SOS Homophobie tire la sonnette d’alarme après une année 2023 « inquiétante »
L’association SOS Homophobie a exprimé mercredi sa vive préoccupation concernant l’augmentation alarmante des violences et discriminations à l’encontre des personnes LGBT+ en 2023. Lors d’une conférence de presse, la présidente Julia Torlet a mis en garde contre une possible aggravation de la situation en 2024, appelant à une réaction immédiate des autorités.
En 2023, SOS Homophobie a recueilli 2 085 témoignages via ses plateformes d’écoute et de soutien, une hausse significative par rapport aux 1 506 témoignages de 2022. Cette montée des signalements reflète une recrudescence des violences, notamment à travers le phénomène des « guet-apens » ciblant principalement les hommes cisgenres gays ou bisexuels, qui représentent 67% des agressions physiques rapportées.
Parallèlement, une « vague de transphobie » a été constatée, représentant 21% des cas signalés. Cette montée de la parole transphobe inquiète l’association, qui fête cette année ses 30 ans. SOS Homophobie prévoit de porter plainte pour diffamation contre les autrices du livre « Transmania », critiqué pour ses positions sur les identités transgenres.
Les statistiques officielles confirment cette tendance préoccupante. Le ministère de l’Intérieur a rapporté une hausse de 13% des actes anti-LGBT+ en 2023, avec un bond de 19% pour les crimes et délits. Sur les 4 560 infractions recensées, 2 870 étaient des crimes ou délits, et 1 690 des contraventions. Les injures et diffamations constituent 34% de ces infractions, suivies des atteintes physiques (19%) et des menaces (19%).
La hausse des violences a des répercussions graves sur la santé mentale des victimes, entraînant dépression et tentatives de suicide. Julia Torlet souligne l’urgence d’agir face à la banalisation des discours haineux, souvent légitimés par les médias. Selon une étude, seules 20% des victimes LGBT+ portent plainte en cas de menaces ou violences, et seulement 5% en cas d’injures.
Les jeunes sont particulièrement vulnérables : 49% des victimes de ces violences ont moins de 30 ans, et 7% moins de 15 ans. Les agresseurs sont majoritairement des hommes (82%), dont près de la moitié ont moins de 30 ans.
SOS Homophobie appelle à une prise de conscience collective et à une action concertée pour enrayer cette spirale de violence et protéger les personnes LGBT+. « Nous devons agir maintenant pour éviter de revivre les vagues de violence de 2012-2013 », conclut Julia Torlet.