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ZAPPING – « Stop homophobie » : la subtile technique de Bentaleb (Lille) pour éviter la photo

De nombreux joueurs de confession musulmane évitent soigneusement de participer à la journée de lutte contre l’homophobie organisée par la Ligue de Football Professionnel (LFP). Si la polémique a fait rage concernant le maillot gribouillé en noir par Mohamed Camara, le joueur de l’AS Monaco, la technique de Nabil Bentaleb (Lille) est passée inaperçue.

Un geste beaucoup plus fin que celui de Mohamed Camara. Normal, le milieu de terrain international algérien de Lille, Nabil Bentaleb, est un joueur beaucoup plus technique. Ce dernier a choisi délibérément de ne pas participer à la photo traditionnelle de la LFP pour lutter contre l’homophobie. Pour cela, rien de mieux que… de faire ses lacets.

Comme vous le voyez ici sur ces images dénichées par cet internaute, l’élégant joueur du LOSC a été malin afin de passer entre les mailles du filet. Un lacet à refaire et voilà le travail ! Comme si de rien n’était…

Pour rappel, si certains joueurs de football ne se cachent pas en privé d’être homophobes, d’autres avertissent qu’ils ne peuvent pas apparaître sur des messages en faveur de la communauté homosexuelle car cela mettrait en danger leurs familles restées dans leur pays. C’est notamment le cas pour Mostefa Mohamed (FC Nantes) et sa famille menacée en Égypte.

Football sans collant : la FFF traque-t-elle les musulmans ?

Tout est parti d’un tweet ce lundi 29 avril à 17h17. Un footballeur se plaint d’avoir reçu une remarque d’un arbitre, à la mi-temps d’un match. Un match dont on ne connaît ni le contexte, ni la météo. L’arbitre est venu prévenir ce « Monsieur Sangaré » que dorénavant, le port d’un collant en plein match était encadré. Suite à une circulaire envoyée fin février par la FFF aux différentes ligues de football.

« Hier j’avais match, à la mi-temps l’arbitre il vient me voir : ‘Mr Sangaré, juste pour vous dire, faites attention par rapport à votre collant, on a une circulaire qui est passé et c’est maintenant interdit sauf grand froid’, j’trouve que c juste une chasse aux sorcières. »

En lisant la lettre envoyée par la Fédération Française de Football, on découvre que celle-ci souhaite appliquer un total « principe de neutralité ». Porter un collant ou un casque en match officiel ferait partie pour la FFF « des signes ostensibles visibles d’appartenance ».

« Seule la direction médicale de la FFF pourra accorder une dérogation relative aux ports de ces équipements en cas de présentation d’un dossier médical complet. (…) Ou en cas de grand froid uniquement. » Les joueurs les plus frileux sont désormais prévenus.

Quand faut-il considérer que le « grand froid » est activé ? Alors que le froid s’éloigne petit à petit en France en cette fin avril, certains parents s’inquiètent : « Beaucoup d’enfants dans les catégories jeunes portes des collants l’hiver, Idem chez des U15 et U17, et tous ne sont pas des musulmans ! » Certains ont déjà imaginé la parade, par exemple en achetant des genouillères adéquates ou des jambières de compression.

Sur les réseaux sociaux, et notamment sur X -le plus virulent d’entre eux-, les sportifs sont vent debout contre cette missive. Pour beaucoup, la FFF souhaite « simplement empêcher les musulmans de se couvrir les jambes ». Certains cherchent encore où est la signification religieuse du port du collant en plein match de football. L’islamisation de la France passerait par le port de collants sur les terrains de football ? « On est dans South Park ? », s’étrangle un compte X influent, visiblement surpris par cette lettre de la FFF.

Le collectif contre l’islamophobie a lui aussi réagi rapidement : « Interdiction du port du foulard pour les joueuses musulmanes, interdiction du jeûne pendant le mois de Ramadan, et maintenant interdiction de porter un collant ? Où donc va s’arrêter l’obsession de la FFF sur le contrôle des joueurs musulmans ou supposés comme tels ? »

Ni la FFF, ni Philippe Diallo son président, n’ont encore réagi à la polémique qui vient de naître. Ils devraient la découvrir dans les prochaines heures avec surprise. Puisque cette lettre n’avait alors jamais fuité. Envoyée le 27 février aux ligues et districts, elle rebondit deux mois plus tard via la gêne évidente de certains sportifs ou citoyens.