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Toutes nos photos scannées en permanence ? La messagerie sécurisée Signal pourrait quitter l’Europe

Renforcer la sécurité de tous et contraindre la liberté individuelle ? C’est tout le dilemme du monde actuel. Signal pourrait en faire les frais. Cette société américaine est une messagerie chiffrée, sécurisée et libre assurant un maximum de confidentialité à ses utilisateurs. Peut-être plus pour longtemps en Europe.

Signal pourrait bientôt disparaître des smartphones européens. La faute à une nouvelle loi qui menace le chiffrement de bout en bout. L’intelligence artificielle « repose sur la surveillance de masse » avait d’ailleurs alerté la présidente de la messagerie Signal lors du salon VivaTech à Paris, fin mai.

Cette nouvelle loi européenne est discutée via le hashtag #ChatControl sur les réseaux sociaux. Elle donnerait l’ordre aux plate-formes de créer des sortes de portes dérobées au sein de leur application. Afin de permettre aux forces de l’ordre d’accéder aux contenus chiffrés. Et ainsi de surveiller les délinquants. Seulement les délinquants ? C’est tout l’enjeu.

Aujourd’hui, le chiffrement de bout en bout est une technologie qui protège nos conversations en ligne en les rendant illisibles pour une personne extérieure. Seuls les destinataires de la conversation peuvent la lire. Le gage du maintien de la vie privée. Certains politiques ne sont pas de cet avis. Notamment en Europe. Ce chiffrement nuirait à bon nombre d’enquêtes judiciaires.

Le journaliste d’investigation Jean-Marc Manach détaille d’ailleurs sur X un texte de l’UE contre la pédrocriminalité. « Le texte de ‘compromis’ EU pour lutter contre les contenus ‘pédosexuels’ propose de scanner l’ensemble des photos, vidéos et URL avant qu’elles soient envoyées dans les messageries, y compris chiffrées de bout en bout. » Un drame pour les défenseurs de la vie privée. Une usine à gaz qui inquiète bon nombre de citoyens.

La présidente de Signal, Meredith Whittaker, a déclaré que la proposition de loi européenne était « du vin de surveillance dans des bouteilles de sécurité ». Cette ancienne employée de Google promet le départ de Signal d’Europe en cas de vote de cette loi européenne.

Pour information, Signal n’est pas la seule messagerie sécurisée puisqu’en 2023, les ministres français avaient été vers Olvid, une messagerie française et non américaine, comme Signal…

Iran/Israël : « Droit de se défendre », les images de cette avocate scandalisée

C’est une vidéo qui totalise plus de deux millions de vues en 24 heures. Un « message au monde entier » qui a le mérite d’être très viral. Une avocate sous pseudonyme (et sous multiples filtres) relaye sa parole via son compte TikTok aux plus de 100 000 abonnés.

Cette avocate irano-britannique, Elica Le Bon, en a eu marre d’entendre que l’Iran a « le droit de se défendre » face à Israël. Téhéran avait justifié ainsi ses attaques lancées dans la nuit de samedi à dimanche contre Israël. Prétextant une riposte aux assauts envers une annexe de son ambassade à Damas (Syrie), le 1er avril.

Ce lundi, Elica Le Bon a donc décidé de prendre la parole. Fermement. « À quel titre avez-vous déformé l’histoire pour faire de la République islamique la victime ? », interroge l’avocate. Avant de revenir plusieurs années en arrière : « Où étiez-vous lorsque nous criions depuis deux ans qu’ils nous lynchaient ? ».

L’avocate fait référence à la répression menée en République islamique d’Iran. « Où étiez-vous lorsque nous criions qu’ils tuaient des femmes iraniennes parce qu’elles ne portaient pas de hijab ? Où étiez-vous ? Lorsqu’ils lynchaient des hommes iraniens du haut de grues parce qu’ils protestaient, où étiez-vous ? ».

L’avocate basée aux Etats-Unis multiplie les rappels : « Si vous nous aviez écoutés au cours des deux dernières années », alors « vous sauriez que les Iraniens ne veulent pas la guerre avec Israël, nous voulons la paix avec Israël. » Ou encore, « n’avons-nous pas suffisamment souffert au cours des 45 dernières années pour devoir maintenant servir de pions à vos fantasmes de guerre avec Israël ? ».

Une large vague de contestation avait secoué l’Iran pendant plusieurs mois. Une contestation sévèrement réprimée. Des affrontements qui faisaient suite à la mort en détention en septembre 2022 d’une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour non-respect du strict code vestimentaire islamique. 853 personnes ont été exécutées en Iran en 2023, un chiffre qui bat le triste record de 2015, selon l’ONG Amnesty International.