Sergio Mattarella rappelle Elon Musk à l’ordre sur la souveraineté italienne

14 novembre, 2024 / Entrevue

Dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement italien et le système judiciaire, le président italien Sergio Mattarella a adressé un rappel à l’ordre au milliardaire Elon Musk. Celui-ci, désormais pressenti pour un poste stratégique dans l’administration Trump, a suscité une vive polémique en s’immisçant dans le débat sur la politique migratoire italienne.

Mardi dernier, Musk a exprimé son mécontentement sur le réseau social X, critiquant des juges romains pour avoir contesté la politique migratoire de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni. Ces magistrats avaient rejeté une initiative visant à transférer des migrants vers des centres de rétention en Albanie, renvoyant ainsi le dossier devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Face à cette décision, Musk avait tweeté : « Ces juges doivent partir ». Dans une nouvelle intervention, il questionnait également : « Est-ce que les Italiens vivent dans une démocratie ou sous une autocratie non élue ? »

Cette prise de position a fait réagir Sergio Mattarella, personnalité éminemment respectée en Italie. Dans un communiqué, le président a souligné que « l’Italie est un grand pays démocratique qui peut se gérer lui-même dans le respect de sa Constitution » et a fermement invité Musk à « respecter la souveraineté italienne et à s’abstenir de donner des leçons ». Sans mentionner explicitement Musk, Mattarella a souligné qu’un futur responsable gouvernemental d’un « pays ami et allié » devait rester prudent dans ses déclarations publiques.

Elon Musk, proche de Giorgia Meloni et de Matteo Salvini, n’a pas tardé à réagir. Après un échange avec Mme Meloni, il a exprimé son « respect » pour Mattarella, tout en rappelant que « la liberté d’expression est protégée par la Constitution italienne » et qu’il entendait continuer à donner son opinion.

Matteo Salvini, vice-premier ministre et leader de La Ligue, a apporté son soutien à Musk, estimant qu’il avait « raison » dans ses critiques. De son côté, la décision des juges romains reste dans les mains de la CJUE, qui devrait prochainement statuer. Quant au débat, il pourrait bien marquer un tournant dans les relations entre l’Italie et les États-Unis.