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Piratage, salaire et gestion moins solitaire : comment Vincent Labrune veut transformer la LFP

Si Vincent Labrune a été réélu pour 4 ans avec plus de 85% de voix en sa faveur, le président de la Ligue de Football Professionnel (LFP) annonce avoir entendu la large vague de contestations qui s’est étendue depuis des semaines.

Dans son premier discours d’après réélection, Vincent Labrune a d’emblée insisté sur plusieurs chantiers prioritaires. Le premier, très symbolique, est celui de son salaire. Fixé à 1,2M€ par an, il a toujours fait jaser jusque dans les instances. Le boss de la LFP a indiqué que « la première (priorité), c’est la baisse des charges« . Un problème bien français, plus large que le seul football hexagonal.

« Celui qui doit donner l’exemple, c’est le président de la LFP qui lui aussi devra faire des gestes importants en termes de révision à la baisse de sa rémunération. » Reste à savoir dans quelle proportion son salaire sera révisé.

Son adversaire nettement battu, Cyril Linette, avait annoncé vouloir baisser le salaire du président de la LFP de 50% en cas d’élection.

Autre sujet repris avec fermeté devant les caméras par Vincent Labrune : le piratage, « la priorité absolue à très court terme« . Vaste débat, tant les instances ont toujours des années de retard sur les pirates. L’industrie de la musique a mis 10 ans à courir après les fraudeurs avant de lancer au bon prix avec la majorité des contenus des plateformes comme Spotify ou Deezer. Depuis, le piratage musical est retombé à des niveaux « acceptables« . Le monde médiatique ne semble pas encore prêt à cela.

« Dès demain, on va s’attaquer au piratage sans peur sur tous les terrains : médiatique, politique, juridique. Le piratage c’est comme voler le sac d’une vieille dame sur un marché. Ici, on trouve normal que des médias expliquent comment un IPTV marche » », détaille Vincent Labrune. De belles paroles qui semblent difficilement suivies de faits. L’abonnement à DAZN reste cher pour le marché français, vu le contenu proposé en échange (basket français, L1 et sports de combat).

« On doit travailler à créer de la valeur ensemble avec DAZN. Donc, dès demain matin, on a prévu un collège Ligue 1 avec l’ensemble des clubs pour voir comment on peut accélérer le succès de cette plateforme. On peut appuyer fort pour la lutte contre le piratage qui est un fléau« , insiste Vincent Labrune.

Que veut-il dire par « appuyer fort pour la lutte contre le piratage«  ? Les leviers pour contrer l’IPTV n’existent pas. Sauf à proposer un prix d’abonnement à la L1 via DAZN à prix très (très) attractif. Pas gagné. Les fans de football en France ont été profondément vexé d’être pris pour des pigeons en ce début de saison. Il va falloir réconcilier tous les acteurs. Les pirates sont intraçables et renouvellent leurs canaux de diffusion sans cesse via Telegram ou d’autres réseaux sociaux. Les défier en frontal pour faire accepter le tarif de la L1 est peine perdue. La visibilité de la L1 est désormais à un niveau le plus bas depuis de nombreuses années.

Autre sujet évoqué par Vincent Labrune juste après sa réélection : « travailler plus ensemble« . Jugé trop solitaire sur certains dossiers, le président de la LFP se veut rassembleur. Et il souhaite convier tous les acteurs principaux du football français à la table afin de prendre les bonnes décisions à court et moyen terme.

Thibaud Vézirian.

Pas de surprise, Vincent Labrune réélu à la tête de la LFP, à lui de transformer la Ligue en profondeur

Cyril Linette aura mené une campagne honorable, avec beaucoup d’idées neuves pour le football français, mais la machine autour de Vincent Labrune semblait décidément trop puissante pour le déstabiliser.

Vincent Labrune vient d’être élu à plus de 85% des voix lors de l’Assemblée Générale de la Ligue de Football Professionnel (LFP). Au premier tour, il a écarté Cyril Linette avec 14 voix contre 2. Beaucoup de présidents avaient laissé entendre à Cyril Linette qu’ils voteraient pour lui avant de voter pour Vincent Labrune. Un classique en politique. Et dans les coulisses du football, désormais.

Sans surprise, Vincent Labrune décroche un second mandat de quatre ans et tentera de sortir le football français dans le trou dans lequel il est coincé depuis des mois.

Redonner de la visibilité médiatique au football français via DAZN sera une priorité. Le diffuseur étant en difficultés actuellement, à cause de tarifs d’abonnement bien trop élevés par rapport au marché français.

Vincent Labrune aura aussi la lourde tâche d’éviter la faillite de certains clubs professionnels, durement touchés par la chute des droits TV. Le président de la LFP devra aussi poursuivre le travail de sécurisation des stades, mettre fin au marché noir ou encore retisser un lien avec les groupes de supporters, garants des chaudes ambiances dans les stades.

Après une campagne expresse, et une façon d’élire le président bien complexe et si peu transparente, Vincent Labrune gagnerait aussi énormément à transformer l’instance en profondeur.

Les nouveaux membres du conseil d’administration de la LFP sont donc : Nasser Al-Khelaifi (PSG), Jean-Pierre Caillot (Stade de Reims), Damien Comolli (Toulouse FC), Olivier Letang (LOSC), Pablo Longoria (Olympique de Marseille), Jean-Pierre Rivère (OGC Nice) et Juan Sartori (AS Monaco).

Les membres indépendants sont : Vincent Labrune, Cyril Linette, Karl Olive, Mark Keller (FFF), Laurent Nicollin (Foot Unis), Philippe Piat (UNFP), David Terrier (UNECATEF), Jacky Bonnevay (SAFE), Olivier Lamarre (SNAAF), Lola Pierres (AMCFP) et Eric Rolland (AMCFP).

À noter que Cyril Linette devrait démissionner pour laisser sa place à Alain Guerrini (Panini), comme dévoilé par Entrevue pour favoriser le parrainage de Cyril Linette.

Nouveau fiasco pour le football français : LFP, Linette écarté, Labrune sur la voie royale ?

Alors que les présidents des 46 clubs professionnels avaient voté jeudi pour parrainer Vincent Labrune et Cyril Linette afin qu’il y ait une campagne pour la présidence la LFP pendant 10 jours, l’Union des Acteurs du Football (UAF) a écarté ce dernier, ouvrant la voie à une réélection de Vincent Labrune, sans opposition. Nouveau fiasco pour l’image du football français.

Comme dévoilé en exclusivité jeudi par Entrevue, les acteurs majeurs du football français ont voté pour un duel entre le président sortant Vincent Labrune et le candidat à la présidence de la LFP, Cyril Linette. Karl Olive, député Renaissance, et Gervais Martel, bien que parrainés par Foot Unis, souhaitent siéger au Conseil d’Administration et non pas prendre le poste.

Coup de tonnerre ce midi après la concertation de l’Union des Acteurs du Football (UAF), qui décerne aussi des parrainages et réunit d’autres acteurs de la « famille du football », comme le syndicat UNECATEF, de l’influent Philippe Piat.

Alors que les 46 clubs professionnels avaient écarté Alain Guerrini (Panini) de la course la veille, Philippe Piat aurait pesé de tout son poids pour tout de même faire parrainer son ami… Et donc écarter ceux qui avaient été légitimement élu.

Exit Cyril Linette -et son programme novateur et rassembleur-, place aux accords entre amis. À l’ancienne. De quoi générer une nouvelle fois une pluie de commentaires négatifs de la part de tous ceux qui suivent cette triste pièce de théâtre.

Ainsi, le journaliste de L’Equipe, Vincent Duluc, n’y est pas allé par quatre chemins. Il balance : « Les joueurs professionnels français, représentés par l’UNFP, font basculer l’élection de la LFP parce que leur syndicat a un lien financier avec Panini, préféré à Linette ou Martel. J’espère qu’ils sont au courant.« 

D’après nos informations, Cyril Linette et ses équipes continuent la bagarre en coulisses. Outrés par cette situation d’un autre temps, ils auraient pris contact avec le ministère des sports et le sommet de l’Etat, afin de faire évoluer cette situation. Soucieux d’éviter de nouveaux soubresauts autour du football français, déjà bien chahuté par les droits TV, la qualité et le prix des retransmissions ou la grogne des supporters de Ligue 2 envers beIN, les politiques suivraient tout cela de près et voudraient agir si rien ne bouge rapidement.

Le football français n’a rien à gagner à rester dans cette situation figée, où l’entre-soi semble de mise. Vincent Labrune non plus. Il est mieux pour tous d’organiser une vraie campagne à 10 jours de l’élection du président de la Ligue (LFP), comme l’explique sur X le journaliste d’Entrevue, Thibaud Vézirian.

Que ce soit Cyril Linette ou Vincent Labrune qui l’emporte par la suite, peu importe. Mais au moins, il n’y aura pas eu de simulacre d’élection. C’est déjà ça.

Telegram, IPTV, DAZN, LFP : La solution d’avenir pour voir du football à prix raisonnable sur tous nos écrans

Après le cataclysme des droits TV français au rabais cet été, c’est toute l’économie du football qui doit se mettre à table et revoir son système de diffusion des matchs. Alors que les audiences s’érodent un peu partout, que les jeunes générations se désintéressent des matchs de 90 minutes, le football est à tournant. Quelles solutions sont possibles ?

400M€ de droits TV en moyenne chaque année pour diffuser 8 matchs de Ligue 1 sur 9, voilà le deal obtenu par DAZN, la plateforme de diffusion de contenus sport détenue par Len Blavatnik, l’homme d’affaires (citoyen américain et anglais, né en Ukraine) à la tête d’une fortune d’environ 30 milliards de dollars.

Le hic, c’est que les fans de football en France ne sont pas prêts du tout financièrement et psychologiquement à payer un abonnement de 29,99€ (minimum) sur 12 mois pour voir un tel spectacle, sans émission d’avant, ni d’après match, sans 4K, sans concurrence au PSG, sans star, etc.

Alors quand Shay Segev, le PDG du « Netflix du sport », annonce à L’Equipe dernièrement vouloir « atteindre en 6 mois 1,5M d’abonnés« , désolé mais il rêve. Objectif strictement inatteignable. Un peu comme le milliard de droits TV annoncé par Vincent Labrune, boss de la Ligue de Football Professionnel (LFP) l’an dernier.

Il faut être factuel et connaître le marché français. L’objectif de DAZN n’a rien de réel, en tout cas pas à court terme et en proposant uniquement L1, Ligue des Champions féminine, basket français (Betclic Elite) et sports de combat (MMA-PFL, Kickboxing-Glory).

« J’aimerais pouvoir proposer un prix inférieur si je le pouvais« , poursuit-il, « mais si vous le comparez à un billet de match, combien coûte-t-il aujourd’hui ? Entre 50 et 80 euros en moyenne pour les moins chers« . Les supporters lui répondent volontiers, d’eux-mêmes, via les réseaux sociaux, qu’en s’abonnant à leur club favori de L1, ils payent moins cher à aller directement au stade toute l’année que l’abonnement DAZN sur 12 mois… Difficile de rapprocher les points de vue des deux camps.

Ce qui inquiète, c’est la suite : « Atteindre en six mois 1,5 million d’abonnés, au minimum un million. En prenant en compte les différentes formules, nous avons besoin de 1,5 million d’abonnés, ne serait-ce que couvrir nos dépenses. » DAZN ne rentrera donc jamais dans ses dépenses en un an. Qu’on se le dise. Entre les appels massifs au boycott, la grogne des supporters dans les stades et le triste spectacle proposé, ce n’est pas gagné…

Sans Mbappé, sans Neymar, sans Messi, la L1 ne fait plus rêver. Sans un grand OM pour concurrencer le PSG, aucune histoire à raconter au monde entier. Les droits TV à l’étranger sont d’ailleurs toujours en suspens, non vendus au cas par cas à des diffuseurs. Un cas similaire à la Serie A, le championnat d’Italie a repris samedi mais n’est plus disponible en France. Bein Sport n’ayant pas prolongé le deal. Une aubaine pour étoffer les droits de DAZN en France, mais la plateforme va-t-elle foncer ?

C’est bien de crier contre les pirates, c’est mieux de répondre aux évolutions sociétales

En attendant, les fans de football trouvent des combines illégales pour regarder du football. Où ils veulent, quand ils veulent. C’est le crédo des nouvelles générations. Ces Français, qui s’informent au plus vite, via des notifications et puis c’est tout, veulent faire simple et peu coûteux. Et le plus simple, aujourd’hui, ça s’appelle l’IPTV ou Telegram.

Le football y est disponible dans toutes les langues, à toute heure, en bonne qualité. Et tout est limpide, via un seul compte. Libre à chacun ensuite de regarder sur son smartphone, sa tablette ou sa télé.

Quand on voit dans quelle crise était l’industrie de la musique aux débuts des années 2000, on ne peut y voir que des similitudes avec celle, actuelle, de la télévision. Les majors hurlaient dans les médias contre les pirates, contre le piratage, contre la consommation gratuite de musique. C’est bien de crier, c’est mieux de s’organiser pour répondre aux évolutions sociétales.

Cela ne sert à rien de poursuivre les pirates, ils auront toujours un temps d’avance. La majorité des gens qui regardent actuellement le football français via IPTV ou les canaux Telegram ne sont pas contre le fait de payer un abonnement. Le souci, c’est le prix, et la simplicité pour s’abonner, se connecter. Beaucoup de sexagénaires (et plus) ne comprennent actuellement absolument rien à la façon de faire pour regarder la L1. DAZN (DaZone), ils appellent ça « Dazne » ou ne connaissent absolument pas.

Alors quelle est la solution ? Si l’industrie de la musique a réussi à prendre ce tournant il y a 15 ans, via Spotify ou Deezer par exemple, pourquoi la télévision n’y arriverait pas ? La FIFA et l’UEFA doivent mettre tout le monde à table et stopper la course en avant des droits TV. Une course qui va droit dans le mur. Les diffuseurs n’ont plus les reins assez solides pour suivre. Les audiences ne sont pas assez bonnes pour amener un niveau suffisant de revenus publicitaires. Et les téléspectateurs sont lessivés, financièrement et moralement.

Comme expliqué dans mon émission quotidienne, Le Dèj Foot, en direct, il faudrait donc réunir tous ces acteurs. Les Ligues ont la possibilité de créer leur « Spotify/Deezer » du football, certains grands médias aussi. Il faut réunir les droits, simplifier l’accès, ouvrir à des comptes « famille ». Et ce ne sera pas 1,5 millions d’abonnés à viser mais le double. Deux fois moins chers mais deux fois plus d’abonnés, voilà un deal rentable pour tous. Car, oui, les Français sont prêts à payer 15€-20€ par mois pour la L1 (et d’autres contenus sportifs). Une offre pas forcément facile à mettre en place pour un nouvel entrant sur un marché, comme l’est DAZN. Mais en étant accompagné par la Ligue, par l’UEFA et la FIFA, tout est possible.

Le football n’appartiendra jamais à une élite, c’est un sport populaire et ce sont les Ultras qui mettent l’ambiance dans les stades. Aux dirigeants du football de les choyer. Car sans ambiance, pas d’émotion, pas de football.

Reprise Ligue 1 : Pas d’émission, journalistes décriés, prix repoussants, vague de mécontentement contre DAZN

À 48 heures de la reprise du championnat de Ligue 1, l’heure est au mécontentement. Un sport très français, mais quand même… Entre le prix d’abonnement élevé, le départ des stars du championnat, le manque d’argent des différents clubs et le manque de concurrence, le football français vit de sombres heures.

Il est loin le temps des Neymar, Messi et Mbappé. La Ligue 1 ne fait plus rêver. Et s’attire les foudres des fans de football. Car depuis juillet, on le sait (enfin), c’est DAZN (prononcez DaZone) qui diffusera principalement le haut du panier du football français.

L’entreprise se veut depuis dix ans « le Netflix du sport », il faut donc débourser un abonnement pour regarder du sport. Pourquoi pas. Mais en France, leur catalogue n’est pas extensible : des sports de combat (MMA-PFL, Kickboxing-Glory), la Betclic Elite (basket), la Ligue des Champions féminine et donc, la L1.

En clair, vous avez à débourser 14.99€/mois (engagement d’un an) pour un seul match de L1 (19.99€ sans engagement), pour regarder uniquement une rencontre parmi les matchs du dimanche à 17 heures… Ou 29.99€/mois (engagement d’un an) pour tous les matchs de L1 (39.99€/mois sans engagement).

Pour avoir le match phare du dimanche soir, 20h45 ? Il faudra alors posséder l’abonnement à Bein Sport à 15€. Prix minimum, tout compris, 45€, donc, afin de pouvoir regarder un championnat sans star et sans concurrence pour le PSG.

« Quelle arnaque sérieux, une honte« , « les revendeurs d’IPTV se frottent les mains« , voilà ce que l’on peut lire de plus poli sur les réseaux sociaux ou écouter dans les vestiaires de football en cette période de reprise. Un hashtag #BoycottDAZN a même fleuri sur X récemment. La fronde est en marche.

Le problème général vient aussi des annonces de la mise en place de la diffusion de la Ligue 1 : toujours plus low cost. 5 matchs sur 8 seront diffusés sans l’avis de consultants sur place. Pas d’émission debrief, pas de 4K (en 2024 !), pas de multiplex, pas de sonorisation des arbitres. Régression totale à tout niveau.

Pour information, si les Français râlent, à l’étranger, ils pourraient en faire autant : en Espagne, l’abonnement à la Liga coûte 62€ (MovieStar et DAZN). En Allemagne, la Bundesliga est à 65€ par mois. En Angleterre, la Premier League coûte 69€. Oui, chez eux, les stars sont présentes et la qualité de jeu, en quelque sorte garantie…

Les journalistes et consultants qui viennent de rejoindre au compte goutte l’expérience DAZN France en prennent aussi pour leur grade. À commencer par Walid Acherchour, l’éditorialiste de Winamax TV et RMC, avait vivement critiqué le choix du diffuseur DAZN… avant de rallier leurs rangs. Et de supprimer son tweet disponible ci-dessous.