L’ancien président sénégalais Macky Sall pourrait bientôt faire face à la justice, selon le porte-parole du gouvernement, Moustapha Ndjekk Sarré. Dans une déclaration à la radio privée RFM, ce dernier a affirmé que l’ex-chef de l’État était « le premier responsable d’actes extrêmement graves » et qu’aucune circonstance atténuante ne pouvait lui être accordée.
Ces accusations font suite à un rapport accablant de la Cour des comptes, publié le 12 février, qui pointe des irrégularités dans la gestion des finances publiques sous la présidence de Macky Sall. Le document évoque notamment un déficit budgétaire de 12,3 % en 2023, bien supérieur aux 4,9 % annoncés, ainsi qu’une dette publique atteignant 99,67 % du PIB.
Réfugié au Maroc depuis son départ du pouvoir, Macky Sall rejette fermement ces accusations, dénonçant une « instrumentalisation politique » et assurant que son administration a toujours respecté les règles de transparence. Il estime que la Cour des comptes a validé ses bilans financiers durant son mandat et fustige un « procédé ridicule ».
Si des poursuites sont effectivement engagées, ce serait une première dans l’histoire du Sénégal, où aucun ancien chef d’État n’a été traduit en justice pour sa gestion du pays. La question du « privilège de juridiction » dont bénéficie Macky Sall reste toutefois en suspens, et seule une décision judiciaire pourra confirmer l’issue de cette affaire.