Sénégal : licenciement du personnel local suite au retrait des troupes françaises

Entrevue 1

Le retrait militaire français du Sénégal se précise. Une lettre du général de brigade Yves Aunis, commandant des Éléments Français au Sénégal (EFS), adressée à l’inspecteur régional du Travail, annonce le licenciement de l’ensemble du personnel sénégalais employé par les bases françaises à compter du 1er juillet 2025. Cette décision s’inscrit dans le cadre du départ définitif des forces étrangères annoncé par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en 2024 avec un agenda de rupture.

Dans ce courrier daté du 27 janvier, le général Aunis sollicite « l’accompagnement » des autorités sénégalaises pour gérer cette transition et assure que l’État français respectera les obligations du droit du travail en vigueur. Au total, 162 employés sous contrat à durée indéterminée sont concernés par ces licenciements, auxquels s’ajoutent plusieurs centaines d’autres travailleurs employés via des sous-traitants, portant le nombre total de personnes impactées entre 400 et 500.

Face à cette situation, des manifestations ont déjà eu lieu à Dakar. En janvier, plusieurs centaines de travailleurs ont exprimé leur inquiétude, exigeant des conditions de licenciement équitables et des mesures de reclassement. À l’époque, le général Aunis s’était voulu rassurant, promettant que la France prendrait en compte « les enjeux humains et les impacts sur les familles sénégalaises ».

Ce retrait marque un tournant dans les relations entre Paris et Dakar. Le Sénégal, longtemps considéré comme l’un des alliés africains les plus solides de la France, opère désormais un rééquilibrage diplomatique en plaçant tous ses partenaires internationaux sur un pied d’égalité. Cette décision s’inscrit dans un mouvement plus large de remise en question de la présence militaire française en Afrique de l’Ouest, à l’image du retrait des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger ces dernières années.

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