Ils se connaissent bien. Ils ont déjà fait affaire l’an dernier. Après avoir cédé l’OL à John Textor, Jean-Michel Aulas vient de lui acheter la LDLC Arena, située juste à côté du Groupama Stadium.
C’était un investissement à moyen terme. La LDLC Arena avait coûté 140 millions d’euros à l’Olympique lyonnais. Sauf que cette salle multi-sport attenante au Groupama Stadium n’a rien à voir avec le football. Le boss de l’OL, John Textor, souhaitait ardemment recentré ses activités uniquement sur le football.
Ainsi, l’ancien patron légendaire de l’OL Jean-Michel Aulas vient de conclure le rachat de cette salle, notamment utilisée par l’ASVEL en basket mais aussi pour des concerts majeurs. Un deal signé ce jeudi matin en accord avec Holnest, la holding familiale de Jean-Michel Aulas.
C’est dans un communiqué officiel que John Textor a validé l’opération : « Nous sommes ravis d’avoir conclu cet accord avec Holnest. Depuis notre arrivée à Lyon, nous avons clairement exprimé notre volonté de consacrer l’ensemble de nos capitaux au football. Grâce à cet investissement et à la passion de Jean-Michel et de ses nouveaux associés, nous pouvons nous concenter sur notre objectif de jouer des coupes européennes à Lyon ».
Après avoir déboursé 140 millions d’euros dans une période compliquée pour le club, l’OL reçoit aujourd’hui 160M€. Avec un premier versement avant le 12 juin. De quoi boucler la saison dans une situation financière correcte et faire valider la suite par le gendarme financier du football français (DNCG), une aubaine après la frayeur sportive de début de saison.
Faut-il vraiment attendre qu’un nouveau drame survienne dans le football français pour que les instances réagissent ? Après les nouveaux affrontements violents entre Lyonnais et Parisiens samedi en marge de la finale de la Coupe de France, ce sont des actes de racisme au Groupama Stadium qui choquent le monde entier. Cerise sur le gâteau, Entrevue est aujourd’hui en mesure de vous révéler que le fichier des interdits de stade n’est plus alimenté. Et chacun se renvoie la balle.
Impossible d’avoir une réponse à ce sujet auprès des instances du football français, ce n’est de la responsabilité de personne. « En tout cas, pas de nous », répondent en cœur FFF, LFP ou certains ministères questionnés. Philippe Diallo, président de la Fédération française de football, ou Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, ne semblent pas concernés par cette disparition. Ce fichier national des interdits de stade (FNIS) permettait pourtant depuis 2007 de centraliser les supporters les plus excessifs. Un garde-fou intéressant.
Entrevue a pu accéder à plusieurs mails éloquents concernant la situation des supporters de football interdits de stade. À deux mois des Jeux Olympiques, cet état des lieux inquiète particulièrement. Quand allons-nous régler le problème de la sécurité aux abords et dans les stades français ? Il est aujourd’hui si facile d’y faire entrer un peu n’importe quoi. Et surtout un peu n’importe qui.
À titre d’exemple, un billet pour la finale de Ligue des Champions Liverpool-Real Madrid au Stade de France en mai 2022 a été revendu jusqu’à 1875 fois… Fraude organisée, violence permanente. À qui profite le crime ? Pourquoi personne ne bouge ?
Selon nos sources, auprès de préfets notamment, il n’y a plus « aucune centralisation du fichier des interdits de stade depuis 2017 ». Pour certaines sources, il aurait même été « supprimé en catimini ».
Cela dérangeait visiblement certains clubs, soucieux de ne surtout pas embêter leurs ultras. Jean-Michel Aulas n’aurait pas été contre le fait d’enterrer ce moyen de contrôle embarrassant pour les supporters les plus virulents. Un moyen de s’acheter la paix en tribunes ? Quitte à avoir quelques hors-la-loi à gérer dans ses propres gradins ?
D’après nos informations, c’est en 2017 que l’ancien patron de l’Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas serait allé rencontrer à ce sujet le ministre de l’Intérieur, Gérard Colomb, par ailleurs ancien maire de Lyon et grand supporter de l’OL. Le fichier disparaît des radars et ne semble alors plus d’aucune utilité. Une décision qui aurait été prise avec l’assentiment de Philippe Diallo, alors président de l’Union Patronale des Clubs Professionnels, et de Noël Le Graet, alors président de la FFF.
Ces dernières semaines, la LFP avançait fort pour finaliser un accord sur la sécurité avec les ministres de l’Intérieur, des sports et de la justice. Cela patine encore. Preuve des bisbilles entre hauts dirigeants du football français ?
Après de multiples coups de téléphone, une source nous indique finalement que le fichier serait en possession de la Direction générale de la police nationale (DGPN). Qui l’aurait enfoui bien au fond d’une pile de dossiers. Et son accès serait hyper « contrôlé ».
Que fait Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et ancien arbitre de très bon niveau, pour aider le football français à soigner ses maux (ici en photo avec les arbitres Stéphanie Frappart et Benoît Millot, à droite) ? Pourquoi ne pas remettre de l’ordre alors que le football français semble confronter à des faits de violence à répétition ?
Aucune information n’est disponible sur la date la dernière mise à jour du Fichier des interdits de stade. Combien de supporters pointent encore dans un commissaria ? Personne n’est en mesure de nous répondre. Alors faut-il s’inquiéter de la situation ? Moue dubitative…
Le football français souhaite terminer sa saison de la plus belle des manières. Avec un grand spectacle, ce samedi soir, au stade Pierre Mauroy-Decathlon Arena de Lille, pour l’affiche PSG-OL, les deux équipes les plus en forme en 2024.
Privé de Coupe de France depuis deux ans, Paris veut renouer avec le succès. Une quinzième Coupe de France ? C’est l’objectif. Mais Lyon, qui n’a plus connu de titres depuis 2012, veut aussi soulever le trophée mythique. L’Olympique lyonnais reste sur six mois impressionnants, après avoir été classé dernier du classement pendant les premiers mois de championnat.
Du côté du PSG, en tout cas, aucune animosité, juste l’envie de gagner : « Finissons sur la plus belle des notes ». Comme l’a rappelé vendredi le Collectif Ultras Paris (CUP) via un communiqué posté sur leurs réseaux sociaux.
Dans le camp lyonnais, les joueurs ont reçu un soutien de choix : l’emblématique Karim Benzema a choisi de parler via les réseaux sociaux du club afin de motiver les troupes. « S’il vous plaît, éteignez-les », effet garanti. Lui qui évolue toujours en Arabie Saoudite pourrait-il revenir cet été chez lui à Lyon pour une dernière pige ?
Avant d’assister à un grand match, il faudra d’abord que le public soit accueilli en toute sécurité. La rencontre est classée 5 sur 5 par la Division nationale de lutte contre le hooliganisme. Les autorités se montrent particulièrement vigilantes tant il semble aisé de venir d’Angleterre, de Belgique, des Pays-Bas ou d’ailleurs pour semer la pagaille. Le hooliganisme n’est jamais loin du football. Encore en 2024.
Chose logique mais amusante : les personnes « se prévalant de la qualité de supporter du LOSC » sont interdites dans leur propre stade.
Ainsi, pour encadrer les 30 400 supporters (15 200 par club), la préfecture du Nord a mobilisé 1 000 forces de l’ordre. Des policiers de la force Sentinelle. Un dispositif massif afin d’éviter tout débordement. Et ne pas gâcher le match de clôture de cette grande saison de football en France. Ensuite, place à l’Euro, dés le 14 juin, en Allemagne.