C’est si facile (et si récurrent) de taper sur la Ligue de Football Professionnel (LFP). Après le fiasco des derniers droits TV de la Ligue 1, la LFP met les bouchées doubles pour faire renaître le football français. En commençant par l’image des futures champions de France.
De nouvelles médailles et un nouveau trophée, voilà les annonces de la Ligue en cette fin de semaine. Vincent Labrune et ses équipes ont reçu certains médias ce jeudi au siège de la Ligue.
Exit l’Hexagoal et sa référence marquée à l’Hexagone. Place à des inspirations plus… américaines. On sait le président de la LFP très fan des sports US. Ceci explique sûrement cela.
Si ce nouveau trophée de 54 cm pour 13 kilos était celui de la NBA (basket américain), on ne s’en serait pas étonné. Il lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Une coupe en laiton nickelé doré où apparaissent les insignes « L1 », dans une sorte de « V » de victoire…
Sur le socle, on distingue les noms des anciens vainqueurs du championnat depuis 1932.
Qui est à l’origine de cette création sans nom spécifique ? Mathias Kiss (ci-dessus en photo), avec la Maison Christofle. Pour accompagner cette coupe, des médailles très « rappeur américain » seront décernées aux vainqueurs.
« On est assez fier. Un trophée c’est quelque chose de majeur, cela incarne une discipline, une compétition et une marque. C’est à la fois un objet sportif convoité par un joueur mais aussi un attribut de marque qui fait rêver. On veut passer avec la Ligue d’une marque institutionnelle à une marque émotionnelle », a expliqué Vincent Labrune en marge de la présentation.
Cyril Linette aura mené une campagne honorable, avec beaucoup d’idées neuves pour le football français, mais la machine autour de Vincent Labrune semblait décidément trop puissante pour le déstabiliser.
Vincent Labrune vient d’être élu à plus de 85% des voix lors de l’Assemblée Générale de la Ligue de Football Professionnel (LFP). Au premier tour, il a écarté Cyril Linette avec 14 voix contre 2. Beaucoup de présidents avaient laissé entendre à Cyril Linette qu’ils voteraient pour lui avant de voter pour Vincent Labrune. Un classique en politique. Et dans les coulisses du football, désormais.
Sans surprise, Vincent Labrune décroche un second mandat de quatre ans et tentera de sortir le football français dans le trou dans lequel il est coincé depuis des mois.
Redonner de la visibilité médiatique au football français via DAZN sera une priorité. Le diffuseur étant en difficultés actuellement, à cause de tarifs d’abonnement bien trop élevés par rapport au marché français.
Vincent Labrune aura aussi la lourde tâche d’éviter la faillite de certains clubs professionnels, durement touchés par la chute des droits TV. Le président de la LFP devra aussi poursuivre le travail de sécurisation des stades, mettre fin au marché noir ou encore retisser un lien avec les groupes de supporters, garants des chaudes ambiances dans les stades.
Après une campagne expresse, et une façon d’élire le président bien complexe et si peu transparente, Vincent Labrune gagnerait aussi énormément à transformer l’instance en profondeur.
Les nouveaux membres du conseil d’administration de la LFP sont donc : Nasser Al-Khelaifi (PSG), Jean-Pierre Caillot (Stade de Reims), Damien Comolli (Toulouse FC), Olivier Letang (LOSC), Pablo Longoria (Olympique de Marseille), Jean-Pierre Rivère (OGC Nice) et Juan Sartori (AS Monaco).
Les membres indépendants sont : Vincent Labrune, Cyril Linette, Karl Olive, Mark Keller (FFF), Laurent Nicollin (Foot Unis), Philippe Piat (UNFP), David Terrier (UNECATEF), Jacky Bonnevay (SAFE), Olivier Lamarre (SNAAF), Lola Pierres (AMCFP) et Eric Rolland (AMCFP).
À noter que Cyril Linette devrait démissionner pour laisser sa place à Alain Guerrini (Panini), comme dévoilé par Entrevue pour favoriser le parrainage de Cyril Linette.
Interviewé ce matin par le journal L’Equipe, le candidat à la présidence de la Ligue de Football Professionnel (LFP) s’est montré très clair : oui, on lui a fait du chantage afin qu’il obtienne les parrainages pour se présenter dans la course à la tête de la LFP.
Cyril Linette est habitué à recevoir des bâtons dans les roues. Alors que certains pensaient que sa candidature ne serait qu’un feu de paille, le voilà en « finale » face à Vincent Labrune, le président sortant. L’élection aura lieu le 10 septembre, dans moins de six jours. Dans un format toujours aussi particulier.
Pour faire simple, pour obtenir ce droit-là, Cyril Linette devait être parrainé par les grands acteurs du football français. Mais visiblement, malgré la grogne des supporters et le courroux du grand public, l’entre-soi prédomine. Chacun veut préserver ses intérêts.
Ainsi, alors que les 46 clubs professionnels (Foot Unis) avaient validé le parrainage de Cyril Linette pour un duel face à Vincent Labrune, l’Union des Acteurs du Football (UAF), représentée par Philippe Piat (UNFP), a tout fait jusqu’au bout pour valider le parrainage de leur ami Alain Guerrini, patron de Panini, qui n’a pourtant aucun programme pour le football français.
Comme il l’explique dans le journal L’Equipe, Cyril Linette a donc été forcé de refuser de siéger au Conseil d’administration de la LFP si jamais il n’est pas élu la semaine prochaine… Un engagement obligatoire pour lui garantir le parrainage de l’UAF, lui aussi vital pour se présenter… Chantage, quand tu nous tiens.
Et comme révélé dans Entrevue la semaine dernière, c’est bien la ministre des sports en personne qui a dû décrocher son téléphone pour appeler le président de la FFF, Philippe Diallo, afin de mettre un coup de pied dans la fourmilière… Effet garanti.
« Cela fait partie de la négociation qui m’a été proposée« , concède Cyril Linette dans cette longue interview de deux pages.
« Je n’ai pas eu le choix. Je n’avais pas d’autre option que d’accepter si je voulais avoir mon parrainage. Mon objectif étant de gagner, je me pose un peu moins la question. Ma détermination est absolue. Ce n’est pas une question d’opportunisme. C’est du pragmatisme. Pour l’élection, mon premier objectif est d’être premier à l’assemblée générale. Ensuite, avoir la majorité dans les deux collèges de L1 et de L2. Puis, le Conseil d’administration, c’est un peu de la politicaillerie, on verra si dans cet environnement-là, je peux tirer mon épingle du jeu. Je pense que je peux créer un élan par mon profil et mon projet et virer en tête à l’AG. Je suis déterminé.«
Le monde du football saura le 10 septembre qui est l’élu. La bataille pour accéder au trône, le poste de président de la Ligue de Football Professionel, est officiellement lancée. Cyril Linette vient d’obtenir les parrainages nécessaires, après d’intenses négociations en coulisses.
Si Cyril Linette n’est pas élu à la tête de la LFP le 10 septembre prochain, il devra démissionner de son poste au Conseil d’administration (acquis grâce aux parrainages). Voilà le type de chantage exercé par les hautes sphères du football français afin de lui permettre de concourir pour le poste de président de la Ligue. Un monde où chacun semble se tenir par la connaissance des casseroles de l’autre camp… Et où l’entre-soi agace prodigieusement les supporters de tout bord.
Ainsi, ce lundi, enfin, l’Union des Acteurs du Football (UAF) a daigné ajouter Cyril Linette à sa liste de parrainages. Alors que ce dernier était le seul candidat possible pour concurrencer Vincent Labrune dans le cadre d’une campagne expresse à la présidence. Et que ce dernier avait bénéficié du vote de Foot Unis, jeudi, comme révélé par Entrevue.
Le duel aura donc lieu. Le controversé et très critiqué Vincent Labrune, qui a hérité du poste de président au pire moment pour les finances du football français, et le candidat de la ministre des sports, qui se veut rassembleur, Cyril Linette, ex-directeur général de L’Équipe et du PMU.
« J’ai dû m’engager formellement auprès des Familles, soucieuses de conserver une part de voix, à ne pas rester au conseil d’administration dans l’éventualité où je ne serais pas élu président », a expliqué Cyril Linette sur X, suite à nos révélations. « Mais l’élection nous offrira l’opportunité de débattre des évolutions nécessaires dans la gouvernance pour une meilleure représentativité des parties prenantes ».
Alors que les présidents des 46 clubs professionnels avaient voté jeudi pour parrainer Vincent Labrune et Cyril Linette afin qu’il y ait une campagne pour la présidence la LFP pendant 10 jours, l’Union des Acteurs du Football (UAF) a écarté ce dernier, ouvrant la voie à une réélection de Vincent Labrune, sans opposition. Nouveau fiasco pour l’image du football français.
Comme dévoilé en exclusivité jeudi par Entrevue, les acteurs majeurs du football français ont voté pour un duel entre le président sortant Vincent Labrune et le candidat à la présidence de la LFP, Cyril Linette. Karl Olive, député Renaissance, et Gervais Martel, bien que parrainés par Foot Unis, souhaitent siéger au Conseil d’Administration et non pas prendre le poste.
Coup de tonnerre ce midi après la concertation de l’Union des Acteurs du Football (UAF), qui décerne aussi des parrainages et réunit d’autres acteurs de la « famille du football », comme le syndicat UNECATEF, de l’influent Philippe Piat.
Alors que les 46 clubs professionnels avaient écarté Alain Guerrini (Panini) de la course la veille, Philippe Piat aurait pesé de tout son poids pour tout de même faire parrainer son ami… Et donc écarter ceux qui avaient été légitimement élu.
Exit Cyril Linette -et son programme novateur et rassembleur-, place aux accords entre amis. À l’ancienne. De quoi générer une nouvelle fois une pluie de commentaires négatifs de la part de tous ceux qui suivent cette triste pièce de théâtre.
Ainsi, le journaliste de L’Equipe, Vincent Duluc, n’y est pas allé par quatre chemins. Il balance : « Les joueurs professionnels français, représentés par l’UNFP, font basculer l’élection de la LFP parce que leur syndicat a un lien financier avec Panini, préféré à Linette ou Martel. J’espère qu’ils sont au courant.«
D’après nos informations, Cyril Linette et ses équipes continuent la bagarre en coulisses. Outrés par cette situation d’un autre temps, ils auraient pris contact avec le ministère des sports et le sommet de l’Etat, afin de faire évoluer cette situation. Soucieux d’éviter de nouveaux soubresauts autour du football français, déjà bien chahuté par les droits TV, la qualité et le prix des retransmissions ou la grogne des supporters de Ligue 2 envers beIN, les politiques suivraient tout cela de près et voudraient agir si rien ne bouge rapidement.
Le football français n’a rien à gagner à rester dans cette situation figée, où l’entre-soi semble de mise. Vincent Labrune non plus. Il est mieux pour tous d’organiser une vraie campagne à 10 jours de l’élection du président de la Ligue (LFP), comme l’explique sur X le journaliste d’Entrevue, Thibaud Vézirian.
Que ce soit Cyril Linette ou Vincent Labrune qui l’emporte par la suite, peu importe. Mais au moins, il n’y aura pas eu de simulacre d’élection. C’est déjà ça.
Exclusivité Entrevue – Découvrez les détails des votes de l’association Foot Unis, représentant les 46 clubs professionnels, pour parrainer les candidats à la présidence de la Ligue de Football Professionnel (LFP).
Après s’être entretenu en visio avec les différents candidats à la présidence de la LFP, Foot Unis s’est réuni pour statuer et décerner les parrainages. Quatre parrainages avaient été convenus, finalement trois pourraient être retenus… D’autant que Foot Unis souhaite s’entendre avec l’UAF, elle aussi porteuse de parrainages. Un système particulier, peu clair et qui débouche sur pas mal d’incertitudes.
Seule certitude, à date, l’élection du prochain président de la LFP aura lieu le 10 septembre…
À l’arrivée, d’après nos informations, voici les détails des votes de Foot Unis pour les parrainages des candidats à la tête de la LFP : Vincent Labrune 62% devance Cyril Linette 57%. Ce sont les deux seuls candidats à obtenir plus de 50% des votes. Chaque personnalité pouvait en effet obtenir 100% de votes. Suivent Gervais Martel 26% et Alain Guerrini 24%, au coude à coude. Christophe Bouchet 17% et Stéphane Martin 11% seraient donc éliminés de la course à la présidence.
Pour savoir tout ce qui s’est dit dés mercredi dans le Dèj Foot sur le sujet, extrait de l’émission ici en replay :
Exclusivité Entrevue – Découvrez les détails de toutes les auditions du jour des candidats à la présidence de la LFP, dont l’élection aura lieu le 10 septembre. Les différentes personnalités ont eu 15 minutes d’entretien en visio pour proposer leur programme et détailler leur façon d’envisager l’avenir de la Ligue de Football Professionnel.
Alors que l’élection du président de la LFP se tiendra le 10 septembre, les différents candidats ont pu s’exprimer aujourd’hui, pendant 15 minutes, afin de convaincre ceux qui pourront leur offrir un parrainage. Sans parrainage, pas de possibilité pour eux d’être élu.
Voici en exclusivité le résumé de ce que chacun des prétendants a déclaré aux 46 clubs professionnels, réunis sous la bannière de Foot Unis.
Gervais Martel: explique vouloir « juste être membre indépendant », pas président. Il milite pour + de démocratie et donc « + de 3 candidats parrainés ». Il doute aussi du timing de l’élection, propose son réseau d’affaires et ne comprend pas pourquoi la LFP n’a pas vendu l’ancien siège contre du cash.
Karl Olive (déjà au siège des indépendants depuis 4 ans) est soutenu par la FFF. Il insiste sur « le fonctionnement de la LFP qui doit être revu« . Il s’agit de mieux anticiper et passer par le pyramidal plutôt que le vertical. Proposition d’instaurer un conseil de surveillance en plus de CA. Rassembleur, il salue l’apport de beIN et le travail efficace et rapide de DAZN. Il souhaite retisser les liens avec C+ et se pose la question d’un salary cap.
Stéphane Martin met en avant son profil différents, veut renouer le lien avec C+, veut se rapprocher des fans mais pas via des socios…
Christophe Bouchet indique exposer son projet plus tard mais a déjà envoyé une note aux clubs avec des mesures d’urgence (non dévoilées). Il se présente comme quelqu’un de tenace et imaginatif. Mais explique avoir deux défauts : direct et pas flagorneur. Il est clair, il ne sera pas « le copain » mais un « patron ». Pour lui, il existe actuellement un gros problème de méthode. Il veut plus de transparence. Redonner de la place aux clubs (par exemple au sein de la société commercial). Pose la question du train de vie de la LFP et des gros salaires… Et propose de diviser le salaire du président par trois et les autres gros salaires par deux.
Cyril Linette a présenté un programme attendu, rassembleur, peu axé sur lui mais sur comment retrouver un train de vie moins élevé, sortir les clubs de la faillite, mieux vendre le football français, créé un « spectacle », améliorer la production des contenus et mieux anticiper.
L’actu président de la LFP, VincentLabrune, est reçu en dernier. Il souhaite maintenir son tandem avec Arnaud Rouger, un vrai binôme. Il explique avoir fait face à la plus grande crise du football suite à la plus grande erreur stratégique (MediaPro). Personne n’aurait dû s’en relever, « ils l’ont fait, avec la FFF, avec les clubs« . Sauvetage réussi, selon lui. Il confirme ce qu’il a pu dire récemment : certains essaient de minimiser son bilan. La réforme de la répartition des droits internationaux a permis des succès en Coupe d’Europe. L’affluence et le sponsoring sont record. Les droits tv sont en baisse partout. Ils n’ont pas pu inverser le marché. La somme actuelle est déjà « inespérée ». Il s’agit d’un projet long terme, commencé il y a deux ans. Il propose de renforcer le poids des clubs dans la gouvernance, instaurer une commission déléguée, réduire les charges, renégocier avec l’Etat des accords de redistribution. Il faut renforcer la relation avec beIN, les aider sur la L2 et peut être demain sur une L3 professionnelle.
Foot Unis se réunit actuellement pour procéder aux votes et offrir donc plusieurs parrainages aux candidats du jour.
D’après nos toutes dernières informations, Vincent Labrune, Cyril Linette, Karl Olive et Gervais Martel auraient été choisis par les votes de Foot Unis.
Dés mercredi, dans le Dèj Foot, analyse du duel envisagé entre Vincent Labrune et Cyril Linette :
Après le cataclysme des droits TV français au rabais cet été, c’est toute l’économie du football qui doit se mettre à table et revoir son système de diffusion des matchs. Alors que les audiences s’érodent un peu partout, que les jeunes générations se désintéressent des matchs de 90 minutes, le football est à tournant. Quelles solutions sont possibles ?
400M€ de droits TV en moyenne chaque année pour diffuser 8 matchs de Ligue 1 sur 9, voilà le deal obtenu par DAZN, la plateforme de diffusion de contenus sport détenue par Len Blavatnik, l’homme d’affaires (citoyen américain et anglais, né en Ukraine) à la tête d’une fortune d’environ 30 milliards de dollars.
Le hic, c’est que les fans de football en France ne sont pas prêts du tout financièrement et psychologiquement à payer un abonnement de 29,99€ (minimum) sur 12 mois pour voir un tel spectacle, sans émission d’avant, ni d’après match, sans 4K, sans concurrence au PSG, sans star, etc.
Alors quand Shay Segev, le PDG du « Netflix du sport », annonce à L’Equipe dernièrement vouloir « atteindre en 6 mois 1,5M d’abonnés« , désolé mais il rêve. Objectif strictement inatteignable. Un peu comme le milliard de droits TV annoncé par Vincent Labrune, boss de la Ligue de Football Professionnel (LFP) l’an dernier.
Il faut être factuel et connaître le marché français. L’objectif de DAZN n’a rien de réel, en tout cas pas à court terme et en proposant uniquement L1, Ligue des Champions féminine, basket français (Betclic Elite) et sports de combat (MMA-PFL, Kickboxing-Glory).
« J’aimerais pouvoir proposer un prix inférieur si je le pouvais« , poursuit-il, « mais si vous le comparez à un billet de match, combien coûte-t-il aujourd’hui ? Entre 50 et 80 euros en moyenne pour les moins chers« . Les supporters lui répondent volontiers, d’eux-mêmes, via les réseaux sociaux, qu’en s’abonnant à leur club favori de L1, ils payent moins cher à aller directement au stade toute l’année que l’abonnement DAZN sur 12 mois… Difficile de rapprocher les points de vue des deux camps.
Ce qui inquiète, c’est la suite : « Atteindre en six mois 1,5 million d’abonnés, au minimum un million. En prenant en compte les différentes formules, nous avons besoin de 1,5 million d’abonnés, ne serait-ce que couvrir nos dépenses. » DAZN ne rentrera donc jamais dans ses dépenses en un an. Qu’on se le dise. Entre les appels massifs au boycott, la grogne des supporters dans les stades et le triste spectacle proposé, ce n’est pas gagné…
Sans Mbappé, sans Neymar, sans Messi, la L1 ne fait plus rêver. Sans un grand OM pour concurrencer le PSG, aucune histoire à raconter au monde entier. Les droits TV à l’étranger sont d’ailleurs toujours en suspens, non vendus au cas par cas à des diffuseurs. Un cas similaire à la Serie A, le championnat d’Italie a repris samedi mais n’est plus disponible en France. Bein Sport n’ayant pas prolongé le deal. Une aubaine pour étoffer les droits de DAZN en France, mais la plateforme va-t-elle foncer ?
C’est bien de crier contre les pirates, c’est mieux de répondre aux évolutions sociétales
En attendant, les fans de football trouvent des combines illégales pour regarder du football. Où ils veulent, quand ils veulent. C’est le crédo des nouvelles générations. Ces Français, qui s’informent au plus vite, via des notifications et puis c’est tout, veulent faire simple et peu coûteux. Et le plus simple, aujourd’hui, ça s’appelle l’IPTV ou Telegram.
Le football y est disponible dans toutes les langues, à toute heure, en bonne qualité. Et tout est limpide, via un seul compte. Libre à chacun ensuite de regarder sur son smartphone, sa tablette ou sa télé.
Quand on voit dans quelle crise était l’industrie de la musique aux débuts des années 2000, on ne peut y voir que des similitudes avec celle, actuelle, de la télévision. Les majors hurlaient dans les médias contre les pirates, contre le piratage, contre la consommation gratuite de musique. C’est bien de crier, c’est mieux de s’organiser pour répondre aux évolutions sociétales.
Cela ne sert à rien de poursuivre les pirates, ils auront toujours un temps d’avance. La majorité des gens qui regardent actuellement le football français via IPTV ou les canaux Telegram ne sont pas contre le fait de payer un abonnement. Le souci, c’est le prix, et la simplicité pour s’abonner, se connecter. Beaucoup de sexagénaires (et plus) ne comprennent actuellement absolument rien à la façon de faire pour regarder la L1. DAZN (DaZone), ils appellent ça « Dazne » ou ne connaissent absolument pas.
Alors quelle est la solution ? Si l’industrie de la musique a réussi à prendre ce tournant il y a 15 ans, via Spotify ou Deezer par exemple, pourquoi la télévision n’y arriverait pas ? La FIFA et l’UEFA doivent mettre tout le monde à table et stopper la course en avant des droits TV. Une course qui va droit dans le mur. Les diffuseurs n’ont plus les reins assez solides pour suivre. Les audiences ne sont pas assez bonnes pour amener un niveau suffisant de revenus publicitaires. Et les téléspectateurs sont lessivés, financièrement et moralement.
Comme expliqué dans mon émission quotidienne, Le Dèj Foot, en direct, il faudrait donc réunir tous ces acteurs. Les Ligues ont la possibilité de créer leur « Spotify/Deezer » du football, certains grands médias aussi. Il faut réunir les droits, simplifier l’accès, ouvrir à des comptes « famille ». Et ce ne sera pas 1,5 millions d’abonnés à viser mais le double. Deux fois moins chers mais deux fois plus d’abonnés, voilà un deal rentable pour tous. Car, oui, les Français sont prêts à payer 15€-20€ par mois pour la L1 (et d’autres contenus sportifs). Une offre pas forcément facile à mettre en place pour un nouvel entrant sur un marché, comme l’est DAZN. Mais en étant accompagné par la Ligue, par l’UEFA et la FIFA, tout est possible.
Le football n’appartiendra jamais à une élite, c’est un sport populaire et ce sont les Ultras qui mettent l’ambiance dans les stades. Aux dirigeants du football de les choyer. Car sans ambiance, pas d’émotion, pas de football.