En ce lendemain de Noël, le monde ferroviaire est en deuil. Le mardi 24 décembre, en plein réveillon, un conducteur a mis fin à ses jours en sautant de son train en marche, au sud de la Seine-et-Marne. Ce drame a provoqué d’importantes perturbations sur la ligne Sud-Est.
« Dès qu’il a abandonné son poste de conduite, les dispositifs d’arrêt automatique du train se sont activés et le train s’est arrêté automatiquement », a précisé la SNCF dans un communiqué. Aucun passager n’a été blessé, mais certains trains ont enregistré jusqu’à cinq heures de retard.
La victime, Bruno Rejony, était un conducteur engagé au sein de la CGT, où il occupait notamment la fonction de secrétaire du syndicat CGT des cheminots de la Loire. Âgé de 52 ans, il exerçait principalement sur les lignes des trains express régionaux.
Sur son compte Facebook, Bruno Rejony avait récemment exprimé ses difficultés personnelles. Le 20 novembre dernier, il écrivait :
« Longtemps très longtemps que je n ai pas publié sur fb un soir sans, un soir qui va durer longtemps père d un enfant autiste avec Stephanie R. nous sommes largués, impuissants, une hospitalisation recente qui aurait pu permettre un peu de repos finalement c est encore et encore l impasse certains comprennent d autres pas, la plupart des gens d ailleurs, personne ne peut, apres tout peu importe ce n est pas important le tout c est d être entouré dans ces moments là par des personnes qui vous aiment mais qui vous aiment vraiment c est déjà ça….. récemment j ai rencontré un collegue de travail, grand père, dont la petite fille venait d etre diagnostiquée autiste…..à lâge de 14 ans…trop tard lui ai je dit…..il s est mis à pleuré….. moi aussi…. a mon pire ennemi je ne le souhaiterai pas…à chacun sa Croix comme on dit mais il y a des croix qui sont plus lourdes que d autres….. »
Quelques semaines plus tard, le 6 janvier 2024, il publiait une photo de lui à bord d’un train SNCF pour célébrer ses 27 ans de carrière en tant que conducteur.
Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a réagi en évoquant un « drame humain avant tout » et en soulignant que ce geste semblait être « plutôt lié à des problèmes personnels et familiaux très importants qu’à des problèmes professionnels ».