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INTERVIEW – Romain Molina : après la fête, la face cachée des Jeux Olympiques Paris 2024

Après la joie des Jeux Olympiques à domicile, la crise de plusieurs fédérations sportives françaises ? C’est ce que l’on apprend dans le « Livre noir des Jeux Olympiques », écrit par Romain Molina (Éditions Exuvie). Depuis le sud de l’Espagne, où il réside, le journaliste d’investigation a accordé à Entrevue un long entretien sur les dessous du plus grand événement sportif mondial. Glaçant.

Thibaud Vézirian : Bonjour Romain, tu as sorti juste avant Paris 2024 un livre retraçant les dérives des Jeux et du Comité Olympique… tu arrives encore à apprécier ce type de grand événement malgré tout le négatif que tu décris en coulisses ?

Romain Molina ­: Il y a des athlètes que je connais, donc forcément, le rapport est un peu différent. Le problème n’a jamais été les Jeux Olympiques, c’est quelque chose de magnifique. Le problème, c’est la manière dont ils sont réalisés. Tout ce qu’il y a derrière. En espérant qu’un jour, les athlètes soient remis au centre de l’équation. C’est quand même la seule compétition sportive au monde où les athlètes reçoivent zéro euro à la fin de la part du CIO (NDLR : Comité International Olympique), les organisateurs. C’est quand même un concept… Pendant ce temps-là, le directeur de la communication institutionnelle du CIO, Monsieur Christian Klaue, prend 540 000 dollars par an. Une aberration.

À force de dénoncer toutes les histoires sombres du sport mondial, on te reproche parfois d’être uniquement négatif. Tu as pris du plaisir en regardant Paris 2024 ?

Bien sûr, forcément ! Notamment en regardant le basket, mon sport. Quand tu vois l’excellente arène de Lille, c’est fort. Et puis il y a aussi des sports moins médiatisés : c’est magnifique pour tous ces athlètes-là, ainsi que les staffs, d’exister un peu. Par exemple, le tir à l’arc, c’est un art. La posture, la patience, la respiration, etc. Il y a plein de sports qu’on connaît mal.

Et cette cérémonie d’ouverture ? Réussie ? Pas réussie ? Les commentaires ont été globalement dithyrambiques, sauf chez quelques Français ronchons…

Je n’ai jamais regardé en direct une cérémonie d’ouverture de ma vie. Mais j’ai deux choses à dire. La première, c’est que Play the Game, une association très importante dans le milieu du journalisme sportif, explique que toutes les cérémonies d’ouverture servent à donner une bonne image des régimes en place, à montrer sa légitimité. De tout temps. Ensuite, mettre de l’idéologie dans une cérémonie d’ouverture, tous le font. Ça fait partie de la politisation acceptée par le CIO. Je ne pense pas que ce soit ça la véritable essence du sport… Dans une cérémonie, les gens attendent du grandiose. La course au gigantisme me gêne. Après la cérémonie de Paris, tu sais déjà qu’aux États-Unis, ils se sont dits : il va falloir qu’on fasse mieux à Los Angeles ! Et le CIO fait monter ça, ce qui fait dépenser de plus en plus de sommes folles. Le Canard Enchaîné a dévoilé que le coût global de la cérémonie d’ouverture était de 122 millions d’euros. Avec autant d’argent investi, heureusement que c’est un minimum joli ! Mais d’un autre côté, on ne va pas faire les rabat-joie. Il faut vivre… On parle quand même de la France, de la francophonie. Il n’empêche, on a fait courir un risque insensé à la population sur place, avec un gros problème sécuritaire. Les services de renseignement l’ont dit. Tant mieux, il n’y a pas eu d’attentat. C’est génial. Bravo à tous les services.

Tu retombes dans le négatif (sourire)…

D’ailleurs, on n’en parlait plus mais ils ont réussi une prouesse exceptionnelle : cacher les SDF et les migrants ! Notamment au gymnase des Vignoles, dans le XXe arrondissement de Paris. Il y a 162 SDF et migrants qui ont été calfeutrés toute la journée de la cérémonie d’ouverture, avec interdiction de sortir. Ça, c’est l’autre face de la cérémonie d’ouverture. Ils ont même mis des grandes bandes de papier sur les baies vitrées pour éviter qu’on voie qui il y avait à l’intérieur… Une épuration de Paris. Comme l’Égypte l’a fait lors de la dernière CAN (Coupe d’Afrique des Nations), comme le Yémen l’avait fait lors de la Coupe du Golfe, et on avait accusé la Russie de faire pareil.

Avec une telle enquête sur les Jeux Olympiques et donc forcément sur Paris 2024, tu n’as reçu de menaces ? On a cherché à te faire taire ?

Non, ce sont des grands muets. Des organisations qui ne répondent pas. Le CIO adore faire son petit numéro de promotion et puis c’est tout. Ils sont au-dessus et laissent filer les remarques négatives. On peut voir à l’arrivée de Thomas Bach, le président du CIO, à Paris, il avait brandi des banderoles d’appel à la paix, accompagné de réfugiés, c’est exceptionnel. Il vise le prix Nobel de la paix. Ça, cela fait partie du culte de la personnalité des grands leaders. Par rapport à mon livre, le seul truc qui m’a surpris, ce sont les athlètes français. Ils viennent tous me contacter en privé, dont certains médaillés olympiques, mais ensuite, personne n’ose parler. Ou très peu. Il y a une énorme peur. Au canoé-kayak, notamment. En lutte, en escrime, aussi. Ça m’a impressionné.

D’où vient cette peur de parler ?

Ils ne veulent pas parler avant une compétition, car sinon, ils ne seront pas sélectionnés. Tu te rends compte qu’en fait, les athlètes sont terrorisés par leur fédération. Tout cela fait écho à la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les différences entre les fédérations sportives. Une omerta.

Après les JO, les scandales vont éclater ?

Oui, et la faillite du sport français va arriver. La fameuse ANS (Agence Nationale du Sport) a beaucoup dopé financièrement les fédérations françaises. 2,5 millions ou 2,6 millions d’argent public dans la lutte cette année sur un budget de 4,5 millions pour 23 000 licenciés. Ils disent 28 000, peu importe. C’est énorme, sachant qu’en plus, il y a des plaintes pour emploi fictif ou usage de faux. Pas grave. On passe. Un plan de sauvegarde et des dettes faramineuses ? On passe. L’escrime ? Un trou d’un million. Qu’est-ce qu’on en fait après les Jeux ? Pourquoi on a autant de fédérations olympiques en déficit, alors qu’elles sont dopées d’argent public ? Les subventions vont baisser, on va assister lors de l’après Paris 2024 à la faillite de plusieurs fédérations où l’argent a été très mal géré. Avant les Jeux, la politique, c’était de ne surtout pas regarder ce qui se passait vraiment. L’argent public a servi à engraisser les dirigeants de fédérations, à aucun moment, on leur a demandé des comptes. La Fédération française d’escrime est sous inspection générale depuis 16 mois. 16 mois ! Évidemment, il ne fallait rien sortir avant les Jeux. C’est l’inspection la plus longue du monde… Ridicule. Vu que c’est le premier pourvoyeur historique de médailles françaises, on ferme le couvercle… Pour la Fédération française de football (FFF), quand il y a eu la volonté politique d’écarter M. Le Graet du sommet, l’audit a duré quatre-cinq mois. La Fédération française de foot, des centaines de salariés, face à celle d’escrime… C’est un manque de volonté.

Ça me fait penser à tous les Jeux Olympiques en fait : au Brésil, en Russie, au Japon… Souvent pire qu’en France, avec des stades déserts pour toujours, dès la fin des JO.

On appelle ça les éléphants blancs. Les stades mais aussi les pistes, aux Jeux d’hiver, de bobsleigh ou autre, le tremplin de saut à ski près de Grenoble, à l’époque, en friche depuis 30 ans… Sarajevo, Turin… Tokyo ? Le grand dôme de gymnastique, vide. Pour Paris 2024, on s’est loupés sur le budget, surtout. Parce qu’à la base, la piscine de Saint-Denis devait faire 15 000 places, pour englober tous les sports aquatiques. Il y a eu un dépassement de 91 millions d’euros, environ. Et elle fait seulement 5 000 places. Or, World Aquatics, ils te font comprendre que pour la natation libre, il faut 15 000. Donc, en fait, on a créé ce centre aquatique en Seine-Saint-Denis pour du water-polo, de la natation synchronisée et du plongeon. Je n’ai rien contre ces sports. Ce sont des disciplines intéressantes. Mais ce ne sont pas les natations phares. On a créé ce centre-là avec un surplus de 90 millions par rapport à ce qui a été planifié. Et les moments phares se sont joués à Nanterre.

Les budgets ont donc été sous-estimés ?

Totalement sous-estimés. Je n’ai pas bossé dans le BTP, mais une erreur de 90 millions pour 3 fois moins de capacité, il y a un problème quelque part. Sachant qu’on savait dès le départ que ce n’était pas viable d’avoir une piscine de 15 000 places en France. Mais le plus exceptionnel, c’est l’ancien dépôt militaire de la Courneuve qu’ils ont rénové pour le tir…

Un énorme couac ?

10 ou 15 millions d’euros investis. Ils se sont rendus compte qu’en fait, ce lieu ne pouvait pas accueillir le public, ­trop petit. Direction Châteauroux, au centre national du tir. On n’a pas créé tellement de nouvelles structures, c’est le point positif. À Tahiti, il y a quand même le couac de cette fameuse tour d’arbitrage, en aluminium, ça a pété des coraux à 10 endroits différents. Irrémédiable. Pour des jeux écolos, c’est quand même assez beau…

Tu abordes souvent la question de ces budgets mal tenus. Quel sera le fameux coût pour les Français ?

La vraie question, en fait, c’est pourquoi on n’arrête pas de mentir aux gens en disant les Jeux payent les Jeux ? Ça n’a jamais existé. Les Américains ne l’ont pas fait, les Russes non plus. Personne. La France n’avait pas réussi à Albertville, ni à Grenoble. Donc, je ne vois pas comment en 2024, ça y est, on va réussir ce coup-là ! C’est la faute du CIO, grand gagnant. Parce qu’il ne faut pas oublier que le gagnant, c’est le CIO. Tu as uniquement le droit d’afficher les sponsors du CIO lors des Jeux. C’est noté dans le contrat de ville hôte. Et le deuxième grand gagnant, ce sont peut-être les grandes entreprises de BTP qui vont récupérer des appels d’offres. Mais en aucun cas, le citoyen français.

Mais c’est un boost colossal en termes d’image.

Les rentrées d’argent espérées ne sont pas là. L’aspect marketing est un désastre. Pour m’être renseigné, ça a été validé par plein de commissions : ils espéraient plein de rentrées via l’afflux de touristes asiatiques. On les a pris pour des imbéciles en voulant leur vendre n’importe quoi à des prix trop élevés. Le ruissellement économique, c’est une connerie sans nom parce que Paris est déjà une ville touristique. Comme Londres, et tant d’autres. Londres 2012, Boris Johnson, en plein milieu des Jeux, a demandé aux Londoniens de revenir parce que c’était vide. Une ville comme Paris n’a pas besoin des Jeux pour attirer les touristes. Bunkerisation de la ville, prix complètement exubérants ici et là, tu te retrouves avec une baisse de la visite touristique. Londres avait déjà expérimenté ça. On pensait être plus malin que les Londoniens ? En fait, les JO peuvent te servir dans une ville où, naturellement, tu n’irais pas… Ils ont voulu faire du made in France. En fait, ils ont vendu les licences. Le problème, c’est de les vendre aux copains. Tu as le Coq sportif. La marque a demandé un prêt au comité olympique de 2,5 millions d’euros. Les kimonos invalidés par les judokas à deux jours des épreuves, on en parle ? Heureusement, le déficit ne sera pas aussi abyssal qu’à Sotchi (Russie) ou Athènes (Grèce). De toute façon, l’État a signé une garantie financière là-dessus. Et tu ne peux pas avoir les JO si tu n’as pas cette signature qui implique que les États sont garants.

Au sujet du CIO, tu le présentes comme une « monstruosité » et même une « mafia ». Ça veut dire quoi ?

Certains disent que c’est une secte parce qu’ils sont 105 membres, dont plusieurs d’un même pays, cooptés les uns les autres sans aucune transparence. Contrairement à la FIFA, où une fédération égale un vote. Au CIO, tu as un peu de tout : l’émir du Qatar, la princesse Nora de Liechtenstein, le prince de Monaco… Sans aucune transparence. Ils viennent de donner les Jeux d’hiver 2030 aux Alpes françaises et 2034 à Salt Lake City (Etats-Unis). Déjà, ça contredit toute charte olympique parce que l’article 5 indique que l’élection des Jeux olympiques ne peut pas se dérouler dans le pays où se passent actuellement les Jeux. Bref… Article 4, il faut une garantie de l’État. La France ne l’a toujours pas donné. Pas grave. Mais pour Salt Lake, là, c’est très grave. Ils ont conditionné l’obtention des Jeux au fait que la politique américaine change en matière de dopage. Les USA ont ouvert des enquêtes liées à l’Agence mondiale anti-dopage, le CIO ne veut surtout pas. Ils disent que c’est un règlement de compte politique ! Tu as le patron de l’Agence mondiale anti-dopage qui a refusé de se rendre aux USA pour témoigner. Thomas Bach, le président du CIO, a déclaré à Paris qu’il allait s’entretenir avec le prochain président des États-Unis afin que ce dernier dissipe les craintes du CIO. Il se place au-dessus de tout… Aucun homme politique n’est plus important que les Jeux.

Si tu veux les Jeux, tu dois donc accepter toutes leurs conditions ?

Les Russes l’ont fait, les Chinois l’ont fait, tous l’ont fait… Évidemment, le CIO va te faire ta promotion. C’est un outil de lobbying. On l’a vu récemment avec l’attribution pour les prochains jeux eSport. En Arabie Saoudite. Pendant deux heures, ils ont dit à quel point l’Arabie Saoudite est un pays exceptionnel. Vu le coût des Jeux, plus aucun pays ne peut se permettre un tel plan com, sauf les nouveaux géants. Pour les JO 2036, le Qatar et l’Inde sont en train de se livrer une bataille. Aujourd’hui, les villes moyennes ne peuvent plus y aller. Budapest avait essayé, la population avait dit non. Hambourg, pareil. Mais pourtant, les gens attendent du spectaculaire, du gigantisme… Les télés attendent ça, les annonceurs aussi. Ça va devenir des compétitions nationales.

Les nouvelles puissances font du soft-power, ou du sportswashing, car les historiques grandes nations sont à la peine…

J’ai posé la question à plein de gens, ils m’ont dit « Ah, mais les politiciens, ils aiment trop ça, parce que pendant trois semaines, ils sont au centre du monde. » Donc, tu as l’ego qui rentre en ligne de compte. Pourquoi les Alpes françaises n’ont pas été recalées en 2030 ? M.Wauquiez et M.Muselier les voulaient pour leurs régions. La soupe est tellement bonne. Dans ces cas-là, même le droit du travail est retoqué !

Comment faire pour changer tout ça ?

Il faut arrêter de donner un blanc-seing politique à ces gens-là. Ils doivent être jugés à la même enseigne que nous. Le problème, c’est que tu as des organisations qui fuient complètement les juridictions civiles. Le CIO fait la com’ de certains États. Ils sont par exemple allés voir Aliyev en Azerbaïdjan, pour dire à quel point il était exceptionnel. Une honte. À l’époque, c’était l’Ouzbékistan aussi, avec le président Karimov, un boucher sans nom. Et rappelle-toi la Chine, c’était exceptionnel. La Russie, c’était exceptionnel. Maintenant, la Russie, ils sont méchants. Ça y est… Après avoir mangé pendant 20 ans dans la gamelle russe, Thomas Bach, décoré par Poutine, a retourné sa veste. Et pour la petite anecdote, le CIO a même son bureau de lobbying à Bruxelles… Donc, la clé pour arrêter tout cela, c’est de dire non au CIO. Mais tu auras toujours des États et des présidents pour dire oui.


Le Livre Noir des Jeux Olympiques – Romain Molina (éditions Exuvie).

Vidéosurveillance algorithmique prolongée, la France comme dans « Person of interest » ? Les associations en état d’alerte

Certains avaient alerté sur les dangers de la surveillance de masse avec l’instauration de la vidéosurveillance algorithmique pendant les Jeux Olympiques. Il avait été alors expliqué c’était un test ponctuel. Ce type de surveillance va finalement être généralisé dans toute la France par le gouvernement de Michel Barnier.

La vidéosurveillance algorithmique, qu’est-ce que c’est ? Une technique qui permet d’identifier, dans l’espace public, des mouvements de foule, des départs de feu, des objets abandonnés … Mais aussi une personne à terre, des véhicule à contresens, des armes, une foule trop dense. Une capacité à veiller à la sécurité des masses, en quelque sorte. Mais aussi un danger, selon les défenseurs des libertés individuelles.

Cela rappelle étrangement la série TV très réussie, dans les années 2010, « Person of interest » : Un agent paramilitaire de la CIA, présumé mort, est recruté par un millionnaire reclu pour travailler sur un projet top-secret : prévenir le crime avant qu’il ne se produise ! Un ingénieux programme élaboré par Finch identifie chaque jour des personnes qui vont être impliquées dans un crime. Victime ou coupable ? L’IA n’est pas capable de le définir à l’avance. C’est tout le problème.

Revenons à la réalité, qui tutoie donc la série TV. Le ministère de l’Intérieur assurait jusqu’à cette semaine que l’expérimentation n’irait pas au-delà de la période des Jeux olympiques. Les doutes au sujet de cette affirmation étaient légitimes. Car le texte de loi prévoyait déjà une prolongation jusqu’au 31 mars 2025…

Une généralisation à laquelle est notamment favorable Laurent Nunez, le préfet de police de Paris.

Après des Jeux Olympiques de Paris 2024 très réussis, il est en effet tentant de réutiliser les ingrédients d’une recette qui a bien fonctionné en termes de sécurité. Mobiliser 100% des forces de l’ordre n’est pas tenable. Mais généraliser l’utilisation de l’IA avec la vidéosurveillance, oui…

Le comité d’évaluation des caméras algorithmiques doit remettre un rapport d’ici la fin de l’année 2024. La question de la surveillance faciale reste un point de blocage pour les associations de défense des libertés individuelles.

« Paris 2024 était le défi de ma vie » : Tony Estanguet, brillant capitaine des Jeux, un avenir en politique ?

Alors qu’il lui reste encore quelques semaines de travail (bilans et auditions) au sujet des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Tony Estanguet s’est imposé comme une figure centrale du sport français cet été. Audible et crédible, il a su fédérer contre vents et marées.

Tony Estanguet, futur ministre des sports ? Il y aurait une logique à tout cela après le franc succès (mondial) des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Mais le timing paraît compliqué. Puisque ce dernier va devoir encore jusqu’à la fin de l’année rendre des comptes au sujet des Jeux. Bilans financiers, auditions et rendez-vous sont encore à son planning.

Le triple champion olympique de slalom à Sydney (2000), à Athènes (2004) et à Londres (2012) a encore fait fort, dimanche soir, au moment de clore cet été de fête et de communion.

Après ses discours très réussis pendant les Jeux Olympiques, il a su à nouveau faire vibrer tous ceux qui l’ont écouté, depuis le Stade de France.

« Si ces émotions ont été éphémères, le souvenir de cet été historique restera gravé en nous. Cet été où la foule dansait dans les rues de Montmartre, en attendant les cyclistes. Cet été où les gens se parlaient, cet été où la France était heureuse, la force des émotions qu’on a vécues ensemble, c’est aussi de laisser une trace. Quand Léon Marchand a fait crier tout un pays en rythme à chaque fois qu’il sortait la tête de l’eau, ça a donné à des milliers d’enfants l’envie de pousser la porte d’un club de natation. (…) Les émotions qu’on a vécues nous ont unis.« 

« Merci à vous tous à toutes. Paris 2024 était le défi de ma vie. Le plus grand, le plus beau et le plus collectif. Chers révolutionnaires paralympiques, les Jeux de Paris 2024 se terminent, mais leur message, lui, ne s’éteint pas ce soir, continuons d’essayer, d’échouer, de se relever, de croire et surtout continuons d’oser.« 

Voici la liste de tous les symboles qui resteront des Jeux

L’ambiance, la fête, la communion… Les Jeux Olympiques et Paralympique de Paris 2024 resteront à jamais gravés dans les mémoires. Un été réussi. Et pour que ce moment se prolonge le plus possible, voici la liste des symboles et équipements qui seront conservés.

Quand on pense JO, on pense forcément aux anneaux olympiques. Anne Hidalgo a promis de les conserver sur la Tour Eiffel. Pas dans le même format, car les anneaux actuels créent par Arcelor Mittal sont trop lourds pour la structure. Pour le moment, la maire de Paris souhaite qu’ils restent sur la Tour Eiffel jusqu’aux prochains, à Los Angeles en 2028.

Dans le même ordre d’idée, les trois agitos (rouge, bleu et vert) installés sur l’Arc de Triomphe devraient être déplacés sur le rond point des Champs Elysées. Un peu plus bas, donc.

La vasque, sans la flamme, reste un dossier sujet à négociations. Si la mairie de Paris souhaite qu’elle devienne un lieu de visites touristiques au coeur du jardin des Tuileries, il lui faut l’approbation du ministère de la Culture.

Concernant les statues, que l’on a vu sortir de l’eau lors de la cérémonie d’ouverture, plusieurs d’entre elles seront positionnés près de l’Adidas Arena de la porte de la Chapelle. La ville de Saint Nazaire aimerait hériter de la figure de l’ancienne ministre Simone Veil. Alors que la Baule et Le Croisic bataillent pour celle d’Alice Milliat, pionnière du sport féminin.

La cloche en bronze, sonnée lors de chaque victoire lors des compétitions d’athlétisme au Stade de France, va prendre la direction de Notre-Dame-de-Paris.

Différents équipements, de judo au taekwondo, en passant par les modules de skateboard, seront offertes aux fédérations concernées ou réinstallés dans plusieurs villes qui se sont portés candidates.

Même chose pour les bassins olympiques et piscine d’entraînement. Le centre aquatique olympique, face au Stade de France (Saint-Denis), a été construit spécialement pour les Jeux. Il sera ouvert au grand public en juin 2025 après plusieurs mois de travaux. La piscine olympique du 50 mètres de Léon Marchand sera déplacée à Sevran, en Seine-Saint-Denis.

Fin des Jeux : toute l’émotion de Laurent Luyat au moment de rendre l’antenne

Un mois et demi de folie. À un moment, il fallait bien que cela s’arrête. Après la formidable cérémonie de clôture électro, il est l’heure de rendre l’antenne. Forcément, après autant d’heures de direct, Laurent Luyat avait la larme à l’oeil sur France 2, dimanche soir.

« Moi, je suis ému aussi parce qu’on a vécu un été incroyable. Depuis Roland Garros, le Tour de France, les JO et les Jeux Paralympiques, ça a été que des émotions. Et ça a été tellement de joies. Donc je voulais vous remercier tous. C’est un peu la fin d’une aventure incroyable. Je le fais depuis longtemps ce métier, mais là, c’est énormissime. Merci à tous et aux téléspectateurs.« 

La marathonienne olympique ougandaise immolée par son compagnon est décédée

Une histoire effroyable. Rebecca Cheptegei est passée en un mois de l’épreuve du marathon aux Jeux Olympiques de Paris 2024 à la mort, aspergée d’essence par son compagnon. L’Ouganda pleure une formidable sportive.

Brûlée à 80 % par son compagnon il y a quatre jours, Rebecca Cheptegei a succombé à sa blessure, a-t-on appris ce matin par le comité olympique ougandais. Une histoire dramatique qui appelle à des sanctions exemplaires.

La marathonienne vivait avec sa soeur et ses deux enfants, dans l’ouest du Kenya.

« Nous avons appris le triste décès de notre athlète olympique Rebecca Cheptegei à la suite d’une violente agression de son petit ami. Que son âme repose en paix et nous condamnons fermement la violence contre les femmes« , a posté l’avocat Donald Rukare sur X.

44e du dernier marathon des Jeux Olympiques de Paris 2024, l’athlète a été victime de la folie d’un homme. Selon un rapport de police consulté par l’AFP, le suspect, Dickson Ndiema Marangach, s’est introduit dans la propriété de Rebecca Cheptegei vers 14 heures, heure locale, alors qu’elle se trouvait à l’église avec ses enfants. D’après la police, toujours, ce couple serait « habitué des disputes« .

Mais cette fois, à leur retour de l’église, l’homme l’a arrosée d’essence et a mis le feu sous les yeux de ses enfants. L’horreur vue par deux fillettes de 9 et 11 ans. L’horreur, à jamais dans leurs mémoires.

Journée mythique pour le sport français : Charles Noakes fabuleux médaillé d’or en para badminton !

23h, ce lundi 2 septembre, Charles Noakes s’écroule de joie sur le sol de l’Arena de la porte de la chapelle à Paris. Il enlève son maillot et savoure. Né au Royaume-Uni, il apporte ce soir une fabuleuse médaille d’or à la France. Charles Noakes remporte le graal au terme d’un splendide tournoi paralympique.

Deux sets à zéro. La satisfaction du travail bien fait. Et des émotions folles. Quelques heures après le roi Lucas Mazur, qui venait alors de conserver son titre olympique en badminton, Charles Noakes, 27 ans, est sur le toit du monde. Le voilà couronné d’or lors des Jeux paralympiques de Paris 2024.

Dans une ambiance de feu à l’Arena de la porte la chapelle de Paris, il permet au camp français de totaliser 5 médailles d’or pour la seule journée de lundi. Un 2 septembre devenu historique pour le sport français. Charles Noakes rejoint les autres médaillés du jour : Alexis Hanquinquant (l’or en triathlon), Jules Ribstein (l’or en triathlon), Lucas Mazur (l’or en para badminton), Aurélie Aubert (l’or en boccia), Thibaut Rigaudeau (l’argent en triathlon), Antoine Pérel (le bronze en triathlon), Faustine Noël (le bronze en para badminton). Un festival.

Il s’agit de la 11e médaille d’or pour les Bleus dans ces Jeux de Paris.

Périphérique à 50 km/h dès octobre, anneaux olympiques sur la Tour Eiffel… Nouvelle fronde contre Anne Hidalgo

La maire de Paris entendait surfer sur le succès de Paris 2024. Pourtant, avant même la fin des Jeux Paralympiques, la parenthèse enchantée semble déjà terminée. Dans une interview donnée à Ouest France, Anne Hidalgo dévoile plusieurs décisions marquantes, qui font déjà polémique.

Alors que plusieurs sondages prêtent une envie aux Parisiens de conserver la vasque olympique dans le jardin des Tuileries, Anne Hidalgo annonce en grande pompe à Ouest France ce dimanche que les anneaux olympiques resteront sur la Tour Eiffel.

Tout un symbole après le succès de Paris 2024. Mais une décision qui fait grincer des dents. Certes, ce ne sera pas tout à fait les anneaux olympiques aperçus cet été, car ils sont trop lourds pour la structure de la Tour Eiffel, mais tout de même.

Pour certains Parisiens ou certains internautes, cela va « défigurer » le monument. « Les anneaux sont bien jolis mais ils n’ont rien à faire sur ce monument extraordinaire qu’est la Tour Eiffel une fois que les JO sont terminés« , juge un autre. « C’est le symbole de la France, pas un monument olympique !« , peut-on lire par ailleurs.

Même si les anneaux olympiques posés sur la Tour Eiffel ont connu un franc succès, beaucoup de Parisiens espéraient voir ces derniers être déplacés au jardin des Tuileries, près de la vasque, et non pas définitivement sur la Tour Eiffel.

L’autre grande décision polémique, face à laquelle l’Etat semble s’opposer depuis des mois, c’est le passage dés octobre du périphérique parisien à 50 km/h. « C’est une mesure de santé publique pour les 500 000 personnes qui vivent aux abords du périphérique », justifie Anne Hidalgo. Ses détracteurs rétorquent déjà qu’en abaissant la vitesse de circulation, les voitures resteront encore plus longtemps sur la route et pollueront encore plus… Dilemme. Réduire encore la vitesse sur le périphérique permettra-t-il un jour de diminuer les embouteillages récurrents ? Ou faut-il juste faire fuir les automobilistes pour fluidifier le périphérique ?

« C’est un débat extrêmement mal posé. Il y a 80 % de non-Parisiens sur le périphérique. Il faut arrêter de stigmatiser les personnes qui sont obligées de prendre leur voiture », a expliqué Clément Beaune, l’actuel ministre des Transports démissionnaire.

Comme redouté par certains Parisiens, la maire de Paris va profiter de l’effet JO pour fermer définitivement à la circulation automobile le pont d’Iéna et la place de Varsovie, située entre le Trocadéro et la Tour Eiffel. Passer en voiture observer la Tour Eiffel de près sera désormais impossible. « Les voitures ne reviendront pas devant la tour Eiffel à la fin des Jeux. C’est très clair », a tranché Anne Hidalgo.