Cinq ans et demi après le tragique incendie de Notre-Dame de Paris, alors que la cathédrale rouvre au monde entier, « le héros au sac à dos » fait lui aussi son retour avec un livre-témoignage publié aux éditions Fayard : Sur le chemin des cathédrales.
D’un rêve d’enfant à un projet réel : le Tour de France des 180 cathédrales
Longtemps, Henri d’Anselme a rêvé d’aventure. Adolescent, il songe à entreprendre un grand tour de France des cathédrales qui se concrétisera le 15 avril 2019, devant Notre-Dame de Paris en flammes.
« Cette expérience traumatique, partagée par tous, m’a fait prendre conscience que mon périple n’était pas une idée folle mais un projet et un hommage pour toutes les cathédrales de France. Ce soir-là, j’ai réalisé qu’il fallait qu’on en parle avant qu’elles ne disparaissent. »
C’est ainsi que commence un voyage de 9 mois à travers la France, de la tranquillité du sud aux vents du nord, à la rencontre de ces monuments de pierre.
Un enjeu de préservation, le miroir de notre Histoire et de nos identités régionales
Chaque cathédrale dépend d’un des 90 diocèses qui parsème la France. Symbole d’une autorité temporelle et spirituelle, quel avenir pour ces joyaux du patrimoine ? S’il a longtemps été question de changer les vitraux de Notre-Dame de Paris en ajoutant notre touche contemporaine, Henri d’Anselme est catégorique :
« Une cathédrale, c’est une œuvre de civilisation, transmise gratuitement dans le temps long. Sur le principe je ne suis pas contre laisser la marque de notre siècle pour les générations futures. Mais ça doit répondre à de stricts critères : porter le même message que celui des bâtisseurs, la penser comme la maison de Dieu, l’artiste contemporain doit être non seulement Français mais Chretien, pur d’intention et comprendre ce à quoi il participe. »
Le tour de France des cathédrales d’Henri d’Anselme se veut comme un cri d’alerte d’un patrimoine religieux en péril mais aussi un voyage initiatique, où le dépassement de soi et la soif de transcendance rythment la marche :
« Le chemin des cathédrales est celui de la grandeur et de l’humilité. Chaque cathédrale visitée devient une étape dans sa propre quête de sens ».
De son périple, Henri d’Anselme retient l’importance de la transmission d’une identité nationale et régionale : derrière Notre-Dame de Paris et sa couronne d’épine, c’est l’histoire de Saint Louis roi de France ; à Reims celle de Clovis, de Jeanne d’Arc ou des guerres mondiales. Mais ces édifices reflètent aussi l’âme de ses habitants :
« Sur le chemin des cathédrales, j’ai rencontré la France et ses habitants. La diversité régionale des architectures m’a frappée : du grès des Vosges à la pierre volcanique de Clermont-Ferrand, en passant par le calcaire d’Île de France et au granit breton. »
Attaque d’Annecy : du « marcheur anonyme » au grand écran
Après trois mois de son tour de France des cathédrales, le « marcheur anonyme en quête d’absolu » devient « le héros d’Annecy ». Ce 8 juin 2023, alors qu’il s’interpose face au contenu de l’agresseur, s’ouvre une fenêtre médiatique inédite qu’il saisira pour défendre sa vision du patrimoine. Accompagné par un caméraman pour la suite de son périple, il se lance dans la réalisation d’une série documentaire en quatre épisodes diffusée sur C8. Son objectif ? Offrir au grand public la grandeur et la beauté de nos édifices :
« Le monde a perdu le goût de l’exigence, je suis venu leur dire que la plus belle flèche des cathédrales est l’espérance ».