Dans un discours prononcé à l’occasion du Nouvel An, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a officiellement annoncé la fin de la présence militaire étrangère sur le territoire du Sénégal dès l’année 2025. Cette déclaration marque une rupture significative dans la politique de défense et de coopération du pays.
« J’ai instruit le ministre des Forces armées de proposer une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité, impliquant, entre autres conséquences, la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025 », a déclaré M. Faye, en poste depuis avril dernier. Cette annonce confirme une promesse centrale de sa campagne, axée sur le souverainisme et la rupture avec une dépendance historique envers les puissances étrangères.
Le chef de l’État, élu en mars 2024, précise que cette décision n’implique pas une rupture totale avec les partenaires internationaux. « Tous les amis du Sénégal seront traités comme des partenaires stratégiques, dans le cadre d’une coopération ouverte, diversifiée et décomplexée », a-t-il affirmé.
La France invitée à fermer ses bases
En novembre dernier, le président avait déjfait savoir que les bases militaires françaises devraient quitter le pays. « Le Sénégal est un pays souverain, et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires étrangères », avait-il déclaré lors d’un entretien à Dakar, réaffirmant une position qu’il présentait comme incompatible avec l’indépendance nationale.
Se réclamant d’un panafricanisme de gauche, Bassirou Diomaye Faye ambitionne une redéfinition des relations entre l’Afrique et les puissances étrangères. À travers cette décision, il met en avant une politique visant à renforcer l’autonomie stratégique et la capacité d’autodéfense du pays. « La présence militaire ou son absence ne doivent pas signifier une rupture avec nos partenaires, mais elles imposent une mise à jour nécessaire des termes de notre coopération militaire », a-t-il ajouté.
Cette réorientation devrait entraîner non seulement la fermeture des bases étrangères, mais aussi une révision des accords bilatéraux liant le Sénégal à ses partenaires internationaux.
Une date historique
Près de 64 ans après l’indépendance du pays, cette annonce fixe pour la première fois une date claire pour le départ des forces étrangères, symbolisant une nouvelle étape dans l’affirmation de la souveraineté sénégalaise. La mise en œuvre de cette décision sera scrutée de près, tant au niveau national qu’international.