fbpx

EXCLU – Allô FFF, où est passé le fichier des interdits de stade ?

Faut-il vraiment attendre qu’un nouveau drame survienne dans le football français pour que les instances réagissent ? Après les nouveaux affrontements violents entre Lyonnais et Parisiens samedi en marge de la finale de la Coupe de France, ce sont des actes de racisme au Groupama Stadium qui choquent le monde entier. Cerise sur le gâteau, Entrevue est aujourd’hui en mesure de vous révéler que le fichier des interdits de stade n’est plus alimenté. Et chacun se renvoie la balle.

Impossible d’avoir une réponse à ce sujet auprès des instances du football français, ce n’est de la responsabilité de personne. « En tout cas, pas de nous », répondent en cœur FFF, LFP ou certains ministères questionnés. Philippe Diallo, président de la Fédération française de football, ou Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, ne semblent pas concernés par cette disparition. Ce fichier national des interdits de stade (FNIS) permettait pourtant depuis 2007 de centraliser les supporters les plus excessifs. Un garde-fou intéressant.

Entrevue a pu accéder à plusieurs mails éloquents concernant la situation des supporters de football interdits de stade. À deux mois des Jeux Olympiques, cet état des lieux inquiète particulièrement. Quand allons-nous régler le problème de la sécurité aux abords et dans les stades français ? Il est aujourd’hui si facile d’y faire entrer un peu n’importe quoi. Et surtout un peu n’importe qui.

À titre d’exemple, un billet pour la finale de Ligue des Champions Liverpool-Real Madrid au Stade de France en mai 2022 a été revendu jusqu’à 1875 fois… Fraude organisée, violence permanente. À qui profite le crime ? Pourquoi personne ne bouge ?

Selon nos sources, auprès de préfets notamment, il n’y a plus « aucune centralisation du fichier des interdits de stade depuis 2017 ». Pour certaines sources, il aurait même été « supprimé en catimini ».

Cela dérangeait visiblement certains clubs, soucieux de ne surtout pas embêter leurs ultras. Jean-Michel Aulas n’aurait pas été contre le fait d’enterrer ce moyen de contrôle embarrassant pour les supporters les plus virulents. Un moyen de s’acheter la paix en tribunes ? Quitte à avoir quelques hors-la-loi à gérer dans ses propres gradins ?

D’après nos informations, c’est en 2017 que l’ancien patron de l’Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas serait allé rencontrer à ce sujet le ministre de l’Intérieur, Gérard Colomb, par ailleurs ancien maire de Lyon et grand supporter de l’OL. Le fichier disparaît des radars et ne semble alors plus d’aucune utilité. Une décision qui aurait été prise avec l’assentiment de Philippe Diallo, alors président de l’Union Patronale des Clubs Professionnels, et de Noël Le Graet, alors président de la FFF.

Ces dernières semaines, la LFP avançait fort pour finaliser un accord sur la sécurité avec les ministres de l’Intérieur, des sports et de la justice. Cela patine encore. Preuve des bisbilles entre hauts dirigeants du football français ?

Après de multiples coups de téléphone, une source nous indique finalement que le fichier serait en possession de la Direction générale de la police nationale (DGPN). Qui l’aurait enfoui bien au fond d’une pile de dossiers. Et son accès serait hyper « contrôlé ».

Que fait Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et ancien arbitre de très bon niveau, pour aider le football français à soigner ses maux (ici en photo avec les arbitres Stéphanie Frappart et Benoît Millot, à droite) ? Pourquoi ne pas remettre de l’ordre alors que le football français semble confronter à des faits de violence à répétition ?

Aucune information n’est disponible sur la date la dernière mise à jour du Fichier des interdits de stade. Combien de supporters pointent encore dans un commissaria ? Personne n’est en mesure de nous répondre. Alors faut-il s’inquiéter de la situation ? Moue dubitative…

Les images honteuses des bagarres entre Parisiens et Lyonnais avant la finale

Encore des images qui ternissent l’image du football. En marge de la finale de la Coupe de France, ce soir, à Lille, entre le PSG et l’Olympique lyonnais, de violents affrontements ont eu lieu sur l’autoroute à hauteur de Fresnes-lès-Montauban, à une soixantaine de kilomètres de Lille.

Deux bus auraient pris feu rapidement, l’un des deux seraient sérieusement endommagés, tout cela un peu plus de deux heures avant le coup d’envoi de cette finale très attendue.

D’après des informations de France TV, « la barrière de péage » a été « partiellement incendiée ». « Il s’agissait d’un point de récupération des bus de supporters avec une force mobile en place CRS », selon leur même source policière.

Alors que des milliers de supporters parisiens et lyonnais animaient depuis le début de la journée les rues lilloises, il a donc fallu que des actes de violence gâchent la fête. Des supporters violents facilement identifiables puisque munis de billets nominatifs et certainement reconnaissables sur les différentes caméras de surveillance présentes sur les lieux. Sur BFM TV, Emmanuel Macron a rapidement estimé que cela ne remettait pas en cause la bonne tenue de la rencontre.

Les supporters du PSG effectuant le déplacement en bus avec les associations de supporters avaient pour consigne de se rejoindre sur le parking situé juste après le péage de Fresnes-lès-Montauban, afin d’être pris en charge par les forces de l’ordre qui devaient ensuite les escorter jusqu’au stade. À leur arrivée, des bus de supporters lyonnais se trouvaient alors de l’autre côté du péage. C’est là que les bagarres ont éclaté.

Vers 19 heures, le calme était revenu. Même si certains policiers ont été blessés, tout comme des supporters des deux camps. Certains bus ont pu reprendre leur chemin vers le stade.