Suisse : Genève constitutionnalise l’interdiction des symboles nazis

Entrevue 1

Dimanche, une large majorité des Genevois a approuvé l’interdiction des symboles de haine, notamment nazis, dans l’espace public. Selon les résultats officiels basés sur le dépouillement de plus de 96% des bulletins, environ 85% des votants ont soutenu cette mesure.

Le canton de Genève est le seul à avoir voté sur ce projet de loi, qui interdit d’« exhiber » ou de « porter » des symboles nazis en public. Cette interdiction fait de Genève le premier canton à inscrire une telle mesure dans sa Constitution, a souligné l’agence de presse suisse Keystone-ATS.

Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad), a salué cette décision, déclarant à l’AFP : « Quel plébiscite, près de 85% de nos concitoyens ont voté en faveur d’une loi constitutionnelle contre les symboles de haine ! Quelle victoire ! »

Une interdiction similaire est en cours de préparation au niveau fédéral, suite à une motion votée en avril par les députés suisses. Cette motion charge le gouvernement de créer une base légale pour interdire l’utilisation et la diffusion publiques de symboles nazis ou de leurs variations. Toutefois, cette mesure fédérale devra être votée par le parlement et prendra du temps à être mise en place.

La modification constitutionnelle genevoise a été soutenue par tous les partis politiques, à l’exception de l’Union démocratique du centre (UDC), le plus grand parti de la chambre basse fédérale. Le projet de loi avait initialement été proposé par un représentant de l’UDC, dont le grand-père avait été déporté dans le camp de concentration de Mauthausen. Cependant, l’UDC a finalement recommandé de voter contre, arguant qu’il était impossible d’établir une liste exhaustive des symboles interdits.

Par ailleurs, dans le canton de Genève, plus de 76% de la population a voté pour maintenir une disposition empêchant les maisons de retraite médicalisées de refuser de procéder à une assistance au suicide dans leurs établissements.

Ces résultats montrent un engagement clair des Genevois contre les symboles nazis et en faveur de la liberté de choix en fin de vie.

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