Condamné à la peine capitale en Indonésie pour trafic de drogue, le Français Serge Atlaoui est en route pour la France après 19 ans d’incarcération. Il atterrira à Paris ce mercredi matin avant d’être présenté au parquet de Bobigny.
Un transfert sous haute surveillance
Arrêté en 2005 dans une usine indonésienne servant à la production d’ecstasy, Serge Atlaoui a été condamné à mort en 2007, malgré ses dénégations et une défense affirmant qu’il n’était qu’un simple artisan soudeur. Après des années de pressions diplomatiques et une dégradation de son état de santé, un accord signé entre Paris et Jakarta le 24 janvier dernier a permis son retour en France pour « raisons humanitaires ».
Escorté par des policiers français, il a quitté la prison de Salemba à Jakarta ce mardi et devrait atterrir à Roissy mercredi matin. Dès son arrivée, il sera conduit au tribunal de Bobigny où il restera en détention dans l’attente d’une adaptation de sa peine par la justice française.
Une bataille judiciaire à venir
Le cas de Serge Atlaoui pose désormais la question de la conversion de sa condamnation indonésienne en peine française. Son avocat, Me Richard Sédillot, espère obtenir une remise en liberté rapide, mettant en avant les 19 années déjà purgées. Si la peine convertie est inférieure à cette durée, il pourrait être libéré immédiatement. Dans le cas contraire, il restera en détention, avec la possibilité de demander une libération conditionnelle ou même une grâce présidentielle.
L’affaire Atlaoui reste emblématique des relations diplomatiques entre Paris et Jakarta, l’Indonésie appliquant l’une des législations antidrogue les plus sévères au monde. Son sort judiciaire en France sera scruté de près, tant par ses soutiens que par ceux qui dénoncent un éventuel laxisme à son égard.