur une compréhension mutuelle », a ajouté l’ancien ministre saoudien de la Justice, qui dirige la LIM, depuis 2016.

« Quand je suis en France, je dois respecter les valeurs de la république. Sinon, comment pourrais-je entrer dans un pays sans en respecter ses valeurs ? », explique Mohammad bin Abdul Karim Issa. « Mme Le Pen m’a demandé si c’était cela l’islam? Je lui ai dit que oui, c’est l’islam ».

« Absolument aucune classe » : guerre ouverte entre le PSG et Mbappé

Il ne sont pas près de passer leurs vacances ensemble. Kylian Mbappé n’a pas aimé sa dernière saison (forcée ?) au Paris-Saint Germain, le PSG n’a pas aimé ses dernières déclarations. Et ils le font savoir par presse interposée.

Le Paris-SG a décidément du mal avec la fin de parcours de ses stars. Après les départs ratés d’Edinson Cavani, Thiago Silva, Léo Messi ou Neymar Jr., c’est au tour de Kylian Mbappé de quitter le club déçu de leur façon de faire.

Interrogé à ce sujet avant France-Luxembourg, dimanche, match de préparation à l’Euro 2024, le capitaine de l’Equipe de France s’est montré souriant mais tout à fait explicite.

« On me l’a dit en pleine face, on m’a parlé violemment, on me l’a dit », qu’il ne rejouerait plus de la saison 2023-24 tant qu’il ne re-signerait pas au club. Il poursuit : « Luis Enrique et Luis Campos m’ont sauvé. Je naurais pas remis un pied sur le terrain sans eux. C’est la vérité, c’est pour ça que j’ai toujours eu cette reconnaissance par rapport au coach et au directeur sportif. »

Il ne veut pas cependant passer pour quelqu’un qui se moque des réalités : « Au PSG, je n’étais pas malheureux, cela serait comme cracher dans la soupe et au visage des gens qui m’ont défendu. J’ai toujours été heureux. Mais des choses et des gens me rendaient malheureux. »

Pour rappel, d’après nos informations, Kylian Mbappé avait toujours prévu de rester trois à quatre saisons maximum au Paris-Saint Germain. Et non sept. Il se voyait bien plus tôt au Real Madrid. Mais le forcing politique et financier a eu raison de ses choix initiaux. Ainsi, il ne comptait absolument pas prolonger encore au club. Chose insupportable pour la direction parisienne.

Nasser Al Khelaifi déclarait déjà en 2021 : « Mbappé ne partira jamais libre et ne sera jamais vendu. » Agacé par les avances du Real Madrid, le PSG avait même été s’offrir Léo Messi, contre tout bon sens collectif. Un choix qui n’a jamais convaincu plus que ça le Français, même s’il a beaucoup d’estime pour l’Argentin.

Ce mardi soir, les déclarations de Kylian Mbappé sont une goutte d’eau qui fait déborder le vase du côté de la capitale. Dans Le Parisien, on apprend d’une source proche du club que le PSG estime que le joueur « n’a absolument aucune classe ».

« Nasser Al Khelaïfi n’a jamais dicté la moindre décision à l’équipe. Luis Enrique l’a même dit lui-même mais malgré tout, Mbappé dit quelque chose et tout le monde imprime comme si c’était la vérité. »

Guerre de communication. À chacun sa vérité. Même s’il est curieux de s’appuyer sur les propos de Luis Enrique comme vérité quand on connaît le degré logique de loyauté que doit l’entraîneur parisien à son employeur. Mais dans ce clash par médias interposés, impossible de trouver un juste milieu tant les deux camps semblent irrémédiablement opposés.

Les adieux de Kylian Mbappé : il remercie tout le monde sauf…

EDITO – C’était un secret de polichinelle. C’est désormais officiel : Kylian Mbappé quitte le Paris-Saint Germain. En fin de contrat au 30 juin 2024, l’attaquant star des Bleus va rejoindre le Real Madrid après sept saisons de hauts et de bas à Paris.

Sauf que sa future destination, il n’en parle pas. Pas encore. Dans cette vidéo postée ce vendredi soir, à 19h54 sur X, Kylian Mbappé s’adresse au monde. Plus besoin d’organiser une conférence de presse. De nos jours, quand on est une star aux 113 millions d’abonnés sur Instragram (entre autres), on communique soi-même. Chaque star est devenue un média de diffusion. Ce qui les rend souvent au-dessus de leur propre club.

Ainsi, 3,2 millions de likes apparaissent sur sa vidéo Instagram en une heure. Kylian Mbappé met fin à son aventure parisienne. C’était couru d’avance puisqu’il avait déjà demandé à quitter le navire à l’été 2021, puis en 2022 et enfin en 2023… Un feuilleton à rallonge mais la porte ne s’est jamais ouverte. Il a même fallu parfois les coups de téléphone du Président Emmanuel Macron ou un rendez-vous avec l’émir du Qatar pour le faire rempiler. Les millions n’achètent pas la passion. Et si l’amour que porte Kylian Mbappé pour le PSG semble éternel, la passion se perd avec le temps…

Le temps de trahisons, des échecs sportifs, des rancoeurs et des coups bas. Le temps d’un Kylian Mbappé pas toujours adulé par les supporters du PSG. Parfait dans sa communication médiatique, capable de maîtriser plusieurs langues à la perfection, il n’a pas toujours su planter sa flèche dans le coeur des Parisiens. À la manière des Pastore, Verratti, Ginola, Raï ou Ronaldinho.

Dans cette vidéo de 3 minutes 51, il remercie tout le monde. Ou presque. Des omissions claires, nettes et précises. Des omissions comme des boulets de canon. Des omissions comme sa frappe intérieur du pied fermé, c’est millimétré.

Si Kylian Mbappé rend hommage à deux directeurs sportifs, Leonardo (grand architecte des belles années parisiennes de l’ère qatarie) et Luis Campos (son mentor depuis l’AS Monaco), il oublie le Portugais Antero Henrique, avec qui le PSG a pourtant collaboré. Premier tir téléguidé.

Si Kylian Mbappé rend hommage à tous les entraîneurs qu’il a côtoyé pendant sept ans (Unaï Emery, Thomas Tuchel, Mauricio Pochettino, Christophe Galtier et Luis Enrique), il réalise la prouesse de remercier « l’ensemble des gens au club » sans nommer son président Nasser Al Khelaïfi, ni l’émir du Qatar Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani.

Un choix réfléchi et qui traduit sans doute d’énormes tensions au fil des années. Ce qui prouverait aussi la thèse de la trahison, régulièrement évoquée par les proches du clan Mbappé. Quand Kylian Mbappé avait prolongé jusqu’en 2024, d’énormes tensions étaient apparues très rapidement. Le capitaine des Bleus n’aurait pas apprécié que les nombreuses promesses n’aient pas été suivies de faits. Ou alors à retardement. Puisque certains voeux ont été finalement exaucés à l’été 2023. Trop tard, le mal était fait.

La fête sera-t-elle totale pour célébrer le meilleur buteur de l’histoire du club, ce dimanche soir au Parc des princes, en marge de PSG-Toulouse ? Rien de sûr. Les rancoeurs semblent tenaces.

Au revoir Kylian, bienvenue au Real Madrid. Montre leur tout ce que tu sais faire, les Parisiens te regretteront bien vite.

Barcelone-PSG (1-4) : La grosse gaffe de Nasser Al Khelaifi

98e minute de jeu. Coup de sifflet final de ce quart de finale retour de Ligue des Champions. Paris est qualifié ! La joie s’empare du camp parisien. L’entraîneur Luis Enrique exulte, son staff aussi. Mal en point après son match aller raté (2-3), au Parc des Princes, 8 jours avant, le PSG a profité d’un carton rouge pour refaire surface. Et surclassé petit à petit un FC Barcelone en grandes difficultés.

Si Ousmane Dembélé a été élu homme du match, si Kylian Mbappé a inscrit un doublé salvateur, si Luis Enrique a réalisé de bien meilleurs choix qu’à l’aller, c’est bien le président Nasser Al Khelaifi qui s’est fait remarquer. Après la rencontre, alors qu’il répondait au micro de RMC, le Qatari n’a pas forcément compris où la journaliste voulait en venir…

Alors que Sonia Carneiro lui demandait de taire le nom du prochain adversaire du Paris-Saint Germain, « on ne sait pas encore qui sera l’adversaire, on ne dit rien, on ne dit rien », le président parisien s’est empressé d’annoncer : « Dortmund, Dortmund, Dortmund ! » Ne comprenant pas qu’il fallait garder la surprise aux téléspectateurs.

La journaliste voulait préserver le suspense pour proposer le résumé du match Dortmund-Atlético de Madrid aux abonnés RMC. Dommage, Nasser Al Khelaifi ne l’a pas entendu de cette oreille ! Peu soucieux des logiques télévisuelles, il a tout sourire dévoilé l’affiche Borussia Dortmund-PSG. Oui, ce sont bien les Allemands du Borussia qui ont éliminé l’Atletico d’Antoine Griezmann 4 buts à 2.

Mais à l’heure des réseaux sociaux et des notifications sur smartphones, rares sont les fans de foot qui ne devaient pas être au courant du résultat de l’autre quart de finale jouer en même temps que cet historique Barcelone-PSG…

Téhéran promet de réagir à la « moindre action » d’Israël

C’est un avertissement qui a le mérite d’être clair. Et qui plonge le monde dans toujours plus d’incertitudes. Le président iranien, Ebrahim Raïssi, s’est montré catégorique, via un communiqué publiqué ce mardi : Il prévient Israël que « la moindre action » contre « les intérêts de l’Iran » provoquerait « une réponse sévère » de son pays.

Ce communiqué diffusé par l’agence de presse iranienne ISNA annonce « une réponse étendue et douloureuse contre tous les auteurs » d’une attaque israélienne. Lors d’un entretien téléphonique avec l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani, tard ce lundi, Ebrahim Raïssi explique que « son pays exerce son droit à l’autodéfense », suite à l’attaque d’Israël sur une annexe de l’ambassade d’Iran à Damas, en Syrie, le 1er avril. Précisant par ailleurs qu’une « cause de tension dans la région » est « le soutien aveugle de certains pays occidentaux au régime sioniste ».

Des déclarations fermes et angoissantes pour le monde entier. Car en parallèle, le ministre des affaires étrangères israélien appelle ses homologues de 32 pays, dont la France, à prendre des sanctions contre l’Iran.

Israël Katz a envoyé ce mardi matin des lettres et « a parlé avec des dizaines de ministres des affaires étrangères et de personnalités du monde entier appelant à imposer des sanctions contre le projet de missile iranien et à ce que le corps des gardiens de la révolution islamique soit inscrit sur la liste des organisations terroristes ». Des mesures qu’il estime aptes à « freiner et affaiblir » la République islamique.

Dans les colonnes du Monde, Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), explique que « pour mettre en place des sanctions, il faut des choses sanctionnables ». Pour classer les gardiens de la révolution islamique sur la liste des organisations terroristes, « il faut qu’une autorité judiciaire d’un État membre considère que cette organisation a commis un acte terroriste. Ce n’est pas le cas jusqu’à présent ».