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Espagne 2-1 France : Les 3 raisons de l’élimination des Bleus

Cela ressemble à leur match le plus abouti. Et pourtant, c’est aussi celui de l’élimination. L’équipe de France n’a pas réussi à marquer dans ses temps forts alors que l’Espagne s’est montrée chirurgicale, crucifiant les Bleus en 4 minutes. La fin du rêve.

Malgré un parcours peu emballant, malgré des préoccupations plus politiques que footballistiques en conférence de presse, l’équipe de France s’était frayée un chemin jusqu’en demi-finale de l’Euro 2024. Avec ses qualités individuelles, les Bleus pouvaient regarder la Roja droit dans les yeux. Mais pas avec ses attributs collectifs. L’Espagne maîtrise le jeu comme personne cette année. Match après match, la sélection espagnole s’adjuge un peu plus le statut de grand favori de la compétition.

Mardi soir, dans cette demie aux allures de finale, la défense rouge passait un test majeur. Car si l’attaque française n’avait toujours pas marqué dans le jeu depuis le début de l’Euro, ses noms font peur. Didier Deschamps avait choisi d’aligner le trio Mbappé-Kolo Muani-Dembélé, au détriment de Griezmann, Coman, Giroud, Thuram ou Barcola. Un choix gagnant quelques instants seulement. Au moment où Kylian Mbappé déposa son centre sur la tête de Randal Kolo Muani (0-1). Joie de courte durée, les Espagnols sont revenus au talent : Lamine Yamal d’un but somptueux, le plus beau de la compétition, puis Dani Olmo, d’un tir dévié (2-1, 24e). Nos Bleus accusent le coup. Jamais bon de marquer trop tôt.

Voici les trois raisons de cet échec (puisque les Bleus visaient le titre suprême).

Un manque d’efficacité criant

Au très haut niveau, l’inefficacité, ça ne pardonne pas. Quand Lamine Yamal trouve la lucarne de Mike Maignan, Kylian Mbappé arrose au-dessus des cages. Un tir ouvert en fin de match qu’il réussit 9 fois sur 10. Pas ce soir. Le capitaine des Bleus n’est jamais entré dans cette compétition. Les vacances vont lui faire le plus grand bien avant de redevenir un des meilleurs joueurs du monde sous le maillot du Real Madrid. Et quand Kylian Mbappé n’est pas en forme, personne n’arrive à le suppléer. Théo Hernandez a eu la balle de l’égalisation, pied droit, on ne peut pas lui en vouloir.

Olivier Giroud en méforme et peu utilisé, la jeune garde devait prendre la relève. C’est raté. Et ce n’est pas Ousmane Dembélé qui va changer la donne. Toujours aussi vif et déstabilisateur, il agace autant qu’il étonne. Jamais ses centres ne trouvent preneur, jamais ses tirs ne font mouche. Rageant.

Un pressing défaillant

Didier Deschamps avait fait le choix de bétonner, disons le clairement. Une défense à quatre resserrée, un trio de milieux de terrain hyper travailleurs à défaut d’être créatifs. Et devant ? Débrouillez-vous. Face à l’Espagne et à sa maîtrise technique, il faut presser fort. Et ensemble. Jamais les Bleus n’en ont eu la capacité physique. Dommage de ne pas avoir lancé Antoine Griezmann dans ce milieu à trois dés le départ, histoire d’essayer d’amener un peu plus de technique et de passes clés dans les zones les plus chaudes. Si la défense française a clairement été la satisfaction de cet Euro, la bouillie collective ne peut qu’être pointée du doigt.

Les choix de Didier Deschamps

Impossible de s’attaquer à Didier Deschamps, l’entraîneur (et le joueur) capable de tout gagner. Il connaît la recette. Une recette où le spectacle n’a pas sa place. On le sait. Mais ce mardi soir, face à l’Espagne, ses choix posent forcément question. Le seul joueur à avoir apporté du danger dans la défense espagnole s’appelle Bradley Barcola. Entré à l’heure de jeu, n’aurait-il pas mérité une place de titulaire ? Quand on voit le statut d’un Lamine Yamal, 16 ans, avec la Roja, il y a de quoi se poser des questions.

Avec William Saliba et Mike Maignan, Bradley Barcola est à peu près le seul à avoir fait l’unanimité chez les Bleus. Terne prestation d’Ousmane Dembélé, une nouvelle fois. Ses dribbles sont connus d’avance et ses centres ne trouvent jamais un coéquipier. À quoi bon ? L’ailier parisien semble être un parfait joker. De même, vu les prestations de Randal Kolo Muani et Marcus Thuram en pointe, pourquoi ne pas avoir offert un réel baroud d’honneur à Olivier Giroud ? Avec un Antoine Griezmann en position rapprochée. On ne saura jamais si cela aurait mieux fonctionné. De même, la complémentarité des trois milieux de terrain n’a jamais sauté aux yeux. Leurs profils diffèrent peu. La technique et la créativité manquent cruellement.

Alors forcément, le nom de Zinedine Zidane pour apporter des idées neuves aux Bleus refait déjà surface. La question sur l’avenir de Didier Deschamps a d’ailleurs fusé rapidement en conférence de presse. Ambiance.

Sans Mbappé, les Bleus sont muets (0-0)

Des occasions ratées, une grosse frayeur et un match nul 0-0, le premier de la compétition. L’équipe de France et les Pays-Bas se quittent dos à dos dans ce deuxième match de la poule D de l’Euro 2024.

Antoine Griezmann va mal dormir. Trois occasions nettes. Trois échecs. Cela lui est rarement arrivé pendant sa carrière. À 33 ans, Grizou portait le brassard de capitaine, en l’absence de Kylian Mbappé, préservé suite à sa blessure au nez, lundi, et placé jusqu’au bout sur le banc des remplaçants.

L’équipe de France est bien entrée dans son match, avec intensité et justesse. Les occasions sont là : un tir de loin bien senti, une balle en or qu’Adrien Rabiot préfère tenter d’offrir à Antoine Griezmann au lieu de marquer. Avec un N’Golo Kanté toujours aussi percutant et le retour d’Aurélien Tchouaméni, l’équipe de France avait de quoi remporter la bataille du milieu.

Mais en positionnant Adrien Rabiot dans un rôle hybride de milieu gauche, milieu axial, Didier Deschamps ne s’est-il pas trompé ? Le remix du rôle de Blaise Matuidi à la Coupe du monde 2018 n’a pas fonctionné. Car le milieu de la Juventus Turin (en fin de contrat au 30 juin) s’est retrouvé dans des positions très offensives inhabituelles pour lui. Et il n’a pas été décisif dans ces zones clés. Pas un hasard.

Ni Antoine Griezmann, ni Marcus Thuram n’ont pu trouver le chemin des filets. Pas plus qu’Ousmane Dembélé, dont c’est assez habituel. Ce dribleur né n’a, une nouvelle fois, pas assez pesé, ni effectué les bons choix. Dans ces conditions, malgré les occasions franches, les Bleus auraient pu être punis et ne pas ramener ce point du match nul.

En seconde période, la bataille est rude. Xavi Simons (qui appartient au PSG mais évolue à Leipzig) pense ouvrir le score d’une reprise limpide. Mais un coéquipier du Néerlandais gêne Mike Maignan, une position de hors jeu signalée logiquement via la VAR.

Les entrées tardives d’Olivier Giroud ou de Kingsley Coman ne permettent pas aux Bleus de prendre les devants. Mais avec de telles ressources offensives (Bradley Barcola et Kylian Mbappé n’ont pas été utlisés), cela laisse quelques regrets. Les supporters en attendaient encore plus des finalistes de la dernière Coupe du monde.

Premier 0-0 de l’Euro 2024, ce score ne fait pas les affaires des Bleus, deuxième du groupe. Un match clé qui n’a pas tourné en la faveur des tricolores. Les Bleus affronteront la Pologne mardi soir. Des Polonais qui sont les premiers éliminés de la compétition. Un match sans enjeu pour eux, un match plein d’enjeux pour l’équipe de France.