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Éternel André-Pierre Gignac, un « golazo » de fou pour les Tigres

Les fans mexicains des Tigres de Monterrey lui vouent un culte. André-Pierre Gignac est un demi-Dieu là-bas, et il le leur rend bien. À nouveau buteur ce week-end, lors de la victoire 1-0 de son club face au Puebla FC, « DD », 38 ans, a fait le spectacle.

16e minute de jeu. Un coup franc plein axe, à environ 30 mètres des cages adverses. L’attaquant star du championnat mexicain prend ses responsabilités. Un coup de pied enroulé qui file dans le petit filet droit du portier. Imparable, ou presque. Le gardien se détend mais pas assez. Sous la pluie, muni de cirés très voyants, le public du stade exulte. Gignac superstar.

Après 11 journées de ce championnat d’ouverture, les Tigres sont deuxièmes à quatre points du leader, Cruz Azul. André-Pierre Gignac est deuxième meilleur buteur (5 réalisations) derrière Paulinho (Deportivo Toluca, 7 buts).

Scandale à la Kings World Cup : la France éliminée, Gérard Piqué s’explique sans convaincre

C’est une mauvaise publicité pour la Kings League. Ce championnat du monde de football-divertissement organisé actuellement au Mexique jusqu’au 8 juin s’attire les foudres des spectateurs français. En cause, l’élimination surprenante de l’équipe de France.

Un penalty et puis s’en va. Les Bleus de Samir Nasri et Jérémy Ménez éliminés dés la phase de poules. Une séance de tirs au but qui ponctue un match nul 4 buts partout face à l’Argentine. Le problème, c’est que le penalty qui élimine la France n’a pas été tiré du tout dans les règles (spéciales) de la Kings World Cup.

Le sélectionneur « Amine m’a tué » fulmine. L’Argentin a mis plus de 5 secondes à marquer son penalty, ce qui est illégal d’après le réglement. De même, la lumière s’est mise en rouge dans la salle, indiquant au gardien que le penalty était donc raté.

Et il semble bien au vu des images que le ballon, après l’arrêt du gardien français, a été rebondir sur le plafond de la drôle de salle de jeu. Deux points interdits, le but aurait dû être refusé. Comme le montrent ces images :

Cette arbitrage injuste a rendu fou Samir Nasri, blessé dés le premier match mais très impliqué. Il s’est d’ailleurs permis de dévoiler les coulisses de l’organisation curieuse de la compétition. Avec des passe-droits pour certains mais pas pour d’autres.

« On va dire la vérité. À la base, il a dit si c’est Franck (Ribéry) qui vient, c’est bon, même jusqu’au premier match. » Et pour Adil Rami, ce fut interdit au dernier moment par Gérard Piqué, l’ancien joueur du FC Barcelone et organisateur de l’événement.

Pour calmer la polémique, Gérard Piqué a publié une vidéo de 3’16 », très solennelle. L’ancien mari de Shakira a voulu s’expliquer, précisant qu’il avait parlé au sélectionneur Amine pendant des heures.

« Les penaltys, les règles ne sont pas simples, le tireur n’a que 5 secondes avant de déclencher sa frappe. Quand les lumières s’éteignent, c’est que le temps est écoulé ». Problème, la France a encaissé un but en match de poule après les 5 secondes, sans que l’arbitre ne l’annule.

« Que s’est-il passé avec la France ? Le ballon monte et ne touche pas du tout le plafond, puis le ballon rebondit au sol et rentre dans le but. » Gérard Piqué affirme à base d’une image peu probante. D’autant que d’autres angles dévoilent bien que le ballon a touché le plafond. Le rebond étant d’ailleurs très suspect.

« Nous aurions aimé que tout se passe parfaitement, mais ça n’a pas été le cas, nous demandons pardon. Ni le match, ni la série de pénaltys ne seront rejoués. » Des éléments absolument pas convaincants. Dans ce nouveau sport-divertissement, dérivé du football classique, Gérard Piqué aurait dû avoir l’honnêteté et la classe de faire rejouer ce match après une telle bévue.

D’autant que le cofondateur de la Kings League, Ibai, s’est montré en contradiction avec Gérard Piqué : « Il en va de l’honneur de la Kings League de faire rejouer ce match France-Argentine, ou tout du moins la séance de penalty. »

De nombreuses images montrent bien que le ballon a touché le plafond. Ainsi, dans les commentaires, l’ancien défenseur de l’équipe d’Espagne se fait violemment attaquer : « C’est de la corruption ! », « Appel au boycott de la Kings League » ou encore « N’essaie même pas de venir avec ta Kings League en France. On va boycotter fort ».

Voici la première femme présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum

C’est une grande première. Une femme devient présidente du Mexique. Claudia Sheinbaum succède à Andres Manuel Lopez Obrador en battant largement la candidate de l’opposition, Xochitl Galvez. Elle va devoir s’atteler rapidement à freiner le narcotrafic.

La candidate de la gauche, bien aidée par la popularité du chef de l’Etat sortant, Claudia Sheinbaum est la nouvelle présidente du Mexique. Dans un pays où l’ONU décompte une dizaine de féminicides par jour, cette élection est tout un symbole.

Selon les premiers résultats officiels de l’Institut national électoral, l’ancienne maire de Mexico totalise entre 58 et 60 % des voix, loin devant sa rivale de l’opposition, l’ex-sénatrice de droite Xochitl Galvez, créditée de 26 à 28 % des voix.

Dans sa première déclaration de la soirée, Claudia Sheinbaum l’annonce haut et fort : « Je ne vais pas vous décevoir ». Le matin-même, juste après avoir voté, elle parlait d’un « jour historique, je me sens très contente » , depuis le sud de Mexico, la capitale de ce pays où près de 100 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes.

Curiosité, Claudia Sheinbaum avoue ne pas avoir voté pour elle. Mais pour une personnalité hors liste. Ce qui est permis sur les bulletins de vote mexicains, une case vide est attribuée pour cela. Elle a donné sa voix à une pionnière de la gauche mexicaine, Ifigenia Martinez, 93 ans, en hommage à sa lutte.

La lutte contre la criminalité et contre le traffic de drogue vont être ses principaux chevaux de bataille, forcément. Même si, dimanche, deux personnes ont encore été tuées dans des attaques de bureaux de vote… « Sortez sans crainte » avait lancé de son côté l’ex-sénatrice Xochitl Galvez. Raté. Au moins vingt-cinq candidats ont été assassinés pendant la campagne, d’après le comptage de l’Agence France-Presse arrêté samedi. Une situation insupportable.

Claudia Sheinbaum a fait ses débuts en politique au début des années 2000. Auprès du président actuel, Andres Manuel Lopez Obrador, maire de Mexico (9 millions d’habitants) de 2000 à 2005. Chargée de l’environnement, la jeune femme est alors à l’origine de la construction du second étage du « contournement » de la capitale, afin de désengorger cette autoroute urbaine. Elle s’est également fait un nom en créant de multiples couloirs de bus et pistes cyclables.

La scientifique mexicaine a aussi travaillé à l’atténuation du changement climatique. Active dés 2006 au sein des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui recevra le prix Nobel de la paix en 2007.

Enquête autour de la mystérieuse canette anti-Coca

« Voici le prix de l’œuvre d’art la plus curieuse », un drôle de trophée décerné lors du principal salon international d’art moderne et contemporain mexicain. Zona Maco, c’est le nom de la plus grosse foire d’Amérique latine. En ce début d’année 2024, c’est au gré de mes pérégrinations sur Internet que l’IA m’envoie cette notification : « Cette canette imbuvable va faire chanceler Coca ». Un titre accrocheur, ni une, ni deux, je clique.

Et tout va s’enchaîner. Ma curiosité m’amène sur les traces de cette « Undrinkable can », la canette imbuvable. Imbuvable car scellée. Scellée des deux côtés car de mystérieux artistes sont passés par-là.

Exposée dans un distributeur des plus classiques, au beau milieu de ce salon d’art contemporain à Mexico, cet objet relève désormais de tous les fantasmes. Le collectif d’artistes « QSTNMRK? », derrière cette idée, ne souhaite absolument pas révéler son identité. Particulièrement intrigué, je me lance dans plusieurs jours de recherches. Le premier objectif, savoir ce qui se cache derrière ce drôle de nom. C’est simple : QSTN comme « Question », MRK, comme « Mark ». Question Mark, « point d’interrogation ». Je ne suis pas plus avancé.

Fin février, quelques jours après la fermeture de Zona Maco, je mène la traque de ces trublions aussi créatifs que Banksy mais pas aussi bruyants que les Daft Punk. Deux autres artistes dont le leitmotiv semble proche du célèbre « vivons heureux, vivons cachés ». Espérons qu’il y ait réellement une bande d’artistes derrière QSTN MRK? et pas un nouveau genre d’intelligence artificielle ! À l’ère de Chat GPT, je me méfie de tout.

Leur site Internet Undrinkablecan.com ne laisse aucune information sur leur existence, ni sur leur nombre ou leur origine. J’appelle donc l’organisation de la foire, afin de savoir qui aurait bien pu leur déposer cet objet d’art mystérieux. Par chance, ce n’est pas un simple livreur lambda.

Au cours de cet entretien téléphonique d’une dizaine de minutes, en anglais, j’apprends alors que ce distributeur permet bien de s’acheter des canettes. Des canettes impossibles à ouvrir, certes, mais des canettes quand même. Dessus, non pas le logo de Coca-Cola, mais celui d’un « fuck » joliment redessiné. Un doigt d’honneur presque esthétique, oui. C’est de l’art, paraît-il ! La première canette achetée a coûté 1 euro à son heureux propriétaire. La deuxième, 2 euros. Et ainsi de suite. Premier venu, premier servi. On peut même constater où en sont les ventes via le site Internet du collectif d’artistes. Le but ? Obtenir des fonds pour lancer une action rapide en bourse et créer un mouvement sur l’action Coca-Cola ! Culotté. Je peine à y croire.

L’organisation de Zona Maco me rencarde : la galerie Furiosa, basée à Mexico, est responsable de la venue de cette œuvre si particulière. J’ai l’impression de me rapprocher déjà de la fin de mon enquête ! Vite fait, bien fait. Je ne suis pourtant pas au bout de mes peines. Après plusieurs tentatives téléphoniques, c’est presque un retour à la case départ : « C’est un collectif d’artistes du monde entier, ils tiennent à rester secret, je ne peux pas vous en dire plus car je n’en sais pas plus. »

Tout tombe à l’eau. Je me croyais déjà au cœur d’une fantastique affaire, sorte de mix entre un album de Tintin reporter et une épisode de Columbo. Raté. Je pense alors en rester là, faute de moyens d’en savoir plus. L’œuvre d’art a fait quelques émules, plusieurs articles parlent du sujet en Amérique. On apprend donc que ces artistes d’un nouveau genre, proches de l’univers satyrique de Deadpool, « aussi engagés que Sea Sheperd ou Greenpeace », souhaitent questionner de grands sujets de société à travers plusieurs lancements de ce genre chaque année.

Au cours de mes recherches, je découvre que le Mexique est durement touché par les activités du géant mondial du soda. Au début des années 2000, l’ancien PDG de Coca-Cola Mexique, Vicente Fox, devient Président du pays. Dans la foulée ou presque, la marque obtient la plupart des concessions d’eau dans diverses régions. Extrayant des millions de litres chaque jour. Catastrophe : le pays subit une pénurie d’eau, les habitants en pâtissent. Le Coca devient plus abordable que l’eau potable !

Aux Chiapas, l’État du Mexique où le taux de pauvreté est le plus élevé, on relève un triste record : c’est la région du monde où l’on boit le plus de Coca-Cola, « la consommation moyenne par personne est cinq fois supérieure à celle du reste du Mexique et 32 fois supérieure à la moyenne mondiale », selon le Conseil national des sciences et technologies (Mexique). Chiffre totalement délirant : la consommation moyenne de ce soda serait de 2 litres par jour par personne dans ce pays.

Le sucre tue, le manque d’eau aussi.

Là-bas, Coca-Cola pompe frénétiquement les nappes phréatiques, l’accès à l’eau potable en est rendu difficile. Les habitants se rabattent sur la boisson sucrée. Pénurie d’eau potable, eaux contaminées et aucun traitement mis en place, voilà le triste topo.

Le Mexique reste à ce jour le premier pays consommateur de Coca-Cola dans le monde et représente plus de 40% des ventes de la marque sur le continent latino américain. Le sucre tue, le manque d’eau aussi. Le sucre serait d’ailleurs responsable de plus de 3 millions de décès dans le monde, directement ou indirectement. Une addiction terrible. Cette drogue fait des ravages, le collectif QSTNMARK? tente de faire bouger les lignes.

Quelques jours plus tard : un livreur UPS sonne à ma porte. Un colis « fragile ». Je n’attends rien. Je ne m’attends à rien. J’ouvre méticuleusement. Une boite rouge et blanche. La fameuse canette installée dans un écrin transparent ! Un sachet de 39 grammes de sucre accompagne celle-ci. C’est à verser dessus pour réaliser soi-même l’œuvre d’art. Une protestation, fait maison.

Dedans, un gentil message m’invite à mieux comprendre le projet de ces artistes top secret. Le jour-même, tout s’emballe : je suis contacté par un compte anonyme sur le réseau social X. Quelqu’un souhaite me joindre. J’ai piqué leur curiosité. Je propose une visio. Ils m’octroient un simple appel audio. J’ai affaire à un homme, voix dynamique, volontiers amical. Difficile de donner un âge ou autre chose sans tomber dans l’interprétation. À moi de lui tirer les vers du nez. Mission compliquée.

 Après quelques minutes pour faire connaissance, je commence à sympathiser avec ce Français, sans accent particulier. Il m’explique travailler dans le monde entier. C’est son story-telling, personne n’est obligé de le croire.

« Bousculer Coca-Cola en Bourse »

Selon lui, Question Mark est un groupe d’une demi-douzaine d’artistes issus de différents métiers. La moitié de mes questions prennent un stop : « je ne peux pas répondre à ça ». Ils vivraient en France, mais aussi au Japon ou encore à New York aux Etats-Unis. Mes déductions me forcent à croire qu’ils évoluent dans le marketing digital, la publicité ou le graphisme. Peut-être des comédiens, des danseurs ou des entrepreneurs à succès. Leur collectif semble complémentaire, chacun apporte ses talents, ils réalisent régulièrement des visios tous ensemble pour « brainstormer ».

Quand je lui demande ce qu’ils vont faire de tout cet argent récolté suite à la vente de ces « canettes imbuvables », mon interlocuteur prend un air très sérieux : « À la fin de la vente, 100% des profits seront investis dans une opération, ce qu’on appelle un short, afin de bousculer Coca-Cola en Bourse, marquer le coup. Une action rendue public dans le but de créer un mouvement. Une vague, une première alerte. Et si possible faire baisser l’action. » Gare à la réaction de Wall Street. « Si ça fonctionne aussi bien que prévu, tous les bénéfices seront reversés à trois ONG basées au Chiapas. »

The Undrinkable Can et son distributeur spécifique doivent ensuite être amenés à parcourir le monde. La présence de cette « œuvre » au Mexique n’était que la première pierre. À l’heure où j’écris ces lignes, des discussions seraient même entamées avec plusieurs grands musées parisiens. Mais aussi à Berlin, Londres, Madrid et Rome.

Leur message doit voyager, leur message doit prendre de la force. D’ailleurs, si on lit bien le dos de la canette -ce que personne ne fait habituellement, c’est trop anxiogène-, on ne découvre pas le traditionnel tableau de valeurs nutritionnelles. À la place, ils ont inscrit des messages forts : « Chaque jour, Coca-Cola vend 2 milliards de bouteilles. Chaque année, ce sont 400 milliards de litres d’eau utilisés et 5 milliards de tonnes de CO2 émis ».

Juste en-dessous, le collectif précise qu’avec « une canette par jour, +26% de risques de diabète type 2, +87% de risques de cancer du pancréas, +26% de risques de maladie des reins, +60% de risques de devenir obèse », et clou du spectacle, « carie dentaire garantie après dix ans » ! Pas de quoi donner envie de desceller la canette…

Coca, symbole de tous les excès du capitalisme excessif de ces 40 dernières années ? Désastre écologique et désastre sanitaire. Leur action a de quoi profondément agacer le géant du soda. Voilà peut-être pourquoi ce collectif d’artistes préfère rester totalement anonyme…