La France devra attendre encore quelques heures pour connaître le nom du nouveau Premier ministre. Alors que la nomination était initialement prévue pour ce jeudi 12 décembre, l’Elysée a annoncé que la décision serait finalement rendue publique ce vendredi matin. Ce report est le dernier épisode d’une longue série de consultations marquées par les difficultés d’Emmanuel Macron à trouver une personnalité capable de rassembler dans un paysage politique fracturé.
Une promesse non tenue
En revenant de Pologne ce jeudi, Emmanuel Macron devait conclure le suspense autour du futur locataire de Matignon. Pourtant, à peine l’avion présidentiel posé près de Paris, son entourage a indiqué que “les consultations se poursuivaient”. Une déception supplémentaire pour ceux qui espéraient une nomination dans les délais promis. Mardi, le président avait affirmé qu’il annoncerait son choix sous 48 heures, après avoir réuni les responsables de différents partis politiques, des communistes aux républicains.
Le président cherche une personnalité capable de maintenir le gouvernement au pouvoir plus longtemps que l’éphémère équipe de Michel Barnier, tombée suite à une motion de censure historique. Parmi les noms en lice figurent des profils variés :
- François Bayrou, l’allié centriste historique d’Emmanuel Macron, semble être une option sérieuse. Cependant, il suscite des réticences à droite, notamment du côté de l’ancien président Nicolas Sarkozy.
- Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre sous François Hollande, pourrait réunir certains élus socialistes, mais il est jugé trop marqué par le passé par une partie des écologistes.
- Roland Lescure, ancien ministre de l’Industrie et député des Français de l’étranger, a également vu son nom circuler, mais il fait face à une vive opposition des élus du Rassemblement national et de certains Républicains.
Un équilibre fragile à trouver
Emmanuel Macron tente de s’assurer un « pacte de non-censure », garantissant que le futur gouvernement ne serait pas renversé dès son investiture. L’idée d’un gouvernement de coalition, capable de réunir des députés de sensibilités très différentes, est cependant épineuse. Si le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, plaide pour un Premier ministre issu de la gauche, d’autres partis exigent une orientation plus centriste ou conservatrice.
Ce blocage survient alors que le pays est privé de budget pour 2025, suite à la chute du gouvernement Barnier. En attendant, un projet de loi spéciale est en cours d’examen pour éviter une paralysie des finances publiques. Cependant, cette mesure ne suffit pas à résoudre les enjeux structurels auxquels fait face l’État.
En reportant cette annonce cruciale, Emmanuel Macron joue une partie d’équilibriste où chaque choix pourrait renforcer les divisions ou ouvrir une voie vers le compromis. La France saura vendredi matin si le président a réussi à trouver la personnalité capable de relever ce défi monumental.