Des affrontements ont éclaté ce jeudi devant la résidence de Yoon Suk Yeol, ancien président de la Corée du Sud, destitué après sa tentative controversée d’imposer la loi martiale le 3 décembre dernier. Retranché chez lui, M. Yoon, sous le coup d’un mandat d’arrêt, refuse de coopérer avec les enquêteurs et appelle ses partisans à “défendre la démocratie”.
Des centaines de manifestants pro-Yoon, dont des militants évangéliques et des youtubeurs de droite, se sont rassemblés pour dénoncer une “injustice”. Brandissant des drapeaux nationaux, ils ont scandé des slogans en soutien à l’ex-président, certains bloquant les véhicules de police ou se couchant dans la rue. “Nous ne reculerons pas”, a affirmé Kim Sang-bae, 63 ans, qui qualifie le mandat d’arrêt de “coup monté”.
Parallèlement, des manifestants anti-Yoon se sont réunis à proximité, exigeant des poursuites contre l’ancien président, accusé d’insurrection. Des heurts ont éclaté entre les deux camps, obligeant la police anti-émeute à intervenir pour éviter de graves violences. Des militants anti-Yoon ont rapporté des agressions physiques de la part de leurs opposants, décrivant une atmosphère de tension extrême.
M. Yoon, qui a ignoré à trois reprises les convocations du Bureau des enquêtes sur la corruption, attend désormais la décision de la Cour constitutionnelle sur sa destitution. En cas de condamnation, il risque une peine de prison ou même la peine de mort.
Des experts dénoncent les appels de l’ancien président à ses partisans, considérés comme une incitation à la violence. Pendant ce temps, des manifestations retransmises en direct sur les réseaux sociaux alimentent les divisions dans un pays plongé dans une crise politique sans précédent.
Face à l’impasse, les autorités redoutent que toute tentative d’arrestation de M. Yoon ne déclenche de nouvelles violences, exacerbant davantage les fractures sociales en Corée du Sud.
