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Droits TV du football français : toujours pas réglés ! Max, la surprise…

Et si c’était Warner Bros Discovery ? Sorti du chapeau ce matin lors du Conseil d’administration de la Ligue de Football Professionnel (LFP), le diffuseur payant Max pourrait être celui qui proposera les matchs de Ligue 1 à partir du 17 août ? Rien de sûr.

27,99 euros par mois, c’est l’addition salée promise aux fans de football pour la saison prochaine. En plus des dégâts causés par la baisse du montant des droits TV aux clubs de football professionnel, il y a les dégâts causés aux consommateurs de football.

Le football français est dans de beaux draps… Incapable séduire les diffuseurs après les départs successifs des stars Kylian Mbappé, Neymar Jr et Léo Messi, la LFP se tournerait en dernier recours vers Warner Bros Discovery, propriétaire d’Eurosport, et sa plateforme de streaming MAX. Ce sont en tout cas les dernières informations dévoilées par Arthur Perrot (RMC).

Une nouvelle donne qui ne séduit réellement ni les clubs, ni les téléspectateurs. Pour ces derniers, il faudra débourser une somme trop importante pour s’abonner. Le spectacle proposé, avec un PSG qui fait cavalier seul et d’autres clubs bien moribonds, vaut-il cette dépense mensuelle ? Là est la question.

Mais pour les clubs, l’attente des droits TV est aussi très mal vécue. Car le montant devrait finalement être inférieur aux saisons précédentes ! Notamment car le fonds d’investissement CVC commence cette saison à récupérer les millions investis. Une hausse sensible des droits TV avait été promise ces dernières années…

Rassurez-vous, rien n’est encore joué ! Suite à ce conseil d’administration qui s’annonçait décisif, rien n’a été acté. Officiellement, la L1 n’a toujours pas de diffuseur. À 1 mois et 12 jours du top départ.

Alors quid de BeIn Sport, annoncé régulièrement parmi les diffuseurs potentiels ? Quid d’une réaction de dernière minute de Canal+ pour obtenir au buzzer les matchs du samedi ? DAZN (prononcez « DaZone ») payerait alors pour les matchs du vendredi et du dimanche ? Sacré bazar.

La plupart des présidents de clubs seront à Hambourg ce vendredi soir pour assister au match de l’équipe de France contre le Portugal en quart de finale de l’Euro 2024. Prochaine réunion des administrateurs de la LFP, samedi à 17h. Promis, ils vont trancher…

Droits TV : le football français proche de la faillite ?

EDITO – Et si le football français faisait faillite ? Alors qu’aucune décision n’a encore été prise concernant les droits TV de la prochaine saison de Ligue 1, plusieurs dirigeants de clubs commencent sérieusement à s’inquiéter pour leurs finances.

Laurent Nicollin tape du poing sur la table. Il n’en peut plus. Soutien de Vincent Labrune, président de la Ligue de Football Professionnel (LFP), ayant hérité d’un football français en situation financière catastrophique, le président du Montpellier Hérault en veut à Canal+.

Dans une interview pour le journal L’Équipe, Laurent Nicollin pointe du doigt la chaîne cryptée Canal+, coupable à ses yeux de ne pas aider le football français. Un football français dont certains clubs basent leur budget à 60% sur les droits télé… Des milliers de salariés vivent donc sous perfusion de droits TV.

Problème, Canal+ n’a pas apprécié que lors du dernier appel d’offres, la chaîne ne récupère que 2 matchs pour 332 millions d’euros (via une cession de droits de BeIn Sports) alors qu’Amazon Prime Video récupérera (via la faillite de MediaPro-Telefoot la chaîne) 8 matchs pour 250 millions d’euros. Un écart colossal, un désavantage énorme pour C+. Son patron Maxime Saada n’a pas la mémoire courte.

Après des échanges infructueux avec DaZN (prononcez DaZone), Bein Sports ou Amazon en 2023, la LFP peut-elle se permettre d’attendre encore longtemps ? La reprise du championnat est fixée au 17 août, le mercato est ouvert depuis lundi et la DNCG (le gendarme financier) a repoussé beaucoup de rendez-vous annuels avec les clubs.

Faut-il attendre que des investisseurs étrangers se dévoilent enfin du côté de l’Olympique de Marseille pour créer une bouffée d’oxygène pour tous les clubs français ? Et relancer l’attractivité du championnat. Ce serait alors des sauveurs à double titre.

Vincent Labrune parlait d’un montant total d’un milliard d’euros pour les droits TV domestiques et internationaux en 2023, nous sommes actuellement sur une estimation de 500 millions d’euros pour les droits nationaux et de 150 millions d’euros pour les droits à l’étranger. 650 millions d’euros, bien loin du milliard… Mais là encore, aucune chaîne, ni les GAFA (Google-Amazon-Facebook-Apple) ne valide ce deal !

La LFP a ainsi laissé fuiter dans les médias une possibilité de créer une chaîne Ligue 1, lancée par la Ligue. Un plan B totalement farfelu puisque pour arriver à la rentabilité, cette chaîne devrait obtenir rapidement 4 millions d’abonnés, chose totalement irréalisable. D’autant plus avec un abonnement à 25 euros par mois… Incompréhensible. Les vendeurs d’IPTV s’en régalent déjà.

Alors Laurent Nicollin accuse Canal+ de refuser de négocier pour « tuer le football français ». Canal+ a pourtant peu d’intérêts à cela puisque la chaîne diffuse les Coupes d’Europe. Sans club français au niveau dans ces compétitions, les audiences sont catastrophiques. « Dans la vie, quand on se sent lésés par quelque chose, on prend des rendez-vous, on discute avec les gens », poursuit Laurent Nicollin dans L’Équipe.

Damien Comolli, président du Toulouse Football Club (TFC), abonde dans ce sens : « Je ne comprends pas comment on peut dépenser des centaines de millions pour les Coupes d’Europe et ne pas donner les moyens aux clubs français ».

Plus inquiétant encore, si la LFP valide un deal autour de 500 millions d’euros (seulement) de droits nationaux, les clubs perdraient environ 30% de revenus par rapport à la saison dernière ! Avec l’accord CVC qui permet à ce fonds d’investissement de récupérer dés la saison prochaine une partie des sommes investies pour aider les clubs français depuis deux ans, ce serait donc une perte nette pour les clubs. Il va falloir se montrer beaucoup plus créatif qu’avant pendant le mercato.

« Il y aura peut-être cinq ou six clubs qui feront faillite. Ils seront contents. Ils mettront le rugby le dimanche soir. S’il me manque 20 millions de droits télé… Les gros clubs resteront. À un moment, ils voulaient un Championnat de 10 ou 12 clubs. Ils le feront », prédit Laurent Nicollin avec pessimisme mais lucidité.

Aucune porte de sortie valable ne semble visible actuellement. Encore moins avec un Emmanuel Macron très pris par le bazar politique actuel. Le Président de la République se soucie pourtant souvent de la survie du football français.

Un autre homme d’affaires aurait pu être le sauveur. Mais il ne faut pas encore compter sur l’entrée en jeu d’Altice Média, dont Rodolphe Saadé (CMA-CGM) attend toujours la validation du rachat par l’autorité de la concurrence. Timing trop juste, semble-t-il, pour se lancer dans l’acquisition de droits TV pour BFM-RMC. Qui veut bien sauver le football français, svp ?