Subventions européennes : Céline Imart (LR) demande des explications après un hommage controversé à l’ex-chef du Hamas

18 août, 2024 / Entrevue

L’eurodéputée LR Céline Imart a récemment saisi la Commission européenne pour obtenir des explications sur l’attribution d’une subvention de 110 279 euros, octroyée entre 2021 et 2023, à l’ONG Al Sharq Forum dans le cadre du programme Erasmus +. Cette demande intervient dans un contexte de vive polémique après que l’organisation, financée en partie par l’Union européenne, a rendu hommage à Ismaïl Haniyeh, ancien chef du Hamas, le qualifiant de « martyr » dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Une révélation choquante

Le 2 août dernier, la section jeunesse d’Al Sharq Forum a posté sur la plateforme X (anciennement Twitter) un message appelant à « rendre un dernier hommage » au « martyr » Ismaïl Haniyeh sur la place Sainte-Sophie à Istanbul. Haniyeh, qui a dirigé le mouvement palestinien Hamas entre 2017 et 2024, a été assassiné en Iran le 31 juillet dernier. Cet hommage, qui a suscité de vives réactions, a été mis en lumière par un article du Journal du Dimanche, qui s’interroge sur l’opportunité pour l’Union européenne de financer une organisation rendant hommage à une figure aussi controversée.

Des interrogations sur le financement européen

Dans sa lettre adressée à la Commission européenne, Céline Imart exprime son étonnement face à ce qu’elle qualifie de « faute politique inexcusable ». Elle souligne que l’organigramme de l’ONG en question comprend des individus dont les antécédents et les affiliations, notamment avec la mouvance salafiste et les Frères Musulmans, sont en totale contradiction avec les valeurs de l’Union européenne.

« L’argent des Européens a contribué au financement d’une ONG islamiste. Faute politique inexcusable ou aveuglement coupable de la machine technocratique ? », a écrit l’eurodéputée sur ses réseaux sociaux le 14 août, citant l’article du Journal du Dimanche. « Si cette information est avérée, il s’agit d’un manquement grave. Je vais sans attendre saisir la Commission européenne. »

Les questions posées à la Commission

Céline Imart a conclu son courrier en posant plusieurs questions cruciales à la Commission européenne. Elle demande notamment si l’institution était informée des subventions Erasmus + versées à cette association et sur quels critères ces fonds ont été attribués. L’eurodéputée s’interroge également sur les mesures que la Commission envisage de prendre pour sanctionner cette association et, surtout, pour renforcer les procédures de suivi afin d’éviter que de tels « manquements » ne se reproduisent à l’avenir.

Une affaire qui met en lumière des failles potentielles

Cette affaire soulève des questions plus larges sur les mécanismes de contrôle et de sélection des bénéficiaires des fonds européens. Le fait qu’une organisation potentiellement liée à des mouvements terroristes ait pu recevoir des financements de l’Union européenne est perçu par certains comme un signe de défaillance au sein de la machine bureaucratique européenne. 

Pour Céline Imart, cette situation est intolérable et appelle une réponse claire et ferme de la part de la Commission. Elle insiste sur la nécessité de garantir que les fonds publics européens ne soient pas utilisés pour soutenir des causes ou des organisations contraires aux valeurs fondamentales de l’Union.

L’affaire est désormais entre les mains de la Commission européenne, qui devra répondre à ces questions délicates et, potentiellement, revoir ses procédures pour éviter que de telles controverses ne se répètent.