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Pavel Durov (Telegram) libéré contre une caution de 5 millions d’euros, les images

Pavel Durov est libre. Et même s’il a payé une caution de 5 millions d’euros, il n’a pas le droit de quitter la France. Le cofondateur de la messagerie sécurisée Telegram avait été arrêté samedi à l’aéroport du Bourget, l’Etat français retenant douze chefs d’accusation contre le Russe, naturalisé français.

La justice française va devoir traiter un dossier hautement sensible. Un dossier où la diplomatie est mise à mal. Un dossier à cause duquel le gouvernement français viendrait de perdre potentiellement 17 milliards de dollars. Les Émirats arabes unis ayant gelé un contrat d’achat de 80 avions de combat Rafale, Pavel Durov étant citoyen des Émirats arabes unis et ami proche du vice-Premier ministre Hamdan Al Maktoum.

L’annonce de l’arrestation du plus haut dirigeant de la messagerie sécurisée Telegram, samedi, au Bourget, a connu un retentissement mondial. Après trois jours de garde à vue, Pavel Durov a été mis en examen ce mercredi 28 août de l’ensemble des douze chefs d’accusation. Notamment « blanchiment de crimes ou délits en bande organisée« , « complicité de diffusion en bande organisée d’image de mineur présentant un caractère pédopornographique, de trafic de stupéfiants, d’escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de la commission de crimes ou délits«  ou encore « refus de communiquer, sur demande des autorités habilitées, les informations ou documents nécessaires pour la réalisation et l’exploitation des interceptions autorisées par la loi« .

En plus de la caution de 5 millions d’euros,Pavel Durov doit se présenter au commissariat deux fois par semaine et a interdiction de quitter le territoire français.

L’avocat de Pavel Durov, Maître David-Olivier Kaminski, n’en démord pas : il juge qu’il est « absurde de penser que le responsable d’un réseau social puisse être impliqué dans des faits criminels« . S’il n’est en effet absolument pas directement impliqué, la France souhaite visiblement lui faire payer cher son manque de coopération sur des dossiers aussi sensibles que la pédo-pornographie, le traffic de drogues ou la diffusion de fausses informations sur sa plate-forme.

L’avocat de la défense va avoir énormément d’éléments à opposer à l’Etat français, notamment le fait que beaucoup d’autres sites, réseaux sociaux ou messageries hébergent ce type de contenus hors la loi, sans jamais être inquiétées, ni pointées du doigt sur le territoire. À l’image de X (ex-Twitter), qui ne modère absolument pas les contenus diffusés.

De même, plusieurs points noirs apparaissent dans ce dossier. Comme l’attribution d’un passeport français à Pavel Durov, en 2021, via la procédure dite de « l’étranger émérite« . Le gouvernement peut alors accorder la citoyenneté à un étranger qui « contribue au rayonnement de la France« . Qu’avait-donc fait Pavel Durov pour mériter cela ? Mystère.

L’Algérie sous Tebboune : un bilan mitigé cinq ans après le souffle du Hirak

Cinq ans après le mouvement du Hirak, qui a ébranlé l’Algérie avec des manifestations massives contre le prolongement du mandat de Bouteflika, le pays subit toujours une forte répression des dissidents. Actuellement, le président Abdelmadjid Tebboune, reniant ses promesses antérieures, vise un second mandat, exacerbant les tensions internes. Ce retour sur la scène électorale intervient alors que le bilan de son premier mandat est marqué par une gestion controversée des libertés civiles et une diplomatie erratique, critiquée tant sur la scène internationale que parmi ses citoyens. L’Algérie, marquée par les réminiscences du Hirak, est à la croisée des chemins entre aspirations démocratiques et dures réalités politiques.

En 2019 le Hirak avait secoué l’Algérie avec des manifestations contre la prolongation du mandat d’Abdelaziz Bouteflika, le pays est toujours en proie à une répression sévère de la dissidence. Pendant ce temps, l’actuel président Abdelmadjid Tebboune se présente pour un second mandat en dépit de ses engagements de 2019.

Le Hirak : Un mouvement réprimé, des promesses non tenues

Le Hirak a commencé en février 2019, lorsqu’une vague de manifestations pacifiques a éclaté à travers l’Algérie, réclamant la fin du régime de Bouteflika et des réformes politiques. Ce mouvement, composé principalement de citoyens ordinaires, a exigé des changements fondamentaux dans un pays où le pouvoir était concentré entre les mains d’une élite politique vieillissante.

Cependant, l’enthousiasme populaire a été brutalement interrompu par la pandémie de COVID-19 en 2020. Les autorités ont alors saisi l’occasion pour renforcer leur répression contre les voix dissidentes. Depuis lors, les arrestations arbitraires et les détentions se sont multipliées. Des centaines de personnes, dont des manifestants pacifiques, des journalistes, et des défenseurs des droits humains, continuent d’être emprisonnées pour avoir exprimé leurs opinions.

Amnesty International a récemment critiqué cette situation, appelant à la libération immédiate des détenus politiques et dénonçant la suppression des libertés fondamentales. Le rapport de l’organisation souligne l’intensification de la répression et le harcèlement des opposants politiques, un constat amer pour ceux qui espéraient un changement véritable après le Hirak.

Abdelmadjid Tebboune : de la promesse à la réélection

En 2019, Abdelmadjid Tebboune, alors candidat à la présidentielle algérienne, avait annoncé qu’en cas d’éléction, il ne se présenterait pas en 2024. Pourtant, le président sortant a récemment décidé de briguer un second mandat lors de l’élection prévue le 7 septembre prochain. Ce revirement surprenant suscite des interrogations et des critiques, en particulier de la part des figures du Hirak qui considèrent cette décision comme une trahison des engagements de Tebboune envers le peuple algérien.

Tebboune, qui a pris ses fonctions en décembre 2019 après la démission de Bouteflika, a mis en avant ses réalisations économiques et politiques au cours de son premier mandat. Son bilan inclut une gestion prudente de l’économie, une croissance du PIB, ainsi que des mesures sociales telles que l’augmentation du salaire minimum et des allocations chômage. Néanmoins, ces avancées sont assombries par un contexte politique de plus en plus répressif.

L’Algérie, sous la présidence de Abdelmadjid Tebboune, semble marquée par une hostilité croissante envers la France, alimentée par ce que’Emmanuel Macron nomme « un système construit sur une rente mémorielle » qui attribue à l’ancienne puissance coloniale la responsabilité des défis actuels du pays. Ce complotisme anti-France, entretenu par le pouvoir algérien, sert de bouc émissaire pour détourner l’attention des échecs internes, notamment en matière économique et sociale. Le président Tebboune a amplifié cette rhétorique dans un contexte de crises diplomatiques successives. La récente tension avec la France concernant le Sahara Occidental, où Alger a retiré son ambassadeur à Paris après le soutien français au plan d’autonomie marocain, n’est qu’un exemple des nombreux faux pas diplomatiques sous sa direction. Cette politique extérieure, à la fois agressive et peu fructueuse, reflète non seulement une gestion maladroite des relations internationales, mais également un profond malaise interne, où le régime semble incapable de proposer une vision constructive pour l’avenir du pays, préférant s’enfermer dans une posture de défiance et de victimisation.

Le président Tebboune assure que son deuxième mandat serait axé sur la continuation des réformes et le renforcement de l’État social. Cependant, cette promesse est perçue par beaucoup comme une tentative de consolider son pouvoir plutôt que de répondre aux véritables aspirations du peuple algérien.

Le bilan cinq ans après le Hirak : entre réformes et répression

Le Hirak a été un moment de grande espérance pour de nombreux Algériens, symbolisant une volonté collective de changement. Cependant, cinq ans plus tard, les réalisations tangibles de ce mouvement restent limitées. Le climat politique en Algérie est caractérisé par une répression continue des libertés publiques et un contrôle accru des manifestations et des médias.

La participation électorale a été faible lors des derniers scrutins, reflétant une désillusion croissante vis-à-vis du système politique. Les chiffres de l’abstention, atteignant jusqu’à 60 % lors des dernières élections, montrent un désengagement profond de la population face à un processus politique perçu comme biaisé et injuste.

En parallèle, les réformes promises par le gouvernement n’ont pas toujours répondu aux attentes des citoyens. Les politiques économiques, bien que louées par certains observateurs internationaux, n’ont pas nécessairement conduit à une amélioration significative des conditions de vie pour tous les Algériens.

Le paysage politique algérien continue d’être dominé par un régime autoritaire, avec une façade de pluralisme qui masque la réalité d’un contrôle rigide et d’une répression systématique des voix dissidentes. Les espoirs de changement apportés par le Hirak semblent encore lointains alors que le pays entre dans une nouvelle phase électorale avec des questions de légitimité et de réforme qui demeurent non résolues.

Vers une réélection contestée et un futur incertain ?

La présidentielle de septembre 2024 pourrait bien être un moment décisif pour l’Algérie, mais elle semble aussi marquer la continuité plutôt que le changement. Avec la candidature de Tebboune, malgré ses promesses antérieures, et un climat politique toujours tendu, l’avenir de l’Algérie reste incertain. Le pays se trouve à un carrefour critique où les aspirations du Hirak sont confrontées à une réalité politique rigide et répressive. Les candidatures de Hassani Cherif du parti islamiste MSP et de Youcef Aouchiche de l’historique Front des forces socialistes ont été validées, introduisant ainsi un semblant de pluralisme dans les élections algériennes. La question demeure : le changement tant attendu se concrétisera-t-il un jour ou l’Algérie restera-t-elle enlisée dans un statu quo qui peine à répondre aux besoins et aux aspirations de ses citoyens ?

Les bonnes relations de Marine Le Pen avec le Moyen Orient

Pour certains, c’est un paradoxe. Pour d’autres, tout s’explique. Georges Malbrunot est catégorique. Marine Le Pen entretient de bonnes relations avec une majeure partie des pays du Moyen Orient.

Le grand reporter, expert de la diplomatie au Moyen Orient pour Le Figaro, dévoile un état des lieux intéressant des relations entre les pays du Moyen Orient et Marine Le Pen. La représentante numéro 1 du Rassemblement National aurait des alliés parmi les dirigeants des pays les plus influents de cette région du monde.

Dans un tweet explicatif, Georges Malbrunot apporte « Quelques éléments de background pour comprendre cet apparent paradoxe ».

« Au Moyen-Orient, Marine Le Pen et son parti entretiennent de bonnes relations avec les régimes autoritaires d’Egypte et des Emirats arabes unis, et de mauvaises avec le Qatar, en raison de son soutien à l’islam politique au Moyen-Orient et au-delà. » Georges Malbrunot fait ici référence au soutien affirmé du Qatar aux Frères Musulmans, organisation considérée comme terroriste en France.

« Avec l’Arabie, ses relations se sont améliorées depuis une dizaine d’années », estime le journaliste, « probablement sous l’influence précisément des alliés émiriens de Mme Le Pen, qui ont pu lui conseiller d’adoucir à un moment donné ses critiques contre l’Arabie. Comme par hasard, le parti de Mme Le Pen fut plutôt discret dans ses critiques contre MBS au moment de l’horrible assassinat du dissident saoudien Jamal Khashoggi par des hommes de Riyad, fin 2018. Ce qui constituait une réelle surprise. »

« D’autre part, les réformes sociétales menées par l’Arabie de MBS – plus de droits aux femmes, mise à l’écart de la police religieuse et plus largement marginalisation de l’establishment religieux – couplées à la volonté saoudienne de normaliser ses relations avec Israël – nouvel allié du RN au MO – ne peuvent que satisfaire Mme Le Pen, qui ne se prive probablement pas de le dire à Mohamed Abdelkarim al-Issa, le patron de la Ligue islamique mondiale, lors de leurs rencontres en France, comme vient de le révéler ce dernier. »

En effet, le patron saoudien de la Ligue islamique mondiale (LIM) assume désormais sa « bonne relation » avec Marine Le Pen.

« Nous avons une bonne relation avec elle. Chaque fois que nous allons en France, nous rencontrons Mme Le Pen », a déclaré lundi Mohammad bin Abdul Karim Issa dans une intervention devant un think-tank à Londres, selon des propos rapportés par le site Middleeasteye.

« Nous dialoguons en amis. Nous partageons une amitié fondée sur une compréhension mutuelle », a ajouté l’ancien ministre saoudien de la Justice, qui dirige la LIM, depuis 2016.

« Quand je suis en France, je dois respecter les valeurs de la république. Sinon, comment pourrais-je entrer dans un pays sans en respecter ses valeurs ? », explique Mohammad bin Abdul Karim Issa. « Mme Le Pen m’a demandé si c’était cela l’islam? Je lui ai dit que oui, c’est l’islam ».