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INTERVIEW – Romain Molina : après la fête, la face cachée des Jeux Olympiques Paris 2024

Après la joie des Jeux Olympiques à domicile, la crise de plusieurs fédérations sportives françaises ? C’est ce que l’on apprend dans le « Livre noir des Jeux Olympiques », écrit par Romain Molina (Éditions Exuvie). Depuis le sud de l’Espagne, où il réside, le journaliste d’investigation a accordé à Entrevue un long entretien sur les dessous du plus grand événement sportif mondial. Glaçant.

Thibaud Vézirian : Bonjour Romain, tu as sorti juste avant Paris 2024 un livre retraçant les dérives des Jeux et du Comité Olympique… tu arrives encore à apprécier ce type de grand événement malgré tout le négatif que tu décris en coulisses ?

Romain Molina ­: Il y a des athlètes que je connais, donc forcément, le rapport est un peu différent. Le problème n’a jamais été les Jeux Olympiques, c’est quelque chose de magnifique. Le problème, c’est la manière dont ils sont réalisés. Tout ce qu’il y a derrière. En espérant qu’un jour, les athlètes soient remis au centre de l’équation. C’est quand même la seule compétition sportive au monde où les athlètes reçoivent zéro euro à la fin de la part du CIO (NDLR : Comité International Olympique), les organisateurs. C’est quand même un concept… Pendant ce temps-là, le directeur de la communication institutionnelle du CIO, Monsieur Christian Klaue, prend 540 000 dollars par an. Une aberration.

À force de dénoncer toutes les histoires sombres du sport mondial, on te reproche parfois d’être uniquement négatif. Tu as pris du plaisir en regardant Paris 2024 ?

Bien sûr, forcément ! Notamment en regardant le basket, mon sport. Quand tu vois l’excellente arène de Lille, c’est fort. Et puis il y a aussi des sports moins médiatisés : c’est magnifique pour tous ces athlètes-là, ainsi que les staffs, d’exister un peu. Par exemple, le tir à l’arc, c’est un art. La posture, la patience, la respiration, etc. Il y a plein de sports qu’on connaît mal.

Et cette cérémonie d’ouverture ? Réussie ? Pas réussie ? Les commentaires ont été globalement dithyrambiques, sauf chez quelques Français ronchons…

Je n’ai jamais regardé en direct une cérémonie d’ouverture de ma vie. Mais j’ai deux choses à dire. La première, c’est que Play the Game, une association très importante dans le milieu du journalisme sportif, explique que toutes les cérémonies d’ouverture servent à donner une bonne image des régimes en place, à montrer sa légitimité. De tout temps. Ensuite, mettre de l’idéologie dans une cérémonie d’ouverture, tous le font. Ça fait partie de la politisation acceptée par le CIO. Je ne pense pas que ce soit ça la véritable essence du sport… Dans une cérémonie, les gens attendent du grandiose. La course au gigantisme me gêne. Après la cérémonie de Paris, tu sais déjà qu’aux États-Unis, ils se sont dits : il va falloir qu’on fasse mieux à Los Angeles ! Et le CIO fait monter ça, ce qui fait dépenser de plus en plus de sommes folles. Le Canard Enchaîné a dévoilé que le coût global de la cérémonie d’ouverture était de 122 millions d’euros. Avec autant d’argent investi, heureusement que c’est un minimum joli ! Mais d’un autre côté, on ne va pas faire les rabat-joie. Il faut vivre… On parle quand même de la France, de la francophonie. Il n’empêche, on a fait courir un risque insensé à la population sur place, avec un gros problème sécuritaire. Les services de renseignement l’ont dit. Tant mieux, il n’y a pas eu d’attentat. C’est génial. Bravo à tous les services.

Tu retombes dans le négatif (sourire)…

D’ailleurs, on n’en parlait plus mais ils ont réussi une prouesse exceptionnelle : cacher les SDF et les migrants ! Notamment au gymnase des Vignoles, dans le XXe arrondissement de Paris. Il y a 162 SDF et migrants qui ont été calfeutrés toute la journée de la cérémonie d’ouverture, avec interdiction de sortir. Ça, c’est l’autre face de la cérémonie d’ouverture. Ils ont même mis des grandes bandes de papier sur les baies vitrées pour éviter qu’on voie qui il y avait à l’intérieur… Une épuration de Paris. Comme l’Égypte l’a fait lors de la dernière CAN (Coupe d’Afrique des Nations), comme le Yémen l’avait fait lors de la Coupe du Golfe, et on avait accusé la Russie de faire pareil.

Avec une telle enquête sur les Jeux Olympiques et donc forcément sur Paris 2024, tu n’as reçu de menaces ? On a cherché à te faire taire ?

Non, ce sont des grands muets. Des organisations qui ne répondent pas. Le CIO adore faire son petit numéro de promotion et puis c’est tout. Ils sont au-dessus et laissent filer les remarques négatives. On peut voir à l’arrivée de Thomas Bach, le président du CIO, à Paris, il avait brandi des banderoles d’appel à la paix, accompagné de réfugiés, c’est exceptionnel. Il vise le prix Nobel de la paix. Ça, cela fait partie du culte de la personnalité des grands leaders. Par rapport à mon livre, le seul truc qui m’a surpris, ce sont les athlètes français. Ils viennent tous me contacter en privé, dont certains médaillés olympiques, mais ensuite, personne n’ose parler. Ou très peu. Il y a une énorme peur. Au canoé-kayak, notamment. En lutte, en escrime, aussi. Ça m’a impressionné.

D’où vient cette peur de parler ?

Ils ne veulent pas parler avant une compétition, car sinon, ils ne seront pas sélectionnés. Tu te rends compte qu’en fait, les athlètes sont terrorisés par leur fédération. Tout cela fait écho à la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les différences entre les fédérations sportives. Une omerta.

Après les JO, les scandales vont éclater ?

Oui, et la faillite du sport français va arriver. La fameuse ANS (Agence Nationale du Sport) a beaucoup dopé financièrement les fédérations françaises. 2,5 millions ou 2,6 millions d’argent public dans la lutte cette année sur un budget de 4,5 millions pour 23 000 licenciés. Ils disent 28 000, peu importe. C’est énorme, sachant qu’en plus, il y a des plaintes pour emploi fictif ou usage de faux. Pas grave. On passe. Un plan de sauvegarde et des dettes faramineuses ? On passe. L’escrime ? Un trou d’un million. Qu’est-ce qu’on en fait après les Jeux ? Pourquoi on a autant de fédérations olympiques en déficit, alors qu’elles sont dopées d’argent public ? Les subventions vont baisser, on va assister lors de l’après Paris 2024 à la faillite de plusieurs fédérations où l’argent a été très mal géré. Avant les Jeux, la politique, c’était de ne surtout pas regarder ce qui se passait vraiment. L’argent public a servi à engraisser les dirigeants de fédérations, à aucun moment, on leur a demandé des comptes. La Fédération française d’escrime est sous inspection générale depuis 16 mois. 16 mois ! Évidemment, il ne fallait rien sortir avant les Jeux. C’est l’inspection la plus longue du monde… Ridicule. Vu que c’est le premier pourvoyeur historique de médailles françaises, on ferme le couvercle… Pour la Fédération française de football (FFF), quand il y a eu la volonté politique d’écarter M. Le Graet du sommet, l’audit a duré quatre-cinq mois. La Fédération française de foot, des centaines de salariés, face à celle d’escrime… C’est un manque de volonté.

Ça me fait penser à tous les Jeux Olympiques en fait : au Brésil, en Russie, au Japon… Souvent pire qu’en France, avec des stades déserts pour toujours, dès la fin des JO.

On appelle ça les éléphants blancs. Les stades mais aussi les pistes, aux Jeux d’hiver, de bobsleigh ou autre, le tremplin de saut à ski près de Grenoble, à l’époque, en friche depuis 30 ans… Sarajevo, Turin… Tokyo ? Le grand dôme de gymnastique, vide. Pour Paris 2024, on s’est loupés sur le budget, surtout. Parce qu’à la base, la piscine de Saint-Denis devait faire 15 000 places, pour englober tous les sports aquatiques. Il y a eu un dépassement de 91 millions d’euros, environ. Et elle fait seulement 5 000 places. Or, World Aquatics, ils te font comprendre que pour la natation libre, il faut 15 000. Donc, en fait, on a créé ce centre aquatique en Seine-Saint-Denis pour du water-polo, de la natation synchronisée et du plongeon. Je n’ai rien contre ces sports. Ce sont des disciplines intéressantes. Mais ce ne sont pas les natations phares. On a créé ce centre-là avec un surplus de 90 millions par rapport à ce qui a été planifié. Et les moments phares se sont joués à Nanterre.

Les budgets ont donc été sous-estimés ?

Totalement sous-estimés. Je n’ai pas bossé dans le BTP, mais une erreur de 90 millions pour 3 fois moins de capacité, il y a un problème quelque part. Sachant qu’on savait dès le départ que ce n’était pas viable d’avoir une piscine de 15 000 places en France. Mais le plus exceptionnel, c’est l’ancien dépôt militaire de la Courneuve qu’ils ont rénové pour le tir…

Un énorme couac ?

10 ou 15 millions d’euros investis. Ils se sont rendus compte qu’en fait, ce lieu ne pouvait pas accueillir le public, ­trop petit. Direction Châteauroux, au centre national du tir. On n’a pas créé tellement de nouvelles structures, c’est le point positif. À Tahiti, il y a quand même le couac de cette fameuse tour d’arbitrage, en aluminium, ça a pété des coraux à 10 endroits différents. Irrémédiable. Pour des jeux écolos, c’est quand même assez beau…

Tu abordes souvent la question de ces budgets mal tenus. Quel sera le fameux coût pour les Français ?

La vraie question, en fait, c’est pourquoi on n’arrête pas de mentir aux gens en disant les Jeux payent les Jeux ? Ça n’a jamais existé. Les Américains ne l’ont pas fait, les Russes non plus. Personne. La France n’avait pas réussi à Albertville, ni à Grenoble. Donc, je ne vois pas comment en 2024, ça y est, on va réussir ce coup-là ! C’est la faute du CIO, grand gagnant. Parce qu’il ne faut pas oublier que le gagnant, c’est le CIO. Tu as uniquement le droit d’afficher les sponsors du CIO lors des Jeux. C’est noté dans le contrat de ville hôte. Et le deuxième grand gagnant, ce sont peut-être les grandes entreprises de BTP qui vont récupérer des appels d’offres. Mais en aucun cas, le citoyen français.

Mais c’est un boost colossal en termes d’image.

Les rentrées d’argent espérées ne sont pas là. L’aspect marketing est un désastre. Pour m’être renseigné, ça a été validé par plein de commissions : ils espéraient plein de rentrées via l’afflux de touristes asiatiques. On les a pris pour des imbéciles en voulant leur vendre n’importe quoi à des prix trop élevés. Le ruissellement économique, c’est une connerie sans nom parce que Paris est déjà une ville touristique. Comme Londres, et tant d’autres. Londres 2012, Boris Johnson, en plein milieu des Jeux, a demandé aux Londoniens de revenir parce que c’était vide. Une ville comme Paris n’a pas besoin des Jeux pour attirer les touristes. Bunkerisation de la ville, prix complètement exubérants ici et là, tu te retrouves avec une baisse de la visite touristique. Londres avait déjà expérimenté ça. On pensait être plus malin que les Londoniens ? En fait, les JO peuvent te servir dans une ville où, naturellement, tu n’irais pas… Ils ont voulu faire du made in France. En fait, ils ont vendu les licences. Le problème, c’est de les vendre aux copains. Tu as le Coq sportif. La marque a demandé un prêt au comité olympique de 2,5 millions d’euros. Les kimonos invalidés par les judokas à deux jours des épreuves, on en parle ? Heureusement, le déficit ne sera pas aussi abyssal qu’à Sotchi (Russie) ou Athènes (Grèce). De toute façon, l’État a signé une garantie financière là-dessus. Et tu ne peux pas avoir les JO si tu n’as pas cette signature qui implique que les États sont garants.

Au sujet du CIO, tu le présentes comme une « monstruosité » et même une « mafia ». Ça veut dire quoi ?

Certains disent que c’est une secte parce qu’ils sont 105 membres, dont plusieurs d’un même pays, cooptés les uns les autres sans aucune transparence. Contrairement à la FIFA, où une fédération égale un vote. Au CIO, tu as un peu de tout : l’émir du Qatar, la princesse Nora de Liechtenstein, le prince de Monaco… Sans aucune transparence. Ils viennent de donner les Jeux d’hiver 2030 aux Alpes françaises et 2034 à Salt Lake City (Etats-Unis). Déjà, ça contredit toute charte olympique parce que l’article 5 indique que l’élection des Jeux olympiques ne peut pas se dérouler dans le pays où se passent actuellement les Jeux. Bref… Article 4, il faut une garantie de l’État. La France ne l’a toujours pas donné. Pas grave. Mais pour Salt Lake, là, c’est très grave. Ils ont conditionné l’obtention des Jeux au fait que la politique américaine change en matière de dopage. Les USA ont ouvert des enquêtes liées à l’Agence mondiale anti-dopage, le CIO ne veut surtout pas. Ils disent que c’est un règlement de compte politique ! Tu as le patron de l’Agence mondiale anti-dopage qui a refusé de se rendre aux USA pour témoigner. Thomas Bach, le président du CIO, a déclaré à Paris qu’il allait s’entretenir avec le prochain président des États-Unis afin que ce dernier dissipe les craintes du CIO. Il se place au-dessus de tout… Aucun homme politique n’est plus important que les Jeux.

Si tu veux les Jeux, tu dois donc accepter toutes leurs conditions ?

Les Russes l’ont fait, les Chinois l’ont fait, tous l’ont fait… Évidemment, le CIO va te faire ta promotion. C’est un outil de lobbying. On l’a vu récemment avec l’attribution pour les prochains jeux eSport. En Arabie Saoudite. Pendant deux heures, ils ont dit à quel point l’Arabie Saoudite est un pays exceptionnel. Vu le coût des Jeux, plus aucun pays ne peut se permettre un tel plan com, sauf les nouveaux géants. Pour les JO 2036, le Qatar et l’Inde sont en train de se livrer une bataille. Aujourd’hui, les villes moyennes ne peuvent plus y aller. Budapest avait essayé, la population avait dit non. Hambourg, pareil. Mais pourtant, les gens attendent du spectaculaire, du gigantisme… Les télés attendent ça, les annonceurs aussi. Ça va devenir des compétitions nationales.

Les nouvelles puissances font du soft-power, ou du sportswashing, car les historiques grandes nations sont à la peine…

J’ai posé la question à plein de gens, ils m’ont dit « Ah, mais les politiciens, ils aiment trop ça, parce que pendant trois semaines, ils sont au centre du monde. » Donc, tu as l’ego qui rentre en ligne de compte. Pourquoi les Alpes françaises n’ont pas été recalées en 2030 ? M.Wauquiez et M.Muselier les voulaient pour leurs régions. La soupe est tellement bonne. Dans ces cas-là, même le droit du travail est retoqué !

Comment faire pour changer tout ça ?

Il faut arrêter de donner un blanc-seing politique à ces gens-là. Ils doivent être jugés à la même enseigne que nous. Le problème, c’est que tu as des organisations qui fuient complètement les juridictions civiles. Le CIO fait la com’ de certains États. Ils sont par exemple allés voir Aliyev en Azerbaïdjan, pour dire à quel point il était exceptionnel. Une honte. À l’époque, c’était l’Ouzbékistan aussi, avec le président Karimov, un boucher sans nom. Et rappelle-toi la Chine, c’était exceptionnel. La Russie, c’était exceptionnel. Maintenant, la Russie, ils sont méchants. Ça y est… Après avoir mangé pendant 20 ans dans la gamelle russe, Thomas Bach, décoré par Poutine, a retourné sa veste. Et pour la petite anecdote, le CIO a même son bureau de lobbying à Bruxelles… Donc, la clé pour arrêter tout cela, c’est de dire non au CIO. Mais tu auras toujours des États et des présidents pour dire oui.


Le Livre Noir des Jeux Olympiques – Romain Molina (éditions Exuvie).

Le chauffeur des stars des JO (Zidane, Serena Williams, etc) est porté disparu depuis 4 jours

Mohamed El Aiyate a disparu. Après un été en grande pompe, où il véhiculait d’immenses stars pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024, ce chauffeur est porté disparu. L’inquiétude grandit chez ses proches. Alors qu’un courrier écrit avant sa disparition interroge particulièrement…

Il faisait partie de l’équipe de chauffeurs du CIO (comité international olympique). Mohamed El Aiyate, également ex-candidat aux législatives dans l’Oise, a quitté son domicile sans laisser de trace. Comme le rapporte L’Observateur de Beauvais, « la porte de son domicile a été retrouvée ouverte, sans personne à l’intérieur« . La gendarmerie a découvert toutes ses affaires, son téléphone portable, ses papiers d’identité et ses clés de voiture. Cette dernière était garée à côté de son logement.

De même, ses proches évoquent un courrier inquiétant. Le procureur de la République a précisé que « son diabète et le mal-être exprimé par Mohamed El Aiyate avant son départ sont autant d’éléments d’inquiétudes qui vont dans le sens d’une poursuite des recherches« .

« Mon frère est diabétique, nous avions peur notamment qu’il soit parti dans le bois pour s’injecter des doses mortelles », indique son frère au Courier Picard« Il avait des problèmes personnels, comme on en a tous, mais c’est la première fois qu’il disparaît ainsi ».

À 58 ans, qu’a-t-il pu arriver à cette figure publique de la région ? Le procureur de la République de Beauvais a ouvert une enquête pour disparition inquiétante.

Fondateur du garage solidaire à Beauvais, mais aussi d’une salle de sport (Liberty Form), Mohamed El Aiyate venait de prendre la présidence de l’association Beauvélo, qui oeuvre pour les déplacements écologiques et le « réemploi » de vélos.

Avant cela, cet été, il a profité de sa licence VTC pour postuler en tant que chauffeur auprès du CIO. Après enquête sur sa personne, il a été sélectionné et a donc pu vivre au coeur de l’événement, véhiculant des stars telles que Zinedine Zidane, Serena Williams ou le prince Faycal de Jordanie, membre du CIO. Le 15 août, il écrivait sur son profil Facebook avait vécu des « moments magiques« …

Cela fait désormais 4 jours que son absence a été signalée, l’inquiétude grandit.

Suivez en direct l’attribution aux Alpes des Jeux Olympiques d’hiver 2030

Le Comité international olympique annonce ce mercredi matin lors de sa 142e session les villes hôtes des JO 2030 et 2034. Deux candidats seulement en lice. Les Alpes françaises pour 2030 et Salt Lake City (Etats-Unis) pour les Jeux d’hiver suivants.

Ces Jeux d’hiver 2030 ne seront pas ceux d’une ville mais ceux des Alpes du nord et des Alpes du sud, deux régions réunies pour l’occasion.

Les conférences des pays candidats et l’attribution de ces Jeux sont à suivre ici

Jeux d’hiver 2030 : le CIO attend toujours la lettre de Gabriel Attal…

Les sombres coulisses du monde politique. Alors que le CIO attendait la lettre de caution de l’Etat pour attribuer définitivement les Jeux Olympiques d’hiver 2030 à la France (dans les Alpes), Gabriel Attal a refusé de signer celle-ci, prétextant que ce serait à son successeur de le faire…

Le Comité Internationale Olympique (CIO) n’attend plus que la France… La 142e session du CIO doit attribuer officiellement aujourd’hui, par un double vote, les JO d’hiver 2030 aux Alpes françaises, seules en lice, et ceux de 2034 à la ville américaine de Salt Lake City. Le hic, c’est que la France n’a transmis qu’une lettre d’engagement, et n’a pas ajouté celle de caution de l’Etat.

Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal aurait-il pu réaliser celle-ci malgré la fin de son mandat ? La réponse est oui. Emmanuel Macron a d’ailleurs prolongé l’action de ce gouvernement jusqu’à la mi-août, hier soir, au 20 heures de France 2. Mais alors, pourquoi le premier ministre n’a-t-il toujours pas réalisé celle-ci ? Faute de garanties financières suffisantes ? On connaît la situation des finances de la France.

« La réalité, c’est qu’il aurait pu le faire avant, mais il n’a pas souhaité le faire », confie à BFM une source préfectorale, « ce n’est qu’une histoire de cornecul politique entre l’Élysée et Matignon. Attal n’a pas supporté la dissolution. »

« Et à la dissolution, il a trouvé le prétexte de dire, de manière élégante, ça sera mon successeur qui le fera. La réalité, c’est bien d’emmerder Macron qui lui mettait la pression pour signer. Ce qu’Attal aurait pu faire sans problème avant de partir », explique un élu.

Certes, Gabriel Attal joue un mauvais tour à Emmanuel Macron et se venge, en quelque sorte, de la dissolution surprise. Mais garantir le côté financier des ces Jeux-là, en l’état actuel des choses, est aussi une responsabilité que Gabriel Attal ne souhaite sûrement pas endosser. Un fiasco économique est possible, et le Premier ministre n’a peut être pas envie d’être le responsable initial de ce dossier. Son nom et sa signature referaient alors surface pendant des années.

Un rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF), consulté par La Lettre, estime que le budget d’1,7 milliards d’euros évalué par le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (COJOP) sera vite dépassé…

Peu importe, les Alpes s’apprêtent aujourd’hui à fêter l’attribution des Jeux d’hiver 2030.

Les premiers JO e-sport se tiendront en Arabie Saoudite en 2025

Grande nouvelle pour l’Arabie Saoudite. Le Comité International Olympique (CIO) vient d’annoncer l’obtention des premiers Jeux Olympiques d’e-sport, de jeux vidéos, prévus à partir de 2025.

Les gamers sont heureux. Ils ont leurs premiers Jeux Olympiques. Mis de côté des traditionnelles épreuves sportives, les champions de jeu virtuel attendaient cela impatiemment. Cela fait plusieurs années que le CIO discute de Jeux Olympiques e-sport. Très engagée pour obtenir de nombreux événements mondiaux majeurs, l’Arabie Saoudite a sauté sur l’occasion.

Après l’exposition universelle 2030, les grands championnats de boxe, le Paris-Dakar, la Formule 1, la Coupe du monde de football 2034 ou encore les jeux asiatiques d’hiver 2029, voilà que le Royaume accueillera les premiers Jeux e-sport de l’histoire. L’influence de ce pays est grandissante dans tous les domaines.

Du sportif à la politique, de la diplomatie à l’économie, de l’écologie à la santé, l’Arabie Saoudite est partout et s’affirme comme LA grande nation des prochaines décennies. La métamorphose de sa société pendant les dix dernières années, sous la gouvernance du prince Mohammed ben Salmane, est impressionnante.

Déjà actionnaire de beaucoup d’éditeurs de jeux vidéos, l’Arabie Saoudite, via le PIF (le fonds souverain) ou d’autres fonds d’investissement, ambitionne de devenir le leader mondial du jeux vidéo. Cela n’est qu’une question de temps. Le Comité International Olympique a précisé que ces Jeux nouvelle formule se tiendront « régulièrement » pendant douze ans à partir de 2025. Un contrat « test », donc.

Cette décision sera approuvée lors de la 142e session du CIO, prévue les 23 et 24 juillet à Paris. Le président du CIO, Thomas Bach, a salué dans un communiqué la grande implication et la « grande expertise – pour ne pas dire unique » du comité national olympique saoudien en matière d’e-sport.

Aucune information encore sur les jeux vidéos concernés par ces Jeux Olympiques inédits. Nul doute que certains éditeurs vont jouer des coudes afin d’apparaître. Qui de EA Sports FC ou de FIFA (nouvelle formule du jeu de foot de la FIFA) sera par exemple retenu pour l’événement ? Selon le prince Abdulaziz bin Turki Al Faisal, ministre saoudien des Sports, le Royaume compte « plus de 23 millions de joueurs ».

Soucieux de répondre à tous ceux qui s’en prennent régulièrement à l’Arabie Saoudite, Thomas Bach a affirmé que le CIO veillera à ce que « les valeurs olympiques soient respectées ».

Il a notamment cité le « développement rapide » du sport féminin en Arabie Saoudite, les « réformes réglementaires » assurant une représentation féminine dans les conseils d’administration de toutes les fédérations sportives, ainsi que l’égalité de rémunération pour les athlètes hommes et femmes sélectionnés en équipe nationale. Des avancées qui ne sont pas toutes visibles chez les pays donneurs de leçons.