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Coup de coeur pour Challenger : mission compliquée, pari (très) réussi !

Une comédie sur un boxeur amateur un peu rêveur, quel drôle d’idée. Le réalisateur Varante Soudjian s’était lancé dans une mission quasi-impossible : proposer une comédie française qui parle du monde de la boxe… Sport et comédie ne font que rarement bon ménage au cinéma. Écriture parfaite, comédiens percutants, « Challenger » met un coup de poing à tous ceux qui pensaient tomber sur un navet ! À la place, c’est un énorme coup de coeur.

Entrevue a pu assister à une avant-première parisienne, à l’UGC Ciné Cité Les Halles. Salle comble, applaudissements fournis du public, les échos sont plus que positifs.

Avec énormément de références bien senties, à Rocky notamment (et forcément), avec un subtil dosage entre vannes de bon ton et moments de sport bien mis en scène, le public se laisse aller à passer un très très bon moment.

Alban Ivanov excelle en boxeur loser, paumé dans le nord de la France, un brin rêveur… Audrey Pirault joue une manageuse forte tête, dotée d’un tempérament auquel on s’attache vite. David Salles interprète un promoteur de bas étage, ses répliques font mouche.

Quant au Marseillais Soso Maness, habitué de la scène rap, il réalise une première performance magnifique au cinéma. Avec justesse, il fait oublier ses talents de rappeurs pour endosser parfaitement le costume de comédien. À revoir.

Challenger – sortie en salles le mercredi 23 octobre 2024.

RSF : Le journalisme en voie de disparition ?

C’est un échec. Un terrible recul pour les démocraties. Et une alerte sans précédent. Dans son classement annuel de la liberté de la presse, Reporters sans frontières dénonce un phénomène d’ampleur. Des menaces grandissantes envers le journalisme. Envers la liberté d’informer.  

À l’image de la dégradation de la situation en Argentine, depuis l’arrivée du nouveau Président Javier Milei, pays qui chute de 26 places dans le nouveau classement annuel RSF, c’est le monde entier qui revient en arrière.  

Alors qu’en 2024, plus de la moitié de la population mondiale est appelée aux urnes, Anne Bocandé, directrice éditoriale de RSF, a trouvé les mots justes pour analyser le phénomène actuel : « Les États et des forces politiques, quel que soit leur bord, jouent de moins en moins leur rôle dans la protection de la liberté de la presse. Cette déresponsabilisation va parfois de pair avec une remise en cause du rôle des journalistes, voire une instrumentalisation des médias dans des campagnes de harcèlement ou de désinformation. Le journalisme digne de ce nom est au contraire la condition d’un système démocratique et de l’exercice des libertés politiques. »

Parmi les autres pays qui rétrogradent sévèrement au classement, l’Afghanistan flirte avec la Birmanie, la Chine ou la Corée du Nord en bas de classement. Dégringolade également de 13 places pour l’Azerbaïdjan, pays toujours plus totalitaire, écrasant les opposants. La dictature du Président Aliev se place à la 166e position de ce classement qui compte 180 pays. La Russie est 164e.

Le monde se dote chaque jour un peu plus de « prédateurs revendiqués de la liberté de la presse », comme l’explique RSF. Si la Norvège reste en tête du classement, l’Érythrée ferme la marche, derrière la Corée du Nord. Malgré les secousses politiques et la montée du Rassemblement National, la France passe de la 24e à la 21e position. Une amélioration liée aux autres pays plutôt qu’aux indicateurs. Ces derniers stagnent côté français.

Ainsi, les conditions d’exercice du journalisme sont désormais mauvaises dans plus de 3 pays sur 4. Des médias attaqués, des médias parfois interdits, des démocraties en voie de disparition sur certains continents. Pressions politiques et journalisme ne font pas bon ménage.

Un état des lieux qui inquiète alors que « 2024 est la plus grande année électorale de l’histoire mondiale ». Quasiment la moitié de la population est concernée par au moins un scrutin.