Lors de son premier jour à l’Assemblée nationale, Steevy Gustave, député de la 3e circonscription de l’Essonne sous l’étiquette NFP-EELV, a été confronté à des remarques racistes. « T’es député toi ? Faut te couper les cheveux », lui a lancé un parlementaire.
C’est avec ces mots que Steevy Gustave a été accueilli à l’Assemblée nationale. « C’était la première fois que je le voyais, je suis resté très poli, mais je pense qu’il a compris ma façon de penser, » raconte Steevy Gustave à nos confrères du Parisien. À 54 ans, cet homme aux multiples talents, de producteur de rap à chorégraphe pour France Gall, est aussi le fondateur d’une association visant à lutter contre la délinquance par la danse. Fils d’un père martiniquais et d’une mère cap-verdienne, il a décidé de ne faire aucune concession sur son identité. « Je me suis posé des questions sur mon look, ma couleur de peau. Est-ce que cela m’empêchera de gagner ? Eh bien, non, » affirme-t-il.
Steevy Gustave a débuté en politique en 2001 comme conseiller municipal à Brétigny. Aujourd’hui député, il refuse de se laisser définir par des stéréotypes et aspire à normaliser la diversité. « je veux être la normalité. La France c’est aussi ceux qui ont des dreadlocks, des kippas, et des hidjabs. » déclare-t-il.
Les réactions à cette remarque raciste n’ont pas tardé. Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste, a condamné ces propos comme « absolument honteux. » Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a soutenu Steevy Gustave en affirmant : « reste exactement comme tu es, c’est comme ça qu’on t’aime. » Sabrina Sebaihi, députée des Hauts-de-Seine, a rappelé que considérer les dreadlocks comme inappropriées dans un environnement professionnel est « discriminatoire et raciste. »
Malgré cette attaque, Steevy Gustave reste déterminé à poursuivre son combat contre le racisme. « L’essentiel n’est pas dans le look mais dans le travail qu’on va porter pour la France. Je n’ai qu’un but, ne pas décevoir ceux qui m’ont élu, » conclut-il dans Le Parisien.
Hector M.