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Parrainages pour la présidence de la LFP : Vincent Labrune et Cyril Linette en avance

Exclusivité Entrevue – Découvrez les détails des votes de l’association Foot Unis, représentant les 46 clubs professionnels, pour parrainer les candidats à la présidence de la Ligue de Football Professionnel (LFP).

Après s’être entretenu en visio avec les différents candidats à la présidence de la LFP, Foot Unis s’est réuni pour statuer et décerner les parrainages. Quatre parrainages avaient été convenus, finalement trois pourraient être retenus… D’autant que Foot Unis souhaite s’entendre avec l’UAF, elle aussi porteuse de parrainages. Un système particulier, peu clair et qui débouche sur pas mal d’incertitudes.

Seule certitude, à date, l’élection du prochain président de la LFP aura lieu le 10 septembre…

À l’arrivée, d’après nos informations, voici les détails des votes de Foot Unis pour les parrainages des candidats à la tête de la LFP : Vincent Labrune 62% devance Cyril Linette 57%. Ce sont les deux seuls candidats à obtenir plus de 50% des votes. Chaque personnalité pouvait en effet obtenir 100% de votes. Suivent Gervais Martel 26% et Alain Guerrini 24%, au coude à coude. Christophe Bouchet 17% et Stéphane Martin 11% seraient donc éliminés de la course à la présidence.

Pour savoir tout ce qui s’est dit dés mercredi dans le Dèj Foot sur le sujet, extrait de l’émission ici en replay :

EXCLU – Auditions pour la présidence de la LFP : découvrez ce qu’il s’est dit

Exclusivité Entrevue – Découvrez les détails de toutes les auditions du jour des candidats à la présidence de la LFP, dont l’élection aura lieu le 10 septembre. Les différentes personnalités ont eu 15 minutes d’entretien en visio pour proposer leur programme et détailler leur façon d’envisager l’avenir de la Ligue de Football Professionnel.

Alors que l’élection du président de la LFP se tiendra le 10 septembre, les différents candidats ont pu s’exprimer aujourd’hui, pendant 15 minutes, afin de convaincre ceux qui pourront leur offrir un parrainage. Sans parrainage, pas de possibilité pour eux d’être élu.

Voici en exclusivité le résumé de ce que chacun des prétendants a déclaré aux 46 clubs professionnels, réunis sous la bannière de Foot Unis.

Gervais Martel : explique vouloir « juste être membre indépendant », pas président. Il milite pour + de démocratie et donc « + de 3 candidats parrainés ». Il doute aussi du timing de l’élection, propose son réseau d’affaires et ne comprend pas pourquoi la LFP n’a pas vendu l’ancien siège contre du cash.

Karl Olive (déjà au siège des indépendants depuis 4 ans) est soutenu par la FFF. Il insiste sur « le fonctionnement de la LFP qui doit être revu« . Il s’agit de mieux anticiper et passer par le pyramidal plutôt que le vertical. Proposition d’instaurer un conseil de surveillance en plus de CA. Rassembleur, il salue l’apport de beIN et le travail efficace et rapide de DAZN. Il souhaite retisser les liens avec C+ et se pose la question d’un salary cap.

Stéphane Martin met en avant son profil différents, veut renouer le lien avec C+, veut se rapprocher des fans mais pas via des socios…

Christophe Bouchet indique exposer son projet plus tard mais a déjà envoyé une note aux clubs avec des mesures d’urgence (non dévoilées). Il se présente comme quelqu’un de tenace et imaginatif. Mais explique avoir deux défauts : direct et pas flagorneur. Il est clair, il ne sera pas « le copain » mais un « patron ». Pour lui, il existe actuellement un gros problème de méthode. Il veut plus de transparence. Redonner de la place aux clubs (par exemple au sein de la société commercial). Pose la question du train de vie de la LFP et des gros salaires… Et propose de diviser le salaire du président par trois et les autres gros salaires par deux.

Cyril Linette a présenté un programme attendu, rassembleur, peu axé sur lui mais sur comment retrouver un train de vie moins élevé, sortir les clubs de la faillite, mieux vendre le football français, créé un « spectacle », améliorer la production des contenus et mieux anticiper.

L’actu président de la LFP, Vincent Labrune, est reçu en dernier. Il souhaite maintenir son tandem avec Arnaud Rouger, un vrai binôme. Il explique avoir fait face à la plus grande crise du football suite à la plus grande erreur stratégique (MediaPro). Personne n’aurait dû s’en relever, « ils l’ont fait, avec la FFF, avec les clubs« . Sauvetage réussi, selon lui. Il confirme ce qu’il a pu dire récemment : certains essaient de minimiser son bilan. La réforme de la répartition des droits internationaux a permis des succès en Coupe d’Europe. L’affluence et le sponsoring sont record. Les droits tv sont en baisse partout. Ils n’ont pas pu inverser le marché. La somme actuelle est déjà « inespérée ». Il s’agit d’un projet long terme, commencé il y a deux ans. Il propose de renforcer le poids des clubs dans la gouvernance, instaurer une commission déléguée, réduire les charges, renégocier avec l’Etat des accords de redistribution. Il faut renforcer la relation avec beIN, les aider sur la L2 et peut être demain sur une L3 professionnelle.

Foot Unis se réunit actuellement pour procéder aux votes et offrir donc plusieurs parrainages aux candidats du jour.

D’après nos toutes dernières informations, Vincent Labrune, Cyril Linette, Karl Olive et Gervais Martel auraient été choisis par les votes de Foot Unis.

Dés mercredi, dans le Dèj Foot, analyse du duel envisagé entre Vincent Labrune et Cyril Linette :

« beIN tue la L2 », match arrêté, balles de tennis : la Ligue 2 va-t-elle perdre son diffuseur ?

Les supporters de clubs de Ligue 2 sont fous de rage depuis le changement de programmation des matchs de 2e division de football, avec un multiplex le vendredi soir. Grève des chants, banderoles hostiles à beIN Sports, tags des cars de production AMP Visual TV, actes de violence, nouveau week-end tristement animé sur les pelouses de L2.

26 minutes d’arrêts de jeu lors de Lorient-Grenoble, ce samedi après-midi… Les téléspectateurs qui se connectaient furtivement sur beIN Sport à cette heure-là n’ont pas dû bien comprendre le pourquoi du comment d’autant de minutes supplémentaires.

Alors que le coup d’envoi du match Lorient-Grenoble devait avoir lieu à 14h30, ce samedi, deux cars de production audiovisuelle aux abords du stade ont été pris pour cible : actes de violence, tags et injures. Le prestataire a donc décidé de réduire la production à la portion congrue, 2 caméras sur 8 et pas de direct d’avant-match.

Par la suite, de façon coordonnée, les supporters des deux clubs se sont mis à jeter des balles de tennis sur la pelouse. Des actes identiques à ceux de la 1ère journée de championnat, comme ici lors de Metz-Bastia.

Déjà vu sur d’autres matchs, des banderoles demandent « le foot, le week-end, à des horaires décents« . Certains supporters ont aussi utilisé des lasers pour viser en permanence les caméras de beIN. La guerre est déclarée entre les supporters des clubs et le duo LFP+beIN.

Mais on se demande aussi comment autant de balles de tennis ont pu passer le seuil des fouilles de sécurité à l’entrée du stade… Le match a donc été arrêté momentanément à la 25e minute de jeu. Triste spectacle.

La LFP et beIN Sports ont rapidement communiqué au sujet de ces incidents. « Bein Sports condamne avec la plus grande fermeté les actes de violence perpétrées ce matin à Lorient , dont ont été victimes notre partenaire de production et nos collaborateurs et qui n’ont aucune place dans le football et dans une société civilisée. beIN Sports soutient les clubs et les communautés à toutes les échelles du football français depuis plus d’une décennie, en fournissant une qualité de diffusion de premier plan et des investissements considérables pour aider à promouvoir et à développer les ligues françaises – souvent lorsqu’il n’y avait aucun autre soutien », estime le diffuseur qatari, qui a investi 40M€ annuels pour toute la L2 (contre 30M€ pour les deux premiers choix précédemment), un montant bien supérieur au dernier appel d’offres.

BeIN poursuit avec une importante mise en garde« belN SPORTS travaille avec les autorités compétentes pour s’assurer que des mesures appropriées seront prises à la suite de ces attaques, tout en étudiant pleinement sa position en ce qui concerne son partenariat de diffusion en cours ».

De son côté, la Ligue a axé sa communication sur la nécessaire sécurité aux abords des stades : « La LFP et Bein Sports ont confirmé vendredi la tenue d’une réunion avec les représentants de l’ANS pour faire le point de la situation. La LFP et Bein Sports sont convaincus que les clubs font le maximum pour veiller à la sécurisation des personnes et des biens afin que les équipes de production puissent travailler dans de bonnes conditions ».

Fouilles abusives à l’encontre de supportrices avant Monaco-Saint Étienne

Ce fléau commence à sérieusement inquiéter les autorités. Si aucune plainte n’aurait encore été reçue par la justice, l’AS Saint-Étienne s’est adressée à l’AS Monaco au sujet de faits graves, intervenus juste avant le match de Ligue 1, Monaco-ASSE, samedi soir.

D’après France Bleu, les Verts auraient recueilli une vingtaine de témoignages glaçants de supportrices de l’AS Saint-Etienne, victimes de fouilles abusives à l’entrée du parcage, avant le match Monaco-ASSE, en Ligue 1, samedi soir.

Selon elles, et ce n’est pas la première fois, elles auraient été « traitées comme du bétail« . Des contrôles qui ressemblaient à des fouilles corporelles et non de simples palpations. Provoquant le dégoût et la stupeur chez les personnes ciblées.

La Ligue de Football Professionnel suit le dossier de près. De telles scènes ne doivent plus se reproduire. L’Association nationale des supporters a également alerté le ministère des sports.

Après le match, ces supportrices visées ont fait remonter l’information à leur club. L’ASSE a recueilli des témoignages concordants, des femmes qui parlent de « gestes appuyés« , « abusifs« , « de mains aux fesses » et « sur les parties intimes avec lourdeur« . Des gestes qualifiables d’agressions sexuelles.

Le club de la Principauté a pris le sujet au sérieux et promet de « suivre le sujet de près ». Il a par ailleurs transmis le dossier « à la Sûreté Publique, qui assure l’accueil et la sécurité des supporters visiteurs dans la tribune du Stade Louis II.« 

Découvrez quelle somme d’argent réclame Kylian Mbappé au PSG auprès de l’UEFA

Les départs des stars du Paris-Saint Germain ne se font décidément jamais sans vagues. Kylian Mbappé ne déroge pas à la règle puisque le nouvel attaquant du Real Madrid vient d’engager une procédure auprès de la commission juridique de la LFP et de l’UEFA afin d’obtenir des sommes dues, selon Le Monde.

Kylian Mbappé est désormais l’avant-centre du Real Madrid, le plus grand club du monde, mais il n’en oublie pas pour autant le Paris-SG. Car son ancien club lui doit visiblement beaucoup d’argent. Énormément d’argent. Kylian Mbappé possédait à l’époque le plus gros contrat footballistique d’Europe. Forcément, en cas de litige, les sommes montent vite…

Ainsi, il s’estime lésé à hauteur de 55 millions d’euros, l’addition de plusieurs mois de salaires non réglés mais aussi d’une prime d’éthique et d’une prime à la signature. La commission juridique de la LFP et l’UEFA via la Fédération Française de Football (FFF) ont donc été contactées dans ce but précis par le camp Mbappé, comme l’a annoncé Le Monde.

Telegram, IPTV, DAZN, LFP : La solution d’avenir pour voir du football à prix raisonnable sur tous nos écrans

Après le cataclysme des droits TV français au rabais cet été, c’est toute l’économie du football qui doit se mettre à table et revoir son système de diffusion des matchs. Alors que les audiences s’érodent un peu partout, que les jeunes générations se désintéressent des matchs de 90 minutes, le football est à tournant. Quelles solutions sont possibles ?

400M€ de droits TV en moyenne chaque année pour diffuser 8 matchs de Ligue 1 sur 9, voilà le deal obtenu par DAZN, la plateforme de diffusion de contenus sport détenue par Len Blavatnik, l’homme d’affaires (citoyen américain et anglais, né en Ukraine) à la tête d’une fortune d’environ 30 milliards de dollars.

Le hic, c’est que les fans de football en France ne sont pas prêts du tout financièrement et psychologiquement à payer un abonnement de 29,99€ (minimum) sur 12 mois pour voir un tel spectacle, sans émission d’avant, ni d’après match, sans 4K, sans concurrence au PSG, sans star, etc.

Alors quand Shay Segev, le PDG du « Netflix du sport », annonce à L’Equipe dernièrement vouloir « atteindre en 6 mois 1,5M d’abonnés« , désolé mais il rêve. Objectif strictement inatteignable. Un peu comme le milliard de droits TV annoncé par Vincent Labrune, boss de la Ligue de Football Professionnel (LFP) l’an dernier.

Il faut être factuel et connaître le marché français. L’objectif de DAZN n’a rien de réel, en tout cas pas à court terme et en proposant uniquement L1, Ligue des Champions féminine, basket français (Betclic Elite) et sports de combat (MMA-PFL, Kickboxing-Glory).

« J’aimerais pouvoir proposer un prix inférieur si je le pouvais« , poursuit-il, « mais si vous le comparez à un billet de match, combien coûte-t-il aujourd’hui ? Entre 50 et 80 euros en moyenne pour les moins chers« . Les supporters lui répondent volontiers, d’eux-mêmes, via les réseaux sociaux, qu’en s’abonnant à leur club favori de L1, ils payent moins cher à aller directement au stade toute l’année que l’abonnement DAZN sur 12 mois… Difficile de rapprocher les points de vue des deux camps.

Ce qui inquiète, c’est la suite : « Atteindre en six mois 1,5 million d’abonnés, au minimum un million. En prenant en compte les différentes formules, nous avons besoin de 1,5 million d’abonnés, ne serait-ce que couvrir nos dépenses. » DAZN ne rentrera donc jamais dans ses dépenses en un an. Qu’on se le dise. Entre les appels massifs au boycott, la grogne des supporters dans les stades et le triste spectacle proposé, ce n’est pas gagné…

Sans Mbappé, sans Neymar, sans Messi, la L1 ne fait plus rêver. Sans un grand OM pour concurrencer le PSG, aucune histoire à raconter au monde entier. Les droits TV à l’étranger sont d’ailleurs toujours en suspens, non vendus au cas par cas à des diffuseurs. Un cas similaire à la Serie A, le championnat d’Italie a repris samedi mais n’est plus disponible en France. Bein Sport n’ayant pas prolongé le deal. Une aubaine pour étoffer les droits de DAZN en France, mais la plateforme va-t-elle foncer ?

C’est bien de crier contre les pirates, c’est mieux de répondre aux évolutions sociétales

En attendant, les fans de football trouvent des combines illégales pour regarder du football. Où ils veulent, quand ils veulent. C’est le crédo des nouvelles générations. Ces Français, qui s’informent au plus vite, via des notifications et puis c’est tout, veulent faire simple et peu coûteux. Et le plus simple, aujourd’hui, ça s’appelle l’IPTV ou Telegram.

Le football y est disponible dans toutes les langues, à toute heure, en bonne qualité. Et tout est limpide, via un seul compte. Libre à chacun ensuite de regarder sur son smartphone, sa tablette ou sa télé.

Quand on voit dans quelle crise était l’industrie de la musique aux débuts des années 2000, on ne peut y voir que des similitudes avec celle, actuelle, de la télévision. Les majors hurlaient dans les médias contre les pirates, contre le piratage, contre la consommation gratuite de musique. C’est bien de crier, c’est mieux de s’organiser pour répondre aux évolutions sociétales.

Cela ne sert à rien de poursuivre les pirates, ils auront toujours un temps d’avance. La majorité des gens qui regardent actuellement le football français via IPTV ou les canaux Telegram ne sont pas contre le fait de payer un abonnement. Le souci, c’est le prix, et la simplicité pour s’abonner, se connecter. Beaucoup de sexagénaires (et plus) ne comprennent actuellement absolument rien à la façon de faire pour regarder la L1. DAZN (DaZone), ils appellent ça « Dazne » ou ne connaissent absolument pas.

Alors quelle est la solution ? Si l’industrie de la musique a réussi à prendre ce tournant il y a 15 ans, via Spotify ou Deezer par exemple, pourquoi la télévision n’y arriverait pas ? La FIFA et l’UEFA doivent mettre tout le monde à table et stopper la course en avant des droits TV. Une course qui va droit dans le mur. Les diffuseurs n’ont plus les reins assez solides pour suivre. Les audiences ne sont pas assez bonnes pour amener un niveau suffisant de revenus publicitaires. Et les téléspectateurs sont lessivés, financièrement et moralement.

Comme expliqué dans mon émission quotidienne, Le Dèj Foot, en direct, il faudrait donc réunir tous ces acteurs. Les Ligues ont la possibilité de créer leur « Spotify/Deezer » du football, certains grands médias aussi. Il faut réunir les droits, simplifier l’accès, ouvrir à des comptes « famille ». Et ce ne sera pas 1,5 millions d’abonnés à viser mais le double. Deux fois moins chers mais deux fois plus d’abonnés, voilà un deal rentable pour tous. Car, oui, les Français sont prêts à payer 15€-20€ par mois pour la L1 (et d’autres contenus sportifs). Une offre pas forcément facile à mettre en place pour un nouvel entrant sur un marché, comme l’est DAZN. Mais en étant accompagné par la Ligue, par l’UEFA et la FIFA, tout est possible.

Le football n’appartiendra jamais à une élite, c’est un sport populaire et ce sont les Ultras qui mettent l’ambiance dans les stades. Aux dirigeants du football de les choyer. Car sans ambiance, pas d’émotion, pas de football.

Reprise Ligue 1 : Pas d’émission, journalistes décriés, prix repoussants, vague de mécontentement contre DAZN

À 48 heures de la reprise du championnat de Ligue 1, l’heure est au mécontentement. Un sport très français, mais quand même… Entre le prix d’abonnement élevé, le départ des stars du championnat, le manque d’argent des différents clubs et le manque de concurrence, le football français vit de sombres heures.

Il est loin le temps des Neymar, Messi et Mbappé. La Ligue 1 ne fait plus rêver. Et s’attire les foudres des fans de football. Car depuis juillet, on le sait (enfin), c’est DAZN (prononcez DaZone) qui diffusera principalement le haut du panier du football français.

L’entreprise se veut depuis dix ans « le Netflix du sport », il faut donc débourser un abonnement pour regarder du sport. Pourquoi pas. Mais en France, leur catalogue n’est pas extensible : des sports de combat (MMA-PFL, Kickboxing-Glory), la Betclic Elite (basket), la Ligue des Champions féminine et donc, la L1.

En clair, vous avez à débourser 14.99€/mois (engagement d’un an) pour un seul match de L1 (19.99€ sans engagement), pour regarder uniquement une rencontre parmi les matchs du dimanche à 17 heures… Ou 29.99€/mois (engagement d’un an) pour tous les matchs de L1 (39.99€/mois sans engagement).

Pour avoir le match phare du dimanche soir, 20h45 ? Il faudra alors posséder l’abonnement à Bein Sport à 15€. Prix minimum, tout compris, 45€, donc, afin de pouvoir regarder un championnat sans star et sans concurrence pour le PSG.

« Quelle arnaque sérieux, une honte« , « les revendeurs d’IPTV se frottent les mains« , voilà ce que l’on peut lire de plus poli sur les réseaux sociaux ou écouter dans les vestiaires de football en cette période de reprise. Un hashtag #BoycottDAZN a même fleuri sur X récemment. La fronde est en marche.

Le problème général vient aussi des annonces de la mise en place de la diffusion de la Ligue 1 : toujours plus low cost. 5 matchs sur 8 seront diffusés sans l’avis de consultants sur place. Pas d’émission debrief, pas de 4K (en 2024 !), pas de multiplex, pas de sonorisation des arbitres. Régression totale à tout niveau.

Pour information, si les Français râlent, à l’étranger, ils pourraient en faire autant : en Espagne, l’abonnement à la Liga coûte 62€ (MovieStar et DAZN). En Allemagne, la Bundesliga est à 65€ par mois. En Angleterre, la Premier League coûte 69€. Oui, chez eux, les stars sont présentes et la qualité de jeu, en quelque sorte garantie…

Les journalistes et consultants qui viennent de rejoindre au compte goutte l’expérience DAZN France en prennent aussi pour leur grade. À commencer par Walid Acherchour, l’éditorialiste de Winamax TV et RMC, avait vivement critiqué le choix du diffuseur DAZN… avant de rallier leurs rangs. Et de supprimer son tweet disponible ci-dessous.

Droits TV Ligue 1 : Joseph Oughourlian (RC Lens) dégomme l’accord Bein-DAZN

Les clubs de Ligue 1 connaissent enfin le montant des droits TV ainsi que les diffuseurs du championnat. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils en sont satisfaits. Tout comme les téléspectateurs.

Joseph Oughourlian est certainement le président de club de Ligue 1 le plus expert de la finance. Grand patron de fonds d’investissement, il dirige le RC Lens avec succès depuis 2018. Alors, sa parole est d’or quand il s’agit d’aborder l’économie du football professionnel français.

Dimanche, un accord était enfin trouvé pour apporter une manne de 500M d’euros aux clubs de L1 : 400M d’euros pour diffuser 8 matchs d’un côté (DAZN, nouveau venu qui devrait proposer un abonnement à 34 euros par mois !) et 100M d’euros pour 1 match, celui du dimanche soir de l’autre (Bein Sports).

Mais cet accord bouclé en urgence ne convient pas à tout le monde. Lens, Lyon, Saint-Etienne, Brest et Rennes ont voté contre. En vain. C’est celui qui a été retenu définitivement pour 5 saisons. Une perte nette évaluée à environ 30% selon les clubs par rapport aux dernières saisons. Et un montant global si bas des droits jamais vu depuis plus de 20 ans.

Une catastrophe économique pour la majorité des clubs de L1 (pas les plus riches). Le fossé va se creuser encore plus entre les gros fonds et les plus modestes clubs. Et tant qu’il n’y aura pas un OM fort, apte à concurrencer un peu le PSG, le spectacle du haut de tableau n’attirera malheureusement pas les foules. Il faut être réaliste.

Alors Joseph Oughourlian tape du poing sur la table. Sur LinkedIn, il n’hésite pas à se prononcer avec honnêteté contre ce deal : « Je suis un président inquiet pour ses supporters cherchant à voir les matchs de leur club de cœur. Pour avoir accès à l’intégralité du championnat, il faudra désormais cumuler un abonnement DAZN (8 matchs sur 9) dont le prix avoisinera les 35 euros et un abonnement beIN (pour l’affiche du week-end) à 15 euros par mois. 50 euros mensuellement, entre 500 et 600 annuellement, voici le (cher) prix à payer pour suivre la Ligue 1. Cet élément qui apparaît bien secondaire au moment où mes confrères ne s’intéressent qu’au prix de vente des droits, est pourtant central. Il nous renvoie à un principe fondamental que l’on bafoue : le positionnement prix d’un produit. »

Il poursuit : « Après le tandem Amazon (dont le Pass Ligue 1 coûtait 14,99 euros en sus de Prime) Canal+ (autour de 20 euros par mois), comment peut-on penser qu’une inflation du coût d’abonnement avec un accès à des catalogues moins généralistes pourra soutenir une croissance des téléspectateurs du football français ? Comment songer un instant qu’aller à contre-pied de la tarification attractive des offres plébiscitées du marché (moins de 15 euros par mois pour Netflix par exemple) peut être une voie durable pour le sport le plus populaire qui soit ? »

Une analyse honnête et un triste constat de la situation : « Je suis un Président inquiet pour l’état financier du foot français. 500 millions d’euros valorisés, c’est in fine environ 9 millions d’euros pour le RCL. Jamais les clubs de L1 n’ont touché aussi peu au titre des droits TV. À l’inverse, souscrire à l’offre L1 a rarement représenté pour les fans un tel effort financier. À titre de comparaison, payer l’offre TV cette saison sera plus onéreux que l’abonnement le plus cher à Bollaert (545 euros). Cette tarification ouvre clairement la voie du piratage. » Avec de telles dépenses obligatoires pour suivre seulement le football français, en effet, l’IPTV a de l’avenir. Intraçable et très fonctionnel, la télé piratée va encore faire des adeptes.

Il conclut : « En outre, avec une visibilité des partenaires dégradée, c’est tout un schéma de revenus qu’il faudra réinventer. Je suis un membre du CA de la LFP inquiet. Alors que la contrainte d’absence de diffuseur devait nous amener à saisir l’opportunité d’un pilotage de notre propre offre TV, lisible, plurielle et abordable, cet entêtement à penser montants fixes me renvoie aux mirages du passé. »

« Par ailleurs, alors qu’il y a toujours eu consensus à refuser de vendre l’affiche de la journée à un acteur isolé, céder tardivement à cette tentation crée un revirement où l’économique court-termiste prend le pas sur le stratégique. « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent » disait Einstein, je crains que le pseudo-conservatisme des présidents ne nous y mène tout droit. » Voilà qui est clair.