Ce mercredi 29 mai 2024, des perquisitions sont menées aux bureaux du Parlement européen à Bruxelles et à Strasbourg, ainsi qu’au domicile d’un « collaborateur » parlementaire, dans le cadre d’une enquête sur des allégations d’ingérence russe et de corruption, annoncée par le parquet fédéral belge.
La personne ciblée par ces perquisitions serait Guillaume Pradoura, précédemment assistant parlementaire de l’eurodéputé allemand Maximilian Krah du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), et actuellement assistant parlementaire de l’eurodéputé néerlandais Marcel de Graaff, membre du Forum pour la démocratie, un parti eurosceptique et conservateur néerlandais.
Selon les autorités belges, ces perquisitions font partie d’une enquête sur des allégations d’ingérence russe, de corruption passive et d’appartenance à une organisation criminelle, concernant des indices selon lesquels certains membres du Parlement européen auraient été approchés et rémunérés pour promouvoir la propagande russe via le site d’information Voice of Europe.
Cette investigation découle des révélations de la justice tchèque fin mars, qui a mis au jour un réseau financé et dirigé par Moscou, diffusant de la propagande pro-russe sur l’Ukraine via le site Voice of Europe. Les autorités belges ont souligné que des eurodéputés auraient reçu de l’argent pour relayer les messages de la Russie.
Eurojust et les autorités judiciaires françaises collaborent étroitement avec les autorités belges dans le cadre de cette enquête. Ces perquisitions interviennent dans un contexte où les préoccupations concernant les ingérences étrangères dans les affaires politiques européennes sont de plus en plus prégnantes.
En effet, cet événement survient peu de temps après l’arrestation d’un assistant du député européen Maximilian Krah, accusé d’espionnage au profit de la Chine. Ces développements soulèvent des inquiétudes quant à la possibilité que des puissances étrangères puissent corrompre des politiciens européens pour servir leurs intérêts.
Cela résonne également avec les précédentes révélations, telles que celle concernant Tatjana Zdanoka, eurodéputée lettone révélée comme une ancienne agente des services de renseignement russes, le FSB. Cette affaire, associée à d’autres cas similaires, met en lumière les efforts continus des acteurs étrangers pour influencer la politique européenne.
Dans ce contexte, l’Assemblée nationale française avait mis en place une commission d’enquête sur les ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères en 2022, soulignant l’ampleur du problème et la nécessité de mesures appropriées pour y faire face.