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Auditionné au Sénat, Vincent Labrune (LFP) a des idées pour sauver le football français

Face à des clubs menacés de faillite en cas d’échecs des négociations des droits TV, et alors que la Ligue 1 reprend le chemin des terrains le 17 août, le président de la Ligue de Football Professionnel (LFP) s’est expliqué aujourd’hui devant les Sénateurs de la commission de la culture, de la communication et du sport.

Le football français à la dérive. Alors que le championnat reprendra après les Jeux Olympiques, le week-end du 17 août, les droits TV ne sont toujours pas décidés. Aucun diffuseur ne propose la somme adéquate pour faire vivre les clubs professionnels de Ligue 1. Car pour certains, la manne financière des droits TV représente jusqu’à 60% de leur budget. Le statut quo actuel ne leur permet donc pas de se projeter sur l’avenir et de mener à bien le mercato d’été.

Ce mercredi après-midi, Vincent Labrune est donc reçu par les Sénateurs de cette commission pour clarifier la situation en tout point. Le Président de la LFP s’est notamment à nouveau expliqué en détails sur le couac des relations entre la Ligue et Canal+, depuis l’échec colossal de MediaPro (Vincent Labrune n’était alors pas en poste) et l’arrivée de Prime Vidéo pour une somme moins élevée que Canal+ mais avec plus de matchs à diffuser.

« Canal+ a une position forte sur le marché français. Il y a du ressenti et une blessure entre la LFP et Canal+. Des émotions fortes. Un sentiment de trahison. On travaille à des solutions alternatives. C’est compliqué mais il y a un chemin, qui sera peut-être moins bénéfique pour les clubs si on n’arrive pas au final à trouver un arrangement avec Canal+, en créant notre propre média. »

Vincent Labrune précise alors qu’« encore une fois », il ne « veut pas accabler Canal+ plus que de raison. » Pas besoin d’offusquer encore une fois Maxime Saada et le candidat idéal aux droits TV.

Pour autant, aurait-il une autre carte dans sa manche ? C’est ce qu’il laisse entendre. Au détour d’une question, il raconte continuer à se battre pour obtenir le meilleur deal pour le football français. Même si le temps presse. Il assure aussi « essayer d’attirer de nouveaux investisseurs et de nouveaux propriétaires ». Voilà qui garantirait plus de moyens, de meilleurs joueurs et plus de spectacle à vendre aux téléspectateurs. Les diffuseurs apprécieraient sans doute. Et augmenteraient leur mise ?

Mais à qui fait référence Vincent Labrune ? Car tous les clubs sont à vendre. Partout. Chacun club possède son prix. L’OGC Nice ? Dont Sir Radcliffe semble se désintéresser suite à l’acquisition (minoritaire) de Manchester United. Peu probable. Puisque depuis le Brexit, les clubs anglais prospectent dans les championnats étrangers afin justement d’acheter des clubs « satellites », aptes à développer de jeunes joueurs. Nice est l’endroit idéal.

Vincent Labrune nous oriente-t-il vers l’AS Monaco ? Dont le propriétaire russe Dmitri Rybolovlev souhaite se désengager. Sauf que le club de la Principauté n’a reçu qu’une poignée de dossiers de candidature et reste qualifié pour la prochaine Ligue des Champions nouvelle mouture. Bref, l’ASM se porte très bien. Sans parler du fait que sur son rocher, l’AS Monaco reste un club à part, avec un vivier de supporters et de développement économique restreints. Pas le candidat parfait pour redresser le football français.

Le seul club capable de rivaliser rapidement avec le Paris-Saint Germain et ainsi recréer un semblant de concurrence en Ligue 1, c’est bien l’Olympique de Marseille. Avec sa ferveur folle, ses supporters impatients de retrouver les sommets et son stade plein. Après une saison catastrophique, le club ne participera à aucune compétition européenne la saison prochaine. Et l’OM doit impérativement diminuer sa masse salariale.

Malgré l’arrivée officielle prochaine de Roberto De Zerbi, coach italien très respecté avec qui il existe un accord de principe, Marseille n’a aucune latitude financière pour embêter Paris. Les deux effectifs sont à des années lumière. L’annonce d’un rachat pourrait changer la donne et sauver la L1.

Le club connaît un bazar total depuis des mois : départs massifs de cadres et membres de la direction, passage de McCourt Europe d’un associé unique à un pacte d’associés sans nommer publiquement les nouveaux associés, recherche à rallonge d’un entraîneur, activité étonnante sur le marché des transferts alors que les droits TV ne sont pas réglés… Festival d’incohérences économiques et sportives. De nouveaux repreneurs arriveraient-ils ? C’est ce qui bruisse encore une fois à Marseille et dans les milieux autorisés. Une nouvelle soudaine qui pourrait raviver l’intérêt pour la Ligue 1.

Rachat de l’AS Saint-Étienne : récit d’une semaine chargée

Le changement, c’est maintenant. Une petite phrase devenue mythique, mais elle colle si bien à l’AS Saint-Etienne. Alors que les Verts jouent leur avenir ce soir à 20h45 sur la pelouse de Quevilly pour la dernière journée de Ligue 2, le club est en passe d’officialiser son changement de propriétaire… Enfin !

Des années que cela dure. C’était devenu un serpent de mer encore plus long à s’officialiser que la vente de l’Olympique de Marseille. Désormais, tout est engagé pour les grandes manoeuvres. Publiquement. Finies les discussions en coulisses, les repreneurs, Kilmer Sports Ventures représentés par Ivan Gazidis, s’affichent à Saint-Étienne.

L’ASSE a officiellement ouvert les négociations exclusives avec le fonds d’investissement. Cela veut dire que tout est OK en coulisses depuis un moment. Ivan Gazidis, ancien propriétaire d’Arsenal et de l’AC MIlan, est même apparu toute cette semaine avant de repartir ce vendredi.

En cas de victoire ce soir à Quevilly et de contre-performance d’Angers dans le même temps, les Verts pourraient voir doublement leur histoire chamboulée. Une montée en Ligue 1 et un rachat ? C’est le projet qui fait rêver les supporters. Mais le club pourrait aussi passer par la case barrages. Où Metz attendra de pied ferme le club de Ligue 2 qualifié.

En vente depuis plus de six ans, l’AS Saint-Etienne semble enfin voler vers le renouveau. Dés lundi, Ivan Gazidis a atterri à Paris. Nouveau rendez-vous avec Bernard Caïazzo, co-président de l’AS Saint-Étienne avec Roland Romeyer. Ils peaufinent alors le communiqué officiel du club. Publié en fin d’après-midi. « Les actionnaires de l’AS Saint-Étienne et le groupe Canadien Kilmer Sports Ventures entrent en négociations exclusives en vue de l’acquisition du club. »

Kilmer Sports Ventures est un groupe familial canadien appartenant à Larry Tanenbaum. La vente doit être entérinée dans les prochaines semaines. Il s’agit désormais de remplir « les obligations d’information et de consultation des parties prenantes et autorités compétentes ». Ainsi, le Comité Social et Économique a été réuni mercredi pour valider le projet de reprise. Étape formelle mais incontournable. Rendez-vous classique réussi et rassurant. Notamment car aucun plan de licenciement n’a été annoncé.

Selon le Progrès, il se dit même que les futurs acquéreurs auraient déjà la main avant même que la vente ne soit actée. Pratique courante dans ce type de tractation.

Le président de Kilmer Sports Ventures, Ivan Gazidis est donc resté plusieurs jours sur place. Histoire de se familiariser avec des lieux qui devraient bien vite lui être familiers. Pour visiter les infrastructures, il était, d’après le récit du journal L’Equipe, accompagné de M.Fahmy (directeur des opérations), M.Rosenfeld (spécialiste DATA) et M.Heitz (homme de confiance de Larry Tanenbaum).

Déjà, l’entraîneur Olivier Dall’Oglio a été pu s’entretenir avec les nouveaux investisseurs. « La vente du club ? Je suis attentif. L’avenir du club, c’est primordial. Ça se dessine plutôt bien. Il y a d’autres personnes qui arrivent. Ça fait longtemps qu’on parle de cette vente. Ça fait quelques années. Maintenant que c’est en passe de se faire, je pense que c’est une nouvelle étape pour le club. J’ai été présenté. » Présentation brève mais bien réelle, puisque ce dernier ne parle pas bien anglais.

Confirmations du sérieux des repreneurs, s’il le fallait ? Certainement. Et déjà, certains supporters assidus des Verts ont laissé trainer leurs caméras de smartphones pour immortaliser quelques scènes. Notamment lors de la venue de la délégation pour visiter le centre d’entraînement, le stade Geoffroy-Guichard ou la boutique des Verts.

Le conseiller en communication Denis Chaumier a même publié cette photo d’Ivan Gazidis tenant le livre des 90 ans des Verts.

Les membres de Kilmer Sports Ventures sont repartis (filmés encore une fois) ce matin depuis l’aéroport Saint-Exupéry. Plus que quelques courtes étapes administratives avant l’officialisation totale du rachat. Notamment un passage de la DNCG, le gendarme financier du football français.

Ce soir, place au terrain, validation ou non de la montée en Ligue 1. Les Verts vont être fixés.