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ZAPPING – « Stop homophobie » : la subtile technique de Bentaleb (Lille) pour éviter la photo

De nombreux joueurs de confession musulmane évitent soigneusement de participer à la journée de lutte contre l’homophobie organisée par la Ligue de Football Professionnel (LFP). Si la polémique a fait rage concernant le maillot gribouillé en noir par Mohamed Camara, le joueur de l’AS Monaco, la technique de Nabil Bentaleb (Lille) est passée inaperçue.

Un geste beaucoup plus fin que celui de Mohamed Camara. Normal, le milieu de terrain international algérien de Lille, Nabil Bentaleb, est un joueur beaucoup plus technique. Ce dernier a choisi délibérément de ne pas participer à la photo traditionnelle de la LFP pour lutter contre l’homophobie. Pour cela, rien de mieux que… de faire ses lacets.

Comme vous le voyez ici sur ces images dénichées par cet internaute, l’élégant joueur du LOSC a été malin afin de passer entre les mailles du filet. Un lacet à refaire et voilà le travail ! Comme si de rien n’était…

Pour rappel, si certains joueurs de football ne se cachent pas en privé d’être homophobes, d’autres avertissent qu’ils ne peuvent pas apparaître sur des messages en faveur de la communauté homosexuelle car cela mettrait en danger leurs familles restées dans leur pays. C’est notamment le cas pour Mostefa Mohamed (FC Nantes) et sa famille menacée en Égypte.

Journée contre l’homophobie : le carton rouge de la ministre des sports, Jimmy Briand épinglé

Habitué aux cartons jaunes sur les terrains de football, le milieu de terrain malien de l’AS Monaco, Mohamed Camara, vient de prendre un carton rouge de la part de la ministre des sports. Amélie Oudéa-Castera n’a pas aimé.

« Un tel comportement doit faire l’objet des sanctions les plus fermes à la fois contre le joueur mais aussi contre le club qui l’a laissé faire ». Au micro de RTL ce lundi matin, la ministre veut « des sanctions » suite au non-respect de la journée contre l’homophobie lors du match Monaco-Nantes (4-0).

Cette saison, la Ligue de football professionnel (LFP) avait demandé aux équipes de porter deux patchs aux couleurs arc-en-ciel sur leurs maillots. Et de poser pour une photo collective.

Plusieurs joueurs ont brillé par leur absence sur cette photo. À commencer par Mohamed Camara. Ce joueur malien de l’AS Monaco a même fait pire : il a effacé les patchs arc-en-ciel de son maillot via des bandes de strapping. Forcément, son attitude n’est pas passée inaperçue.

Pour certains, c’est tout simplement un acte homophobe, répréhensible par la justice. Pour d’autres, sa famille serait en danger dans son pays, le Mali, si lui s’affichait publiquement en soutien aux personnes homosexuelles. Dilemme.

« C’est affligeant ! », s’emporte Bertrand Lambert, président du PanamPride FC, dans des propos diffusés par l’AFP. « Il faudrait évidemment des sanctions pour siffler la fin de la récré: imagine-t-on un joueur recouvrir de sparadrap le logo contre le racisme ? »

Mohamed Camara n’a pas été le seul à se faire remarquer mais c’était le seul à jouer. L’attaquant de Nantes Mostafa Mohamed, adversaire du soir de l’AS Monaco, n’a une nouvelle fois pas participé à cette journée de championnat contre l’homophobie. Comme la saison dernière, absent pour « raisons personnelles », il s’est fait porter pale. Il avait déjà expliqué publiquement les problèmes qui pouvaient arriver à sa famille restée en Egypte si il s’affichait publiquement contre l’homophobie.

Au même titre que le racisme ou que l’antisémitisme, l’homophobie est pourtant une discrimination contre laquelle il s’agit de lutter. Tout en essayant de comprendre les positions de chacun. C’est peut-être ce que voulait dire le consultant de Prime Vidéo, Jimmy Briand, maladroit au moment de « défendre les convictions » des joueurs incriminés. L’association Rouge Direct n’a pas manqué de le rappeler à l’ordre.