Sommet sur l’IA : plus de 34 000 artistes s’inquiètent de la protection de leurs œuvres

Entrevue 1

Alors que Paris s’apprête à accueillir le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle les 10 et 11 février, un collectif de plus de 34 000 artistes français, issus du cinéma, de la musique, du théâtre ou encore des arts visuels, tire la sonnette d’alarme. Dans une tribune publiée par Le Parisien, ils dénoncent le pillage de leurs créations par les modèles d’intelligence artificielle et réclament des mesures pour garantir le respect de leurs droits.

Un appel à la protection du droit d’auteur

Parmi les signataires figurent des personnalités majeures comme Jean-Jacques Goldman, Jacques Dutronc, Catherine Ringer, Bob Sinclar, Matt Pokora, Agnès Jaoui ou encore José Garcia. Tous dénoncent une exploitation de leurs œuvres par les systèmes d’intelligence artificielle « sans leur consentement et sans aucune contrepartie financière ». Ils soulignent que l’entraînement des modèles IA repose sur des milliards de documents, souvent aspirés sans autorisation, permettant ensuite de générer du contenu imitant leur travail.

« Dans la longue histoire du rapport entre art et technologie, jamais une innovation n’avait eu la capacité de remettre en cause le principe même de la création humaine », écrivent-ils. S’ils ne rejettent pas l’IA en tant que telle, ils exigent un cadre juridique clair qui protège les artistes et garantit leur rémunération.

Un débat incontournable au sommet de Paris

L’initiative est portée par des organismes comme la Sacem, l’Adami, la Scam ou encore la SGDL. L’enjeu dépasse largement la France : 38 organisations internationales représentant l’ensemble des secteurs culturels soutiennent cette démarche et appellent à une régulation stricte.

Bien que la culture ne soit pas officiellement au programme du sommet, le président Emmanuel Macron s’est dit attentif à ces préoccupations. Il a assuré que la France défendrait « une voix claire » sur la protection du talent et des droits d’auteur. Mais dans un contexte où les géants de la tech, comme OpenAI ou Google, dominent le débat, reste à voir si cette mobilisation des artistes pourra véritablement influencer les décisions à venir.

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