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La piste de padel la mieux cachée de Paris, dans un hôtel de luxe !

Inauguration en grande pompe à Paris, jeudi soir, d’un terrain de sport totalement insolite. Une piste de padel au beau milieu… d’un hôtel de luxe, 5 étoiles. C’est l’idée folle (et éphémère) du jour. L’Hôtel du Collectionneur surfe avec malice sur la vague padel qui emporte la France depuis quelques années.

4Padel s’est associé à cet hôtel parisien pour offrir un terrain de jeu unique. Taper la balle au beau milieu d’un 5 étoiles est assez déroutant. Puis on s’y fait. Et on y prend goût. Même si jouer en extérieur en ce moment à Paris relève de l’exploit… Sortez les parapluies.

Jeudi soir, pour le lancement de cette opération éphémère (piste disponible jusqu’au 4 novembre), plusieurs personnalités s’étaient données rendez-vous : Robert Pires (ex-footballeur), Thierry Omeyer (ex-handballeur), Vincent Clerc (ex-rugybman) et Fabrice Santoro (ex-tennisman) se sont notamment défiés.

Quid du bruit des balles qui rebondissent fort sur les vitres de la structure ? On sait que beaucoup de riverains en France se plaignent régulièrement auprès des municipalités de telles nuisances sonores. Du côté de l’Hôtel, ils assurent qu’avec une plage horaire de jeu entre 10h30 et 19h30, les clients ne seront pas perturbés. De même, les lieux sont assez bien insonorisés pour qu’il n’y ait aucune gêne.


Le Padel du Collectionneur – L’Hôtel du Collectionneur. Jusqu’au 4 novembre de 10h30 à 19h30. Réservations : 55 euros par personne pour 1h30, avec serviette et bouteille d’eau.

INTERVIEW – JACKSON RICHARDSON : « Les bruits de singes, ça me transformait »

C’est la première fois qu’en France que l’on désigne un ancien sportif en tant que capitaine de l’équipe de France des Jeux Olympiques. L’ex-légende du handball Jackson Richardson sera auprès des athlètes pendant toute la durée des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Rencontre avec l’ancien meilleur joueur de handball de la planète (1995), désormais grand-père et père d’un champion olympique (Melvyn Richardson).

Il se confie à Entrevue le lendemain de ses 55 ans, un anniversaire fêté chez lui, sur l’île de la Réunion, quelques jours après avoir été porteur de la flamme olympique. Tout un symbole.

L’intégralité de l’interview est à retrouver dans le numéro d’Entrevue de juillet-août, actuellement en vente.

Thibaud Vézirian. Être capitaine de l’équipe de France Olympique et chef de mission Olympique, ça consiste en quoi ?

Jackson Richardson. J’ai un objectif avec le CNOSF, le Comité National Olympique des Sportifs Français, c’est de mettre les athlètes en conditions idéales pour pouvoir performer. Faire ce qu’ils savent faire du mieux possible et récupérer le maximum de médailles. Je m’occupe de tout ce qui est logistique, les accréditations, l’hébergement, les transports, tout ce qui doit les mettre dans les bonnes conditions. Mon rôle est d’être proche des athlètes, de pouvoir apporter aussi mon expérience et surtout de créer une unité. Je dois accompagner ces personnes-là, même dans les moments difficiles. Un rôle de grand frère. Et leur premier supporter.

Quatre participations aux Jeux, une médaille de bronze à Barcelone, meilleur joueur du monde en 1995, double champion du monde, un style unique avec des dreads légendaires, porte-drapeau à Athènes 2004. Vous avez une bonne étoile ?

Bien sûr. Un grand oui. Là, justement, quand je viens ici, je suis chez moi à La Réunion, à Saint-Pierre, dans ma famille. C’est une force. Quand je vais dans la rue, je vois des personnes avec qui j’étais à l’école qui vivent aujourd’hui dans la rue. Ne jamais oublier d’où je viens. C’est ce que me dit toujours mon père, ces valeurs-là. Un arbre qui n’a pas de racine n’a pas d’intérieur.

Vous avez raconté avoir été moqué en arrivant de la Réunion. On vous disait d’articuler, de descendre de votre cocotier, du racisme pur des années 80-90. Vous n’étiez pas le bienvenu ?

Je n’avais pas vraiment de problème de racisme. On me faisait juste comprendre que je n’étais pas forcément à ma place. Je n’avais pas cette facilité à m’exprimer en Français. J’étais jeune, j’avais peur de faire des fautes de Français et l’habitude de parler uniquement le Créole.

Sur fond de racisme, vous aviez pris une claque en politique, en 1994…

Je jouais à l’OM-Vitrolles. Le maire de Vitrolles m’a donné l’opportunité de pratiquer mon sport et de gagner ma vie. En fait, le président Jean-Claude Tapie et le maire de Vitrolles avaient comme opposition le Front National. On m’a demandé de faire un discours pour parler de ma ville. Si le FN passait, fin de la subvention pour le handball. J’ai parlé mais je ne me suis pas rendu compte de l’impact que ça allait avoir. Je rentre chez moi, je vois Jean-Marie Le Pen dans les JT de 20 heures déclarer : « ce noir américain depuis pas très longtemps naturalisé ne devrait s’occuper que de son sport au lieu de la politique »… Pendant deux ou trois mois, je ne répondais plus au téléphone car je recevais des menaces de mort. J’étais obligé de changer de chemin car j’avais peur d’être suivi entre Vitrolles et chez moi. La politique, j’ai compris… Il y a des choses avec lesquelles il ne faut pas jouer.

C’est terrible…

J’en parle parce que c’est ce que j’ai vécu. Quand je jouais en Allemagne, j’étais le joueur de couleur. Vous partez en déplacement et on vous fait des bruits de singes pendant le match. Ça me transformait, j’avais envie de faire plus à cause de ça. A la fin du match, ces gens-là demandaient des autographes. J’en rigolais.

Vous voulez en savoir plus ? Retrouvez dès maintenant l’intégralité de cette interview exceptionnelle dans le nouveau numéro d’Entrevue juillet-août, actuellement en vente.

Congo, football, surpoids : les confidences de Gauthier Mvumbi, « Baby Shaq » du handball

Une médiatisation de star mondiale mais la carrière d’un très bon sportif amateur. C’est le grand écart permanent du handballeur franco-congolais Gauthier Mvumbi, impressionnant sur et en dehors des terrains. Surnommé « El Gigante » (le géant) puis « Baby Shaq », référence à la légende du basket Shaquille O’Neal, Gauthier Mvumbi se confie sur sa trajectoire hors normes.

Thibaud Vézirian : Gauthier, tu joues pivot, mesure 1m96 pour 147 kilos. Ça fait le bonheur de ton club de handball, à Rouen (3e division). Tu as toujours été grand et fort ?

Gauthier Mvumbi : Toujours ! Quand j’étais plus jeune, je faisais du foot, un peu comme tout le monde. J’avais déjà des prédispositions physiques. Mon père n’était pas très chaud, parce qu’il fallait avoir beaucoup de temps pour me suivre, m’amener aux matchs, aux entraînements. Je devais aller en centre de formation à Châteauroux. Je suis de Dreux et je n’y ai pas été, personne ne pouvait m’amener. Ça a été dur à digérer.

Cela t’a finalement fait prendre le chemin du handball. Avec réussite…

J’ai arrêté complètement le foot et par la suite, j’ai fait l’UNSS au collège : c’est là que je me suis mis au handball. J’aurais pu faire du basket ou du volley. J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie d’avoir des facultés pour les sports collectifs. Avec le même plaisir. C’est tombé sur le hand. Ça aurait pu être un autre sport.

Ton physique atypique a été un atout ou plutôt quelque chose de difficile à vivre ? On dénonce souvent la grossophobie ambiante, tu en as été victime ?

J’ai eu la chance et la capacité de grandir en quartier : si tu n’es pas fort mentalement, ça te mange facilement l’esprit. Et puis, c’était différent à l’époque, il y avait moins de costauds ou de gros qu’aujourd’hui. Je ne l’ai donc pas mal vécu. J’en ai fait une force. Très tôt, j’ai eu un mental de sportif, je suis un gars de compétition. Je n’aime pas perdre ! Quand je regarde « The Last Dance », la série sur Michael Jordan, je comprends son état d’esprit tout de suite. Je suis très fair-play mais ne me cherche pas trop, sinon tu vas me trouver. Un peu en mode Kobe Bryant, aussi.

Sur les terrains, pas de « trash-talk » envers toi ? Personne ne se moque pour essayer de te faire sortir de ton match ?

J’inspire plutôt la crainte (il sourit). Donc peu d’adversaires osent me titiller. Je réponds toujours sur le terrain. Avec le sourire. Mais aujourd’hui, j’ai bientôt 30 ans, je ne suis plus le jeune de l’équipe. J’ai changé de posture, on m’appelle « l’ancien ». Ça m’a d’ailleurs fait un peu bizarre au début…

En janvier 2021, tu participes avec le Congo à la Coupe du monde, en Égypte. C’est là que tu exploses aux yeux du monde entier. Tes performances marquent les esprits. De telles éloges dans les médias, l’intérêt de Shaquille O’Neal, ce surnom « Baby Shaq », qu’est-ce que ça fait ?

Ça me plait le surnom de « Baby Shaq du handball ». Avant c’était « El Gigante », donné par des Argentins. Je suis entré en contact avec Shaq pendant la Coupe du monde. Une expérience incroyable, en tant que fan de basket, de rencontrer ce mec, aussi simple, aussi abordable. Premier match face à l’Argentine, je rentre à l’hôtel, mon téléphone n’arrête pas de sonner. Le soir, une page Instagram, « Overtime », relaye une vidéo de moi. Ça arrive aux oreilles de Shaquille O’Neal. Et là, il m’envoie une vidéo personnelle ! J’ai embrayé, sans tout comprendre à ses mots d’anglais (rires).

Parler à Shaquille O’Neal en direct sans trop maîtriser l’anglais, c’est possible ?

J’ai reçu son numéro. Mais j’ai douté que ce soit lui jusqu’à ce qu’il décroche. J’ai mis deux jours à l’appeler, je n’y croyais pas… Je ne triche pas, je suis naturel, ça lui a plu. Comme j’étais ambassadeur de l’équipe de handball de Detroit puis en déplacement aux USA rencontrer le club de New York, j’ai envoyé un message à Shaq. Il était dans le Texas, à l’autre bout du pays. Il est venu un dimanche, dans un petit bar. Je me suis dit : cette silhouette, ce crâne rasé, est-ce vraiment lui ? Il était assis, il s’est levé. C’est quelqu’un de très respectueux. On a échangé, il m’a donné sa veste, bien trop grande pour moi ! Je lui ai dit : je t’attends en France l’été prochain, voir ma famille. Il est venu ! On a déjeuné ensemble à son hôtel, avec mon frère. Il veut mettre pas mal de projets en place pour moi, je suis un peu son poulain.

Avec un tel succès, pourquoi ne pas avoir réussi à évoluer en première division française ?

Avec 30 kilos de moins, j’aurais pu jouer en première division. Le système handball est ce qu’il est : il faut rentrer dans des cases. Quand j’étais en centre de formation à Créteil, je devais déjà être dans les bonnes cases. Je n’y suis pas et je n’ai rien fait pour y rentrer. Même si j’ai reçu plein de propositions de clubs à l’étranger. Bien manger, ça s’apprend aussi, choisir les bons aliments, etc. On ne nous montre pas comment faire quand on est plus jeune. Aujourd’hui, j’estime que je dois perdre un peu de poids pour ma santé, même si ma santé va très bien. Nikola Karabatic (PSG), qui est pour moi le GOAT, le plus grand joueur de handball de l’histoire, a fondu avec l’âge. C’est utile pour un sportif. Même LeBron James (Los Angeles Lakers) l’a fait, changer de morphologie pour durer. Je suis très motivé, quitte à faire un partenariat là-dessus. J’ai besoin d’objectifs pour avancer.

Est-ce désormais un défi compliqué de perdre du poids ?

À Créteil, j’avais 18 ans, je pesais environ 120 kilos. Il y a plus de dix ans. Mais comme ça n’a pas été simple de gérer mon départ de là-bas, j’ai compensé par la bouffe. Je ne suis pas le meilleur pour faire ressortir mes émotions. Est-ce un défi de perdre du poids ? Oui et non. La vie de sportif est différente de la vie normale. On s’entraine plus, on voyage plus. Il faut une vraie hygiène de vie. Moi, ça a fonctionné comme ça, avec mon physique. Mais le jeune qui est en embonpoint, qui peine à perdre du poids, je lui conseille de faire ce que son corps lui dit de faire. Ton corps t’envoie des signaux, à toi de t’y fier. Un Victor Wembanyama (joueur des San Antonio Spurs en NBA), il a été préparé très tôt à devenir le meilleur du monde, avec tout ce qu’il faut autour de lui. Comme Kylian Mbappé. Et c’est pour ça aussi qu’ils réussissent. C’est primordial. Ma fierté, c’est d’avoir fait une Coupe du monde. Certains joueurs de première division n’ont jamais participé à un tel tournoi.

Tu es le seul joueur de 3e division à avoir des sponsors et partenaires, comment tu le vis ? C’est quoi la suite ?

J’ai des contrats de sponsoring à mon échelle : chaussures, appareils médicaux, etc.  Mais c’est vrai que personne n’en possède à mon niveau. Je le vis de la manière la plus simple possible. Si je peux aider les copains, je les aide. Je sais tout ce que j’ai et ce je peux redonner aux autres. J’ai un profil qui séduit les marques, j’ai le sourire, je vis pleinement, je suis authentique. Mais j’ai toujours signé des contrats sportifs d’un an. Donc bientôt, j’entamerai une formation de moniteur d’auto-école. Si je deviens consultant ou commentateur, ce serait un immense plaisir, mais il faut toujours avoir d’autres options pour l’après-carrière.

Qu’est-ce qui restera comme ta plus forte émotion sportive ?

La qualification pour le Mondial 2021. On est en Tunisie, on devait gagner face au Cap Vert, on perd en prolongations. Le match d’après, il est programmé à 8h du matin. On jouait à une heure de l’hôtel, il a fallu se réveiller à 5h. Et malgré tout, on s’est qualifié contre le Gabon ! Au Mondial, ensuite, je reçois deux titres de MVP (meilleur joueur du match). La seconde fois, on perd pourtant le match de -20 et je reçois quand même ce titre. Énorme. De base, le Congo n’est pas spécialement reconnu sportivement. Grâce à moi, on peut parler du handball au Congo. Ça m’a permis aussi de discuter avec de grands sportifs comme Chancel Mbemba (OM) ou Cédric Bakambu, ex-joueur de Marseille, internationaux congolais en football. J’aime beaucoup échanger, je viens du monde amateur même si j’ai eu les pieds dans le monde pro.