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« Faute grave », France Info se défend et accuse Achilli

L’affaire avait fait grand bruit. Un licenciement pour « faute grave » dans les rangs de France Info. Le présentateur des « Informés », Jean-François Achilli, débarqué manu militari en début d’année pour des raisons déontologiques.

En cause, il aurait collaboré avec Jordan Bardella, le conseillant sur l’écriture de son livre. Le président du Rassemblement National (RN) n’avait pas à prendre conseil auprès du journaliste, surtout « en période électorale [participant à] une stratégie de conquête du pouvoir […] ce n’est pas le rôle du journalisme ». Ces mots sont de Jean-Philippe Baille, le directeur de France Info dans les colonnes du Parisien.

Selon lui, le journaliste a franchi « la ligne rouge », à plusieurs reprises : « La direction doit être informée et doit valider tout projet de collaboration extérieure ». Jean-François Achilli affirme qu’il a toujours prévenu sa direction lors de collaborations extérieures.

Le patron de la station publique assure que le journaliste a enfreint « de manière délibérée et répétée » les règles, ce qui a mis la direction « dans l’obligation de réagir ». Ajoutant : « Il y a eu d’autres conflits d’intérêts, dont des media trainings, pratiques rémunérées interdites à Radio France. »

Jean-Philippe Baille dément en revanche toute décision « politique ». Ce que certains avaient rapidement pointé du doigt. « Ma responsabilité à moi, c’est de m’assurer que nous pouvons dire aux Français que l’éthique est respectée », ajoute-t-il.

Remplacé par Bérengère Bonte à la tête des « Informés », Jean-François Achilli ne reviendra donc pas aux manettes. L’émission se poursuit de cette façon jusqu’à la fin de la saison.

France Info licencie un journaliste « trop proche » du RN

Voilà une information qui ne va pas faire taire ceux qui pensent les journalistes sont trop proches des hommes politiques. Mais quand est-il réellement après ce licenciement pour faute grave ?

Selon les informations du Point, Radio France vient de transmettre une lettre de licenciement au journaliste Jean-François Achilli. Le présentateur de l’émission Les Informés avait été suspendu et privé d’antenne depuis le 14 mars, « à titre conservatoire, le temps de clarifier la situation ».

Tout a commencé par des révélations du journal Le Monde. Selon le média, Jean-François Achilli et le président du Rassemblement National (RN) Jordan Bardella discutaient d’un projet de livre. Le journaliste ayant donné son avis sur quelques passages écrits par Jordan Bardella. Mais selon Jean-François Achilli, jamais il n’a envisagé de participer à l’écriture.

Il a par ailleurs posté sa mise au point via son compte X : « Je n’ai enfreint aucune règle professionnelle ou déontologique. J’ai échangé avec Jordan Bardella comme je le fais avec tous les responsables politiques depuis vingt-cinq ans. Nous avons parlé, à sa demande, de ce que pourrait être son expression pour un livre d’entretiens. J’ai refusé le projet. »

Visiblement totalement surpris par la décision de son employeur, Jean-François Achilli poursuit : « Depuis quand les journalistes politiques ne peuvent-ils plus échanger avec l’ensemble des responsables politiques ? Je suis abasourdi par la brutalité de la mesure injustifiée prise par la direction de France Info à mon encontre, qui nuit gravement à ma réputation. »

La direction de Radio France reproche un « conflit d’intérêts grave », en se basant sur des passages entiers d’articles du Monde, Télérama et Libération à charge contre le journaliste. À la lumière de ces « retours » et « avis » donnés à Jordan Bardella concernant ce livre, France Info aurait donc tranché. Des arguments contestés par le journaliste. Le feuilleton entre les deux parties n’est pas fini.

Paris 2024 : prisons indignes, un avocat lance l’alerte

Voilà un impact des Jeux Olympiques que peu de gens connaissent. Si la surpopulation carcérale est un fait établi aujourd’hui en France, avec plus de 76 000 détenus pour 60 000 places en prison, le vice-président du Barreau des Hauts-de-Seine lance une importante alerte sur l’effet des JO sur nos prisons.

Pour France Info, Maître Arakelian le dit haut et fort : « Nos prisons ne sont pas prêtes » pour les Jeux olympiques. Ces Jeux « vont entraîner potentiellement une surpopulation carcérale encore plus importante ». Pire, les conditions de détention sont déjà « indignes ». Cela va donc s’aggraver.

Pour remédier à cela, Maître Arakelian suggère la mise en place du dispositif « stop écrou » et des libérations anticipées de « personnes en fin de peine », « comme pendant le Covid ».

Selon lui, on ne peut donc plus vraiment incarcérer, malgré la fulgurante opération « place nette » mise en place par le gouvernement il y a quelques semaines.

15 à 16 millions de visiteurs sont attendus dans la capitale cet été pour les JO, ce qui devrait générer plus de délinquance. C’est mécanique. « Nos prisons ne sont pas prêtes », insiste-t-il sur France Info, « mais surtout, elles sont dans un état qui est juste surréaliste. Elles ne sont pas prêtes parce qu’en mars 2024, on était sur plus de 76 000 détenus pour une capacité d’accueil à 60 000. »

Que faut-il faire concrètement ? « Je ne viens pas aujourd’hui en vous disant : il ne faut pas interpeller les délinquants dans la rue. Je viens juste dire que nous ne sommes pas prêts et surtout l’état de nos prisons aujourd’hui est indigne. Donc je n’envisage même pas l’état de nos centres de détention, de nos maisons d’arrêt avec des incarcérations qui vont se multiplier. »

Ajoutant : « Les avocats et les magistrats seront-ils présents en nombre pour faire « tourner » la justice lors des JO ? » Une pression « amicale » et anticipée, de la part du vice-président du Barreau des Hauts-de-Seine.

L’opération « place nette XXL » fait sourire en prison

« Tous les prisonniers, on a bien rigolé derrière la télé », voilà la petite phrase choc d’un détenu interviewé depuis sa cellule, via un téléphone portable clandestin (chose finalement assez courante en prison).

Suite à la visite surprise d’Emmanuel Macron à Marseille, mardi, pour mettre en lumière l’opération « place nette XXL », les réactions ne se sont pas faites attendre. Condamné à une lourde peine pour trafic de stupéfiants et blanchiment, un « haut placé » du trafic local ironise au micro de France Info. La lutte contre le trafic de drogues ressemble à un vaste jeu du chat et la souris. Et les souris semblent malheureusement s’en amuser…

L’idée de base : une opération massive sur plusieurs semaines, avec d’abord 900 policiers, gendarmes et douaniers déployés à Marseille et ses environs. Et pourtant, beaucoup trouvent déjà celle-ci inefficace.

Sous couvert d’anonymat, depuis sa cellule, un détenu raconte avoir suivi cette journée hyper-médiatisée tranquillement. « Ça nous a fait rire », se moque-t-il. « Ce dispositif est fait pour les médias, pour montrer que (les policiers) sont présents, qu’ils font leur travail. Mais ça ne change pas grand-chose ».

La prison ne dissuade plus, les dealers se cachent le temps de raout médiatique puis reviennent occuper les zones de trafic dans la minute.

Selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, mardi soir, 98 personnes ont été interpellées dans le cadre de cette opération. Moins de 10 kilos de cannabis ont été saisis… Les guetteurs sont rôdés, ils ont vu arriver les forces de l’ordre de très loin. « Ils font un petit tour de 15-20 minutes et avec un peu de chance, ils attrapent le petit ‘charbonneur’ ou celui qui a la sacoche, mais rien de plus », confirme la source de France Info depuis sa cellule.

D’après ce témoignage saisissant, cet homme occupe un rôle majeur du trafic local. Il estime que « la prison n’est pas un frein » aux trafics de drogues. Pire que cela, « tout se passe en prison, on s’élargit, on se développe, on a plus de contacts, il y a plus d’argent qui se génère et il y a plus de consommateurs ».

L’argent facile, l’argent qui coule à flôts, toujours le même problème. « Il y aura certains endroits de deal où il y aura beaucoup plus de sang qui va couler », détaille-t-il, « parce que c’est énormément d’argent qui rentre. Des sommes dont vous ne vous rendez même pas compte ».

Pour autant, le gouvernement a promis encore une dizaine d’opérations de police « place nette XXL » en France dans les mois qui viennent. Le but, surtout envoyer un message fort et rassurer les populations.