Dans un entretien accordé au Point, Sophia Aram, chroniqueuse et humoriste connue pour son franc-parler sur France Inter, s’est confiée sans détour sur les polémiques entourant ses prises de position. Loin de faire l’unanimité, ses interventions lui valent régulièrement des critiques acerbes, notamment de la part de certaines figures de gauche. Pourtant, Aram persiste et signe, affirmant qu’elle n’a pas changé, mais que c’est la gauche qui s’est métamorphosée au point de ne plus la reconnaître.
Une gauche méconnaissable
Sophia Aram, bien que traditionnellement affiliée à la gauche, ne cache plus sa déception face à ce qu’elle considère comme une dérive totalitaire de son propre camp politique. « La soumission des sociaux-démocrates à la secte mélenchoniste » l’inquiète particulièrement, déplore-t-elle. Elle critique sévèrement l’incapacité de la gauche de gouvernement à s’opposer à ce qu’elle décrit comme « un programme abscons » dicté par une alliance mortifère avec l’extrême gauche, qualifiant ces derniers de « crétins violents » aux méthodes et idées « totalitaires et stupides ».
Polémiques avec Blanche Gardin
Aram n’a pas non plus mâché ses mots à l’encontre de Blanche Gardin, humoriste avec laquelle elle a récemment eu une vive confrontation. Gardin avait tourné en dérision Aram lors d’une soirée de charité pour Gaza, la qualifiant notamment d' »islamophobe ». Sophia Aram n’a pas hésité à répondre à ces accusations en dénonçant ce qu’elle perçoit comme une banalisation de l’antisémitisme par certains à gauche, contrastée avec une vigilance accrue – et selon elle excessive – à l’égard de l’islamophobie. Elle critique ainsi « la croisade contre l’antisémitisme imaginaire » menée par Gardin, pointant du doigt une confusion entre la critique de l’islamisme et le racisme envers les musulmans.
Sandrine Rousseau et l’humour
L’humoriste a également réagi aux attaques de Sandrine Rousseau, députée écologiste, qui s’était offusquée d’une blague d’Aram sur la marathonienne voilée Sifan Hassan. Cette dernière avait tweeté que Hassan était « visiblement plus douée pour courir le marathon que pour nouer son hidjab ». Une pique qui n’a pas été du goût de Rousseau, pourtant ardente défenseure de la liberté d’expression, selon ses propres dires. « Elle me fait souvent rire, bien malgré elle », confie Aram, soulignant l’ironie de Rousseau qui, tout en prônant la liberté de faire des blagues, se montre si prompte à condamner celles qui ne lui conviennent pas.
Une liberté d’expression revendiquée
Face aux critiques, Sophia Aram ne compte pas baisser la garde. Elle revendique son droit à l’humour et à la satire, sans concessions. « J’ai toujours envie de me foutre de la gueule des cons », affirme-t-elle, en précisant que ses seules limites sont celles imposées par la loi et sa volonté de rester fidèle aux faits. Consciente du harcèlement dont elle fait l’objet, notamment sur les réseaux sociaux, l’humoriste refuse de se laisser intimider par ce qu’elle perçoit comme une tentative de censure orchestrée par l’extrême gauche.
Une scène comique sous tension
L’humoriste ne manque pas de noter une évolution inquiétante du paysage comique, particulièrement au sein des bandes d’humoristes liés au service public, où, selon elle, le conformisme et l’autocensure règnent de plus en plus. Elle dénonce un « fonctionnement clanique » qui, à ses yeux, s’apparente à une forme de « meute ». Toutefois, Aram continue d’affirmer sa singularité et sa liberté de pensée, se tenant à l’écart de ce qu’elle perçoit comme une dérive collective.
Sophia Aram, malgré les vagues d’attaques et de critiques, persiste dans sa voie, affirmant que, pour elle, la liberté d’expression et la satire ne sont pas négociables. Un entretien où l’humoriste vide son sac, sans pour autant perdre de sa verve caractéristique.