fbpx

Scandale #MeToo dans le catch, Amale Dib dénonce Tristan Archer

C’est une nouvelle affaire de violences et aggressions qui secoue le milieu du catch français. Et fait froid dans le dos. L’ex-catcheuse de la WWE, Amale Dib (« French Hope ») vide son sac concernant des faits de harcèlement et de violences à son encontre. Elle vise nommément l’Amiénois Tristan Archer, preuves à l’appui.

Une longue lettre poignante, qui laisse sans voix. En français et en anglais. Amale Dib ne pouvait plus garder tout ça pour elle. La catcheuse française, passée par la mythique WWE, alerte les autorités plusieurs années après les faits.

La jeune femme de 31 ans parle de « misogynie, menaces, harcèlement, racisme, intimidations, homophobie… » Une plongée terrible dans les coulisses du catch français.

Si ce sport-spectacle est en partie scénarisé, tout ce qui est raconté ici est bien un témoignage réel. Malheureusement.

C’est le catcheur de 38 ans, Tristan Archer, de son vrai nom Clément Petiot, qui est visé par Amale pour ces faits gravissimes.

Amale commence en expliquant que « trop de choses sont restées dans l’ombre, car noyées dans l’incertitude, l’absence de témoignages, et aussi la protection aveugle des workers mal informés ou choisissant de fermer les yeux. Je tiens à jurer que je ne parlerai que de mon expérience. Ces faits dépassent les intérêts directs à court terme du catch français et doivent servir à assainir ce milieu quitte à faire tomber ses figures de proue. »

Elle ajoute : « Je prends la parole, acculée par l’anxiété, la pression, la colère et aussi la peur. Je sais que mon témoignage sera entendu et que les choses pourront enfin changer.« 

Amale rentre dans les détails très vite : « J’ai été la victime du comportement extrêmement abusif et décomplexé du catcheur français TRISTAN ARCHER.« 

Poursuivant : « Mon seul tort a été de rester silencieuse pendant tout ce temps. Je ne m’exprimais pas par honte, par peur de ne pas être entendue, par peur des représailles, mais j’agis aujourd’hui en ayant accepté que l’ensemble des acteurs de ce milieu sauront résolument se ranger derrière ce qui est juste (…) Cette histoire dépasse de loin le catch et relève de la justice, de la morale et de la conscience humaine.« 

Amale Dib espère « que (son) témoignage permettra de libérer les dernières langues qui sont restées liées par la peur ou manipulées par cet homme. »

Le reste de sa lettre relate des moments effroyables.

« Tristan et moi avons eu une relation passée. Celle-ci fut marquée par des abus physiques, psychologiques et émotionnels. Il m’a humiliée, rabaissée, trompée, fait perdre confiance en moi, forcée à arrêter mes études, menacée, menacé ma famille. Il a menacé de dévoiler des photos intimes à ma famille si je ne lui obéissais pas. Quand j’ai eu des pensées suicidaires, il m’a expliqué vouloir que je fasse tout ce qu’il demandait avant, et qu’après je pourrais mourir en paix. Depuis, je vis avec la peur constante qu’il mette ses menaces à exécution. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.« 

Elle détaille des souvenirs de violence ultime : « Il a frappé et poussé sur la route une amie proche qui essayait de me défendre et de me prévenir de son comportement malsain. Il m’a ensuite immobilisée afin que la femme avec qui il entretenait une liaison me frappe, laissant des marques pendant plusieurs mois sur mon visage. J’ai dissuadé mon amie de porter plainte à cette époque, aveuglée par son emprise. Il a accumulé des comportements violents envers moi, envers d’autres femmes, envers des collègues de travail, envers des fans.« 

Autre extrait : « J’ai tourné la page lorsque j’ai été signée à la WWE. Pendant toute cette période, il a toujours été aimable avec moi, mais il continuait de m’envoyer des messages pour avoir des nouvelles, même si je ne lui répondais quasiment plus (…) Cependant, son comportement à mon égard s’est intensifié récemment, menant à du harcèlement, des menaces, de l’intimidation, des propos racistes et misogynes, de la diffamation auprès de mes collègues et des promoteurs de catch, ainsi que des tentatives de sabotage de ma carrière. »

« J’ai décidé de rester loin de lui. J’ai commencé à entendre ses diffamations, son obsession, son acharnement sur moi, son désir de m’écarter des shows et de monter les gens contre moi, jusqu’au jour où tout a éclaté sur le chemin d’un show alors que je ne lui adressais plus la parole. Je l’ai entendu dire que sa vie était dure en tant qu’homme blanc et qu’il n’avait jamais eu de privilèges, que la vie était plus facile pour les femmes racisées. Cela m’a fait sortir de mon silence, moi qui ai réellement vécu de la discrimination à cause de mes origines.« 

« Il a créé un faux compte pour masquer le fait qu’il avait dit à sa compagne de l’époque qu’il n’allait plus me contacter, et m’a bloquée de son compte principal. Ce compte a été utilisé pour me stalker, stalker mes proches (plusieurs personnes l’ont retrouvé dans leurs stories) et pour perpétuer du harcèlement, des messages insistants non sollicités, et toute sa manipulation pour faire passer pour le gentil ensuite.« 

« Il a ensuite découvert que j’étais en relation avec quelqu’un. Il nous a traqués, a tenu des propos insultants à mon égard auprès de mon partenaire dans l’espoir de provoquer une rupture et de saboter jusqu’à ma vie privée. Il a tenu des paroles très violentes, diffamatoires, misogynes.« 

« Les menaces et intimidations constantes de sa part ont eu un impact terrible sur ma santé mentale et émotionnelle, me conduisant à chercher de l’aide professionnelle et à organiser ma vie professionnelle et personnelle pour l’éviter à tout prix. J’ai perdu énormément de poids, comme à l’époque où j’étais sous son emprise (45 kg) et traverse quotidiennement des épisodes sévères d’anxiété, de stress, de troubles alimentaires impactant l’intégralité des aspects de ma vie : ma santé physique, mentale, mes relations, mes activités. Je me vois mourir à petit feu alors que je ne souhaitais qu’une chose : qu’on me laisse tranquille. (Photos à l’appui.) Il a osé me diffamer même sur mon physique en disant partout que si j’avais maigri, c’était parce que je prenais de la cocaïne, alors qu’il est le seul responsable de mon état. Tout cela doit cesser, ma vie en dépend. »

Les mots et les preuves en photos semblent accabler Clément Petiot, alias Tristan Archer.

Tristan Archer dépeint comme un « homme nocif » au plus haut point. « Aujourd’hui, je prends la parole en public pour essayer de faire bouger les choses, malgré la peur des représailles. En France plus qu’ailleurs, je pense qu’il est plus qu’important que ces affaires soient ébruitées et révélées au grand public, qui mérite de voir le vrai visage de ses catcheurs et de protéger les femmes et les futures générations. Je sais qu’il essaiera de diffamer et de discréditer mon discours comme il l’a toujours fait. Mais cette fois-ci, les choses seront différentes.« 

Amale Dib a rapidement reçu de nombreux soutiens sur les réseaux sociaux. Mais également d’anciens catcheurs. Lui aussi passé par la WWE, bien avant Amale, Tom La Ruffa a posté une vidéo sur son compte X pour témoigner à la jeune femme de son total soutien.

En attendant les avancées des procédures judiciaires, Entrevue rappelle que Tristan Archer bénéficie tout de même de la présomption d’innocence.

« Sauvez l’Arménie », une centaine de personnalités en appel à Emmanuel Macron

Un appel à l’aide. Une centaine de personnalités de tout milieu ont publié une lettre ouvert au Président de la République, dans Le Point. Élus de tout bord, stars du ciné, de la musique, journalistes ou avocats, ils lancent l’alerte concernant la survie de l’Arménie.

Un petit pays peuplé d’environ 3 millions d’habitants. L’Arménie, berceau du Christianisme, est entouré de deux pays totalitaires, la Turquie et l’Azerbaïdjan. Ce dernier étant classé parmi les pires pays au monde en termes de droits de l’Homme, droits de la presse, droits des femmes, pluralité, etc. L’Arménie est aujourd’hui menacée à l’intérieur de ses frontières, alors que l’Azerbaïdjan revendique violemment certains territoires stratégiques.

Tout cela fait suite à l’épuration ethnique menée contre les 130 000 habitants d’Artsakh, expulsés par la force de leurs terres ancestrales, en 2023. L’Azerbaïdjan, pays dont Staline a créé les frontières arbitrairement après la première guerre mondiale, n’a jamais accepté la présence de l’Arménie millénaire. Le gouvernement Aliyev ayant inscrit la haine des Arméniens dans les manuels scolaires, dés le plus jeune âge.

Dans Le Point, cette lettre ouverte est celle de Français, parfois d’origine arménienne, conscients de l’urgence de sauver un pays ami de la France. Entrevue se propose de vous la partager.

« Élus de tous bords politiques et représentants de la société civile, nous avons par la présente l’honneur de solliciter votre bienveillante attention sur une situation d’urgence qui inquiète nombre de républicains et de défenseurs des droits de l’homme français : celle de la survie de l’Arménie.

Nous connaissons votre engagement sur le sujet, et les efforts humanitaires, politiques et diplomatiques que déploie sous votre mandat la France pour aider ce pays ami, en butte aux menaces que font peser sur son existence des forces se réclamant du panturquisme, dont le fer de lance se trouve actuellement à Bakou. Nous vous remercions en particulier de votre initiative visant à apporter une assistance militaire à caractère défensif à cet État, en permettant la fourniture de certaines armes ainsi que la formation dans nos meilleures écoles de soldats arméniens.

L’Arménie, un pays si proche de nous

Mais il est, hélas, à craindre que ces efforts ne suffisent pas à inciter le régime Aliev à renoncer à ses projets expansionnistes et criminels. Jouissant d’une réelle supériorité militaire, acquise notamment grâce à ses revenus gaziers et pétroliers et au soutien de l’État turc, l’Azerbaïdjan est plus tentée que jamais par l’option de l’escalade militaire. D’autant que le nettoyage ethnique de la population arménienne du Haut-Karabakh s’est avéré payant à ses yeux, et que l’ouverture à la démocratie de l’Arménie l’a isolée, en la mettant en délicatesse avec son allié stratégique russe traditionnel. Il s’ensuit pour elle une situation dangereuse, confinant au risque d’effacement, cent ans après le génocide de 1915.

Cette forte probabilité, si elle venait à se réaliser, ne constituerait pas seulement une catastrophe absolue pour nos frères d’Arménie, un pays si proche de nous par son histoire et ses valeurs ; elle représenterait un terrible échec pour l’humanité, et par conséquent pour la France, l’Europe et l’ensemble des puissances qui œuvrent au respect du droit international et à la victoire de la justice sur la force.

Monsieur le président de la République, si la situation nous paraît suffisamment grave pour vous alerter, l’espoir est toujours de mise tant que le pire ne s’est pas produit. Aussi croyons-nous qu’il est encore temps, sur ce front, de conjurer le danger en donnant l’exemple d’une mobilisation encore plus forte au côté de l’Arménie. Voilà pourquoi nous plaidons en ces lignes pour l’envoi d’une force militaire française au sein de cette nation sœur. Un contingent de paix, dont la présence effective, viserait à dissuader ceux qui envisageraient de s’en prendre à l’Arménie.

Nos armées, déjà présentes dans un certain nombre de pays, sont habituées aux missions de maintien de la paix et à l’action humanitaire. Il nous semble qu’en faisant aussi flotter le tricolore dans ce pays en danger, tout en y affirmant leur vocation exclusivement pacifique, elles y feraient revivre le souffle de l’espoir, de la solidarité et de la liberté, et qu’elles renforceraient par là même notre propre système immunitaire contre les vents mauvais du totalitarisme, de l’obscurantisme et du repli sur soi.

En vous remerciant de votre attention, et en vous priant d’agréer monsieur le président, l’expression de notre haute considération. »

*Signataires :

Anne Hidalgo, maire de Paris
Élisabeth Badinter, philosophe
Bernard Kouchner, ancien ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France
Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France
Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes
Éric Ciotti, président des Républicains, questeur de l’Assemblée nationale, député des Alpes-Maritimes
Bernard-Henri Levy, écrivain
Pascal Bruckner, philosophe
Jean-François Colosimo, théologien, écrivain, éditeur
Christian Estrosi, maire de Nice
François-Xavier Bellamy, eurodéputé français
Robert Guédiguian, cinéaste
Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation nationale, directeur du laboratoire de la République
Bruno Le Roux, Ancien ministre de l’Intérieur
Laurence Rossignol, sénatrice du Val-de-Marne, ancienne ministre des Familles, de l’Enfance, des Droits des femmes
Dominique Sopo, président de SOS Racisme
Mario Stasi, président de la Licra
Simon Abkarian, acteur
Marc Alpozzo, philosophe, essayiste
Monique Atlan, écrivaine
Fabrice Balanche, géographe, maître de conférences à l’Université Lyon-II
Nektar Balian, 4e adjointe au maire d’Arnouville
Dominique Baqué, philosophe, critique d’art
Nicolas Bary, réalisateur et scénariste
Shani Benoualid, association #JeSuisLà
Étienne Blanc, sénateur du Rhône
Patrick Bloche, Adjoint à la Maire de Paris
Elise Boghossian, fondatrice d’EliseCare
Anne-Laure Bonnel, Réalisatrice
Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice
Colombe Brossel, sénatrice de Paris
Jean-Christophe Buisson, journaliste, directeur adjoint de la rédaction du Figaro Magazine
Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès
Luc Carvounas, maire d’Alfortville
Danièle Cazarian, ancienne députée du Rhône
Alexandra Cordebard, maire du 10e arrondissement de Paris
Julie Couturier, avocate
Jeanne D’Hauteserre, maire du 8e arrondissement de Paris
Nicolas Daragon, maire de Valence
Marie-Pierre de la Gontrie, sénatrice de Paris
Léon Deffontaines, tête de liste de la Gauche unie pour le monde du travail aux élections européennes
Mickaël Delafosse, maire de Montpellier
François Devedjian, avocat
Roger-Pol Droit, philosophe, écrivain
Vincent Duclert, historien, chercheur à l’EHESS
Lamia El Araje, première secrétaire fédérale du Parti socialiste de Paris
Frédéric Encel, géopolitologue
Raphaël Enthoven, philosophe
Rémi Féraud, sénateur de Paris
Berivan Firat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F)
Lef Forster, avocat
Brigitte Fossey, actrice
Caroline Fourest, journaliste
Michel Fournier, président de l’Association des maires ruraux de France, maire de Voivres
Roman Frayssinet, humoriste
Jean-Marc Germain, eurodéputé français
Alexis Govciyan, conseiller de Paris, élu du 9e arrondissement
Virginie Guillaume, présentatrice
Jean-Jacques Guillet, maire de Chaville
Cyril Hanouna, présentateur
Stéphane Hasbanian, avocat
Pierre Henry, président de France Fraternité
Isabelle Ithurburu, présentatrice
Paula Jacques, écrivaine
Jarry, humoriste
Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence
Bernard Jomier, sénateur de Paris
Patrick Karam, vice-président du conseil régional d’Île-de-France
Robert Kechichian, réalisateur
Daniel Keller, ancien grand maître du Grand Orient de France
Georges Kepenekian, conseiller municipal de la ville de Lyon – Élu du 3e arrondissement
Marc Knobel, historien
Nathalie Krikorian-Duronsoy, historienne et philosophe politique
Pascal Légitimus, comédien
Eric Lejoindre, maire du 18e arrondissement de Paris
Nathalie Loiseau, eurodéputée française
Mathieu Madenian, humoriste
Richard Mallié, maire de Bouc-Bel-Air et conseiller départemental
Jacky Mamou, président d’Urgence Darfour et ex-président de Médecins du monde
Hélène Mannarino, animatrice
André Manoukian, artiste
Chris Marques, sanseur
Alexandra Martin, députée des Alpes-Maritimes
Éric Marty, écrivain, universitaire
Evagoras Mavrommatis, président de la communauté Chypriote de France et du reste de l’Europe
Ophélie Meunier, présentatrice
Jean-Pierre Mignard, avocat
Claude Mutafian, historien
Éric Naulleau, écrivain
Vincent Nioré, avocat
Nicolas Offenstadt, historien français
Richard Orlinski, artiste
Pierre Ouzoulias, vice-président du Sénat, sénateur des Hauts-de-Seine
Benjamin Patou, homme d’affaires
Caroline Proust, actrice
Audrey Pulvar, adjointe à la maire de Paris
Stéphane Ravier, sénateur des Bouches-du-Rhône
Robert Redeker, philosophe
François Rochebloine, ancien député de la Loire
Anne Roumanoff, humoriste
René Rouquet, ancien député du Val-de-Marne
Michèle Rubirola, première adjointe au maire de Marseille
Daniel Salvatore Schiffer, philosophe
Romaric Sangars, écrivain
Isabelle Santiago, députée du Val-de-Marne
Levon Sayan, président d’Aznavour pour l’Arménie
Bernard Schalscha, éditorialiste à la Règle du jeu
Dominique Schnapper, sociologue, directrice des études à l’EHESS, membre honoraire du Conseil constitutionnel
Steve Suissa, réalisateur
Francis Szpiner, sénateur de Paris
Rachid Temal, sénateur du Val-d’Oise
Yves Ternon, historien
Seta Theodoridis, présidente de la Communauté héllénique de Paris et des environs
Titoff, humoriste
Anouch Toranian, adjointe à la maire de Paris
Thibaud Vézirian, journaliste
Charles Villeneuve, journaliste
Olivier Weber, écrivain
Ariel Weil, maire de Paris Centre
Tigrane Yegavian, analyste, journaliste et enseignant
Jean-Claude Zylberstein, avocat, éditeur, écrivain