Sophie voulait donner la vie, elle se réveille amputée

Sophie voulait donner la vie, elle se réveille amputée

Pour Sophie et Thomas, jeunes trentenaires du Pas-de-Calais, tout avait commencé comme un espoir. Celui de fonder une famille, après des années de tentatives infructueuses. Mais leur rêve s’est mué en cauchemar : après une banale ponction ovarienne dans le cadre d’une PMA, Sophie a frôlé la mort… et s’est réveillée amputée des deux jambes et de plusieurs doigts.

Un choc septique foudroyant après un retard de diagnostic

Sophie subit sa première ponction ovarienne. La nuit venue, les douleurs apparaissent : vomissements, crampes abdominales. Sa gynécologue minimise, prescrit des anti-inflammatoires. La situation empire. La nuit suivante, Thomas appelle le Samu. Il précise l’intervention gynécologique récente, mais le médecin pense à une intoxication alimentaire. Puis Thomas emmène Sophie aux urgences. En fin de matinée, elle est plongée dans un coma artificiel : foie, sang, organes vitaux, tout est infecté. Diagnostic final : choc septique dû à une infection à streptocoque A. Deux semaines plus tard, Sophie se réveille, amputée.

Un combat pour la vie… et pour la justice

Le choc est immense. Pourtant, pas question pour le couple de se laisser abattre. Sophie affronte sa rééducation avec une volonté de fer. Elle marche, apprend à courir. Thomas, comptable, adapte son emploi du temps pour l’accompagner dans cette nouvelle vie. Mais l’énergie du quotidien ne suffit pas à apaiser les questions. Que s’est-il passé ? Pourquoi ce délai dans la prise en charge ? Une action en justice est lancée, une expertise médicale prévue en mai 2025. Car si Sophie ne met pas de prix sur ses jambes, le couple espère une indemnisation pour faire face : prothèses non remboursées, aménagements de leur maison, véhicule adapté. Ironie tragique : la ponction ovarienne a fonctionné. Plusieurs embryons ont été congelés. La possibilité d’un enfant existe toujours. Mais après ce traumatisme, l’idée reste en suspens. « La peur est là », confie Thomas. Le désir d’enfant est intact, mais les cicatrices, elles, sont encore vives.

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